10.12.14

1090 - Ne parle pas du père Noël aux gamins...

... vu que bon, ils risquent de.

1. Petit Dernier

C'est aussi le titre de.
Oh allez tiens je la mets au centre, ça fait très.
C'est un des nouveaux Livrets Carte-Postale de la très sérieuse maison D'un Noir Si Bleu. Comme me l'a fait remarquer une lectrice (parce que moi je n'avais pas fait attention), c'est une relecture du Petit Poucet, ainsi qu'une réflexion très joliment illustrée - par un garçon prometteur mais qui ne répond pas sur FB alors je n'en sais pas plus - sur la place de l'enfant dans la fratrie, les liens familiaux et l'intérêt des oiseaux absents pour les mies de pain manquantes.

N'en parle pas à ma tripotée d'enfants & neveux, parce qu'ils risquent fort de le trouver dans leur. Et jettes-y un œil des fois que tu chercherais un joli cadeau de Noël pour les petits.

2. On s'y voit ?

Demain dès l'aube, à l'heure où blanchit le TER, je partirai. Pour Carpentras, même, et sa deuxième édition du salon Kestulis, où m'attendent je l'espère des hordes d'ados rêveurs et d'auteurs confirmés - ou le contraire, va savoir. Si jamais tu, viens me, on se.


3. Les trucs que je n'ai pas le temps de mais qu'il faut


- te dire que j'ai beaucoup aimé l'écoute des 33 ans de Ben Mazué - le genre de truc qui t'attrape par l'oreille et te harponne jusqu'au bout du monde,
- te rappeler, surtout si tu t'appelles Sébastien et que tu chantes dans un groupe de rock rugbystique, que la liste des publications du Causse se trouvent en fait ici, là, tout près, sur la colonne de droite, avec toutes les infos qu'il faut - mais qu'a priori ça ne se voit pas sur ton smartphone qu'il n'est pas si smart que ça du coup.
- finir cette nouvelle maison, ce nouveau bureau, ce nouveau roman - mais d'abord cette année, et en beauté c'est promis.

27.11.14

1089. En position

Dis camion
1. Au cas où

Mardi soir nous étions au Dahu, sympathique bar où se croisent la fine fleur de la chanson franco-toulousaine et l'équipe de Pas Plus Haut que le Bord, émission de radio satirique et politique dont j'ai déjà dû te parler tout de même.

J'y vis ma copine Vulvinia de la Caillemolle, harpie aristo-bohème bien décidée à instaurer la paix dans le monde via l'orgasme en conscience et l'amour fusionnel.

Pour mémoire, voici le texte de sa chronique, que tu pourras également entendre (avec tes bouchons d'oreille) dans l'émission enregistrée que voici - je ne te mets pas de minutage, parce que l'ensemble de l'émission est de si haute tenue que je tu vas te régaler.

Bonne écoute avec les yeux avant d'y mettre les oreilles.


2. Les crocodiles
par Vulvinia de la Caillemolle, M.D, Ph.D, z.O.B

Christophe, mon chou, sais-tu ce qu'est un crocodile ? 

Au départ, c'est un blog, plus précisément un tumbler, où depuis 2013 le dessinateur belge Thomas Mathieu illustre des témoignages féminins sur le harcèlement et le sexisme. Ce blog est passionnant à plus d'un titre, ne serait-ce que pour les questions qu'il pose. Les hommes aux comportements agressifs ou sexistes sont représentés sous forme de crocodiles, et il faut lire les réactions de certains lecteurs du blog qui se sentent pris à partie par cette image. Toutefois, le blog a le mérite incontestable de poser la question des rapports homme/femme et du sens menaçant que peut prendre la "drague" que certains mâles pratiquent sur ce qu'ils voient comme des proies plus ou moins consentantes.  En ce sens et bien qu'illustré par un homme, le blog "Projet crocodiles" est féministe - il illustre les conflits de pouvoir et d'autorité tournant autour de la question du genre. 

Christophe, réveille-toi. C'était un peu long comme phrase, mais après tu vas recommencer à comprendre.

Le blog projet crocodile est devenu un album de BD, un illustré Christophe, publié aux éditions le Lombard, et notre chère mairie de Toulouse, imaginant peut-être se faire un petit coup de pub, a commandé à l'auteur des planches destinées à être exposées sur des bâches. Pourquoi pas ? On avait bien eu la gueule de travers du soi disant nobel d'économie toulousain, un petit espace de réflexion les violences faites aux femmes était envisageable, surtout que c'est aujourd'hui, alors non c'était hier la journée mondiale contre les violences faites aux femmes, mais comme vous allez le voir, on peut toujours remettre à avant-hier la question des violences sexistes.
Car la mairie a finalement annulé cette exposition. Et pourquoi ? Parce qu'on y voyait en particulier une jeune femme se demander comment réagir face à une agression sexuelle dans le couple.

(Parce que ça existe Christophe. Vous avez beau penser que vous êtes toujours open, ouvert vous, il y a des choses qui peuvent vous blesser même dans le cadre domestique. Et je ne parle pas seulement de l’énorme courgette bio que vous avez ramené de la ferme de Lautrec).   

Or ce témoignage sur les violences domestiques, une élue du Capitole l'a trouvé immoral et vulgaire.
« Ca parle de sodomie, on ne veut pas entendre ça… »

Alors, notre petite élue coincée du cul se défend depuis d'avoir censuré l'exposition, elle raconte à qui veut l'entendre que finalement ce n'était qu'un projet, à peine une idée comme ça, et que franchement, quand les opposants crient à la censure, c'est uniquement pour l'embêter elle.

Mais je voudrais revenir sur l'explication de Julie Escudier, maire de Toulouse centre et en charge du comité d'égalité homme femme - ça commence très fort, question égalité. Elle est avocate la chérie, donc je suppose qu'elle sait ce qu'elle fait quand elle défend une cause. Et son argument est très  beau, elle dit, "On ne lutte pas contre la violence par la violence". 
C'est magnifique Julie, et je serais un homme c'est moi qui aurais le Barreau.

Donc, les témoignages du projet crocodiles étaient violents - trop violents pour être vus par le public, et en particulier par les enfants - les enfants, vous savez, ces petits êtres bien pratiques pour les culs-bénis de tout bord, parce qu'ils permettent de justifier toutes les formes de censure et d'inégalités, même si dans le même temps on peut les exposer à la publicité et à toutes les représentations de la féminité soumise et hétéronormée, par exemple avec les immenses affiches vantant le prochain salon de l'érotisme. 

(Autre intérêts des enfants pour nos amis bien pensants c'est évidemment qu'on peut en acheter les faveurs pour pas cher quand on voyage en Asie du Sud-est  - vous savez, ce n'est pas facile d'être un censeur, il faut pouvoir se détendre aussi de temps à autres.)

Notre Julie, donc, et notre cher Jeanlin Mouduc avec elle, ne veulent pas exposer les enfants à la violence des témoignages du projet crocodiles. Je propose donc dans la même veine qu'on interdise les témoignages de victimes de guerre - c'est quand violent tous ces gens qui se font bombarder déplacer gazer, etc, pourquoi est-ce qu'on en parle ? Moi ça m'agresse. De la même façon, c'est surtout pour vous Christophe, il faudrait cesser de s'apitoyer sur par exemple la souffrance au travail, je comprends bien  - c'est tout de même violent de s'entendre dire que le travail et le capitalisme broient. 

