29.9.07

Le fameux principe du sandwich boliviano-pakistanais

Va t'en trouver les mots pour un sandwich boliviano-pakistanais
Qui nous coulait le long des manches
Et qu'on a fini par jeter dans le canal
Quelque part du côté de Camden...


Un couplet tiré d'"Hampstead Heath", première chanson (on dira : "premier article") de Polyfidèle, le cédé de Lofi, combo musicoamoureux littéraire formé d'Emmanuelle Urien (hé bin oui, Princesse, c'est elle, vous ne le saviez pas ?) et moi-même. Même qu'on est tout fiers et heureux de vous présenter ça en exclusivité mondiale et cosmique.

Mais pour ceux d'entre vous qui n'ont pas de carte-son, ou que les musicolages laissent froid, pas de panique : on peut aussi faire du Lofi dans d'autres domaines. En cuisine, par exemple, selon les conseils éclairés de Yann-le-poète-cuisinier (il est beaucoup d'autres choses, aussi, mais comme il n'a pas de site je ne peux pas vous le présenter), en se laissant guider par un peu d'instinct et beaucoup d'amour...

Le sandwich boliviano-pakistanais

Pour deux personnes :

Deux galettes de maïs type burritos ou tortillas (voyez ici pour les faire vous-même ; pour faire bolivien, prenez de la farine de quinoa)
deux tomates
deux escalopes de poulet
quelques feuilles de mâche
une échalotte
2 g de gingembre râpé
25 cl de fromage blanc
curcuma, cuming (comme du cumin, mais avec l'accent toulousain), curry, purée de piment

Faites revenir les escalopes coupées en lamelles, puis les oignons, dans de l'huile de sésame ou d'olive (si vous tenez une échoppe à Camden, l'huile de vidange fonctionnera aussi). Ajoutez ensuite les tomates coupées en dés, et faites-les revenir quelques instants.
Incorporez ensuite le fromage blanc et les épices, puis parsemez le tout de gingembre haché ; laissez mijoter, puis servez le mélange avec de la mâche dans les galettes préalablement réchauffées.
Dans l'idéal, mangez-les debout, accoudé à un bar ou un parapet de pont, le coeur amoureux, pendant les dix minutes de beau temps avant que la nuit d'octobre ne tombe sur Londres, à quatre heures de l'après midi.

Voilà donc que je me mets à faire dans le cul
inaire (oups pardon, pas fait exprès de césurer, vous aurez corrigé de vous-même). Et pourquoi donc, me direz-vous ?
Parce que je pense déjà à la reconversion, évidemment.

Je veux dire, après un trois recueils de nouvelles, trois romans et trois contes pour enfants (au bas mot), les éditeurs ne se décident toujours pas à m'appeler au téléphone (seulement par mail, et encore pour me traiter de fat -bin, criss de ciboire, j'suis pô fat, j'suis juste bin à l'aise, p'têt un peu enveloppé en fin de saison) ; donc, pas têtu, je passe à la musique, en mélangeant textes et guitares sur mes thèmes favoris - l'amour, le destin, la fidélité, la découverte de soi... Mais au cas où ça ne marcherait pas pour Lofi, hé bin je monterais un café-restaurant astronomique et musical dans le Gers, et puis basta.

Ca me permettra d'y programmer les gens que j'aime. Par exemple (et c'est là que je venais en venir, je suis un peu mou sur les digressions aujourd'hui), ce groupe que nous avons vu hier soir en compagnie d'Emmanuelle et de copain JB.

Si je vous dis qu'elles sont belles, toulousaines, parrainées par des gens aussi fantastiques que Vivoux et Dubuisson ou nos Fab' Trobadours ; que les festivals se les arrachent, qu'elles font rire et danser et chanter leur public - ayé, vous voyez de qui je parle ?

Si j'ajoute qu'elles ont trois sensibilités exquises, des myriades de voix aussi précises qu'enchanteresses, des instruments faits de bric et de broc - vos derniers doutes se lèvent, non ?

Si enfin je termine en disant qu'au-delà de leur prestation scénique aussi rôdée que décontractée et drôle, entre clins d'oeil et sincérité, leurs chansons explorent les paysages de nos âmes quotidiennes pour (et c'est leur objectif affiché) boudufier le monde, bin oui, vous les avez reconnues, c'est ah bin ouais faut cliquer pour savoir faites gaffe y'a deux clics différents.

Vous comprendre qu'il est prudent de songer quand même à la reconversion : tant de talent, c'est limite complexant, non ?

Elles sont au Mandala ce soir, toulousains : vous savez quoi faire...










28.9.07

Si je tape "Patricia Parry" et "Emmanuelle Urien" et "Matrix" et "Spiderman 3" et "zoomorphisme" et meilleur CD du jour sur le titre, ça va vraiment a

tirer les moteurs de recherche ah merde ce n'est plus le titre ici, faudrait qu'on remonte les gars... attention, ça commence)


Bon, d'accord, je n'ai pas publié hier, et croyez-le bien, j'ai culpabilisé un peu ; mais il faut dire que Princesse et moi étions entièrement plongés dans la maquette de Lofi, notre futur CD/ nouvelle à deux / spectacle multimédia.
Il faut dire qu'on est au moins aussi pointilleux, enthousiastes et professionnels l'un que l'autre : le moindre son de travers, couic, on l'arrange, le moindre gosier velouté, hop on l'enregistre, le moindre riff de basse qui passe, pelopopompelo on le joue... Un deadline drastique nous a motivés comme des fous, et voilà, tout sera prêt Lundi (et même avant, inch'allah).

Au final, une bonne dizaine de chansons et autres collages sonores, de sketches et improvisations diverses... le tout dans l'esprit de ce blog (que promis j'unifie bientôt).

