30.12.06

I9

Ecriture intuitive, tu parles...

Pourquoi est-ce que c'est toujours pour une ex que "amuse-toi" devient "coupe-toi" et "bonne soirée" s'écrit "conne poire" ?

29.12.06

Sur les terrains de chasse de mes ancêtres


Mon coeur se serre en montant vers le territoire des Ancêtres.
Le chemin qui y mène est long, étroit et sinueux.
En longues caravanes, nous franchissons les gorges les unes après les autres ; les familles se regroupent pour former le clan.
Ici est notre lieu. L'air est plus vif, plus acide.

L'accueil est solennel.
Le frère de ma mère s'approche de moi, et m'offre son hospitalité par les formules rituelles*.
Alors, nous saluons un à un les membres du clan, en échangeant avec lui les propos consacrés et les accolades.
On nous offre à boire. Nous prenons des nouvelles de toutes les tribus. Les enfants jouent dehors et les chiens errent parmi nous.
Les cérémonies commencent dès que le soir tombe ; la nourriture de fête* est partagée dans l'excitation générale.
Puis, nous allons en pèlerinage dans la nuit glaciale. Nous nous guidons aux étoiles.
Devant un autel de circonstance, nous entonnons les chants sacrés, en particulier ceux qui concernent la Créature*.
Les enfants improvisent des mélopées. Leurs parents et les sages du clan écoutent et apprécient.
Pendant que nous sommes absents, et malgré la garde vigilante des hommes, la Créature pénètre le foyer. Elle y dépose des paquets selon un ordre géométrique.
Certains disents que la Créature représente les choses passées, les Ancêtres. Certains disent que les paquets sont des offrandes.
En réalité, il s'agit d'un échange : nous pouvons ouvrir les paquets, mais la Créature fait disparaître nos chaussures, et son esprit envahit la demeure. Elle réclame notre attention, et nous pousse à honorer nos ancêtres.
Pour la satisfaire et l'obliger à quitter notre demeure, nous passons alors de longues heures à manger un repas de fête en fumant du tabac ; les hommes poussent des clameurs et des rires, les femmes s'affairent à cuisiner. Il faut satisfaire la faim dévorante de la Créature.
La cérémonie se déroule parfois sur plusieurs jours ; certaines familles quittent ensuite la tribu pour aller recommencer le rite avec une autre branche de leur clan.
Lorsque toutes les provisions sont terminées, chacun retourne vers son territoire.
Les ancêtres et les dieux sont heureux, ils nous apporteront une année fertile.


* formules rituelles : longue litanie de qualificatifs et d'évocation de souvenirs par laquelle le nouvel arrivant et son hôte prouvent leur attachement et leur fidélité.
* nourriture de fête : composée essentiellement de confiserie, boissons alcoolisées, poissons et crustacés, ainsi que de préparations à base de foies de volailles traitées spécialement.
* Créature : les fêtes décrites dans ce chapitre tournent autour de la représentation d'une divinité rouge et coiffée d'un chapeau pointu, dont de nombreux avatars harcèlent la population pendant de longues semaines avant l'événement. Son rôle ambivalent (elle est sensée apporter des cadeaux, mais aussi punir et forcer la collectivité à se souvenir des Ancêtres et des morts) est fondamental dans la compréhension des cérémonies de solstice.

23.12.06

Joyeux trucmuche

Anton d'un côté, Zadig de l'autre,
nous partons en vacances...

Joyeux Noël

21.12.06

Ayé...

Voilà, c'est parti, avec une solution bancale et géniale : un autre blog. Vous pourrez m'aider à le mettre en page, aussi, et à mieux gérer les retours vers ce blog-ci...

C'est dans la liste des liens, et c'est aussi ici :
http://onzefoisetdemie.blogspot.com/

Puisque vous voilà éditeurs, n'hésitez pas à laisser vos commentaires, ou encore à les envoyer sur une boîte aux lettres toute spéciale, editeursmanucausse@free.fr

Amusez-vous bien.

Le plein de super


Super, je me lève à la bourre pour le post de 10h, avec mal partout et en sept morceaux pour cause de rugby dans le froid...

Super, j'ai tellement de trucs à raconter que je ne sais plus par quoi commencer : les premières impressions pour un futur site, ma vie comme livreur de pizzas/masseur à domicile, les rencontres, les projets aussi littéraires que fantaisistes ; je pourrais aussi poster des dessins, des photos d'Anton et Zadig en route pour Noël ; en ce moment, la philosophie me tourmente et j'aimerais également en dire quelques mots... sans oublier un guide complet pour arrêter de fumer et un roman en train que je vous ai promis, et qui viendront bientôt.

Super, non seulement j'ai tout ça comme idée mais en plus j'avance tout doucement mais sûrement dans mon deuxième roman, qui devrait être fini d'ici à début janvier.

Sans parler, encore une fois, des fées qui m'accompagnent et me racontent leurs histoires pour une prochaine collection de portraits.

Mais foin de tout ce super. Je vous ai promis des nouvelles, en voici.
Je vous mets ça en ligne aujourd'hui...

En 2005, j'ai envoyé à Page à Page, mon premier éditeur, un projet intitulé 11,5 fois où je suis mort. Comme son nom l'indique, il y avait onze nouvelles et demie. Il lui a fallu quelques mois (assez pénibles pour moi) pour me répondre qu'il en trouvait certaines "pas professionnelles", d'autres "pas mal". J'en ai déduit qu'il ne souhaitait pas les éditer - c'est-à-dire me guider vers certains choix à faire pour les rendre publiables.
Un autre problème se posait : il y avait dans ce recueil deux thèmes alternés (comme dans une sonate ou un bicarburateur de 205 Rallye), ce qui ne le rendait pas aussi simple que Petit Guide des transports...
Du coup, j'ai décidé de simplifier le recueil en ne gardant que la moitié des histoires (un seul thème, donc) ; j'ai envoyé ça au diable (qui, comme son nom l'indique, doit aimer les choses plus compliquées - j'ai peut-être fait une erreur de marketing, là), qui me l'a renvoyé avant-hier.
Me voilà avec onze textes inédits sur les bras... Vous m'aidez ?
Je vous balance le premier, on l'édite ensemble.
Comment ça, vous ne savez pas éditer ?
Oh, c'est vachement simple : il faut lire avec attention et proposer à l'auteur de modifier ce qui vous semble pouvoir être amélioré.
Donc, une nouvelle forme de concours sur ce blog : le concours du plus grand nombre d'éditeurs de France.
Je vous passe un texte, vous l'éditez, je valide ou non vos propositions, et on verra ensemble pour la publication...
Prêts ?
Bon, attendez trois minutes, je trouve un moyen de mettre ça en ligne...

