Alors voilà, je mets une chanson le matin et je reçois une avalanche de mails et de comments (2 en tout, c'est énorme) sur ce qu'elle raconte...
D'abord, les couplets sont moyens, parce qu'ils ratent ce que veut dire le refrain.
Reprenons ensemble, voulez-vous ?
L'idée de départ est
Je t'aime encore où que tu sois
Je t'aime encore qui que tu aimes
Il y a un thème (l'amour fini), une idée "originale" (enfin, va dire ça à Higelin qui écrit "Pars"), des sonorités agréables (je vous passe le cours sur les assonances et les allitérations, j'ai pas arrêté d'être prof pour rien...).
L'écueil, donc, est la mélancolie ; les paroles de ce matin entraînent vers lui (c'est une image). Au contraire, ça doit être une chanson optimiste, brillante... quelque chose comme , je ne sais pas moi, "Les histoires d'amour finissent bien, en général"
Une phrase stupide quand on la lit, non ?
Ca nous semble mal que les histoires d'amour finissent. Pourtant elles finissent, d'une façon ou d'une autre - ne serait-ce qu'à la fin, au moment où le très vieux monsieur se lève un matin et sait en posant la main sur le corps a côté de lui que le grand amour de sa vie vient de le quitter.
"Ils se sont aimés jusqu'à ce que la mort les sépare..."
(Dire que j'avais promis ça à un curé. Vous savez quoi ? J'y croyais, même. Mais l'amour est polisson, il n'aime pas ce genre de promesses.)
Une belle épitaphe. Ceci dit, dans l'absolu, c'est encore une histoire d'amour qui termine.
Et, effectivement, plutôt mal.
Donc, toutes les histoires d'amour se terminent, comme toute chose (à la notable exception des impôts pour citer des amis prisonniers de considérations terre-à-terre) ; ou, selon certains sages hindous pratiquant souvent la méditation sur la tête, l'amour est la seule chose qui ne se termine pas (mais là, je ne crois pas qu'ils pensent au couple de vieux amants cités plus haut)
Que ce soit l'un ou l'autre, dire qu'une histoire d'amour finit "bien" ou "mal" est sans objet.
Elle se termine, c'est tout, comme une route se termine (ou alors, rajoutent les hindous, ne se termine jamais si vous laissez la voiture sur le côté de la route et que vous continuez à pied à travers la forêt jusqu'à la mer). Il ne nous viendrait pas à l'idée de dire d'une route qu'elle finit bien ou mal, si ?
Donc, pour en revenir à la chanson (j'ai l'air de dériver, comme ça, mais je me tiens à mon fil, confiance), elle était sensée exprimer cette idée (attention, là, roulement de tambour : si la phrase est bien exprimée, la chanson devrait venir facilement) : on peut aimer quelqu'un et savoir qu'on ne vivra sans doute jamais avec lui (ou elle) ; une histoire d'amour peut s'être terminée sans que la colère ou le ressentiment ne ternisse ce qu'elle a été.
Quand je me souviens de toi
Je revois des couleurs magiques (magique est lourd)
Je revois les vraies couleurs
Je retrouve les couleurs (Vade retro souchonnas)
un temps
quand je me souviens de toi
je vois que les couleurs reviennent
comme sur les vieux téléviseurs
qu'il fallait frapper pour qu'ils remarchent..
oups.
téléphone.
je reviens.
j'ai perdu, sinon le fil, du moins la tonalité de départ... là, la dernière image sonnerait un peu Renaud/Bénabar, sans parler de la rime, attends voir, je l'arrange
quand je me souviens de toi
toutes les couleurs me reviennent
comme sur le vieux téléviseur
quand on lui tripotait l'antenne
mince, là c'est limite grivois, ah je vous jure, une chanson c'est presque rien mais quand même...
là, c'est râpé pour ce soir, à mon avis.
J'en reviens à mon histoire d'amour, alors, celle qui se termine.
L'idée de la chanson, c'est "on peut aimer quelqu'un tout en sachant que l'histoire d'amour est terminée". Et c'est une belle pensée à lui adresser.
Mettons pour faire simple et mathématique
histoire d'amour = amour+histoire.
or,
histoire=couple,
on entend ici par "couple" une proximité physique et intellectuelle prépondérante et une certaine exclusivité des rapports personnels. Si vous n'êtes pas satisfait de cette définition, vous n'avez qu'à aller faire un tour et revenir me voir avec quelque chose de mieux. Et les croissants, aussi.
donc
histoire d'amour=couple+amour,
d'où
histoire d'amour-couple=(couple+ amour)-couple= amour,
ce qui est vraiment simple, rangez vos calculatrices.
Ainsi, le postulat de départ pour la chanson était juste, CQFD.
On en est où, alors, de cette chanson ? D'autant que pour les éventuels qui prennent le blog en route ou en bloc, la chanson, elle est encore dessous, là... si regardez... non, ça c'est vos pieds.
Bon, ben inutile que je fasse un copier-coller : vous n'avez qu'à continuer à descendre.
Moi, je vous rassure : j'ai déjà complètement oublié. Mais Marie Mélisou, qui m'a demandé comment on écrivait une chanson doit être bien avancée, tiens.
D'autant plus que la chanson, elle n'est toujours pas terminée.
Je vais voir ce que je peux faire pendant que vous lisez.
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