Mais je parle, je parle, et Princesse m'attend. Savions-vous quoi que nous avons fait, pas plus tard qu'hier soir ? Bin, on s'est disputés. De la vraie dispute d'amoureux, sur un sujet fondamental : qu'est-ce qu'on fait quand l'un a envie d'un câlin et l'autre de terminer son boulot/créativer/jouer avec son ordinateur ?

Vous vous gaussez : on ne se dispute pas pour ça, normalement. Pas Princesse et moi, en tout cas. Mais c'est peut-être aussi que, comme nous vous l'annoncions précedemment, nous avons arrêté de fumer, définitivement (non à la nicotine ! vive le canabols - oups, Patricia Parry ne sera pas contente, c'est dommage elle est sympa tout plein), et que le petit monstre nicotinien (modèle déposé Allen Carr) qui meurt en nous s'agite un peu dans son agonie.

Vous y avez compris quelque chose, à ce qui précède ? Ah la vache, comment c'est emmêlé... Bref, on s'est disputés parce qu'on est un peu nerveux avec tout ce boulot, et puis comme on est très amoureux, on s'est réconciliés et on a mixé toute la nuit, genre David et Cathy Guetta en plus littéraires et plus sexy (vous ne trouvez pas ?). MAis je parle et je parle, et Princesse m'attend pour fêter notre réconciliage...


PS : J'ai parlé de Patricia Parry parce qu'en plus d'être une copine, elle écrit de belles choses, même si nous ne sommes pas toujours d'accord sur les remèdes naturels ou sur le rugby... Je sens que je vais me fendre d'un commentaire, moi...

26.9.07

Mes amis ont du talent...

... et parler d'eux m'évite aussi, en vrac :
- de faire un LoFi aujourd'hui ;
- de passer trop de temps sur ce blog avant d'aller chercher mes affreux à l'école ;
- de me poser des questions pleines d'incertitudes au goût allemand ;
- de parler de moi, de Princesse, de nos petits ratés quotidiens et des effets bizarres de l'arrêt du tabac sur notre amour...


Donc, il est temps que je (rerererere) parle de :

- Laurent Madiot, qui m'envoie gentiment une invitation à son prochain concert. Bon, Paris, c'est un peu loin pour moi, temporairement ; mais si vous avez l'occasion, foncez découvrir ses textes grâcieux et drôles, sa voix et ses performances scéniques aériennes, ses musiciens en apensanteur... comme Anton et Zadig (qui l'ont élu disque de l'été), vous fredonnerez sans cesse 'Ma voisine avec son grille-pain" et penserez que, décidément, la nouvelle nouvelle chanson française, c'est des tout bons... D'autant plus qu'avec Myspace, vous verrez aussi ce que fait Jeff Hallam (le contrebassiste de Laurent), Csaba Palotai (le guitariste et jazzman), mais aussi des gens que je ne connaissais pas comme Fred Pallem (à peine croyable) ou Brisa Roche... Ca me fait penser qu'il me reste du boulot, moi...

(dernière minute : en plus, le clip de "pourparlers avec un cygne" est magnifique... à droite sur votre écran)

Donc, c'est écrit en gros à cause du copier-coller :

SAMEDI 29 Septembre / 20h30

Laurent Madiot en concert au Rétro café.

81 boulevard de Charonne Paris XIème

Métro Alexandre Dumas.



- Mais si vous êtes non-parisiens ou si vous préférez le théâtre, il reste un espoir : vous n'avez peut-être toujours pas vu la dernière création du jeune, beau, talentueux, modeste (et futur papa) Cédric Chapuis !

Alors pareil je fais le copier-coller :

"Une vie sur mesure"

(de et avec Cédric Chapuis, mise en scène Stéphane Batlle)

Du 26 au 30 septembre

Et du 3 au 6 octobre 2007

Les mercredis et samedis à 20h00,

Les jeudis et vendredis à 20h30

Le dimanche à 15h30

Au Moulin de Roques sur Garonne

(14 avenue de la Gare)

Réservations uniquement par téléphone au : 05 62 20 41 10



"Une vie sur mesure", c'est l'histoire douce-amère d'un génie incompris, d'un roi du tchacatacpoum, d'un enfant prodige du tempo qui s'accorde mal (ou trop bien ?) au rythme de la vie réelle.
Sur scène, Cédric n'est pas seul : il s'appuie sur deux batteries, qui marquent les temps d'une existence prise entre poésie et quotidien.


Je suis sorti enchanté de la première version ; connaissant le perfectionnisme de Cédric, il est capable d'y avoir encore travaillé...

Bref, vous savez quoi faire.


Je vous parlerai bien d'Yrf et des ses acryliques rageuses, passionnées et abyssales ; mais il n'a pas encore de site : c'est le moment où jamais de clamer tous en choeur : hé bin alors, Yrf, on fait comment, pour te voir ?

Mes amis ont tellement de talent que parfois j'en chope des complexes...

25.9.07

Unruhisgeitfürfanghernische

C'est par ce nom que mon prof de philo désignait le poignant sentiment d'étrangeté au monde (ou alors, il éternuait, je ne sais pas, je n'écoutais pas).
C'est pas pour dénoncer, mais je connais des princesses qui le vivent en ce moment. Étrange, non, quand on vit la vie qu'on s'est choisi ?
Mon amour tourne et retourne entre les draps froissés de sa tête ; je suis trop près, trop loin, trop égoïste, trop à l'écoute, trop endormi...
J'ai beau lui dire que le monde continue de briller, j'ai beau lui chanter ma petite chanson, elle s'inquiète.
Tskk, tskkk, tskkk, Sigmund. Souviens-toi que "Das Unruhisgeitfürfanghernische war echt sieb grosse tächen meinstraum nicht".
C'est con que j'ai pas fait allemand, j'aurais pu parler à son âme dans sa langue...
En attendant, je vais la prendre dans mes bras. C'est la seule solution qu'on connaisse à l'Unruhisgeitfürfanghernische.
Ou alors, raconter des histoires...