A vos stylos rouges.

19.12.06

Bonnes nouvelles


Je viens de recevoir ça :

Cher Manu Causse,


Nous vous remercions de la confiance que vous nous avez accordée en nous
adressant votre manuscrit Un bref traité de la chute.

Malheureusement, nous ne le retenons pas car il ne correspond pas à ce que
nous souhaitons publier.

Le nombre très important de manuscrits qui nous est adressé ne nous permet
pas de vous faire une réponse personnelle agrémentée de conseils et nous
contraint aujourd¹hui à ce genre difficile et un peu froid de la lettre
type. C¹est cependant la seule façon de vous répondre aussi rapidement que
possible.

Merci de votre patience.


Vous souhaitant bonne chance dans vos démarches, nous vous adressons nos
sincères salutations.


L'adresse mail de l'envoi est stagiaire@unéditeurquejenemetspassonnom.fr.

Je lui envoie un bisou, quand même. Ca ne doit pas être facile d'être stagiaire... Courage, petit(e), l'édition est un beau métier, un jour tu seras stagiaire en chef.

Bon, ben un râteau. Ca arrive, dans ce métier... le pire, c'est que par un esprit chevaleresque tout droit sorti du Japon ancien, je n'envoie en général mes manucaussescrits qu'à un éditeur à la fois. Ca avait bien marché avec le premier recueil de nouvelles, Petit Guide des transports à l'usage du trentenaire amoureux (je ne mets pas de lien, halte à l'auto-promo), immédiatement et glorieusement acquis par les éditions Page à page de Lille ; pour le deuxième, vaguement intitulé Un bref traité de la chute, ça ne me fait que deux ou trois refus... Ce sont des nouvelles tristes, avec des hommes qui meurent et d'autres qui laissent mourir.

Faudrait peut-être que je le pousse un peu, celui-là, non ?

Mais non. Comme j'ai écrit ça en 2005, je ne vois aucune bonne raison de chercher un autre éditeur (les nouvelles se vendent mal, mes pauvres...). En fait, je me sens mieux, libre de droits et tout.

Du coup, je vais pouvoir vous arroser de textes inédits (surtout si je trouve comment on cale des PDF dans les pages blogspot). Ca fera un chouette cadeau de Noël (malgré le thème).

En échange, vous m'enverrez des sourires, des commentaires, ou vous me paierez à boire à l'occasion. C'est toujours mieux que les droits d'auteur.

En attendant, je bosse à autre chose, et inch'allah. Si un éditeur est intéressé, il n'a qu'à sonner à la porte, non mais...

Ca fait longtemps que je n'ai pas mis de photo, alors je vous en propose une qui n'a aucun rapport. Sympa, non ?

chose promise

Je l'ai promis à LN hier soir, au cours de notre répèt du lundi : aujourd'hui, je parle politique.

J'en baille d'avance.

Disons qu'hier soir, entre le moment où nous chantions Eleanor Rigby en reggae et celui où nous nous étions lancé dans une reprise en valse de Boys don't cry (si, si), il m'a paru soudainement important de faire part de mon indignation.

Je vous fais donc part de mon indignation.

Voilà. Je trouve cela indigne.

Bon, j'arrête de faire le clown et je parle de quelque chose qui me tient à coeur.

J'ai parlé récemment avec un cadre d'Airbus (qui, pour les non-toulousains, est LE centre économique de la ville), à qui j'ai demandé de m'expliquer les difficultés récentes du groupe.

Ledit cadre, garçon posé, honnête et réfléchi (mais qui rentre tout de même comme un âne dans la défense adverse), pense que le problème provient à l'origine d'un manque de coordination entre chaîne de production et secteur commercial. En gros, les commerciaux ont vendu des Airbus rose, avec des allume-cigare, des phares au xénon, des Airbus breaks, des Airbus avec les ailes montées à l'envers... sans se rendre compte que toutes ces options n'étaient pas réalisables, ou en tous cas modifiaient profondément les délais de fabrication (j'abrège, il expliquait mieux).

Ce qu'en langage populaire, on résume général par "oups, j'a fait une connerie".

Que ladite connerie menace quelques milliers d'emplois et pousse Airbus au remaniement est assez embarrassant. Mais Nico et moi nous posions la question de la responsabilité.

Ah, vous voyez poindre mon indignation ?

D'après l'image qu'on en a, le responsable de tout ça (c'est-à-dire celui qui avait la responsabilité d'équilibrer les différents secteurs, d'avoir une vue d'ensemble du projet) doit être actuellement en train de compter ses stock-options en Suisse, en attendant son prochain poste de Responsable en chef.

C'est caricatural, sans doute. J'ai déjà attendu certains grands patrons justifier leurs salaires par l'immensité des responsabilités qu'ils ont, par le nombre de personnes qui dépendent d'eux...

Inutile de recalculer la différence entre un mois de leur salaire et dix ans de SMIC : Marianne et les hebdos de gauche le font depuis longtemps, sans que cela semble émouvoir grand-monde.

Inutile de se mettre en colère : ce serait beaucoup d'énergie pour quelque chose qui nous échappe. Après tout, on a des mains pour voter et des pieds pour botter les culs, il suffit d'attendre l'occasion.

Mais c'est vrai que dans mes fantasmes tintinophiles, je me verrai bien en petit reporter (sans la houppe, m'en manque un peu) s'installant en tailleur devant le ci-devant Grand Patron, pour lui demander :

- Vous avez raté votre mission, mis en jeu la vie économique européenne, et ce sans la moindre excuse* envers les gens dont vous aviez la responsabilité. Pourtant, vous avez quitté votre poste avec suffisamment d'argent pour vivre 70 vies.
Franchement : vous vous sentez comment ?


