30.11.06

coup de pompe...

Aujourd'hui, tout m'a paru lourd : ce blog, mes jambes, parler avec les gens ('reusement, je n'ai vu personne), m'occuper de mes fils (tu parles d'un père, je n'ai même pas cuisiné...), parler au téléphone (avec ma p'tite soeur et Miss S.).

Je commence à avoir l'habitude de ces coups de pompe, et j'en arrive même parfois à me dire "ça ira mieux demain", comme dans la chanson de Bénabar (au sujet duquel une amie m'a laissé tomber très pincée : "c'est tarte à la crème, de dire qu'on aime Bénabar..." - ben ça sert à ça les amis : à vous dire des trucs qui vexent à mort l'air de rien, et que vous ne leur en voulez qu'un tout petit peu...).

D'ordinaire, j'en suis quitte pour un petit supplément de Canabols (r), Le Fameux Euphorisant Naturel à Base de Plantes de l'Aveyron ; mais depuis quelques temps, celui-ci m'angoisse : farouchement amoureux de mon indépendance, je détesterais être tributaire d'un quelconque produit, fusse-t-il (oui, fusse-t-il, ça fait écrivain) parfaitement sain et naturel...

Devant ce questionnement, deux parties s'affrontent en moi : l'ascète de blanc vêtu élevant son vertueux crâne couronné d'une auréole,
- reste zen mon fils, et respire dans l'axe ; le chemin est long qui mène à la sérénité"

et le barde chevelu (oui, c'est une métaphore, évidemment) secouant négligemment sa tête bouclée d'un sourire,
- confiance, petit, c'est juste à côté... et puis Canabols(r) est un produit naturel aux effets rassérénants garantis !

Il est tellement chevelu qu'il se permet même des points d'exclamation, c'est dire.

(oups, je suis passé sous word, je perds mon fil le temps de m’habituer…. Au fait, personne ne connaîtrait un traitement de texte un peu alternatif, je ne peux plus supporter ces blancs et ces gris, M’sieur Microsoft t’es même pas foutu de me faire un truc plus rigolo ?)

Donc, je parlais de l’affrontement des ces deux puissances intérieures qui débattent en moi autour de la dépendance à un médicament… Freudien, non ? D’ailleurs, il y a aussi une troisième instance (ne serait-ce que pour enquiquiner Stéphanie-ma-chef-éditrice et ses étiquettes énervantes), qui analyse tout ça pour essayer de comprendre comment faire vivre ensemble l’ascète et le barde, leur donner les clés de la maison une bonne fois pour toutes en disant « bon les petits, je vous laisse la baraque, je vous fais confiance pour vous occuper des enfants… »

Ou alors, ce serait bien aussi que les trois instances se mettent d’accord et parlent d’une seule voix une bonne fois pour toutes. Ce serait zen, non ?

Etre certain que chaque envie est la bonne, que chaque mot est le mot qui convient, qu’on peut enfin dire ce qu’on pense et penser ce qu’on dit ?

J’ai rencontré quelqu’un comme ça, récemment. Ou du moins qui en donnait l’impression. Eminente psychanalyste (j’aime bien éminente. Je pourrais l’appeler « Ton Eminence », vu qu’on se tutoie), elle a réussi à me fixer droit dans les yeux pendant de longues minutes, au point que j’ai détourné le regard comme un chien battu. Et c’est rare que ça m’arrive.

(Ceci dit, je ne suis pas obligé de voir chaque échange de regards comme un combat de loups… mais quand même, j’étais tout désarroyé).

J’ai donc rencontré une psychanalyste qui avait l’air de tenir en équilibre ses trois (ou quatre, ou douze, qui s’observent les unes les autres comme dans les pièces de Shakespeare) instances ; moi, je dis : un bon point pour la psychanalyse.

Ceci dit, c’est quand même beaucoup plus cher qu’un blog, et c’est rare qu’on puisse boire une bière pendant ses séances.

J’en reviens à mon douloureux et culpabilisant débat autour du problème de dépendance au Canabols®, et je le pose ainsi :

- je me suis senti lourd toute la journée, et je déteste ça.

Questions : était-ce à cause de mon excès de cigarettes d’hier (3) ? De la culpabilité que ça dégage en moi ? était-ce un effet de la dépendance au tabac – ou au Canabols® lui-même ? Ou au contraire, était-ce simplement de la fatigue, la surexcitation de Paris qui retombe, la fin du travail d’édition (rendu cet aprème au jour dit, la classe…) ?

Corollaire : Est-ce qu’on peut apprendre à ne jamais se sentir lourd, ou doit-on se contenter d’apprendre à aimer ça ?

Voilà toutes les questions qui s’agitent dans ma tête.

Et ça m’embête d’utiliser Canabols® pour les écrire : après, je me demande si j’y arriverais sans.

Ami lecteur de ce blog, tu peux m’y aider : il te suffira d’indiquer si tu penses que le texte du jour a été fait sous l’influence du Canabols® - enfin, si tu arrives à mettre un commentaire, vu que même moi je n’y suis même pas arrivé


Bon, je ne fais pas plus long,

Après tout c’est juste pour des lecteurs de blogs, pas la peine d’en faire trop…

Je résume, donc : aujourd’hui, j’ai eu une journée moyenne mais ça va mieux à la fin.

Et si vous voulez tout savoir, j’ai édité par téléphone, fait des exercices de chant, acheté des actions capitalistes, participé à un projet secret, fait mon boulot administratif, pris des photos, visité deux apparts, refait les lits et soigné mon petit Zadig (qui ne s’appelle pas comme ça, hein, on est d’accord)… du coup, j’ai jeté l’éponge pour le repassage.