24.9.07

Concentration technologique

C'est chaque fois la même chose : il suffit qu'une lectrice me dise qu'elle est déçue quand je ne poste pas, et crac, je me refais le coup de la conscience professionnelle :
T'as du taf, Causse, dépêche-toi...
J'ai beau me répondre, hé bin alors bin mais ho mais mon planning alors ?

Ledit planning était simple : finir un (troisième) recueil de nouvelles pour le début du moins prochain. Mais voilà qu'est venu se greffer un nouveau projet : un festival a besoin, pour la fin de la semaine, d'une mini-maquette de "LoFi" - le mélange de textes et de musique sur lequel Princesse et moi travaillons à la Ike et Tina Turner depuis quelques mois.

Que faire ? Tout décaler ? Sacrifier ce qui pourrait apparaître comme le "moins important", le blog (mais ce n'est même pas vrai ?) ? Traouailler comme un damné (ouéééé !) ?

En plus, je n'avais pas du tout envie de parler de ça, aujourd'hui. J'avais envie de vous montrer des photos du petit coin où je vais respirer de temps à autres (où avant moi, quoique depuis moins longtemps, respirait un certain Monsieur Claude), et qui devient le centre du monde le temps des vendanges.

J'avais envie de vous montrer les seaux bruns et les sécateurs, Anton et Zadig empêtrés dans leur sarreau et la savane des feuilles de vigne, les plaisanteries entre les souches, les cris, les bulles de discussion, la couleur des cailloux sous les ceps, l'odeur du vin quand on le boit après une matinée de travail...

J'avais envie de vous montrer Anton et Zadig découvrant l'ingéniosité humaine et naturelle - le circuit hydaulique d'une benne, qui donne assez de force à un enfant de 6 ans pour soulever des tonnes de raisin, le petit robinet qui vidange la pompe et le sourire de compréhension ; Zadig maître de son destin, conduisant un 4x4 dans les chemins de vigne l'explosion jaculatoire d'un chiringuet projetant à des mètres de distance les graines des plantes futures au moindre choc ; les formes de mélange de sable, de ciment et d'eau que les enfants regardent tournoyer dans un cratère avec le regard des bâtisseurs d'empire...

J'aurais voulu montrer les pensées qui s'agitaient dans ma tête (fin définitive du tabac, mais période un poil troublée question méditation sereine), entre Jung, Robert Pirsig et "ressers-moi un petit jaune"...

Mais mais mais.

La technologie a ses limites. Plus de piles dans mon appareil photo, plus de temps pour le faire, plus d'enthousiasme, d'autres priorités. C'est décidé : pas de post ce matin.

Et pas la peine de gémir ou de râler. J'ai vraiment autre chose à faire.
Au pire, vous n'avez qu'à vérifier sur Lofi si j'ai réussi à remixer tout ça.

22.9.07

Effraction de seconde (passe la troisième)

(ce n'est pas noir, c'est marron, c'est parce qu'il y a des effets spéciaux super chiadés dans ce texte ; enfin normalement c'est bleu, mais vous verrez ça si vous lisez plus loin)

Chuuut. Personne ne sait que je suis là.

Je me suis dit Ce soir, les enfants sont couchés, bien tranquilles sous leur oreiller, et moi j’ai la nuit devant moi, et tiens, si j’allais Dans ton blog ? Après tout, j’ai les clés, je sais que ce sera désert ce soir (le maître des lieux s’étant retiré dans des vignes voisines afin d’y méditer sur le sens de la vie, et je suis certaine qu’il conclura par « tout est vendanges, et omnia vanitas, tiens ressers-m’en une »), personne ne m’attend ailleurs, et je me sens d’humeur plus facétieuse que morose (ou sinon, j’écrirais une nouvelle).

Voilà, j’y suis. La serrure a grincé, la poignée a gémi, les gonds ont hurlé, tu parles d’une arrivée discrète. Heureusement, comme prévu, personne à l’intérieur. En ce samedi soir, tous les lecteurs sont en week-end, quel sens de l’à-propos, quel conformisme, quelle sublime lâcheté.

C’est un peu sombre, où est la lumière ? J’ai beau avoir fait un peu d’intérim par ici il y n’y pas si longtemps, la topographie des lieux ne m’est pas encore familière…
Aïeuh, qu’est-ce qu’il fout ici, ce mur ?
Bon, en même temps, si je le suis jusqu’au bout, je vais bien finir par tomber sur un interrupteur, si l’électricien a bien fait son travail…

…Ahahahahahahahaaaa ! Voilà.

(maintenant, c'est bleu, c'est un peu comme, comment dire, comme quand on fait toute la lumière sur l'identité du héros, sauf que là c'est une héroïne (c'est moi, vous me reconnaissez?) mais c'est du bleu foncé, vous allez comprendre pourquoi juste après, et ça ne vous ennuie pas que je vous fasse l'exégèse tout en écrivant?)

Bon, c’est un peu lugubre, ces appliques coiffées de crânes humains, ça vous a un côté tribal cannibale, ou alors c’est le Feng du Shui qui m’échappe…mais au moins, je vois où je mets les pieds.
Oui, juste les pieds, alors : je viens de me coincer les doigts dans un truc bizarre, c’est quoi ce machin, qu’est-ce que ça fout là, en plein milieu de la pièce… un paravent en bambou ? …Bon, pas de panique, je maîtrise, j’en ai vu d’autres (quoique), je classe mentalement la chose dans « les grandes énigmes du vivant inanimé », et je poursuis mon exploration.