Je suis certain que la réponse m'apprendrait beaucoup sur l'âme humaine.

Bon, c'était mon premier post politique, faut que je me dépêche pour les élections ;-)
Un peu tarte à la crème, tout ça, mais c'est LN et Nicodesgonins qui m'ont poussé.


*les excuses, c'est un vieux truc ringard : dans des époques reculées, quand on devait répondre de l'accomplissement de la tâche, et que la tâche avait foiré, il y avait un genre de formule magique qui disait : veuillez m'excuser, je n'ai pas réussi.
Et puis ça pouvait suffire, quand c'était sincère. Parfois, on endossait aussi la responsabilité de ses erreurs.
C'est tellement démodé...

18.12.06

Technoplouc, take 2

"Quand l'élève est prêt, le maître apparaît... "

Encore un dicton zen que j'adore.

Donc, je posais plein de questions aux frères Cantonade ce matin, sur le blog et tout ce genre de choses... et voilà que l'urgence me contraint à me plonger les mains dans le cambouis technologique.

Comme vous l'annonce si joliment le bandeau ci-contre, je participe à un concours (j'aime bien la compèt'), et non seulement vous pouvez voter pour moi, mais aussi arroser votre carnet d'adresse complet d'incitations du genre "mais, heu, t'as lu dans ton blog ?"

Il m'a fallu à peine 6 heures et une attaque cérébrale pour intégrer ledit bandeau (ce qui d'ailleurs a fait disparaître le titre de tous mes posts, mince, moi qui suis si fier de mes titres...), et jugez du résultat.

Comment il se la pète, le mec...

Technoplouc

Voilà presque deux mois que j'habite sur ce blog, et je me suis rendu compte que des notions aussi simples que syndication, flux rss, webschtrümpfledeung, atom ant et autres spécialités évoquées par mes amis technofans me restaient totalement étrangères ; de la même façon, je ne sais toujours pas comment vous faire écouter un petit morceau de musique ou lire un joli p'tit pdf des familles.

Vous pouvez m'aider, là.

Je me sens comme un homme des cavernes :

- Moi dessiner nouveau mammouth, toi aimer ?
-Toi faire voir... waaaaargh, mammouth dessiné au charbon n°2, pas charbon n°4.... ça être totalement ringard, plus personne utiliser charbon n°2 depuis la fin de la lune de la chauve-souris... Waahahahahah
- Euh... mais mammouth, comment être ?
- Trop ringard, charbon n°2, wahahahahahPAAF.

Fin discussion.

Massue n°1 jamais être ringarde.

Bon allez, je file. Si quelqu'un a une bonne adresse de "petit guide de blogs pour les nuls" (moins de 500 pages si c'est possible), n'hésitez pas à la poster en commentaire.

17.12.06

sans problème

pas de post hier, honte à moi...

faut dire que
- je n'étais pas là
- c'était le ouikend
- j'avais bien travaillé dans la semaine et je m'accordais un petit break
- plein de choses étranges s'agitaient dans ma tête en cette fin d'année, période des regards sur le passé, des jours courts et des doutes
- j'ai passé du temps avec des amis
- Anton et Zadig sont avec moi, et ils croient que je travaille chaque fois que j'utilise le PC, ça leur fend le coeur
- je n'avais rien à dire

De toute façon, c'était sans importance. Personne n'exige que je poste tous les jours...

Vraiment pas besoin de se justifier.

Ah ?

15.12.06

Même pas peur

Knock knock...

Who is it ?

It's Steven.

Steven who ?

Steven I'm gonna kick your butt until your ears get red.

M'en fous, elles le sont déjà à cause du rugby... Ca va être une journée sportive.

14.12.06

Steven Seagall

Le chef cuisinier est un ancien commando...

Heureusement qu'il y a France 2 quand Mr Canal a décidé de ne pas passer de films américains...

Me voilà tanké devant une bluette où le beau Steven sauve un porte-avions d'un groupe de terroristes méchants, accompagné d'une poupée au brushing très eighties ; rien à dire, la vie est belle.

La tentation est grande, d'ailleurs, de transformer ce blog en une chronique du bonheur domestique : vous parler de mes bonshommes, du super repas qu'on a fabriqué ensemble, des discussions, des massages et des dessins que nous échangeons ; vous raconter la répét' d'aujourd'hui avec LN, comment nos voix se trouvent, comment les rythmes viennent, les conneries qu'on se raconte au balcon dans la chaleur des derniers rayons de soleil...

Heureusement, la Vraie Vie, avec son cortège d'emmerdes, frappe parfois à ma porte. Par exemple, hier, au lieu d'acheter Le Monde comme j'aurais dû me souvenir de le faire pour y découvrir les illustrations de Miss S., j'ai acheté Marianne. Je partage leur agacement sur la non-campagne politique, les injustices stupides de la société, etc... Ceci dit, je n'ai pas vraiment besoin de les lire pour ça. Et j'aurais mieux fait d'acheter Le Monde, introuvable aujourd'hui. Zut de zut de zut.

Et puis j'ai mes propres ennuis, tiens. Pas seulement les petits - une aile de voiture froissée hier soir en sortant du rugby (on s'en fout, on est potes), l'inquiétude de ne pas avancer plus que ça sur mon très attendu (par moi) deuxième roman, les gens qui ne répondent pas aux mails, les livreurs de livres qui ne passent jamais...

Mais tout ça n'est rien. Purement transitoire. Les Fiesta se réparent, les livres se composent et se décomposent, les élections surprennent parfois et s'oublient toujours (qui furent les adversaires de Guy Mollet ? Quelles invectives et quels torrents de haine ont-ils échangé ? Quels journaux prenaient alors scandaleusement parti ? Comment s'appelait la fille chérie d'un obscur journaliste qui pensait de tout son coeur faire bouger le monde en écrivant dans les colonnes d'un canard de province ?).

Il y a tout de même des moments un peu plus forts - quand on sonne chez moi juste avant six heures du matin, et qu'une voix gorgée de stress me lance
Police, ouvrez-nous...

