20.12.13

1058 - Etrennes en longueur

1. Envies
Au hasard

De nouveau envie d'adresser quelques signes, à l'heure où meurent les blogs pour qu'en naissent d'autres. Je ne sais pas si on parle encore de blogosphère, si tumbler détrône twitter qui a détrôné facebook ; je m'éloigne doucement de cette chambre d'échos chaotique qu'on nomme réseaux sociaux.

Pendant ce temps-là, j'occupe les médias de façon quasi-indécente : hier, si tu es aveyronnais, tu as peut-être vu ma bobine au-dessus d'un questionnaire ; ce matin, si tu es toulousain, j'ai parlé dans le poste avec ma douce, dans l'émission Traversée de Christian Moretto. Je ne t'en parlerais sans doute pas si ce n'était pour dire que nous y avons croisé un oiseau rare, à savoir un responsable politique sans langue de bois ni formule choc. Les espaces où peut se dérouler une parole complexe, ouverte, prenant le temps de l'hésitation et le risque de l'erreur sont rares.

C'était bien ce matin.


2. Mais un post pourquoi ?



C'est vrai tout de même : j'utilise de plus en plus cet espace pour communiquer au lieu d'écrire. Non qu'y écrire ne m'intéresse plus ; je me réserve simplement pour l'instant à un autre genre de carnets. Bref, je t'explique pourquoi je ne m'explique plus ici.


Toutefois, dans les idées cadeaux, j'ai oublié je crois de te parler d'un livre que j'ai beaucoup aimé cette année ; un polar joyeux, foutraque, intelligent, enchanté. Il s'intitule Je reste roi d'Espagne, et...

Et il te plaira. Et il plaira à ceux à qui tu vas l'offrir. Je te le promets. Il y a dedans un détective, des filles à tomber, un roi qui rêve, un barrage, une symphonie disparue, des pesetas et des morceaux d'Espagne qui te donnent envie d'y partir là, maintenant.




3. Savoir ce qui se passerait si je demandais à mes doigts d'écrire ce que tait ma tête

Un soir, ils étaient
nus, las, éreintés
malgré eux malheureux et fidèles
se tournaient en routine et en fatalité
étouffant dans leur sommeil leurs rêves
ils pleuraient en dedans souriaient dents dehors

Triste, triste fin, triste sort et pourtant
Ils s'aimaient, oh que oui, comme on aime
La flamme qui jaillit le long de l'étincelle
L'eau qui coule en frisson du rocher
L'air du vent sec d'août qui efface les choses
Les souvenirs, les riens, les envies.

Ils s'aimaient, oh que non, comme on aime
Raviver les souffrances, tâter du bout des doigts le coeur arraché

Un soir ils s'endormirent 
Dans le passé sans doute
Se réveillèrent pourtant, sinon dans l'avenir,
Du moins dans un présent qui disait bien son nom.

4. Déçu par le hasard...

Pêche en eaux profondes de souvenirs
Je colle une autre photo au hasard. Et là, miracle : il s'agit de la seule photo de mon disque dur qui n'éveille en moi aucun souvenir. Je ne sais pas ce qu'elle représente, quand elle a été prise, qui sont les personnes ou le lieu qui y figure.
Je l'avais remarquée, cette photo, il y a quelques mois en triant mon vrac d'images. Je l'ai montrée à droite à gauche en disant, tu sais ce que c'est, toi ?  Et rien.
Je crois deviner au tuyau d'aération et aux tables qu'il s'agit d'un genre de café culturel un peu alternatif. Il y a peut-être une sorte d'exposition, au fond ; un lumière du jour sur la droite. Je n'en sais pas plus.

Alors voilà. A toi de me dire ce que c'est. Ou c'était. Ou sera.

Et bonnes fêtes.

17.12.13

1057 - Cadeaux


2. Coeur sauvage

Stéphane Servant.