Zut, une panne d’électricité. Je sens qu’on me met à l’épreuve. Ah ah, même pas peur, j’ai un briquet (Faudra quand même que je relise mon contrat, parce que la mise à l’épreuve, pour une intérimaire, à mon avis c’est limite, peut-être que je pourrais réclamer des indemnités compensatoires et des intérêts moratoires, fût-ce pour la rime)

C’est quoi, ces bruits bizarres ?

P’tin, il est où, ce briquet ? (Oui, je sais : dans mon sac à main.)

Arrêtez de faire « wouhouhouh », là, vous êtes ridicules, qui que vous soyez, et combien que vous soyez, et quelle que soit la forme que vous soyez et aussi le nombre de dents et de tentacules que vous soyez, et puis d’abord je vous préviens, j’ai un briquet (et aussi sept carnets et dix-huit stylos et douze boîtes de TicTac dont neuf vides, et vingt-sept cartes de fidélité, et quatre bâtons de rouge à lèvres dont un bleu canard, et le loyer du mois dernier à poster, et ...non, le reste, je le garde pour moi, ça ne regarde personne, sauf le briquet, mais je ne le trouve pas) non pas de briquet, ça se confirme.

…ça suffit, maintenant, vous n’êtes pas drôles, ces bruits de mastication, vraiment, c’est infect, et puis ces grognements, c’est très surfait, on dirait un film de série Z, et encore c’est parce que je ne connais pas d’autre lettre après…

Briqueeeeeeeeeeeeet ????

Mince, je me souviens, maintenant : j’ai arrêté de fumer. Vous ne pouvez pas savoir quel bonheur j'éprouve à me sentir libre, maîtresse de mes émotions et de ma santé et même de la partie émergée de mon porte-monnaie...

Sauf que.
Ah, c’est malin. Juste au moment où j’avais besoin de mettre le feu à une horde de zombies assoiffés de chair tiède et palpitante (beurk, c’est moi, ça ?) qu’ils déchireront de leurs crocs furieux et malodorants avant de… non, pas ça !
Pas chanter les Lacs du Connemara ! Surtout la bouche pleine.

(oui, bon, ça va, on a les cauchemars qu'on peut. Une prochaine fois, je vous parlerai de mes fantasmes, et vous rigolerez moins, ah ah.)

…bon, finalement, je crois que je vais laisser tomber le plan « explorons les souterrains du château quand personne ne regarde », et je recommence ce post sans faire le pitre. Parce que souvent, savez-vous (vous savez?), on dit des bêtises pour cacher le fait qu’on a des choses sérieuses à penser et à exprimer. C’est tout le problème de ces personnages dont la sensibilité est à ce point à fleur de peau qu’ils l’enfouissent au plus profond de leurs tripes (c’était pour faire écho à l’histoire des zombies, et aussi pour illustrer this very propos).

Tiens, c’est là. (Ooooh, c'est bleu, bleu lagon, donc c'est bien moi)

C'est du sérieux. (OK, alors j'arrête)
Ca commence.

Tu n’es pas là et je me sens bien quand même (oui, bon, ça va, je sais qu’il y en a qui trouvent cela facile, du domaine de l’évidence, ah ah j’y arrive sans les mains, sans le cœur, j’y arrive tout seul ! …ben oui, et alors, je parle de moi, là, alors vous pouvez la mettre en veilleuse ?). Parce que tu me dis que tu m’aimes et que je sais qu’on se voit bientôt. Il y a, comme ça, des côtés faciles à la vie, qui confineraient presque au bonheur (mais il paraît qu’il ne faut pas en parler, que quand on prononce son nom ça le fait fuir). Et je ne parle même pas du moment où nous serons de nouveau ensemble, quand les petites ailes que j’avais repliées sous ma robe se déploieront par la seule magie de tes mots doux sur moi, sans compter que ces ailes, tu pourrais les caresser de tes mains…
Est-ce que ça t’ennuie, d’avoir ce pouvoir de me rendre heureuse ?
J’imagine que non, c’est un très beau pouvoir.

Est-ce que, ce qui t’ennuie, c’est de penser que je pourrais ne pas être heureuse sans toi ?
Plus probablement.
Parce que, entre autres, ça signifie que me voir heureuse (ce qui est ton vœu prononcé) dépend en partie de toi. D’où entrave à ta liberté (je saute volontairement des étapes pour en arriver là parce qu'il se fait tard, mais je sais que tu comprends).

Oui, nos faits et gestes ont des conséquences sur les autres.
Ce n’est guère important quand ces autres tiennent peu de place dans notre vie, et que nous n’en tenons pas trop dans la leur non plus.

Mais dans « aimer » ? Pas aimer comme dans « j’aime tout le monde, tous les gens, toutes mes copines ». Aimer comme dans « on passe le plus clair de notre temps à adorer être ensemble, à vouloir continuer, à se chercher partout où l’on n’est pas encore ».

Là, oui, il y a des conséquences.
Est-ce qu’on les assume ?

Et si oui, est-ce que ça veut dire qu’on est un Couple (Couple étant un terme passablement péjoratif pour désigner deux êtres humains qui regardent peu ou prou dans la même direction, ce qui n’empêche pas l’un comme l’autre de souffrir de strabisme, et remet beaucoup d’objectifs en cause, l’objectif étant généralement ce qui mine le Couple) ?

Il y a cette notion de responsabilité. Dans quelle mesure sommes-nous responsables des états d’âmes de l’autre ? Moi de ton sentiment que j’entrave ta liberté, toi de ma crainte d’être abandonnée ?

Ben...
Euh…

Disons qu’à ce stade du questionnement, je n’ai pas de réponse. C’est compliqué. D'autant que je n’ai pas fini de lire Lila.