Je dois être un citoyen modèle, parce que l'idée qu'ils puissent venir pour moi ne m'a même pas effleuré.
J'ai cherché quelque chose d'intelligent à répondre, un peu comme le Terminator trie dans sa mémoire les réponses les plus adaptées
- Yes ?
- Would you mind coming a little later ?
- Fuck you asshole
"-Fuck you, asshole"

J'avais aussi comme possibilités :
"sonnez chez le concierge" (courageux), "je ne cautionne pas votre politique sécuritaire" (boueffff....), "nique la police et ta race" (mais je joue au rugby avec plein de gendarmes super sympas, et par principe je ne nique personne - je ne sais même pas bien ce que ça veut dire...).

En plus, j'étais dans le brouillard, comme Toulouse, et tout ce que j'ai trouvé à faire, c'est d'ouvrir la porte et d'aller me recoucher.

Une vague conscience politico-citoyenne m'a quand même titillé - et si c'était faux ? Et si c'était pour déloger une famille, comme celles dont parle le RESF tous les jours dans mes mails ? Et si je n'étais qu'un sale collabo ? Et si...

Et si je retournais me coucher ?

Quelques minutes plus tard, j'ai entendu qu'on défonçait une porte, une course et quelques cris.

Steven Seagall, sans doute. Il a dû commencer sa journée par ça avant de sauver les Etats-Unis et la choucroutée.

Je pense que je ne reverrais pas tout de suite mon grand voisin du dessus, celui qui était toujours très bien habillé et très très détendu - et qui balançait de temps à autre sa cannette de bière depuis le 7e étage...

Ca gâche un peu la journée, quand même.

Il paraît qu'il est bouddhiste, Steven Seagall. Alors, un proverbe bouddhiste :

"Une journée commencée avec Steven Seagall peut toujours se finir par autre chose."

Espérons.

Du coup, j'en profite pour recaser un genre de texte qui m'est venu samedi, et dont le côté hayku me laisse perplexe; pour bien l'apprécier, je vous propose de le dire à voix haute, légèrement penché en avant, avec l'accent et la voix de Claude Nougaro (ne me demandez pas pourquoi, c'est comme ça).

L'eau est limpide
Seulement troublée
Par les coups de vent
Et les coups de bâton.

Steven Seagall a perdu : je change de chaîne.

Une pensée spéciale aux deux lectrices qui m'ont dit du bien de mon blog. Ca me fait très plaisir, et ça m'a obligé à faire ce post.

PS : Seagal, avec un seul l, après vérification. Mais comme je l'ai laissé finir son film le temps que je cherche une photo, il n'aura qu'à venir frapper à ma porte s'il n'est pas content.

12.12.06

A day in the life

I heard the news today oh boy...

Bin ça va pas de chanter les Beatles ? Tout ça pour raconter sa journée...
Et pourquoi raconter sa journée ? Ca intéresse qui ? C'est pour justifier ton existence ? C'est pour ça que tu fais un blog ?

C'est drôle : j'ai eu une journée parfaite, et au moment de la raconter, pouf, panne de joie : tout mou tout fatigué, presqu'envie de se dire que tout cela est sans la moindre importance... Il suffirait peut-être que je dorme de temps à autres.

Et pourtant.

Ca a commencé (après un appel téléphonique enrhumé qui m'a tiré du lit vers 9h) par mon premier cadeau de Noël. On dira ce qu'on voudra, mais un blog c'est magique. Hier, dans un post, j'ai demandé une écharpe arc-en-ciel : et voilà ce que j'ai reçu...

Elle est jolie, non ?

Du coup, j'ai eu cette tête toute la journée... Merci S. pour tes arc-en-ciels du matin. Est-ce que je peux dire ici que tu as illustré un article du Monde d'aujourd'hui ? Non ? Tant pis...

Armé de mon arc-en-ciel, je suis allé faire mon métier d'écrivain. Aujourd'hui, il faisait beau, et ça consistait essentiellement en une longue marche dans Toulouse.

J'y ai rencontré un personnage fascinant, une minsucule très grande dame qui vend de beaux vêtements ; elle m'a raconté sa vie aventureuse. Elle a tour été petite marchande (de chaussures, pas d'allumettes), musicienne, princesse espagnole, maman au foyer, coureuse de fond et agent de sécurité musclée.
Elle m'a parlé de ses jours, de son coeur et de ses rêves. C'était passionnant de l'écouter. J'entendais son histoire devenir une histoire ; je vous la livrerai pour Noël, ou pour son anniversaire.

Plus tard, je me suis acheté un millième stylo violet, parce que je n'avais rien pour écrire ; j'ai aussi parlé rugby et voyages dans un café, croisé des tas d'ex (ex-femme, ex-élève, ex-ténué...) et admiré les décorations de Noyël, tout en cherchant les rimes d'une chanson d'amour (patience, Marie-So, ça vient...).

En rentrant chez moi, un demi-million de mails m'attendaient : je me suis assis un moment avant de m'y attaquer.
C'était du sale boulot .
Pendant deux heures, j'ai lutté contre l'Administration Labyrinthique et les Charges Ecrasantes pour faire ma première facture d'écrivain ; comme en plus elle était pour un pote, le beau Cédric, ça m'a posé quelques problèmes...
Conclusion : c'est loin d'être la partie que je préfère dans mon boulot, comme les comptes envoyés à mes éditrices de Talents Hauts. Mais après tout, comme on dit chez nous dans l'Aveyron : "bin c'est comme ça..."
(On n'est pas toujours excellents question dictons, du côté de Rodez...)

Quoi qu'il en soit, ça m'a permis de reparler à des copains et de faire quelques projets. Finalement, que demander de plus qu'une belle journée, des amis au téléphone (un petit signe à eux tous) et un arc-en-ciel sur la tête ?

Voilà à quoi ça ressemble, la journée d'un écrivain. C'est où qu'on ressigne ?

Un arc-en-ciel sur votre tête.

PS : Le seul truc que je n'avais pas fait, c'est écrire... voilà à quoi ça sert, un blog, finalement.

11.12.06

L'art de la dithyrambe

J'ai passé le ouikend à lutter contre mon complexe d'infériorité : je n'ai rencontré que des grandes personnes. Alors, au lieu de parler de moi, je vais parler d'elles. Ca changera, non ?

