25.3.14

1077. Tu verras. Tu verras (post sous influence)

1.2.3.4. Tétris. Vachement tris.

Oh dis, que c'est difficile.

Personne n'a l'obligation de t'aimer et toi-même tu n'as l'obligation d'aimer personne mais.

Bon, on s'en fout, je te parle de moi. Non que je m'aime particulièrement, surtout en ce moment, poignées de non-amour sur le côté et barre dans la poitrine/le ventre chaque fois que je prends le bus ou me retrouve entre deux activités.

Mais.

Bon. Tu vois mes relations avec les gens - les hommes en particulier ? Bin pareil. Sauf qu'il manque.

Oui, mon père. Voilà, je parle à des gens, mais c'est comme Tétris,  où quand ça s'empile ça disparaît, pouf - voilà que je parle à des gens et mon père, la certitude de l'existence de mon père, a disparu.  Je me retrouve curieux face à eux.

Etrange comme ça te fout le sentiment en l'air. Rien à voir avec le triomphe de Tétris.

Et cette obligation, cette seule solution de me remplir. A l'alcool de préférence, mais le riz ou les pâtes suffiront, merci. Dans le bus - je te parle du bus, parce que c'est quand je ne bouge plus - cette barre au-dessus du ventre. Mon dieu (oups pardon j'oubliais, tu n'existes pas ducon, du coup c'est tout de même regrettable que tu ne soies qu'une expression en passant) que c'est vide là-dedans. J'en serais prêt à accepter, je ne sais pas, les médocs ou (écrire sur un blog).

Je préfère prendre un verre.
Ou douze, évidemment.

J'appelle ma soeur. Soeurette. Elle m'avoue qu'elle a sous les yeux les images de notre père quand il n'était plus que son cadavre.
Je lui réponds que je suis content d'aller mieux qu'elle.

On rit, comme des cons. On a toujours ri comme des cons dans la famille. Ca nous permet de tenir. De ne jamais lâcher.

Bref, pourquoi je te dis ça, moi ? Ah oui, parce qu'on ne s'abstient jamais, malheureusement. On fuit, on se fige ou on lutte (et ensuite l'esprit te raconte des histoires pour t'expliquer que tu as raison). En politique comme pour le reste, c'est très simple : /tu votes/ tu luttes. Tu non, tu te figes.
(J'ai peur pour la démocratie)

Fuir, je ne sais pas. Mais ça existe. Nulle lâcheté ici. Juste une réaction. Lorsque tu en prends conscience, je suppose que tu peux avancer.

Et pour le deuil, encore une fois : c'est différent. Car quoi que tu fasses, tu le sais : la douleur est là. La peine.
It won't take the pain away when it comes.

(si tu as le temps, écoute cette chanson d'Herman Düne qui s'appelle Slow Century, et son image inverse, Orange Hat. Oh, et va voir du théâtre - bien sûr, le rapport prix/temps est dégueulasse, mais c'est peut-être ce qui. Lis Lola Lafon. Je ne sais pas, et je ne te mets pas de lien - ce serait trop facile. Tes doigts et ton cerveau peuvent te servir, je crois. Moi, ça me soulage de savoir que quelque part quelqu'un crée du beau).

La peine donc.
Le temps la changera peut-être. En attendant, tu te la prends en pleine face, en pleine poitrine. Tout en tentant - et tu y parviens - à survivre. A fonctionner.

Bon, je sais, ce n'est guère gai. Mais tu sais quoi ? Ca arrive.

Il me manque un truc pour finir. Les anglais appellent ça closure. J'appelle ça un peu de temps.


toujours pas d'images, donc. Laisse-moi le temps d'en trouver la.






24.3.14

1076 - Last blog on the internet

Préface en forme d'avertissement

Je te le dis tout de suite, je ne sais plus vraiment à quoi sert ce blog. Aussi me pardonneras-tu d'y déposer aussi bien mes bouts de pensée que des trucs pas finis, pas formulés - et sans doute pas très intéressants. Ni même complètement assumés. Bon, cela dit, voilà, c'est la fournée du jour, tu en fais ce que tu. Et je t'.


1. Chanson d'amourre

Toujours le même mec
Un peu gras un peu chauve
Toujours le même sexe
Les mêmes bouderies
Toujours les mêmes gestes
Et les mêmes regrets
Je me retrouve en toi
Je me perdais en l'autre
Et quand je me regarde
Je vois notre passé

Mais je suis seul sans toi
les yeux fermés seul dans la foule
Sans signification
Sans

(à terminer)
(à effacer ?)

2. L'énigme

- Ne l'écoute pas, petit. Il ne sait pas ce qu'il raconte, lance le chaton en se léchant la patte.
Sauf qu'il n'a pas de patte, évidemment, et que ce n'est pas vraiment un chat. Quant au Petit, on ne sait pas s'il l'écoute, s'il peut l'entendre.