Ca fait plusieurs fois que je rencontre le monsieur ; il y a avec lui quelque chose comme une proximité assez immédiate, qui tombe sous le sens. J'envie sa force de caractère, le sillon qu'il trace dans le sol audois ; ses succès, de plus en plus marqués, me réchauffent le.

Et ce roman...

 Il a dû aller le chercher, je crois, à la force des ongles et des griffes. Dans les pierres. Sous les histoires.

Célia et sa mère viennent s'installer au petit village de la montagne, où vivait la vieille que l'on traitait de sorcière. De pute, aussi. La jeune fille se heurte à la lâcheté féroce des hommes ; découvre sa propre force en même temps que l'histoire qui, de mère en fille, fait des femmes de la lignée des louves au coeur meurtri.

C'est noir et dur comme une bogue, un diamant. Etincelant de souffle et de simplicité. Impressionnant, passionnant.

C'est édité chez Doado, la collection jeunesse du Rouergue - un éditeur qui montre encore une fois qu'il se joue des genres et des catégories, et s'adresse à l'intelligence des ados autant qu'à celle des adultes.



3. Intermède musical

Si après la densité du Coeur des louves, tu cherches une musicalité légère, écoute donc (pardon, revenons-en aux fondamentaux : achète) ce que les copains d'Uniform Motion ont fait de titres connus. Un album de cover pour découvrir la pop-folk lumineuse d'Andy, Olivier & consorts. The Nationals, Massive Attack ou Talk Talk comme tu ne les avais pas encore entendus.

Altered Covers, Uniform motion, sur bandcamp par exemple






4. Encore un roman
... et encore un type que je regarde toujours avec émotion, respect, amitié. Benoît Fourchard, auteur de nouvelles, comédien, metteur en scène et tout un tas d'autres trucs, fait partie (comme le Stéphane sus-cité) de ces gens qui te paraissent humains, tout simplement.

Et des humains, il y en a tout plein dans son premier roman, La lune avec les dents, chez d'Un Noir Si Bleu.

Le parallèle avec Stéphane est évident - là aussi un roman qui se déroule dans un village, avec les histoires tramées tout en dessous ; là aussi une femme qui s'ébrèche à la dureté mauvaise des hommes (et y perd une dent, celle du titre), tente de s'éloigner à la nage, tant bien que mal. Là aussi des coeurs vivants, secoués, des coeurs qui font battre les nôtres. Et l'espoir qu'on en réchappe, malgré la dureté, malgré le rance accumulé au fond des bouteilles et des esprits.
Je te laisse découvrir ces deux villages, ces deux auteurs sensibles, ces deux écritures vivantes, chaudes et débordantes comme des larmes.

4. Et si d'aventure...

... tu me reproches de ne parler que des oeuvres des copains, je te rétorquerai que (au moins je ne parle pas des miennes) oui, et alors ? 

Après tout, c'est quand même pas ma faute si mes copains sont bourrés de talents.


1. Oué parce que bon (vague intro, mais je la mets à la fin sinon ça gênait le propos)

Tu sais quoi ? Je lis de moins en moins. Peut-être, je suppose, du fait qu'un partie de ma journée consiste à déchiffrer un anglais texte pour en faire du roman. Et que pendant une autre partie je trace des lettres en violet sur un petit carnet. Bref, tant de travail à lirécrire qu'à force, j'y préfère les petites images qui bougent, en particulier sous forme de séries.

Pendant les vacances, néanmoins, ou les longs ouikends où je n'ai pas les enfant pour leur crier dessus, je trouve un plaisir délicat à me laisser emporter par un bouquin. Mais alors un tout bon, hein ; il me faut bien de la confiance pour m'abandonner à.

Du coup, je me dis que, vu l'approche du quoi-tu-sais, au cas où tu chercherais du cadeau qui touche le, bin.











12.12.13

1056 - Dans le dur

Il Papa ero qui
1. Remembrances

Toutefois, il fut un temps où je parlais moins de ce que j'avais fait, de ce que j'allais faire, pour raconter plus ou moins en douceur, à nu en tout cas, ce qui me passait par le coeur.