Ca a commencé vendredi soir, où MarieC/Sarah organisait un concert de son protégé GaëL au Bâton à Palabres (ça en fait, des liens, tout ça...).

Gaël (recliquez plus haut, je ne vais pas en faire trop, non plus) est grand, à n'en pas douter. au moins 1,80. Mais il n'y a pas que ça.
Sa voix est... difficile à décrire sans jugement. Belle, profonde, du genre à vous filer des frissons partout - il n'y avait qu'à voir la tête des filles dans le public...
Je n'ai pas besoin de faire sa pub : tous les producteurs et organisateurs présents à la soirée ont voulu le faire signer.
Vous pouvez l'écouter sur le lien ci-dessus, mais les enregistrements sont un peu anciens et ce que j'ai entendu vendredi était meilleur. Le travail...
Ses textes peuvent rappeler Ferré ; je dois dire que j'ai préféré les plus simples d'entre eux, comme cette litanie sur répondeur, tu me manques tu me manques tu me manques...
Si j'écrivais pour les Inrocks, je dirai GaëL est la prochaine révélation de la scène toulousaine ; comme je suis sur mon blog et que je n'en sais rien, je dirai simplement que je suis jaloux de sa voix (pour Noël je veux la même, et aussi la paix dans le monde et une écharpe arc-en-ciel). Je dirai surtout que j'ai beaucoup aimé.

C'était déjà beaucoup de côtoyer un grand chanteur ; mais la soirée a continué, et je l'ai passée à discuter avec une grande dame - marrant comme ça fait bizarre, pour nous autres pauvres machos nains, de parler à une femme qui vous dépasse d'une tête... mais j'ai fini par m'y habituer, et c'était très agréable.

Samedi, relâche : j'avais pensé aller au festival "Rétine" d'Albi, mais j'ai opté pour une journée shopping/boulot/parlote dans des tas d'endroits sympas avec des tas de gens merveilleuses. Comme le dit le proverbe, mieux vaut frayer avec de charmantes dames qu'avec un banc de requins marteaux... Promis, je m'abonnerai à Ferraille pour mieux les soutenir.

Un lendemain plus tard, c'était déjà dimanche (je ne parlerai pas du spectacle pyroautomobile qui s'est déroulé vers 5 h sur le parking du métro, après tout, si les gens ont froid...) et je partais dans les brumes rejoindre Sauzet, un petit village à quelques kilomètres de Montcuq (obligé de la faire, celle-là...).

Le dimanche, les enfants s'ennuient ; mais les écrivains, qui sont souvent d'ex-enfants, ont trouvé un bon moyen de s'amuser. Ils courent les salons du livre.

Celui-ci était très sympa à l'exception d'un léger manque de public ; l'organisatrice avait un très beau sourire et cuisinait délicieusement (au fait, on n'a pas eu la recette de la Mousse Secrète, peut-être une révélation dans les commentaires de ce blog ?).

Heureusement, j'étais entouré de grands artistes : d'abord, Jean-Claude Arévalo (1,98 m.), écrivain de chez nous dont j'avais lu le premier roman, L'enfant de la lune. J'aime son mélange de mysticisme et de spontanéité. Il a le courage de s'auto-éditer, et propose des chapitres de ses livres sur Internet : et si vous y jetiez un oeil ?

J'ai aussi rencontré Djingo, un musicien d'origine guyanaise qui m'a donné mon premier cours de percu en biguine.

Et puis il y avait Céline Wagner, grande bédéiste (une tête et demie de plus que moi). J'ai été bouleversé (ah ben oui, autant utiliser des mots qui veulent dire quelque chose) par La patience du grand singe, une histoire de papa, de petite fille et de King-Kong de supermarché.

Je lis son bouquin pas à pas, comme un vrai fan, avec les doigts qui suivent son trait.

Je suis un peu court (encore !) en mots pour parler de l'inventivité de ses cadrages, de sa capacité à suggérer une ambiance ou un geste, de la poésie de son trait... Baudouin a prêté son coup de patte à l'album, avec des encrages et des collages : l'ensemble présente un côté "oeuvre en travail" que j'adore. Je crois même que j'en achèterai un 2e exemplaire pour Anton, qui aime colorier les BD (ce n'est pas une blague ; après tout, c'est une façon intéressante de s'approprier la beauté d'un album... il fait déjà ça sur ses mangas, avec une délicatesse que j'admire).

Il y avait devant Céline des planches en couleur en cours de réalisation : camarades éditeurs de bédé, courez, il n'y en aura pas pour tout le monde.

Voilà toutes les grandes personnes que j'ai rencontrées ; comme je me suis senti à l'aise avec elles, j'en déduis que j'ai moi-même dû grandir un peu...

Pour finir le ouikend en beauté et me rassurer sur tout ce talent autour de moi, Mr Achète-des-films-sur-ta-télé Freebox m'a proposé The Guru. Je l'ai vu deux fois de suite en m'extasiant sur le fait qu'un film aussi raté (mais tout de même relativement agréable) puisse avoir trouvé un producteur... vous savez quoi ? Ca me rassure sur le cinéma, où, visiblement, il n'y a pas que des grands scénaristes.

Ouf. Je respire. Trop d'admiration tue l'admiration. L'était temps que ça cesse.
A vous d'admirer, maintenant. A vos marques, prêt ? Cliquez.

2 minutes

J'ai huit secondes pour vous dire :

Tout va bien.
J'aime le soleil d'hiver à Toulouse.
J'écoute Nougaro.
Mozart vient de chier devant ma fenêtre et je vais à la piscine avec Anton.

Elle est pas belle, la vie ?

8.12.06

Un p'tit dernier pour le ouikend

Voilà un cadeau d'une mystérieuse illustratrice de haut talent... je l'ai recollé au post de ce matin tellement je l'aime, comme ça il y sera deux fois.
Et puis aussi un lien vers le site des Gonins de JeffdesGonins que j'avais oublié ce matin ; je vous recommande en particulier "Cévennes 2006", de Denis mon frère jumeau putatif (sauf qu'il va beaucoup plus vite que moi avec ses petites jambes).