En revanche, ce qui intéresse la mairie, c'est plutôt la souffrance des commerçant à qui les jeunes ne disent pas bonjour et devant la vitrine desquels les chiens des SDF font parfois pipi - ça c'est d'une violence insoutenable et cela il faut le dénoncer. 
Ou la souffrance de tous ces gens qui lisent du Zemmour en sachant pertinemment qu'il ment comme un arracheur de dents pour leur faire peur et se faire peur, mais ça on ne va pas interdire, on ne va pas prétendre que c'est trop violent, vous comprenez, là c'est les gens bien qui souffrent, pas les femmes - enfin quand je dis femmes je veux dire pas les vraies femmmes, les qui se respectent ; je parle bien entendu de mes sœurs les pétasses, les goudous, les paumées les salopes, enfin bref, toutes les femmes trop violentes pour qu'on en parle et qui ferait bien de savoir où est leur place si elles ne veulent pas prendre leur compte en rentrant ce soir.

Très sérieusement mes chéris, quand on voit la bêtise de la droite, et de l'extrême droite, et leur combat d'arrière garde contre l'égalité des sexes, contre le droit des genres et contre la liberté de chacun, on a les ovaires qui gonflent ; mais on se souviendra que les manifestations contre le film La vie d'Adèle n'ont fait qu'attirer l'attention sur Le Bleu est une couleur chaude, le magnifique album BD de Julie Maroh. 

Donc, je vous invite à découvrir le projet crocodiles et l'album publié aux éditions le Lombard en remerciant encore notre équipe municipale pour ce coup de publicité.

Pas d'orgasme ce soir, je suis trop en colère, mais je vous aime d'amour, à la prochaine fois.

24.11.14

1088 - Auteur, profession difficile.

1. Je reçois un mail,

1973, année du buffle

Bonsoir
Ma fille est en 4ième et doit faire une fiche de lecture d'après votre ouvrage Roméo@Juliette
On lui demande des informations sur l'auteur. Le hic est que nous n'en avons pas trouvé beaucoup.
Selon les sources vous êtes nés en Janvier 1972 ou en Mars 1973, mais on ne donne pas la ville, juste que c'est dans l'Aveyron. On nous demande de parler de votre famille mais nous n'avons pas trouvé
Merci d'avance pour ces quelques compléments.


2. Alors j'y réponds.

Bonjour,
je suis né le 3 février 1973, dans un avion en provenance de Pékin et à destination de Paramaribo (Suriname), qui avait dû se poser en urgence dans l'Aveyron pour une avanie. Le fait que cette date corresponde au premier de l'an chinois - sans parler du décalage horaire - explique la confusion opérée par la suite sur l'année et le mois de ma naissance.
Il semblerait que mes parents de naissance aient été d'origine anglaise, ce qui explique mon bilinguisme ; quoi qu'il en soit, ils m'auraient laissé en Aveyron après le décollage de l'avion, probablement à cause d'une confusion avec un sac à main (d'où mon prénom "'Manu").
À l'époque, il n'y avait pas de ville à proprement parler dans le département, plutôt un réseau de grosses fermes. Celle où j'ai été recueilli se situait sur le Causse, d'où mon patronyme. J'ai été élévé dans une famille étendue qui, découvrant mes dons prématurés pour l'écriture, m'a préposé au ramassage et à l'épandage du lisier, jusqu'à ce que je m'enfuie après avoir découvert qu'il existait des villes et des livres. Le choc a été tel pour moi qu'un peu plus tard, je suis retourné dans l'Aveyron massacrer tous ceux qui avait oeuvré à mon esclavage ; voilà pourquoi on trouve peu mention d'eux sur Internet. C'est alors que je me suis mis à écrire 24 heures sur 24, n'arrêtant que pour aller nourrir les bêtes.
J'espère que le professeur de votre fille sera satisfait de ces informations, hautement confidentielles vous le comprendrez.


3. Bon tout de même

et parce que j'aime bien les gens, il y avait aussi un PS parlant d'un certain Emmanuel P. et donnant quelques vrais détails sur sa.


4. Je sais que ça fait longtemps mais

sinon, toi, ça va ?

3.11.14

1087 - Le futur, déjà

- 8. Retour vers le

En 2006, tout jeunement émoulu de mon Gers pas natal, à peine installé à Toulouse et un an après la parution du Petit guide des transports à l'usage du trentenaire amoureux, je recevais une bourse du CRL pour un projet de roman sobrement intitulé E(u)x.

Le but ? Raconter de l'intérieur une histoire d'amour qui finit. Bien ou mal, je n'en sais rien - et par la faute de qui, encore moins. Je me suis donc attelé à ce roman avec pour premier objectif de faire disparaître la notion de personnage. Et celle d'intrigue, si possible. Puisque rien n'est plus banal que cette trajectoire simple de deux personnes qui se marient puis se séparent. Tu l'as peut-être même déjà lu sur internet, où il est resté disponible pendant un certain temps.

Aucune surprise, donc. Et aucune personnalité à laquelle se raccrocher. Juste les sentiments, les images, l'évocation des moments. Un boulot d'imagier, je suppose. Ou de poète. Un non-roman, en quelque sorte.

Il a fallu plus de sept ans pour que le texte trouve son éditeur. C'est Numériklivres, maison hautement éclectique, qui s'y colle. Ah oui, parce que le livre n'existera que sur écrans. C'est logique : pas d'histoire, pas de personnage, pas de papier. Et c'est tant mieux ; je m'aperçois que certains textes gagnent en numérique - et la lecture par exemple de Pascal Quignard m'en convainc.

Qui plus est, cette nouvelle édition est enchantée par les oeuvres originales de ma chère Emmanuelle Urien, et se lit sur tous supports pour nettement moins cher qu'un paquet de cigarettes (enfin, si je me souviens bien).

En d'autres termes : n'hésite pas...

4,99. Elle et il sont dans un bateau, leur amour tombe à l'eau, qu'est-ce qu'il reste ?


9.10.14

1086 - Rétention d'eaux

0. En guise d'avertissement

Contrairement à mes habitudes, ce post a été rétentionné pendant quelques semaines. Je ne sais pas pourquoi il sort aujourd'hui.

Tu noteras un changement d'adresse, et de mois ; et aussi que je ne parle pas d'écrire, pas spécialement. 

En quelque sorte, pas besoin de le lire.
J'ai juste besoin qu'il parte au moment où la pluie du matin s'y met doucement.



1. Dis donc dis donc... (septembre)

J'étais à Lauzerte ce ouikend - et je crois bien que je ne t'en avais pas parlé. C'est peut-être pour ça qu'on ne s'y est pas vus ?
C'était ma septième ou huitième fois ; les bulles disparaissent un peu du champagne, mais le vin reste doux. J'y ai vu de belles personnes, qu'elles soient auteur ou auteur et plus si affinités.

J'y ai vu aussi une première fois sans mon père, sans l'idée de mon père. Je me suis découvert récemment irrité irritable depuis son départ ; en creusant un peu partout - surtout dans mon corps - je me suis rendu compte qu'une colère me restait, contre moi-même, celle de me sentir libéré de sa maladie. Des quatre ou cinq années de luttes, de coups au coeur, de reprises, d'espoirs.

Bon, voilà. Ça s'est envolé doucement dans l'air de début d'automne.

Cette nuit, il m'a parlé au téléphone. Je ne lui ai pas dit que ce n'était pas possible - j'étais si fier et heureux d'entendre sa voix.