Mais, comme disait une ex-amie (elle m’a vraiment vexé, du coup on n’est plus amis…) :

« On s’en fout, de ta vie… »



et puis vous n'avez pas de photo parce que blogger beta en a décidé ainsi.


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(ou, j’ai fait un break, mais si je recolle ce qui suit au-dessus, ce sera incompréhensible au cause du caractère rétrochronologique dont auquel on a causé plusieurs fois)

Au sujet des amis qui vexent, le gars Joël n’a pas fait les choses à moitié en me lançant au début de ce blog « peuh, contente-toi de faire un blog, ne pense pas à faire un site… »…

C’est con pour lui, qui vend des sites : il ne m’en vendra pas un (là, c’est un moyen terme : on n’est pas complètement fâchés, je me contente de ne pas lui mettre de lien, tiens, ça lui apprendra… va, je ne te retiens pas…).

Du coup, ce sera probablement des petits gars parisiens qui s’occuperont de me faire un vrai site. En tous cas, ils m’ont beaucoup impressionné par leur jeunesse look talent et leurs idées (qui étaient excellentes, vu qu’elles rejoignaient les miennes). Bref, on va essayer de faire un truc rigolo (parce que pour faire mon chaud, je suis allé faire un tour sur le site de Bénabar, avec un vrai lien : comment il fait triste, là-bas…) d’ici pas trop de temps (le temps que vous ayez envoyé l’adresse de ce blog à tout votre carnet d’adresse et qu’ils soient devenus des fans eux aussi).

Pourquoi je vous raconte ça, moi ? Mais parce que j’ai rencontré ces deux gamins personnes dans un très chouette café de la place de l’Odéon (ou par là je crois) appelé « Les éditeurs »… le nom m’a fait rire, surtout après le marathon du Salon de Montreuil…

Et voilà ce qu’ils comptent faire : éditer mon blog. Editer, ça veut dire quoi ? Mettre en forme ; étymologiquement « produire, mettre au jour ». Accoucher, quoi.

C’est beau, comme métier, non ? Il y a quelque part sur ce blog un texte sur les sage-femmes (et j’en ai un autre à vous faire lire, mais ce n’est pas encore Noël) qui montre à quel point c’est un métier que j’adore.

D’ailleurs, quelques minutes après être sorti du café des Editeurs, je suis devenu moi-même éditeur, par la grâce de la parole de Stéphanie-la-chef (que je m’étais toujours représentée comme une quarantenaire pincée et très intelligente, et qui n’est ni quarantenaire ni pincée), qui m’a informé négligemment que mon travail pour les éditions Eyrolles faisait de moi, ni plus ni moins, un éditeur… Imaginez la révolution interne qui a eu lieu en moi à ces mots… Je me voyais comme un obscur, un tâcheron, un sans grade, et me voici éditeur ! Et Free-lance, en plus (j’adore ce mot ! et oups, j’ai encore fait un point d’exclamation. Je m’égare. Veuillez l’effacer de votre mémoire. Merci.)

Vous n’imaginez pas tout ce que ce simple terme m’a fait reconsidérer. Les mots sont magiques, et Stéphanie-la-chef sera donc, pour m’avoir donné cette magie, nommée officiellement ici Fée des Mots.

Bref, me voilà édité et éditeur. A voile et à vapeur (meuh non, maman, tu pas t’inquiète… Au fait, FranckLapin, tu me lis ou non ?). Barde chevelu et guide ascètique (tiens, ils sont revenus, ceux-là ?). Il n’y a plus qu’à leur accorder la confiance du Juge Tatillon et tout va bien se passer.

….

Bon, je fais un autre break, là. Dans un autre post, je vous parlerai du Cancer du Couple, de Cathy Bates et son syndrôme, du Stressou Parisien et de tout un tas de choses ; mais à partir de tout de suite, je suis officiellement en Long Ouikend jusqu’à dimanche, donc il n’y aura pas de blog (sauf si bien évidemment je tombe sur une avalanche de commentaires réclamant la dose quotidienne de DansTonBlog ™).

En attendant, je vous supplie d’aller soutenir les Requins Marteaux en les pourrissant de messages sur leur site du Supermarché Ferraille (non, pas de lien, il est quelque part dans ce post, à vous de trouver), ou tout simplement en achetant leurs productions – tenez si je vous dis qu’il y a dans le dernier Ferraille mag une variation époustouflante de Lucie Durbiano sur le Petit Chaperon rouge, et que vous voudrez être parmi les premiers à avoir lu Dol qui sort en ce moment…


et puis un petit truc comme ça pour finir ; dh'abitude, quand je fais un lien, j'envoie un petit mot du genre "on parle de vous sur www.manucausse.blogspot.com"... mais là, il y a un ou deux liens qui me font un peu peur... bon, je le tente, alors ? c'est parti... ah ben non, le comité des parents contre la dr... n'a pas de mail).

Et sinon, ça va mieux, question coup de pompe, non ?

1 commentaire:

Anonyme a dit…

Ah, pour ou contre le Canabols (R)... Moi j'dirais plutot contre, passque j'aime bien etre independante. Ceci dit vu les 4 carres de chocolat contre la solitude, les 15 minutes de yoga contre le stress quotidiens, le tour des blogs le matin contre l'emmerdement au travail, hem hem, niveau dependance, je ferais mieux de me la fermer...