Bon ouikend

Haïku et cassoulet

Pour nos auditeurs qui n'ont pas TLT, St Aubin est un quartier chicos et bohème ; je m'y suis baladé tout à l'heure, et ça m'a donné envie d'écrire ça :

Au 9 de la rue Maury
Vivait il y a longtemps
Celle qui fut ma grande soeur

Je n'entends plus jamais son rire,
on ne se téléphone plus
mais sa main est sur mon épaule
et son sourire me tient chaud

Au 9 de la rue Maury
Chaque fois que je passe
Je dépose une pensée
Et un regard du coin de l'oeil,

Celui qui voit les anges.

....

Au 48 d'une autre rue,
Deux dames très gentilles
Disent des choses aux hommes qui passent

Elles s'accoudent à la fenêtre
Sauf pour ouvrir à l'un d'eux

.....

La couleur exacte du pont sur le canal
Les plaques cornées du trottoir
Et des feuilles dans l'eau verte

...

L'arche de la médiathèque
Parée d'un pont sur les nuages
Deux hommes sur la passerelle
Je vais prendre le métro

...

c'est un post, ça ?

post récréatif

Et voilaaaaaaaaa...

Je suis allé fumer une tchigarette à mon balcon (brr, froid), et vu que c'est un lieu magique où pleuvent les idées, j'en ai encore chopé deux-trois qui passaient, mais je n'ai pas le temps de les réaliser là maintenant tout de suite, alors je le mets en vrac :

Marie-So, il y a quelque part dans ce blog une idée de chanson d'amour, tu fouilles ?

Bientôt un post en bande dessinée sur comment arrêter de fumer et un autre fondamentalement fondamental. N'hésitez pas à réclamer quand je les aurai oubliés...

J'ai déjà une lectrice accro qui m'a tancé de mon absence de post d'hier, donc message à caractère personnel : tu pas t'inquiète, j'ai aussi une vraie vie des fois... et puis je compense aujourd'hui... allez quoi, Môman, arrrrrrrrête ou je mets une photo de toi en Judge Dredd.
Et puis un bisou à toi aussi

Je demain


Les articulations douloureuse et les muscles raides, chaque mouvement du dos ou des jambes m'arrache un "pitttin..." et un sourire,

Une de mes oreilles a doublé de volume et ressemble à celle de Shrek (en rouge),

j'ai raté trois plaquages, perdu deux ballons, et, surtout,

je me suis amusé comme un fou.

Il y avait match des Gonins hier soir.

Encore un post à faire, celui sur ce sport idiot qu'est le rugby, et sur pourquoi c'est aussi bon de faire l'idiot.

Question projets-de-blog, ça s'amoncelle avec le post sur le Syndrôme de Cathy Bates, le post-roman et un ou deux autres que j'ai prévus mais que je n'ai toujours pas trouvé le temps de faire...
Mais il y a plus important ce matin : c'est une journée enveloppe marronnasse, une journée où je suis sensé (c'est marqué dans mon agenda magique, alors j'y suis obligé) aller poster du manuscrit... et je déteste ça.
Même s'il ne pleuvait pas des nouilles, et même si je ne devais pas me taper un quart d'heure de marche pour m'acheter une enveloppe avant d'aller à la poste (parfois, je me dis que je n'habite pas vraiment en ville, quand même), même si j'avais déjà rencontré les gens à qui je vais envoyer ces textes, je continuerais à détester ça.
En tant que n'écrivain, ce que j'adore, c'est les commandes. Ou plus exactement, les projets en collaboration.
Mettons, un matin en me réveillant, j'ai une idée.
C'est informe, une idée. C'est malléable et souple comme un barbapapa (ou comme une oreille de rugbyman) ; on peut la recombiner avec une autre, la découper, la ressouder...
J'ai cette idée, donc, et de deux choses l'une : soit je lui donne un semblant de forme, soit je me dis qu'elle repassera et qu'on verra bien à ce moment-là.
Non, je plaisante, évidemment. Sauf si j'ai abusé de Canabols(r), je la note de toute façon. C'est pour ça que mon bureau déborde de carnets pleins de trucs et d'autres, et que ce blog a des tonnes de pages pour seulement trois semaines d'existence.
Donc, me voilà avec mon idée notée, comme une petite graine baumaux bien rangée dans son papier avec les indications d'usage.
L'idéal, ce serait de lui donner une forme provisoire là, maintenant, tout de suite. Genre, tiens, j'ai une idée de saga islandaise en 25 tomes, je l'écris avant le repas de midi vu que je dois aller manger en ville avec une copine.
Vous voyez le problème ? Ce genre de choses ne sera possible que quand j'aurai monté une usine d'écriture, avec des tas de petits scribes malais sous-payés assis en rang dans un entrepôt glacial.
Alors parfois, je fais une esquisse, un vague projet, un résumé ; et dès que l'occasion s'en présente, je la passe à quelqu'un : éditeur, dessinateur, illustrateur, lecteur de blog...
C'est lâche, non ? tiens, v'là une idée, débrouille-toi avec, appelle-moi si t'as besoin.
Mais ça marche plutôt bien. C'est sur ce genre de plan que j'ai proposé mon premier roman pour ados, Roméo@Juliette, aux éditions Talents Hauts ; c'est comme ça que je soumets mes projets de scénarios pour la BD, la télé, la chanson. Ensuite, on se parle, on se précise les possibilités et les obligations, les trucs qu'on aime et ceux qu'on veut éviter... de la créativité kolkhozienne, en quelque sorte.
Vous imaginez, alors, ce que ça veut dire pour moi de balancer des versions papier dans les fameuses enveloppes marronnasses ? Ca veut dire que des comités de lecture vont me répondre : ah mais désolé, ça n'entre pas dans notre collection, trop long, trop court, trop pas assez, on aime votre ton et votre univers (ouais, faut pas rêver, quand même, certains ne font même plus la lettre-type, agréable, non ?). Et moi, chaque fois que je lis ça, j'ai envie de leur répondre comme Michel Sardou : en chantant.

It's a thousand pages give or take a few
I'll be writing more in a week or two

I can make it longer if you like the style
I can change it round but I want to be
a paperback writer...