Ma première réaction, vu mon humeur facétieuse du soir, serait à vrai dire d'affirmer « Pas de réponse, pas de question ». (Comme dans « s’il n’y a pas de solution, c’est qu’il n’y a pas de problème », ou dans "Pas de bras, pas de chocolat", mais j'aime moins, c'est une interprétation trop pessimiste de la chose.)

Oui, c'est bien, ça : on arrête les questionnements, on se contente de vivre. Au fur et à mesure. Et on verra bien ce que ça donne. Qu’est-ce qu’on risque, après tout ? Que ça finisse un jour ? Mais de toute façon, quand ça fane, l’amour, quelle que soit la forme qu'il a pris pour pousser, ça fait toujours mal, alors autant avoir vécu ça le plus intensément possible, et sans les retenues qu’impose la prudence. Evitons la médiocrité des précautions d’usage et de forme, après tout on n’a pas emprunté sur vingt ans pour voir des pierres vieillir et s’effriter.
Qu’avons-nous à y perdre ?

Juste nous deux. Toi et moi. Ou toi ou moi.

Toute proportions gardées, rien de bien important.
Et en même temps, tout ce qui nous importe.

En ce qui me concerne, banco.

Est-il nécessaire, après cela, d’ajouter que je t’aime ? (nécessaire, non, mais j’en avais envie, et l'envie, hein...alors voilà).

A demain, sweet boy.

21.9.07

Changement d'adresse

Vendredi matin. Accompagner Anton et Zadig à l'école, boire un café avec mes copines les fées, remonter chez moi avec les méandres d'un planning de la journée dans la tête... et puis non, il faisait un peu frais, autant reprendre sa chaleur entre les draps.

C'est mal, hein ? Ca prouve bien que je n'ai aucun sérieux, aucune volonté au travail.
Le seul truc que j'ai pu faire, pour me rattraper, c'est un petit LoFi énamouré quoique vasouillard.

Pour ceux qui n'ont pas de carte son, vous pouvez toujours attraper les petits morceaux de Lofi un par un et les graver sur un disque. Ca ne sera pas un super disque, hein, mais au moins vous aurez une idée...
D'ailleurs, je me dis qu'il est temps d'unifier ces deux blogs : si quelqu'un connait une platerforme sympa, gratuite et qui permet d'afficher plusieurs fichiers multimédia sur un seul post, qu'il me fasse signe...

Ouikend vendanges et traditions en perspective : je vous raconte ça très bientôt.

20.9.07

Lauzertines, acte 2

Résumé des épisodes précédents : ayant pris conscience, grâce à de judicieux conseils, de sa propre fatuité et de la vanité du monde en général et de la littérature en particulier, Manu Causse, aveugle et retiré dans sa bibliothèque à Buenos Aires, n'écrit plus que des vignettes-souvenirs centrées sur une manifestation qui s'est déroulée à Lauzerte dans sa jeunesse. Ces koans sont accompagnés de pastilles musicales improvisées sur Lofi.

Relevée, la pierre d'angle de la place de Lauzerte ;
c'est l'oeuvre de Jacques Buchholtz, qui fait glisser lentement le monde entre l'église de calcaire blanc et le café de son fils.

Relevée, la sélection d'auteurs : de quoi attraper des complexes dans tous les sens... et encore, ça, c'est avant de lire leurs oeuvres.

Relevés, les débats : un journaliste américain y présentait son dernier article dans National Geographic ; Georges Flipo y dissertait sur les meilleures façons de ne pas lire Proust ; une horde d'écrivains se posaient ensemble la question, "Mais au fond, c'est quoi, la nouvelle ?".
Ils prennent tout leur temps pour y répondre, pour une fois qu'on les écoute, pour une fois qu'ils parlent de ce qui fait des vagues dans leur coeur.
Bien sûr, ce sont des débats de café du commerce ; parce que c'est comme ça que s'appelle l'autre café de la place.

Relevées, les manches de René, le patron, qui observe tout son monde pour que personne ne manque de rien, et qui finira par s'endormir sur une chaise, coincé entre quatre auteurs qui refusaient d'arrêter de chanter.

Relevé, le goût de la Cervoise de Condamines, une boisson historique (son nom figure dans Les Trois Mousquetaires, et une allusion y est faite dans Cervantès) qu'Anouar BenMalek a eu la gentillesse de nous faire découvrir, et que je vous conseille de goûter dès que possible.

Relevée, la mêlée qui a opposé quelques auteur(e)s toulousains à une sélection de débutant sur la place du village ; l'éditrice Delphine Montalant s'y est distinguée par son enthousiasme, sa bravoure et son abnégation - qualités qui semblent permanentes chez elle - tandis qu'un auteur de renom (mais bon, à force, ça fait namedropping, alors j'arrête) se livrait à des tentatives de déstabilisation que la décence me commande de taire.


Comme quoi, c'était piquant, Lauzerte...

19.9.07

Mercredi, jour des enfants

Levé ce matin avec les idées un poil stressées : et tel livre dont il faut que je m'occupe, et telles échéances qui s'approchent, et telle idée de "Lauzertine" qui n'est pas encore totalement au point...
Résultat, j'ai glandouillé un peu, sans réussir à m'y mettre.

Et puis le mercredi, c'est le jour d'Anton et Zadig. Le jour où il faut être à l'heure à l'école, faire un repas équilibré dans le 10 minutes de battement entre le retour à la maison et les deux activités super pédagogiques, tout en prévoyant la visite à l'anniversaire du copain (ici, une cousine)... et le tout dans la bonne humeur, évidemment.