2. Later on, octobre

Le match était beau et plein, nous maîtrisons notre sujet ; je jouais comme d'habitude les innocents emmerdeurs, les petites teignes aux mains propres. Bref, du rugby, avec ce sentiment d'être dans le groupe, dans le corps, dans le monde.
Puis le match se termine et quelque chose me frappe au ventre - J., notre doyen, qui me tend la bouteille. Et son sourire qui ressemble au tien.

Alors tu me mets à me manquer comme si tu étais parti hier - non, pire, comme si tu étais tout près et que je ne pouvais t'atteindre.
C'est le cas, évidemment, mais les yeux ne le savent pas. C'est pour ça qu'ils pleurent.
Moi, hoquetant, étouffant, plié en deux au bord du terrain pendant que l'équipe se réjouit, incapable de les rejoindre ; incapable de leur avouer que je pleure, voilà, je pleure mon père quand le soleil d'octobre illumine les terrains et les hommes qui jouent, quelque part en Catalogne.
Le corps, exactement. Cette allégresse du corps, cette présence directe - là, ton absence, de plein fouet.
Et quelque part j'apprends à chérir ces moments où le manque me rappelle à quel point je t'aime.

Tu m'as dit, dans ce moment où nous avons parlé, ton impossibilité à être avec les hommes. Tu te jugeais mal parce que tu n'avais pas de vrai ami, de vrai copain - j'aurais pu t'en objecter deux, trois, dix (mais je ne l'ai pas fait, peut-être à tort). Tu t'en voulais de ne pas m'avoir appris ça. Je t'ai parlé du rugby, et du fait que moi aussi je préférais instinctivement la compagnie des femmes.
Entouré de six cent rugbymen, je me disais (et l'un d'eux, et plusieurs, me disaient aussi) qu'il n'y a rien de plus naturel ; que les groupes mâles sont vite limités, vides, inquiétants parfois.

En ce moment, difficile de m'appuyer, de faire confiance.

3. Single track (à VTT)

Les sentiers du Causse sont des single tracks
Rigole rouge où la roue passe
Entre les buissons et les pierres
On roule dans le bruit de l'autre

Tu me suis, je me perds, on avance

Parfois je jure et tu dérapes
Je tombe et nous rions
La chute quasi-contrôlée des côtes sur le tatami
Humpf
Repart

 Où sera
le tintement des moyeux
la prochaine fois que je roulerai 
seul sur la lande sèche ?

 



20.8.14

1085 - Le poids des, le choc des.

Publié sur fb,


Et pour toi, en avant-première,



Copyrights et tout ce genre de trucs.

Merci à Anne L. pour sa remarque sur l'intime de la manuscrite, à Jeanne M. qui tape sur autre chose que ses dents, à Jacques A. pour m'agacer en racontant ses conneries dans la presse.

On se fait  ça quelques semaines - mais pas plus d'un carnet, hein, faut pas exagérer.

5.8.14

1084 . Rassemblement et rassemblement bis

Anticipation augmentée par tablette
1. Miracle de la technologie

J'écris ce post à la main. Sur un tablette.
Dire qu'il a fallu tout ce temps et cette technologie pour réinventer le carnet.

Le lendemain, je suis souriante. Et je retrouve mon clavier.

2. En parlant de carnet

 Je pourrais - devrais - être en train de terminer ce roman pour lequel le CRL me. Au lieu de ça j'explore les rapports entre stylet, stylo, reconnaissance d' écriture et reconnaissance tatcnrt. Tout Court, je veux dire.


J'ai des excuses.

La pluie. Les vacances des enfants et celles des parents. Un pays qui massacre des innocents dans le silence, méthodiquement ; un autre qui vire à la dictature d'opérette - sinistre. C'est du moins ce que je comprends du monde.
Et puis toujours l'absence qui me laisse désemparé, trop léger, incapable de me reposer.
Mais aussi des choses plus douces, comme la mer, le bricolage d'une maison nouvelle. Nager, mangerse sentir reconnaissant. Rendre grâce.

Et puis lire. Découvrir La langue des serpents, Cabré. Et "comprendre le monde" ? Oui, l'avoir à l'intérieur. Cette parcelle de guerre dans mon coeur, ce besoin permanent de père où s'appuyer, où se poser. Ce manque, incomblable mais perceptible - et une fois perçu, acceptable.

3. Pour Conclure

Tv vois, c'est comme envéboven musique : si on Gardens mains et qu'on s'arrêter réfléchir au prochainpas ' 0h perd l'influx. On n'écrit plus : On se Garde éoir. C'est une leçon intéressante, mais je suppose qu'il faudra que ie La traduite en damier. quand il reviendrai ici.

Je disais donc : "Tu vois, c'est comme en vélo ou en musique : si on regarde ses mains et qu'on s'arrête pour réfléchir au prochain pas, on perd l'influx. On n'écrit plus : on se regarde écrire. C'est une leçon intéressante, mais je suppose qu'il faudra que je la traduise en clavier. Quand je reviendrai ici."

Voilà, je suis revenu, je ne sais pas si j'ai revu, revaincu ; mais l'enviebesoin d'écrire revient doucement. 

Ne pas penser. Laisser parler la langue intérieure. Le monde qui s'agite dedans. J'aime cette idée. Il m'a fallu du temps pour que les doigts du clavier se branchent plus ou moins directement dessus. Et c'est chaque fois dirait-on un recommencement. Des gammes, tiens. Hier en me réinstallant à mon bureau, je me sentais littéralement comme un concertiste gourmand.

Bon, on s'en tape : je repars aussi sec, et les travaux de la maison/de la traduction/du roman m'empêcheront sans doute de venir faire joujou ici pendant un certain temps. Toutefois, je pense à toi, et à ces pages où l'on peut s'écrire sans se réfléchir.

4. Poésie

Ces derniers temps je m'amuse à traduire les petits poèmes dont Sébastien Doubinsky nous fait cadeau sur fb, des petites perles douce-amères qui rendent la journée plus belle. En voilà deux nouveaux.


(28 juillet)

this poem is back from vacation
it got a nice tan and a few mosquito bites
it can speak a few more languages too
and is thinking about getting a translation of itself
tattooed on its arm soon


ce poème rentre de vacances
avec un joli bronzage et des piqûres de moustiques
il a aussi appris quelques langues nouvelles

et pense à se faire tatouer un jour
sur le bras une traduction de lui-même



(17 juillet)
this poem is on the road
a little cloud of dust in the rear-mirror
growing bigger every second
until it passes you with a deafening roar
but then you see nothing but a little cloud of dust
this time growing smaller every second
heading straight for the checkered flag of the sun



ce poème est sur la route
un petit nuage de poussière dans le rétroviseur
qui grossit de seconde en seconde

avant de te dépasser dans un vacarme assourdissant
et puis tu ne vois plus rien qu'un petit nuage de poussière
qui cette fois s'amenuise de seconde en seconde
fonçant droit vers le drapeau à damier du soleil


10.6.14

1083 - Ce n'est pas parce que le blog est mort qu'il faut l'utiliser à des fins purement promotionnelles

1. Et toutefois,

Tu me rencontreras jeudi 12 à Pau, à partir de 18h, à la librairie l'Escampette, signant avec Emmanuelle Urien et conjointement au grand Chrysostome Gourio les novellas piquantes de la collection Quelqu'un m'a dit...