(Lecteur, tu entends la voix de manu causse et tu as sommeil... très sommeil... tes paupières sont lourdes... tu es à présent en mon pouvoir... tu dois oublier... tout peut s'oublier...qui s'enfuit déjà... euh, non attends... tu dois oublier que tu as lu une référence à Michel Sardou et aux Beatles... mmmmmhhhhhhhh...)


Bref, j'ai tellement peu envie de le faire que je reste derrière mon PC à blogguer, qu'il est déjà 11h10 et que je suis toujours en pyjama, alors que la poste ferme à 12h (mais les guichetiers deviennent désagréables vers 11h40)....


Allez hop, on se bouge, je vous raconte plus tard par ré
trochronologie la suite de ces réflexions enveloppantes, et vous n'avez qu'à vous débrouiller pour les liens,dans l'ordre : Gonin boys, éditions talents hauts, Cyrille Pomès, Marie-so, Igor Pejic, la page "manuscrits" des éditions du rouergue, des faux liens de votre choix pour Michel Sardou et un produit canabolisant à bases de plantes naturelles du causse.

Et puis je vous laisse sur le bureau l'appareil pour prendre en photo les enveloppes marronnasses, ce serait mieux illustré comme post, non ? Et pour les fautes de frappe, on fait comme d'habitude : vous vous dites que ce serait quand même mieux si j'avais un vrai relecteur.

Allez je fonce.

Sinon, vous, ça va ?


......................
......................

Ayé, je reviens. Ben comment ça, vous n'avez rien fait ? Ni les photos, ni les liens, ni même le petit mail que j'envoie en général aux gens dont je parle ? Mais faut tout faire soi-même, ici...
bande d'assistés, tiens... si au moins vous aviez l'excuse d'avoir un vrai trav...

euh, pardon. Bon, OK.

Alors voilà :
Cyrille Pomès (j'ai changé de lien, celui-là est super bien, allez-y, cliquez... cliquez, je vous dis)
oins vous
Marie-so (pareil que supra)
Igor Pejic (j'aime bien ses petits clips)
Un lien moisi vers le rouergue, michel sardou et le Cannabols(r)
Et une photo du bureau avec tout ce qu'il faut pour créer soi-même (j'en avais une moins floue, mais on pouvait lire le courrier de la banque, ça vous aurait rendus jaloux de voir comme mon banquier m'aime...)

6.12.06

Créativité native

Les garçons et moi, on a décidé de faire les préparatifs pour Noël.
On a visité une paire d'expos, discuté un peu du projet, fait des plans et opté pour une solution sapin + crèche en terre cuite. Autant créer un truc un peu perso.


J'avais des tas de mails en retard, j'ai donc laissé les types se lancer un peu dans la sculpture.
Au bout de vingt minutes qu'ils se disputaient dans la cuisine pour savoir si les serpents existaient du temps de Jésus (et c'était quand, ça ?), je suis allé constater les dégâts.

Ils avaient été de bons créatifs : ils s'étaient contentés de parler de ce qu'ils allaient faire sans plus avancer.

Super Papa a retroussé ses manches pour montrer comment modeler de jolis petites figurines simples et rustiques, empreintes de piété naïve et de joie enfantine.

Après quelques hésitations, et devant les styles divergents des maîtres santonniers, nous avons opté pour le compromis suivant :


de gauche à droite, vous reconnaîtrez les protagonistes de la nativité : un serpent à tête d'allumettes, barbamarron, barbavert, Godzilla et une grenouille qui passait par là. Et puis, au centre, Machin, évidemment.

On pense passer pro d'ici peu de temps.

Ensuite, on a posé la crèche dans le salon et branché les guirlandes. Ca a rendu Anton et Zadig tout flous. La ferveur de Noël montait en eux, et je sens que je n'aurai pas le droit de débrancher les guirlandes avant un bon mois.



Au final, on a installé la crèche sur un site approprié, composé d'un tapis indien dessiné par Zadig et d'un décor naturel de grotte composé par Anton.

Il y a aussi, hors champ, un dragon en peluche, un motard, une grenade en terre cuite et deux robots fighters qui gardent la crèche. Paraît qu'il y a des rumeurs d'attentat dans la région, on n'est jamais trop prudents.


Et voilà le travail. Quand on dit que la religion et le goût des fêtes se perdent...

Si vous regardez bien, il y a un personnage qui s'est ajouté à cette crèche, juste à gauche du berceau.

Ben ouais. Comme le Michel Ange des Monty Python, Zadig a pensé que ce serait aussi bien avec un deuxième Jésus.

Il manque encore un kangourou, mais je sens que l'avent n'est pas achevé...

Simple avertissement de mon côté éditorial...

... le post ci-dessous ne présente aucun intérêt et est relativement mal écrit,

comme quoi il m'arrive de publier de la m..., mais je sais m'en excuser à l'avance.

Et puis c'est pas trop cher pour ce que c'est.

Par ailleurs, il fait un soleil froid à Toulouse.

Ecrire maintenant ou se taire à jamais

Parfois, quand je considère l'étendue des posts de ce blog, je me dis que tout est simple : il suffit qu'un éditeur malin collecte tout ce que j'ai écrit ici, l'imprime, et fasse notre fortune à tous les deux.

Surtout des matins comme aujourd'hui, où je sens que la muse pose sa main rassérénante sur mon épaule et que le nescafé du matin est encore plus délicieux qu'à l'habitude.

Tiens, je ne sais pas ce qui me retient, j'ai envie d'écrire des choses aussi belles que :

"Hier, il a fait beau et j'ai marché dans Toulouse sous le soleil. Puis j'ai rangé un peu ma pagaille.
Hier soir, j'ai fait l'ours dans sa caverne en regardant des gros films américains débiles (dont un français) sur Canal. Ce matin, il pleut, c'est moins cool. Pas grave, ça me laisse plein de temps pour appeler le garagiste et préparer les enveloppes marron à poster pour les éditeurs jeunesse. Après, j'irai chercher les garçons à l'école, et on mangera des légumes".

Ah ben oui je sais, c'est bouleversant. Mais je suis comme ça, je ne recule jamais devant la poésie ou le lyrisme.