Ces derniers temps, un personnage nous aide beaucoup à faciliter, en particulier, le moment du repas.
Il s'agit de Luigi Bottomi, maitre queux d'origine sicilienne, qui s'occupe de faire manger mes deux fils dans son restaurant gastronomique.
Il leur fait couper des tas de trucs en morceaux, renifler des épices, mélanger les arômes et essayer tout ça dans des jolies assiettes... quand ça renuade un peu (mauvaises habitudes obligent), Luigi appelle la sécurité ; c'est Manolo, celui avec les moustaches, comme dans Tintin, qui vient dire "non, pas les baskets" et "faudrait vous tenir droit, monsieur..." ; moi, je me contente de faire la plonge.

Résultat, non seulement mes monstres mangent de tout, mais ils ont cessé de bouffer comme des dobermans.

Finalement, la schizophrénie a du bon : j'ai enfin trouvé un moyen de me sentir à l'aise quand je mange avec mes enfants...

Pour le reste, et en particulier la série des Lauzertines, ça attendra demain, non ? Le mercredi, c'est les petits.

Merci, Luigi, merci.

18.9.07

Une fine tranche de Lauzerte


Lundi matin.

Frédérique Martin, Magali Duru, Emmanuelle Urien et moi-même à table.
Tête qui finit de faire chambre d'écho.
Rumeurs de la nuit et éclats de sourire,
pas vraiment là.

Frédérique Martin parle. Elle a engueulé, ce matin, le premier qui osait faire du bruit près de sa porte ; bon, hier soir, nous en avions fait à peu près autant, mais la fête excuse tout, non ?
Elle a écrit Femme Vacante ; hier soir, au café du commerce de René de Lauzerte (un endroit magique), nous en avons chanté/ psalmodié des passages, qui donnaient

Toi à qui j'avais donné mon merveilleux amour
Tu te retournes et tu mords / Tu te retournes, es-tu mort ?

Magali Duru raconte ce qui lui passe par la tête ; des histoires entremêlées et souriantes comme un matin en famille, avec néanmoins un peu de la pureté tranquille qui guide la première nouvelle de son recueil, Les beaux dimanches, une quête policière et spirituelle entre Yourcenar et Enquêtes du juge Ti. Ca m'a fait de belles choses dans la tête de la lire : il me tarde de lire la suite.

Emmanuelle Urien sourit. Je ne sais pas comment elle fait, cette fille, elle capte toujours la lumière autour d'elle. Un vrai p'tit trou noir souriant. Une vraie étoile qui rayonne (bon, ce matin-là, entre l'averse qui finissait et une nuit un peu agitée selon ses dires, elle n'était pas au top-top ; mais la veille, par exemple, on aurait dit qu'elle était le centre du jour naissant; du coup, j'enjolive un peu).

Et moi ? Moi, aucun mot ne me vient. J'en ai tellement marre de parler de moi, de faire le tour de mon nombril dans ma tête. Vais faire une pause, tiens. Une pause musicale, vu que mon petit ange musicien a décidé de me rendre visite, à l'occasion de mon cessage de fumer. C'est bien connu : le tabac repousse les anges. La musique les fait venir.

PSssss pour ceux qui n'auraient pas cliqué sur les liens : je me propose de faire à partir de maintenant une série de portraits sur Lauzerte et les occupants de "Place au Nouvelles" ; vous trouverez des vignettes de musicolage, toujours à propos de Lauzerte, sur Lofi.

17.9.07

Trois fois rien

Trois fois. Ca fait trois fois que je commence un post sur Lauzerte, le village, les auteurs présents, les animations, les lectures-débats, les concerts, les soirées (légèrement arrosées, allez savoir pourquoi...). Le truc où je pourrais faire sentir toute l'admiration que j'ai pour les auteurs que j'y ai croisés, tout le plaisir que Princesse et moi avons eu à lire nos textes réciproques en s'accompagnant à la guitare, à écouter les conseils d'auteurs qui ont davantage d'expérience que moi...

Vous avez bien compté ? 5 lignes. Il m'a fallu trois essais et vingt minutes pour faire 5 lignes.

Putain, c'est vraiment pas ça aujourd'hui. Juste avant, Princesse et moi étions dans un parc, en train d'écrire studieusement ; les pages de la nouvelle que je travaille en ce moment se sont curieusement couvertes de "pester à mi-voix", de "n'avoir de cesse de distiller des détails" et autres "fouailler les entrailles". Bref, d'immondes clichés, contre laquelle ma consoeur Emmanuelle Urien s'élève dans une célèbre chronique d'un non moins célèbre blog, et que si j'ai tout bien trafiqué les liens il faudrait que vous cliquiez ici.

La conclusion me saute littéralement aux yeux : aujourd'hui, j'écris comme une merde.

À quoi est-ce que cela pourrait-il être dû (ah, vous voyez, ça le refait) ? Aurais-je par mégarde offensé une divinité tutélaire de la littérature, qui m'aurait jeté un mauvais sort pour se venger ?
Me serais-je confronté, à Lauzerte, à trop de talents à la fois pour rester intact ? Seraient-ce les critiques qui pleuvent (avec les meilleurs intentions du monde) en ce moment sur mon activité bloguesque, et les voix qui à la lecture de ces mots déplorent tour à tour mon manque de sérieux et ma fatuité ?
C'est possible. À moins que ce ne soit tout simplement les ravages du énième sevrage tabagique que je m'impose en ce moment. En tout cas, c'est officiel : j'ai du mou de veau dans la tronche en ce moment, et ce post est un vrai calvaire.

En revanche, si vous voulez lire des beaux textes, et en particuliers des nouvelles, je vous renvoie encore une fois sur le site d'Emmanuelle Urien (qu'il faut que je cesse de citer à tout bout de champ, on va finir par s'imaginer des choses), qui liste tous les participants et renvoie sur leur site...