(non, je n'ai pas l'adresse de la librairie Escampette, tu vas me faire le plaisir de la chercher toi-même bon sang)


2. Un tel programme de réjouissances

fait qu'après la gentille critique de Marianne et une chouette mise en place chez des libraires que j'aime, je parlerai vendredi à 15h de


dans la radio - pour l'émission Page à page de notre chère Claire Ambill, sur Occitanie.



3. Et pour changer un peu des livres,

Tu trouveras en cliquant sur cette image sur les prochaines représentations de l'increvable Tonton Maurice, du 19 au 26 juin au théâtre de Poche, dans mon cher quartier de Bonnefoy à Toulouse.



4. Ça fait un bon programme, pour un mois de Juin, non ?

Mais bien entendu, je ne te parle pas du stage de scénario, du roman qui se déroule, des bourses d'écriture, d'une 2CV qui change de couleur, des rêves où mon père, de l'harmonie légère, bref, de toutes ces petites choses qui, je crois que j'ai fini par le comprendre, figurent mieux dans les livres et les histoires que dans les carottages émotionnels en ligne.


5. Mais ça manque quand même d'un poème.

(mais un poème, c'est attendre, de toute façon)

Ah, voilà. Rapport à ce que je suis allé le chercher loin, du côté de facebook et du Danemark (je crois), vu que je n'avais rien sous la main et que ça fait quelques temps que je me régale des "Spontaneous non-haikus" et autres formes courtes du poète international Sébastien Doubinsky. Du coup, avec son autorisation, voici un de ses poèmes statutaires,

this poem is proud to be gay
not proud proud as to play the trumpet
and dance outside naked in the rain
but proud enough to tell that other poem
that it's beautiful no matter what other people say


6. Oh et puis tiens, pourquoi ne pas traduire un poète vivant, pour une fois - même s'il traduirait sans doute mieux que moi ?

Ce poème est fier d'être gay
Pas fier fier au point de jouer de la trompette
Et de danser nu sous la pluie
Mais assez fier pour dire à cet autre poème
Qu'il est beau, quoi qu'en disent les gens


7.5.14

1082. Petit nouveau

Souvenirs, souvenirs

C'était peut-être en mai 2005 que paraissait mon premier recueil, le Petit guide etc. Hé bin neuf ans et à peu près autant de publications après, on peut être à nouveau un débutant. Car oui, voici que paraît mon premier roman jeunesse non-bilingue (j'en suis limite à mettre un point d'exclamation tellement ça).

Tiens, je te mets sa couverture, tant elle me plaît et que je suis content de bosser pour les gens de Thierry Magnier - au passage, je me souviens que S., ma désormais éditrice, m'avait appelé quelques mois après la parution du Petit guide pour me dire, juste, qu'elle aimait bien ce que je. Le genre d'appel qui fait chaud au coeur même des mois et des années après.

Alors... à toi de.


http://www.editions-thierry-magnier.com/9782364744646-l-manu-causse-le-pire-concert-de-l-histoire-du-rock.htm (avec un résumé et un extrait, même).


15.4.14

1081 - Pluie sur ta tête, fais risette

Green is not an option
1. Or Dieu,

ce matin-là, était d'humeur rieuse et décida que moultes pluies d'emmerdes et autres lèpres administratives s'abattrait sur ses bons serviteurs et sur gens de biens en sa Création.

Lesdit gens de biens eurent une moue habituée, mais point désabusée, bien décidé qu'ils étaient à profiter du soleil.



2. Ce con de coeur

bondissait dans la poitrine comme cabri en joie lorsque, juché sur mon scooter (qui se nomme, sache-le, Intrépide Fend-la-Bise, quoique surnommé par la canaille Moto Playmobil), je me dirigeais à travers la ville vers la commission du CRL chargée de distribuer moultes bourses d'écriture.

Conclusion de cette matinée :

- je déteste avoir peur, être stressé, me projeter, entrer dans le malaise. Rhooooo comme c'est original. Et comme un con, sentant mon coeur battre, je me le reprochais et m'inquiétais au lieu d'en profiter pour me dire que j'étais vivant et plein d'envie ;

- il y a donc désormais en moi cette voix qui se met à parler de littérature, d'écriture, sans chercher à rigoler ou à plaire, et qui prend le relais dès que ma tête la ferme. Je comprends un mot sur deux à ce que dit cette voix, et les constructions grammaticales ne l'embarrassent pas, mais ça m'a eu l'air intéressant ;

- je me suis gâché quelques heures à tenter d'écouter les rumeurs et les ondes et les signes, alors que bon, hein, tu m'as compris, cf supra et tout ce genre de choses  ;

- putain que j'ai envie de l'écrire, ce roman - et maintenant que j'en entrevois la possibilité, j'ai du mal à me consacrer à des traductions de.

Tsk, tsk.


3. Jambes de flanelles

En parlant d'émotions fortes, tu sais quoi ? Tout à l'heure j'ai vu ma tête sur un écran de cinéma. Vrai de vrai.
Il y avait dans la salle quelques personnes. Elles ont ri. Dans les semaines à venir, donc, l'aboutissement d'un projet cinéma dont je m'aperçois que je ne t'avais jamais parlé.

T'as vu le suspense.

4. Gratuit et pas cher

Et tout ce post pourquoi ? Pour se poser la question suivante :
A partir de quand un texte de théâtre existe-t-il ? Quand il est joué ? Quand il est édité ? Quand il est lu ?
J'ai opté pour la troisième solution - et te propose donc, en téléchargement tout ce qu'il y a de gratuit et sous tout un tas de formats pratiques, un court ouvrage intitulé 3 ou 4 pièces bourgeoises - avec deux solos et un (ou deux) duo.

Si ça te, clique ici.


11.4.14

1080 - Invitus

Découpe ton écran autour de ce flyer et munis-toi de cette invitation pour nous rejoindre



... cela dit, si tu n'as pas reçu le susdit dans ta boitamail, tu peux m'écrire, comme c'est marqué sur le côté, sur manupointcausse arrosage freepointéffère, je t'enverrai du frais à mesure, et tout bientôt encore.

Affiche E.Urien, tout de même. Alors viens, parce qu'il y aura elle, qui est belle et intelligente et drôle, et Chrysostome qui est beau et intelligent et drôle, et moi, qui serai là et que peut-être je ne mordrai personne.

Bon, je te le remettrai à mesure, mais pour un vendredi, ça fait du sourire, et c'est bon.


6.4.14

1079 - A un rythme sombre

Ecrire/agir
1. Coulant

Il est tôt ce matin pour un dimanche. Je suis déjà debout, réveillé par mon inquiétude.

Hier cirque d'extrême-droite en noir masqué sur le Capitole ; les manips faciles des maires populistes occupant le débat ; l'impression de silence, l'écho étouffé de nos voix ; la Hongrie,la Syrie, les avions qui disparaissent sur une terre réchauffée.

Agir, bien sûr, mais où, mais comment ?
Dépasser l'agitation.

Mon père me manque. Les larmes me viennent face au match, dans le café - encore le réflexe de lui passer un sms pour demander ce qu'il passe de la branlée que prend le stade.

Dans mes rêves il est là, il sourit. Je m'émerveille de ce fantôme, du bonheur de le percevoir. La journée, tout va bien, je ne pleure que du bord des yeux, quand personne ne regarde. Et quand je n'y tiens plus, Elle est l'espace où je me confie.