Voilà. Et puis je terminerai bien là-dessus, si je ne repensais à ce jeune homme plein de talent que j'ai croisé au salon du livre de Montreuil : il s'appelle Armel Gaulme, vous avez déjà certainement vu ses illustrations pour les éditeurs jeunesse. Son dernier album, en collaboration avec Cécile Adam, s'appelle Créatures insolites et stupéfiantes (éditions Baron Perché) : un carnet de voyage imaginaire illustré tout simplement magique.

Comme quoi, quand on n'a rien à écrire, on peut au moins proposer de lire autre chose.

Il pleut moins, là, mais le garagiste tarde à répondre.

5.12.06

Rambo

Une amie (appelons-la Rambo comme elle le souhaite) m'a envoyé hier un mail où elle me disait être gênée par un post qui concernait mon père, ainsi que par la mégalomanie impudique qui frappe ce blog.

J'ai appris, comme on l'a vu récemment, à ne plus être vexé par mes amis, à écouter ce qu'ils me disent et à tenter de leur répondre en toute honnêteté (pas facile, hein...)

Et puis voilà ce qu'elle m'écrit :

Un jour, j'ai dessiné un coeur sur une feuille de papier et j'ai écrit "Je t'aime". J'ai glissé le papier dans le tiroir de la table de nuit de mon père. Je devais avoir une dizaine d'années. Le lendemain j'ai eu droit à une baffe de ma mère qui m'a dit froidement : "on ne dit pas je t'aime à son père" en me rendant le papier en boule. Je savais que ma mère était la voix de mon père. Je me trouvais monstrueuse.
J'étais monstrueuse d'enfance en y repensant.
Quand je rentre chez mes parents, je prends parfois la main de mon père à moitié grabataire, une vieille main épaisse cornée presque. Je l'embrasse et je la caresse doucement. Parfois mon père me regarde la larme à l'oeil. Souvent il est absent.
Je tiens sa main dans la mienne et puis je murmure "je t'aime" dans son oreille.
Il est complètement sourd.

J'aime beaucoup Rambo. Si vous avez l'occasion de faire un commentaire (en admettant que le merdier marche, ce qui n'est pas souvent le cas), dites-lui comme moi que les mots ne perdent jamais rien à être écrits, et qu'ils tournent à l'aigre quand on les garde trop longtemps sur son coeur.

Facile...

Une nuit de sommeil, deux verres de jus d'orange et la perspective d'avoir un peu de temps pour ranger le bordel... et tout va mieux.

Cyclothymique, va.

même que j'ai pris une photo pour vous montrer ledit bordel. Sauf que je n'arrive plus à trouver le câble pour faire rentrer les photos dans le PC...


Et puis je n'ai toujours pas pris le temps de vous parler de mon projet de blogroman (blogman ?), mais patience : c'est inscrit dans mon agenda magique(tm), c'est donc que ça se fera.

Hop, hop, et hop.

Et si vous trouvez le lien bizarre, c'est qu'encore une fois je l'ai fait au pif.

un soir de lune aux accents de brouillard

...

...

...

le petit creux d'après une répétition,

un mail qui me reproche ce que j'écris,
un qui me reproche de ne pas écrire,

même pas le goût de me réjouir des choses qui marchent ou marcheront peut-être

du vide, du vide dedans

je suppose que je peux piocher dans ma réserve de philosophie zen bon marché. Une fois de plus.

Je suppose que je peux croire N.B. quand elle me dit fais le ménage dans ta maison, tu feras le ménage dans ta tête

je suppose que le goût des choses n'est pas si loin que je crois ce soir

je suppose qu'il me suffit de continuer.

Même quand je regarde en arrière, et malgré tout ce dont je suis fier, je ne vois que des regrets et des remords.

Mince. Ca ne me ressemble pas trop, si ?

Always look on the bright side of life...

4.12.06

Zen and the art of household chores

Lundi matin, l'empereur, sa femme et le petit prince...

Si vous rechantez cette chanson idiote à un moment ou un autre de la journée, j'aurai gagné mon pari stupide.

Me revoilà, prêt à l'emploi ; la semaine qui arrive s'annonce hyperactive et ultra-productive... sauf que.

Il m'a fallu 27 mn pour arriver de ma chambre, qui est au bout d'un couloir de 5 m. Ma progression a été stoppée par :
- des piles de linge
- des cartons qui traînaient
- des vêtements jetés en tas
- des jouets de toutes formes et de tous ordres
- un corps humain en décomposition (vérification faite, il s'agissait juste de mes affaires de rugby que personne n'avait rangées depuis quinze jours)
- des trucs inidentifiables, mais collants et gênants.

Bref, avant même de pouvoir poser les doigts sur mon clavier, j'étais embarrassé par le bordel qui règne dans mon appartement. Il m'a même fallu 5 mn pour retrouver mon PC sous la pile de documents divers qui orne mon bureau.

Le Temps du Grand Nettoyage est Venu.

Aum.

Tel l'archer devenant sa flèche, je vais devenir ma serpillière (et mon aspirateur du même coup) ; je vais tourner toute la force de mon esprit dans ce seul but : réintégrer la Lumière Radieuse dans mon Appartement à grands coups de Monsieur Propre et de nouveau sac d'aspirateur.

Zeeeeeeen.

Bon, évidemment, il y a le postou du matin à faire,
puis le cours de massage,
puis les courses
puis aller à la piscine accompagner la classe d'Anton,
éventuellement boire une café avec une copine,
puis répéter avec La Teigne,
sans parler des 10 000 mentions de mon agenda magique (tm)
et de mon yoga quotidien...

Euh... astrologiquement, je me demande si le mardi n'est pas un meilleur jour pour le ménage.

en plus, le lundi, on est toujours dérangé par les démarcheurs au téléphone ; mais ça, c'est un moindre problème, parce que si vous liszez l'anglais, vous pouvez jeter un oeil à ça :
http://howtoprankatelemarketer.ytmnd.com/
et vous saurez enfin comment faire pour qu'on ne vous appelle plus jamais...

Allez. J'attache mon fichu en travers comme Rambo, j'épaule mon balai-brosse et je murmure, l'air impavide si tu veux faire le ménage, il faut être le ménage...

Sinon, il fait un peu de soleil à Toulouse, et le lundi au soleil, c'est une chose ploum ploum tralala...