Allez, le calvaire est fini. Demain, si ça va mieux, je vous raconterai Lauzerte...

15.9.07

Des trucs d'écrivain

Wouw, ça commence fort : je met en titre un mot que je ne dis jamais sans une grimace quand je parle de moi.

Mais mon camarade Lapin, ainsi que les conseils répétés de la douce Princesse, vont finir par me convaincre que ça désigne assez bien ce que je fais, en général.

Des trucs d'écrivain, donc. Qui commenceraient par ces mots :

Observation et équanimité sont les mamelles de l'écriture.

L' observation paraît une évidence. Un écrivain scrute ; c'est d'ailleurs pour ça que parfois il ne sait pas quoi dire. A moins que le rapport de causalité ne soit inverse, et qu'il n'observe que parce qu'il ne sait pas quoi dire, mais ça ne change rien.

Dans l'exemple du post précédent, où je m'avoinais gentiment la tronche avec un ex-futur éditeur, c'était assez flagrant : je ne peux pas m'empêcher de regarder la situation sous tous ses angles. Essayer de me mettre à sa place, de comprendre comment il fonctionne ; me laisser, au besoin, atteindre par ses remarques blessantes (il m'a mordu à l'ego, le roquet... heureusement, je suis assez rembourré de ce côté-là) ; analyser la situation pour voir si elle a une issue (autre que le concours de quéquette ou de mains dans la gueule). Tout ça tourne et retourne dans ma tête, dans un processus de rumination somme toute assez intéressant (sauf quand on a autre chose à faire, ce qui était mon cas, mais bon, il y a des impératifs dans ce métier).

Cette observation, ensuite, se transforme en écriture.

Par exemple, je pourrais inventer un jour un personnage d'éditeur associatif ouvert, sympa, chaleureux, fourmillant d'idées et de dynamisme, qui tombe sur un auteur un peu spécial et prétentieux, qui ne lui parle que contrats, chiffres et plans de vente.
Ca montrerait sans doute que le milieu de la littérature est en train de changer, que ces bâtards d'américains déteignent sur nous avec leurs méthodes. Yankee go home et tout ce genre de choses.

Ou alors, je pourrais raconter comment les atermoiements larmoyants (je sais, l'adjectif est en trop mais je me fais plaisir) d'un vieux babos qui se prétend éditeur finissent par décourager un jeune auteur talentueux, qui s'en retourne à ses occupations ; ça pourrait être l'objet d'une comédie sociale, d'une lutte symbolique des générations autour du flambeau de la culture ou un truc comme ça.

Pourquoi pas ? A moins que, autre solution - qui reste du domaine de l'écriture - je reprenne mon histoire et ses illustrations ; dans ce cas, je les sors au format dont je rêve, et je me contente d'observer comment elles vivent leur vie.

Ou les trois à la fois, bien évidemment.

Voilà pour l'observation.

Sur l'équanimité, je crois en avoir déjà parlé : seuls l'acceptation et l'équilibre des émotions permettent d'écrire juste.

Je ne suis pas toujours certain de ce que ça veut dire, et parfois même je me demande si c'est vrai ; après tout, j'ai créé beaucoup de mes textes au milieu d'émotions particulièrement vives et mal contrôlées. Peut-être que je m'oblige à les écrire simplement parce que c'est une bonne façon pour moi de les maîtriser un tant soit peu.

Hier, je me suis senti étrangement fier parce que, malgré cette merde matinale, j'ai pu enregistrer la maquette d'une chansons (dont le titre est "Vieux con", et seuls les esprits retors y verront de l'ironie), écrire la suite d'une nouvelle que j'aime beaucoup, et passer du bon temps avec mes amis, tout ça sans me tordre les méninges, comme je l'aurais fait encore il y a quelque temps.
Oh, je ne dis pas qu'il ne m'est pas arrivé de lever le stylo, le médiator ou la canette pour laisser passer une bouffée de colère ou d'inquiétude ; mais ça n'a pratiquement pas perturbé le résultat final.

C'est ce que Princesse, qui m'offre des mots en cadeau au saut du lit, appellerait la longanimité (j'ai vérifié, mon amour, ça désigne "la patience à endurer les tourments de l'âme", et pas du tout une méthode d'échauffement pour ne pas se claquer au rugby*).

Et pis du boulot, hein. Parce que tout ça, d'abord, c'est du taf. De l'abnégation et de l'opiniâtreté (les deux autres mots que j'ai trouvés ce matin sous mon oreiller et que je me devais de caser ici sous peine de les voir traîner en vrac dans mon appart). Bosser, bosser, bosser : le seul hic, c'est que ça m'amuse tellement que je ne me sens pas vraiment au travail... Sinon, pourquoi est-ce que je serais en train de taper ce post ?

Bon, c'est tout pour le ouikend : Princesse et moi partons à Lauzerte (82) pour la manifestation "Place aux nouvelles" où on va rencontrer plein d'auteurs talentueux et de lecteurs sympas ; cerise sur les gâteux (coucou, Brock et Shnock, meuh non je ne parle pas de vous), La Teigne fera un mini-concert dimanche à 16 heures au Puits de Jour, LE bar musical le plus galactique de tout le Tarn-et-Garonne. Comme en plus c'est la journée du patrimoine et qu'il y a plein de trucs à visiter (essayez le château de Reyniès, c'est très rassérénant), vous n'avez strictement aucune excuse pour ne pas être des nôtres.

A bientôt, alors.



* une astérisqusme pour signaler que c'est bien la charité rugbystique qui m'oblige à ne pas commenter le fanny des Rosbifs d'hier : que celui qui n'a jamais pris 90 à 0 contre le RC Cathare à Bélestat un dimanche de cuite générale leur jette la première pierre.

14.9.07

Sainte colère

La colère, comme émotion, ça vous dit quoi ?