Nous nous construirons peut-être une maison - échardes aux mains, béton dans la tête - mais quand viendra l'apaisement ?

2. Injuste

De l'opuscule dont tu vois une image ci-dessus je n'ai pas encore dit : il me semble une réussite, une autre voie d'écriture ouverte entre Elle et moi. J'aimerais que tu le lises, j'aimerais que tu l'aimes. J'aimerais qu'il existe et agisse.

3. Modes méditatifs mineurs

Prendre le temps de cuisiner pour
L'ami qui passe et
Ecrire debout dans le petit matin et
Rêver de mains qui s'associent de passions qui se transmettent
De sourires et d'écoute,
D'élans de solidarité ;
S'asseoir dans le silence, 
Laver à grande eau son intérieur et ses pensées saumâtres,
Remercier, recueillir
La larme pour mon père
Le bruit d'un oiseau

Laisser
Bourdonner
Les mouches.

3.4.14

1078. Lucky me

1. et autres

Tu te dirais peut-être qu'entre les nouvelles électorales, le sournois et le gris, des histoires d'immobilier qui me feraient presque regretter le temps béni du mobil-home dans un camping du Gers, je suis en pleine déprime.
Ben non.
Dans quelques minutes, je pars à Créon enregistrer Pas Plus Haut que le Bord  ; ce matin j'ai signé le B.A.T du Pire concert de l'histoire du rock, à paraître bien vite chez Thierry Magnier. Sans compter que, et que.

Mais surtout, je sors d'une incroyable série de bonheurs artistiques, et franchement, je n'allais pas partir en ouikend de travail sans te les conseiller.

Au cinéma, j'ai adoré Son épouse et Grand Hotel Budapest. Oui, oui, cours-y vite, tu repars mieux que. (J'ai trouvé Her agréable et malin, Wrong cops totalement dispensable. Mais on s'en)

Question théâtre, d'accord il faudra être à Toulouse mais La Ferme, librement adapté de George Oubien par quatre musicomédiennes déjantées, est une chouette claque au coeur, au rire et à la conscience. Si tu n'es pas du coin, fonce chez ton directeur de théâtre préféré et dis-lui de.

Et enfin, j'ai retrouvé le chemin d'une librairie. La petite communiste qui ne souriait jamais est une réussite totale, En finir avec Eddy Bellegueule me plaît énormément, et Réparer les vivants est à mon goût tout à fait lisible. Tu imagines ? Trois livres sur trois ? Sans compter que grâce à Princesse, je suis tombé sur un poche que - La liseuse, de Paul Fournel.

Tout ça m'a fait du chaud partout, et si ton ouikend te semble une grise perspective, ou si tu as besoin d'un regain de foi en l'art et en la parole, je te dis juste que.

(Pas beaucoup de liens et aucun argument, juste du. Ca t'ira ?)

25.3.14

1077. Tu verras. Tu verras (post sous influence)

1.2.3.4. Tétris. Vachement tris.

Oh dis, que c'est difficile.

Personne n'a l'obligation de t'aimer et toi-même tu n'as l'obligation d'aimer personne mais.

Bon, on s'en fout, je te parle de moi. Non que je m'aime particulièrement, surtout en ce moment, poignées de non-amour sur le côté et barre dans la poitrine/le ventre chaque fois que je prends le bus ou me retrouve entre deux activités.

Mais.

Bon. Tu vois mes relations avec les gens - les hommes en particulier ? Bin pareil. Sauf qu'il manque.

Oui, mon père. Voilà, je parle à des gens, mais c'est comme Tétris,  où quand ça s'empile ça disparaît, pouf - voilà que je parle à des gens et mon père, la certitude de l'existence de mon père, a disparu.  Je me retrouve curieux face à eux.

Etrange comme ça te fout le sentiment en l'air. Rien à voir avec le triomphe de Tétris.

Et cette obligation, cette seule solution de me remplir. A l'alcool de préférence, mais le riz ou les pâtes suffiront, merci. Dans le bus - je te parle du bus, parce que c'est quand je ne bouge plus - cette barre au-dessus du ventre. Mon dieu (oups pardon j'oubliais, tu n'existes pas ducon, du coup c'est tout de même regrettable que tu ne soies qu'une expression en passant) que c'est vide là-dedans. J'en serais prêt à accepter, je ne sais pas, les médocs ou (écrire sur un blog).

Je préfère prendre un verre.
Ou douze, évidemment.

J'appelle ma soeur. Soeurette. Elle m'avoue qu'elle a sous les yeux les images de notre père quand il n'était plus que son cadavre.
Je lui réponds que je suis content d'aller mieux qu'elle.

On rit, comme des cons. On a toujours ri comme des cons dans la famille. Ca nous permet de tenir. De ne jamais lâcher.

Bref, pourquoi je te dis ça, moi ? Ah oui, parce qu'on ne s'abstient jamais, malheureusement. On fuit, on se fige ou on lutte (et ensuite l'esprit te raconte des histoires pour t'expliquer que tu as raison). En politique comme pour le reste, c'est très simple : /tu votes/ tu luttes. Tu non, tu te figes.
(J'ai peur pour la démocratie)

Fuir, je ne sais pas. Mais ça existe. Nulle lâcheté ici. Juste une réaction. Lorsque tu en prends conscience, je suppose que tu peux avancer.

Et pour le deuil, encore une fois : c'est différent. Car quoi que tu fasses, tu le sais : la douleur est là. La peine.
It won't take the pain away when it comes.

(si tu as le temps, écoute cette chanson d'Herman Düne qui s'appelle Slow Century, et son image inverse, Orange Hat. Oh, et va voir du théâtre - bien sûr, le rapport prix/temps est dégueulasse, mais c'est peut-être ce qui. Lis Lola Lafon. Je ne sais pas, et je ne te mets pas de lien - ce serait trop facile. Tes doigts et ton cerveau peuvent te servir, je crois. Moi, ça me soulage de savoir que quelque part quelqu'un crée du beau).

La peine donc.
Le temps la changera peut-être. En attendant, tu te la prends en pleine face, en pleine poitrine. Tout en tentant - et tu y parviens - à survivre. A fonctionner.

Bon, je sais, ce n'est guère gai. Mais tu sais quoi ? Ca arrive.

Il me manque un truc pour finir. Les anglais appellent ça closure. J'appelle ça un peu de temps.


toujours pas d'images, donc. Laisse-moi le temps d'en trouver la.






24.3.14

1076 - Last blog on the internet

Préface en forme d'avertissement

Je te le dis tout de suite, je ne sais plus vraiment à quoi sert ce blog. Aussi me pardonneras-tu d'y déposer aussi bien mes bouts de pensée que des trucs pas finis, pas formulés - et sans doute pas très intéressants. Ni même complètement assumés. Bon, cela dit, voilà, c'est la fournée du jour, tu en fais ce que tu. Et je t'.


1. Chanson d'amourre

Toujours le même mec
Un peu gras un peu chauve
Toujours le même sexe
Les mêmes bouderies
Toujours les mêmes gestes
Et les mêmes regrets
Je me retrouve en toi
Je me perdais en l'autre
Et quand je me regarde
Je vois notre passé

Mais je suis seul sans toi
les yeux fermés seul dans la foule
Sans signification
Sans

(à terminer)
(à effacer ?)