(à entourer de 350 pages de roman)

3. Psychopolitique fiction

Dans mes rêves, mon père est en vie, je le sais ; j'en suis persuadé de la logique opiniâtre des rêves. Et d'autant plus inconsolable quand je m'aperçois du contraire - dans mon rêve, toujours.
Parce que mon cerveau s'accroche à ce souvenir rassurant, à ce sommeil de la raison qui produit des monstres.
S'arc-bouter sur des fantasmes et les défendre mordicus. Refuser de se réveiller. Préférer croire au cauchemar, préférer le sommeil.
En politique aussi.

Pourtant, me disais-je ce matin en marchant dans la ville, nous sommes tous capables de détecter au premier coup d'oeil la sincérité. La justesse. La réalité - si nous le désirons.
Ce qui devrait suffire à - en politique, tout au moins.
Pour les rêves de deuil, malheureusement...



4. Consoler, Consommer.

En ce moment, je suis d'un caractère très.
Gras, donc, pardonne la.
Plus embarrassant, je suis affamé en permanence, et ne parvient à tromper cette faim qu'en écrivant - marchant - achetant - nageant. Ajoute à ça une tendance aux larmes spontanées - et, mettons, quelques angoisses de fin du monde. Guère reluisant. Terriblement banal.
J'espère que c'est temporaire, sinon je serai plus gras qu'Olivier Adam et plus dépressif que Houellebecq la prochaine fois que nous nous verrons. Et je ne suis pas certain d'être prêt à ce sacrifice, même pour charmer des millions de lecteurs.
Mais bon, la machine est vivante, puisqu'elle fonctionne.

 5. En parlant de mort et de balade en ville...

Il se passe des jolies choses au cinéma, comme l'épopée mitteleuropa version Mario kart (pour les mouvements de caméra) du Grand Hôtel Budapest de Wes Anderson. J'en suis sorti à regret et tu veux que je te dise ? Sortir ça des oeuvres de Zweig, c'est lire la joie de vivre et de raconter sous le chagrin - et c'est magnifique.
Il y a aussi Son épouse, une narration magnifique à base d'amour, de deuil et de possession. Si j'avais un peu plus de temps, je te parlerai de la forme du récit, d'Yvan Attal et de son jeu, de la science du cadrage et de la mise au point du réalisateur ; mais je n'en ai guère, et donc je te dirai, prends le temps d'y aller, tu en sortiras plus sage.

Pas d'image aujourd'hui - pour compenser celles qui viendront peut-être.



19.3.14

Quel numéro déjà ?

Lundi, je marchais dans la rue. Juste le ciel et des traits orange. Les arbres à contrejour. Je triomphais. Un nouveau boulot. Des perspectives. Inquiet, presque, de tout ce qui m'attendait.

Mardi je marchais à contrenuit. Pas droit, beaucoup de bière. Pourtant moins abîmé que d'habitude.

Ce matin, administratif, vieux bâtiments ; nouvelles contrariantes, question boulot.

Du coup je reste assis. Un peu désorienté, étourdi. Sais-tu ? Elle l'aura sa maison, avec ses tuiles roses et des hortensias même si maintenant on dit hydrangeas. Je l'aurai aussi, remarque.

Gueule de bois et chagrin sourd ne font pas bon ménage. J'enchevêtre des tâches entre le monde et mon coeur pour que ça ne pique trop.

Demain, c'est le printemps. Un livre sort aussi.
Il sera bien, je crois.

ozéditions in8



Autre utile d'un blog : faire le point, comme ça
.
Et affûter un peu quand tu écris gras et mou.




5.3.14

1074 - Ce qui continue

- Note pour plus tard : tu avais lu ici comment les Garçons et Guillaume m'avait ému aux larmes. Depuis ses lauriers, je vois déferler une vaguelette de détestation et de snobinardisme qui ferait presque honte à mon côté pleureur. Heureusement, cela ne m'importe que le temps de plaindre un peu nos intelligences, si sensibles au vent des critiques ou des succès.

- Plus fondamental : il existe à Toulouse un festival sans tambour mais avec trompettes ; un festival beau, plein de sève et d'enthousiasme, où se rencontrent musiciens, danseurs, poètes et penseurs devant un public ébloui ; un festival qui regroupe et invite, culturel dans le bon sens du terme - qui tourne et retourne le champ du commun pour y faire pousser des fleurs de beauté. Ce festival contemporain intemporel, c'est Passe ton Bach d'abord ; et ses organisateurs ne cracheraient pas sur ta signature au bas de cette pétition pour assurer sa pérennité. Fonce, ça en vaut la peine.

- Enfin, mon chagrin va bien, merci. C'est simplement que tu (excuse, je change de tu, je parle à l'autre tu dont j'entends encore la voix sur le répondeur de ma mère) as désormais le don de surgir de mes yeux à n'importe quel moment - qu'il s'agisse d'une action suggérée par Roberta Carreri de sa voix joueuse ou d'un match de rugby que, malgré l'impulsion, je ne pourrais pas commenter avec toi au téléphone.

Le manque de toi enveloppe mon monde.


 - Et néanmoins : joyeux anniversaire mon amour. Crois-moi, tu grandis et embellis sans cesse. Et j'ai tardé pour le cadeau, mais tu l'auras ta maison avec ses hortensias ses hivers crépitants, et même un chat en gauras si je suis assez fort en topiaires.