2. La question du jour

Tous ces gens qui savent. Ces experts, ces commentateurs. Ceux qui ont un avis, une analyse.
J'aimerais bien être comme. Mais bon, il se trouve que non, voilà, ce n'est pas monté en série chez moi. Ce que j'ai, en stock et en masse, ce sont des questions. Des incertitudes. Des dissonances cognitives, même - j'aime bien ce terme trouvé sur un.

En ce moment, ma dissonance à moi, c'est avec les monstres. Les enfants, quoi. Les ados. Les presqu'adultes. Les hier encore je te tenais endormi sur mon avant bras, les Je revois tes yeux quand tu me tendais le dinosaure en plastique en me demandant si je voulais jouer avec toi.

Aucun lien avec ça, mais t'ai-je avoué que j'avais pleuré d'un bout à l'autre de Les garçons et Guillaume, à table ? Pleuré, oui, avec la boule dans la gorge et les larmes au ras des paupières, limite en apnée - et heureux presque, presque libéré. Non, ce n'est pas mon histoire, mais elle me touche, au plus profond. Ces parents qui plein d'amour te modèlent en pressant juste là où tu ne sens plus rien...

C'est peut-être la même histoire, au fond. La raison pour laquelle je hurle sur Anton quand je ne le trouve pas au rendez-vous, pour laquelle j'ai envie de détruire des choses, crever des surfaces, abîmer ; pour laquelle je le prends ensuite par la main, les yeux un peu plus clair je crois, et que je murmure pardon je suis fatigué j'ai tort de crier je ne sais même pas pourquoi.

Je me tiens à distance de ma famille (le mot même me choque encore quand je pense à nous 6 sous notre toit, Anton Zadig Princesse et les deux marmots qui grandissent). Je suis - regardons les choses en face - un mauvais père. Indisponible irritable inconséquent imprévisible. Moi qui ne crie jamais, je leur hurle dessus ; moi qui suis toujours là pour mes amis, je n'ai pas une seconde à leur consacrer.

Pourquoi ?
Parfois, c'est chiant de ne pas connaître de réponse.
Espérons que poser la question amorce une évolution.

3. Chose promise

Tu retrouveras donc ici des vidéos satirico-politiques, avec en particulier quelques-uns des personnages qui m'agitent.

Sinon, toi, ça va ?


11.12.13

1055. Compte-rendu mensuel d'activités artistiques de notre dynamique association

1. Invitations

Ce vendredi, 200 exercices,

et le lendemain, au même endroit, 17 auteurs toulousains,


L'occasion, donc, de découvrir un Bout du monde, de rencontrer de l'auteur vivant, voire de trouver des sympas cadeaux de Noël.

2. Réorientation de carrière

- Donc, vous n'écrivez pas vraiment ? m'a demandé hier soir le gentil organisateur d'un café littéraire chaleureux.

Alors si. Et pas qu'un peu. Disons que si je devais compter, je ferais état d'une bonne demi-douzaine de projets d'écriture, à divers stades de finition.

Mais c'est vrai que, comment dire ? Comédien, c'est bien aussi.

Ca s'appelle Saveur des malotrus, c'est écrit et mis en scène par Pauloe, avec Véni Lacombe. Et la première représentation était...

Encore une fois, les images parlent d'.

et merci pour les photos, TedYManu



3. A part ça

 A part ça rien, se disait-il
chaque matin et chaque soir
A part ça rien, rien derrière, rien à côté,
Rien dans l'espace, dans l'interstice entre
son ventre et l'air au-dehors
Rien de flottant, rien de tangible
- Rien, presque rien à part ça,
à une rognure d'ongle, une épaisseur d'écorce,
d'être entier, d'être unique
d'être là
autrement qu'en passant.




4. Plein d'autre trucs à

Toutefois, ce sera pour la prochaine fois - avant Noyël, promis.