2. L'énigme

- Ne l'écoute pas, petit. Il ne sait pas ce qu'il raconte, lance le chaton en se léchant la patte.
Sauf qu'il n'a pas de patte, évidemment, et que ce n'est pas vraiment un chat. Quant au Petit, on ne sait pas s'il l'écoute, s'il peut l'entendre.

(à entourer de 350 pages de roman)

3. Psychopolitique fiction

Dans mes rêves, mon père est en vie, je le sais ; j'en suis persuadé de la logique opiniâtre des rêves. Et d'autant plus inconsolable quand je m'aperçois du contraire - dans mon rêve, toujours.
Parce que mon cerveau s'accroche à ce souvenir rassurant, à ce sommeil de la raison qui produit des monstres.
S'arc-bouter sur des fantasmes et les défendre mordicus. Refuser de se réveiller. Préférer croire au cauchemar, préférer le sommeil.
En politique aussi.

Pourtant, me disais-je ce matin en marchant dans la ville, nous sommes tous capables de détecter au premier coup d'oeil la sincérité. La justesse. La réalité - si nous le désirons.
Ce qui devrait suffire à - en politique, tout au moins.
Pour les rêves de deuil, malheureusement...



4. Consoler, Consommer.

En ce moment, je suis d'un caractère très.
Gras, donc, pardonne la.
Plus embarrassant, je suis affamé en permanence, et ne parvient à tromper cette faim qu'en écrivant - marchant - achetant - nageant. Ajoute à ça une tendance aux larmes spontanées - et, mettons, quelques angoisses de fin du monde. Guère reluisant. Terriblement banal.
J'espère que c'est temporaire, sinon je serai plus gras qu'Olivier Adam et plus dépressif que Houellebecq la prochaine fois que nous nous verrons. Et je ne suis pas certain d'être prêt à ce sacrifice, même pour charmer des millions de lecteurs.
Mais bon, la machine est vivante, puisqu'elle fonctionne.

 5. En parlant de mort et de balade en ville...

Il se passe des jolies choses au cinéma, comme l'épopée mitteleuropa version Mario kart (pour les mouvements de caméra) du Grand Hôtel Budapest de Wes Anderson. J'en suis sorti à regret et tu veux que je te dise ? Sortir ça des oeuvres de Zweig, c'est lire la joie de vivre et de raconter sous le chagrin - et c'est magnifique.
Il y a aussi Son épouse, une narration magnifique à base d'amour, de deuil et de possession. Si j'avais un peu plus de temps, je te parlerai de la forme du récit, d'Yvan Attal et de son jeu, de la science du cadrage et de la mise au point du réalisateur ; mais je n'en ai guère, et donc je te dirai, prends le temps d'y aller, tu en sortiras plus sage.

Pas d'image aujourd'hui - pour compenser celles qui viendront peut-être.



19.3.14

Quel numéro déjà ?

Lundi, je marchais dans la rue. Juste le ciel et des traits orange. Les arbres à contrejour. Je triomphais. Un nouveau boulot. Des perspectives. Inquiet, presque, de tout ce qui m'attendait.

Mardi je marchais à contrenuit. Pas droit, beaucoup de bière. Pourtant moins abîmé que d'habitude.

Ce matin, administratif, vieux bâtiments ; nouvelles contrariantes, question boulot.

Du coup je reste assis. Un peu désorienté, étourdi. Sais-tu ? Elle l'aura sa maison, avec ses tuiles roses et des hortensias même si maintenant on dit hydrangeas. Je l'aurai aussi, remarque.

Gueule de bois et chagrin sourd ne font pas bon ménage. J'enchevêtre des tâches entre le monde et mon coeur pour que ça ne pique trop.

Demain, c'est le printemps. Un livre sort aussi.
Il sera bien, je crois.

ozéditions in8



Autre utile d'un blog : faire le point, comme ça
.
Et affûter un peu quand tu écris gras et mou.




5.3.14

1074 - Ce qui continue

- Note pour plus tard : tu avais lu ici comment les Garçons et Guillaume m'avait ému aux larmes. Depuis ses lauriers, je vois déferler une vaguelette de détestation et de snobinardisme qui ferait presque honte à mon côté pleureur. Heureusement, cela ne m'importe que le temps de plaindre un peu nos intelligences, si sensibles au vent des critiques ou des succès.

- Plus fondamental : il existe à Toulouse un festival sans tambour mais avec trompettes ; un festival beau, plein de sève et d'enthousiasme, où se rencontrent musiciens, danseurs, poètes et penseurs devant un public ébloui ; un festival qui regroupe et invite, culturel dans le bon sens du terme - qui tourne et retourne le champ du commun pour y faire pousser des fleurs de beauté. Ce festival contemporain intemporel, c'est Passe ton Bach d'abord ; et ses organisateurs ne cracheraient pas sur ta signature au bas de cette pétition pour assurer sa pérennité. Fonce, ça en vaut la peine.

- Enfin, mon chagrin va bien, merci. C'est simplement que tu (excuse, je change de tu, je parle à l'autre tu dont j'entends encore la voix sur le répondeur de ma mère) as désormais le don de surgir de mes yeux à n'importe quel moment - qu'il s'agisse d'une action suggérée par Roberta Carreri de sa voix joueuse ou d'un match de rugby que, malgré l'impulsion, je ne pourrais pas commenter avec toi au téléphone.

Le manque de toi enveloppe mon monde.


 - Et néanmoins : joyeux anniversaire mon amour. Crois-moi, tu grandis et embellis sans cesse. Et j'ai tardé pour le cadeau, mais tu l'auras ta maison avec ses hortensias ses hivers crépitants, et même un chat en gauras si je suis assez fort en topiaires.

25.2.14

1073. Rentrant à peine

A peine, justement.

Je vais te dire : il y avait toute la famille, et les copains, même ceux qu'on avait pas vus depuis des.
Il faisait beau, évidemment. Du beau avec des amandiers et des mimosas en fleur, avec le ciel rayé du blanc des avions partant vers la mer.

On a chanté le Se Canto, parce qu'on chante toujours le Se Canto. Et moi j'ai chanté pour toi, chanté peut-être pour la première fois sans me demander ce qu'il fallait faire pour que ce soit joli. Le joli, tu sais, je m'en fichais.

Il y avait comme d'habitude les rires qui nous soudent contre le chagrin ; il y avait des gens bien.

Je vais te dire : il ne manquait rien, pas même ce moment où l'on reçoit les invités dans la maison transformée en hall de gare, et où je m'aperçois que ma belle chemise est tachée et que je n'en ai pas d'autre. Je t'ai cherché un instant du coeur et du regard avant que la réalité  me souffle doucement à l'oreille que ce coup-là, tu ne me prêterais pas ta deuxième belle chemise.

Je vais te dire : Maman était belle et forte et courageuse, et les filles aussi. Et puis tous les autres, les qui me disaient ton nom, les qui se souvenaient, les qui en tremblaient, qui en secouaient la tête.

Je suis sûr que tu t'es marré comme nous de la dégaine du type en noir et de sa componction professionnelle ; sûr que comme moi, la plaque non voulue t'as fait rire et pleurer en même temps.

On m'a dit que je serai inconsolable. Ca tombe bien : je ne veux pas me consoler, je ne veux pas qu'on me console. Je veux, comme me l'a dit ton vieux copain, ne jamais oublier, ne pas passer un seul jour sans penser à toi.

Je vais te dire : il y avait toute la famille, et les amis. Et même toi.
Toi, surtout.

Il paraît que la vie reprend bientôt. Je ne sais pas. On verra bien.

18.2.14

1072. L'éducation au bonheur

Je n'ai pas été un bon père, m'a dit mon père quand mon père parlait.

J'ai protesté. Trop longtemps que j'usais des fauteuils de psy, cherchant à tout prix des responsables à mes angoisses. Des réponses aux questions que je m'infligeais. J'avais fini par comprendre - juste à temps, juste trop tard - que le bonheur est là, dedans. Un choix de vie, de perspective.

J'ai rassuré mon père. Mon corps, où se posent les idées les plus bizarres, mon corps est tout de lui - depuis qu'enfant il m'apprenait la langue des dauphins ; depuis qu'il me guidait sur les terrains et dans les salles, depuis qu'il me sauvait, depuis qu'il m'avouait ses doutes ; depuis qu'il m'indiquait où se trouve l'intérieur de soi.

Je pleure sur mes mains, pareilles aux siennes - pareilles aux siennes avant. La maladie achève de transformer son corps. Ces derniers jours je l'ai tenu contre moi - et sa force, la vibration familière de ses muscles, son élan vital est toujours là. Quand tout le reste a fui. Nous le faisons fuir, avec la souffrance, en perfusion.

La tribu est là. Nous vivons un temps absurde - le présent du verbe mourir.

L'amour de mon père est ma montagne.
Mon arête. Mon sillon.

Et le petit cerveau fouille et s'affole, capable de comprendre, de projeter, de se souvenir -  pas de saisir le chagrin qui s'accumule et crève la surface du réel.

Dans mes rêves, je le vois debout, bras croisés sur la poitrine, râlant de la direction que j'inflige à la voiture. Et je me réjouis de le voir, de l'entendre bougonner. Il va si bien, dans mes rêves.

Dans mes rêves, il guérit.




13.2.14

1071 - Dernières nouvelles

Sans cesse, mes pensées retournent vers le pays d'enfance.
J'en reviens - j'y étais mal.
Je suis mal ici aussi.
Je voudrais retourner dans un ailleurs du temps, celui d'avant la maladie. Celui des randonnées en vélo, du bricolage, des marches. Des repas en famille.

La tribu se serre les coudes. Nous apprenons que même la mort demande de la résistance : non, nous n'irons pas, il n'ira pas, à l'hôpital. Plus rien ne le justifie. Je vous assure, docteur. Même quand votre langage s'enfle - nous savons, vous voulez le mieux.

Sauf qu'il n'y a plus de mieux. Sauf que le coeur résiste à ce que la tête a compris. Sauf qu'il est chez lui, chez nous. A sa place.

Plus que jamais j'éprouve la solidité de nos liens.
Je me dis que tu en es fier, encore. Tu es encore là.
Papa.

Nous achetons des kilos de nourriture et restons pendus à nos téléphones ; agitation inutile, opiniâtre.

J'ai trouvé dans mon ventre un simple bouton sur lequel j'appuie pour tenir ma promesse - rester heureux quoi qu'il arrive. Me montrer digne de toi qui m'as montré le chemin du bonheur.




10.2.14

1070. Histoires courtes

A)

Terrifié et vaincu, j'ai posé la tête sur le billot et fermé les yeux, jusqu'au moment où




%)

Beaucoup pleuré hier.
Puis cherché dans mon ventre l'endroit/la force de rester heureux.
Triste, abattu, accablé, furieux, perdu, désemparé.
Mais heureux. Décidé à vivre.

Utiliser cette exigence matinale de travail, d'accomplissement,
pour goûter le plus justement possible à chaque jour.


&)

Qui a dit qu'on pouvait
mettre des mots sur les prières ?








9.2.14

1069. La tête à l'envers

On

aimerait parfois vomir sa douleur
une fois pour toutes

l'extirper du milieu où
elle palpite
sans s'évacuer

chier sa tristesse
dégueuler le malheur

et se
cogner la tête contre un mur crépi
jusqu'à
ce qu'elle éclate et répande avec elle

les restes de chagrin accrochés aux parois
accoucher de sa peine

cureter, dilater
s'abandonner à l'égout


puis s'éloigner du caniveau,
transparent, allégé,
le ventre miraculé de ce soi-même

Oh oui qu'on aimerait, oh oui qu'on nous l'extirpe
quitte à prendre avec ça
la vie et tout le reste
pourvu que cesse
le chagrin qui bat
la cadence du coeur

cette ordure de coeur ;

on aimerait parfois
ne plus se retenir
à rien

et que le silence
se taise
enfin.

7.2.14

1068 - En creux



cette étrange joie à profiter

de la perspective de tout perdre.




6.2.14

1067 - In nomine patri, ep. 1

Au commencement était le verbe,

et déjà tu vois le.

? Le verbe parce que la parole parce que le concept (et du point de vue de l'individu ça se tient, au commencement était le verbe, la possibilité de formuler /ce/ que l'on vit, de /se/ concevoir comme truc qui pense et est pensé par lui-même) ?

? Le verbe comme action vitale, impulsion d'énergie animant aussi bien le Big bang que la course des spermatozoïdes ou la vibration de la corde de La d'une basse ?

Mon père m'emportait sur son dos pour traverser la piscine, 
dans le soleil bleuté, 
l'odeur d'éther et de chlore 

Sa peau dorée me racontait
la langue des dauphins.

Et en ce temps-là Dieu
n'était pas mon cousin.

5.2.14

1066. There'll be some changes made

1. En apparences

Tu sais quoi ? Je vais reprendre l'habitude de bloguer plus doucement et directement. Comme ça vient. Là, déjà, je supprime la photo. Ensuite, peut-être que je numéroterai moins. C'est chouette pour Chevillard qui le fait encore, mais. Et puis... et puis je ne sais pas. C'est qui est.

2. Un bout de

En plein coeur de sa vie, il découvrait

(par un concours de circonstances, ou un hasard nécessaire)

une langue nouvelle
/étrangère, inconnue/
qui possédait un mot pour désigner

la couleur exacte d'un champ au bord de l'autoroute

un jour de soleil où il allait rejoindre son père pour parler
une première dernière fois

(dernière première fois)

Un mot

qui contenait

(le souvenir de)

l'odeur
d'une femme qu'il avait aimée pour son odeur

qui revenait le hanter parfois

aux lisières du rêve.



3. Comment ça, on ne dit plus "chouette" depuis longtemps ?

4.2.14

1065 . Vers une théorie du genre numérique

... déjeuné avec A. hier ; encore des idées sur le numérique. Qui stratifient avec celles qui n'ont rien à voir...
Pas paru (encore)

1. Ce que m'apprit mon père

Une psydame me disait l'autre jour, parlant de l'Eau des rêves : "J'ai été surprise par la palette des sentiments. La richesse". Outre que flatté je fus, je me suis dit que je tenais cela de mon père - je pense beaucoup à mon père en ce moment. Cette capacité non seulement à ressentir, mais à accepter son ressenti.

Je l'ai longtemps cru insensible. Je le découvre aujourd'hui souvent submergé par ses émotions.

Nous, hommes du XXe siècle, avons presque appris à laisser remonter à la surface ce qui passe dans les profondeurs.

Voilà une vraie richesse.


2. Avec l'image attachée

Jours non pas de colère, mais de rage - comme on dit d'un chien victime d'un virus. Moi aussi j'éprouve parfois une crainte aux images de ces fiers-à-bras revendiquant médiocrité, grand bond en arrière et muselière pour tout le monde ; je les lie non seulement à une vision enkystée de l'existence, mais à un modèle survendu par les chaînes de télévision et de vidéo - l'homme-bête décomplexé, fasciné par le pouvoir et le triomphe sur l'autre. Egoïste en ce sens qu'il souscrit aveuglément à la tyrannie de lui-même - vouloir encore, toujours, davantage ; s'élever dans une hiérarchie en écrasant les autres et en fermant les yeux sur ce qui l'écrase. Une dé-religion où prédominent les attributs du succès (dont le statut matrimonial), caricature du bonheur.

2 bis. Empilé

"Ma fille, elle fait ça, je la tue", me disait un collégien il y a quelques semaines en parlant de la fugue de l'héroïne dans Roméo@Juliette. Je me souviens de ma peine à entendre un adolescent affirmer ainsi (coup d'oeil à droite, coup d'oeil à gauche, qu'en pense la prof ? Est-ce que les filles m'apprécient d'affirmer ainsi le carcan de ma morale sur le féminin que je possède potentiellement ?) l'opposé de mes rêves de liberté à son âge.

Images, donc. Cet empilement de l'ère numérique. Je repense à cette nouvelle de (Pierre Boulle ?) où un Einstein philanthrope imagine une bombe destinée à couvrir un pays ennemi de fleurs pacifiques. Dont la production s'affole, étouffant la population sous un lit mortel.

Nous voilà recouverts d'images.
Ce que la littérature peut y faire ?
Montrer le chemin je suppose.

3. Résolutions, révolution

Hier soir malgré ma fatigue physique et mentale je n'ai pas allumé mon ordinateur pour suivre la chaîne d'images d'une série.
Hier soir malgré mon envie de distraction je suis resté immobile, écoutant les notes d'un bel album live s'égréner.
Hier soir malgré le manque d'envie et le jugement négatif j'ai repris un carnet à dessins.
Hier soir malgré la peine et la pénibilité j'ai repensé à ce long texte (oui, mal traduit, oui sur fond noir peu lisible, oui surtout exprimant une réalité difficile à supporter) de Stig Dagerman, dont je t'extrais

En ce qui me concerne, je traque la consolation comme le chasseur traque le gibier. Partout où je crois l’apercevoir dans la forêt, je tire. Souvent je n’atteins que le vide mais, une fois de temps en temps, une proie tombe à mes pieds. Et, comme je sais que la consolation ne dure que le temps d’un souffle de vent dans la cime d’un arbre, je me dépêche de m’emparer de ma victime.
Qu’ai-je alors entre mes bras ?

mais prêtes-y un oeil, une oreille, même patiemment. Il souffle des choses dures comme des solutions.
Hier soir j'ai accepté ma peine et le silence.

4. En pratique

Pratiquement ce matin des liens qui ne sont pas - exclusivement - publicitaires. Et puis écrire au lieu de s'engouffrer dans le commode du travail. Voire (pourquoi pas, une fois n'est pas coutume) oser le débat vers le haut.

En exigeant beaucoup des mots

et

du

silence

entre eux.



2.2.14

1064 - Terminer ce que j'

 ... oui, parce que demain je vois A., numéditrice de son état, et que je m'étais un peu engagé à donner mes rares idées sur le.


Quand on lui montre l'ampoule, le sot regarde la lune.
  1. Création

Alors voilà : la parution numérique, pour moi, c'est soit un plus - pour l'instant très marginal - à une parution papier, soit une parution un peu hors-norme, comme cette nouvelle en forme de bamboche ou bien ce conte-là*. Des choses que, à cause de leur format ou de leur contenu, les éditeurs papier ne souhaitent pas accompagner.

Evidemment, pour l'auteur comme pour le lecteur, il peut y avoir un côté sous-littérature.


On a tous dans nos têtes une jolie petite hiérarchie de valeur, depuis la toute première parution - ou le poème lu à la fin d'un repas de famille arrosé - jusqu'à la consécration.

A ce sujet, je me dis parfois que le jour où j'aurais vendu dix millions d'exemplaire d'un roman éblouissant (pour lequel, me connaissant bien, je n'entendrais que les critiques - et il y en aura, parce que contenter dix millions de lecteurs n'est statistiquement pas possible compte tenu du pourcentage des gens qui ne supportent pas d'être dans la majorité), ben je me dirais que merde, j'aurais pu en vendre 20, ou que le prochain ne pourra pas fonctionner aussi bien, ou va savoir quoi. Je ne sais pas pourquoi je te parle de ça ici, mais bon, hein, tu vois ce que je.)
 ,
Bref, dans mon écosystème intime, j'ai fait une place à la parution numérique, et un de mes prochains bouquins sera un roman intitulé Il et elle sont dans un bateau dont tu as peut-être lu une première mouture intitulée E(u)x sur un site gratuit.


2. Interruption momentanée de nos programmes

Pardon pour le cocalanne**, mais d'une part j'en ai déjà marre de faire ma pub sur ces colonnes, d'autre part Cavanna est mort et j'aimais Cavanna. C'était un de mes auteurs chéris d'ado, avec Cauvin, Irving, Pirsig et San-Antonio. Et il n'y a rien à dire quand quelqu'un meurt à part -

je l'aimais, il nous laisse seuls.

3. Là où je voulais en venir

Je sais, ça fait louseur de se plaindre, mais voilà : je regrette la difficulté pour l'instant de convaincre des éditeurs numériques (aussi bien que des éditeurs de logiciels ou d'applis, d'ailleurs) de travailler sur la forme numérique elle-même. Tu te souviens peut-être que je m'amusais dans le temps à faire des choses comme ça.




J'aimerais bien poursuivre dans cette veine, seulement voilà : il reste difficile de trouver un éditeur pour ça.


4. Qu'est-ce qu'un éditeur ?

Bon, c'est peut-être parce que c'est dimanche journée (enfonçage de) portes ouvertes, mais pour moi un éditeur c'est/ce devrait être

- la ou le type*** qui te dit que tu es un auteur, et te bottes le cul pour que tu progresses,
- la ou le type qui sait comment faire exister ton livre,- la ou le type qui sait comment le faire lire.

A savoir que nos amis les américains en font souvent trois métiers différents (editor, publisher, publicist, sans compter les agents) et que des fois sont pas cons, ces ricains.

5. Conclusion et moralité

Bin non, rien. Parce que bon, je n'ai pas de grande théorie sur le sujet - essentiellement parce que les grandes théories m'emmerdent. Mais voilà, c'est posé, on n'en parle plus. Ou si, si ça te.

Et bon dimanche


* Vas-y, clique, fais pas ta pince. Et cours t'acheter une liseuse ou une tablette ou un téléphone numérique ou un ordinateur ou une imprimante pour le lire. Comment tu crois que je vais acheter le veau pour les scalopina de ma princesse, hein ?
** Cocalanne : plante opiacée originaire des hauts plateaux de l'Aveyron, dont la consommation provoque de flagrants trous d'air dans la pensée logique. En Aveyronnais, on la nomme poétiquement ravageuse du causse ou plus simplement té bonjour, vous passez pour le fromage ? Non, mais j'ai oublié ce que.
*** Lutte antiphallocratie, étape 1 : doublesexer les termes génériques. A moins qu'on ne s'attaque directement à l'article ?