Moi, j'ai un léger problème de ce côté-là.

Petit, je me mettais dans des jolies colères toutes rouges (et ceux qui me connaissent diront que je l'ai gardé sur mon visage, rougeaud en permanence) ; et puis j'ai appris à les réprimer.
A mon avis, questions chakras, ça doit être mauvais, de refouler comme ça, mais bon, ça permet de vivre en société sans paraître trop malade mental.

J'ai depuis, donc, des accès de colère qu'on va dire mesurés ; le seul truc, c'est qu'ils ne tombent que sur mes gentils affreux, Anton et Zadig (maintenant qu'on ne me confie plus des hordes d'ado capables d'user mes nerfs d'acier). Dans tous les autres secteurs de la vie, je suis d'un calme olympien (ce qui, constaterait ma copine Emmanuelle Urien, est un cliché d'autant plus tarte que Zeus et les autres étaient des vrais caractériels). Même sur un terrain de rugby, tiens, où il faudrait une attaque à main armée pour que je me foute en pétard (remarque, c'est pas mal, en cas de giflotage, le sang-froid ; ça permet de viser juste).

Chaque fois que je suis en colère, je culpabilise un peu : pas zen. Pas intelligent. Et pis ma maman va me gronder (si, si, je vous assure, la dernière fois que ça m'est arrivé devant elle, où j'avais fortement envie d'aligner un crétin qui avait failli rouler sur mes fils, elle était dans tous ses états, la pauvre).

Et ce matin, alors que je me préparais à travailler, je reçois un courriel d'un éditeur qui m'explique à quel point mon comportement (ou plus exactement, mon non-comportement, vu que je m'étais contenté de ne pas répondre à quelques-uns de ses mails) l'empêche, en son âme et conscience, de publier un bouquin qu'il m'avait pris il y a presque deux ans.

Là, je dois avouer, ça manque un peu de terrain de rugby pour exprimer tout mon sang-froid. Je lui ai répondu une lettre très polie, au sens strict du terme : j'ai passé une bonne heure à enlever les "Culédtarace", "macarel de miladiou prochaine mêlée je t'allume" et autres discussions philosophiques.

Puis j'ai eu mon petit orgasme perso : j'ai appuyé sur la touche "envoi" de Outlook. Et hop, envolée la colère. Toute partie. Tout doux dedans.

Bon, connaissant le bonhomme, ça m'étonnerait que je n'aie pas droit à deux-trois réponses furibardes et pleines de grands principes.

Et là, j'en frissonne d'avance : c'est la promesse du deuxième orgasme, celui du "à la troisième sommation, je fais feu".

Vous ne pouvez pas vous imaginer comme il est doux, celui-là.

Go ahead. Make my day.

C'était notre leçon du jour : pourquoi la colère, au fond, c'est une émotion positive.

13.9.07

A l'écoute de mon corps

Il me le sussurait depuis quelques jours, et j'ai cédé à son caprice : mon corps m'a commandé de shunter l'entraînement de rugby hier.
Honte à moi qui ne suis pas allé me faire traiter de biquette (tout ça parce que je suis talonneur et que je ne pèse pas encore 100 kilos... allez, les mecs, soyez patients, ça va venir) et suer en faisant des tours de stade ; mais c'était pour la bonne cause.
Jugez plutôt.
Princesse, Voisine et moi-même sommes allés écouter un bon p'tit concert au Fairfield Café (où on peut encore entendre du Live à toulouse...) Ce qui m'intéressait d'abord, c'était d'entendre Kaptiv, des montpelliérains je crois, puisqu'ils ne sont que 2 sur scène et que Princesse et moi sommes actuellement en plein plan "Stone et Charden" (ou Ike et Tina, quand je la fais pleurer dans la voiture parce que son contre-ut manque de pureté) ; mais, papotages et soirée nouvelle cuisine aidant, on est bien entendu arrivés à la bourre, et on les a ratés. Je ne sais donc pas ce qu'ils valent sur scène, mais le myspace est sympa, avec une reprise inattendue de Lio (je crois).
La scène, justement. Après le concert de la Teigne de vendredi soir (chaleureux, coloré et bordélique comme un concert de la Teigne, que voulez-vous, avec batteur qui se jette du haut de sa chaise, chanteur qui satellise ses lunettes dans le public et son pas trop crado - vous l'avez raté, pas de problème, sessions de rattrapage dimanche 16 septembre à 16h au Puits de Jour à Lauzerte, Tarn-et-Garonne, dans le cadre d'une manifestation littéraire ou plein d'auteurs vous dédicaceront leurs oeuvres), après le concert de vendredi, donc, j'étais totalement en ochmose.
Parce que finalement, à voir s'escrimer les 5 musiciens de A Loulia, je pensais que finalement, le plus dur n'est pas de fasciner un grand auditoire, mais bien de se colleter avec des salles de 10 personnes, dont 7 a priori indifférentes...

Et ils s'en sortent bien, les lascars. Gros son, mise en place parfaite, chanteuse dans la lignée des Clarika et autres Anaïs... essayez "Chic et cher", hier soir dans une version body-buildée à la basse, ou la reprise de Daniel Darc...

En plus, ils sont très sympas, très impliqués et plein de projets ; on espère bien les revoir bientôt, à Toulouse ou ailleurs. Visistez leur site, envoyez-leur des messages : ça leur fera plaisir et ça les encouragera à continuer.

Ensuite, il y avait Catimini, un groupe peut-être plus en recherche (en tant que Teigneux et Lofi, je ne peux pas leur jeter la pierre), avec une section rythmique bien carrée comme on aime. À suivre, donc...

Et puis plein d'autres rencontres, dont un couple de batteuses/guitaristes dont j'attends des nouvelles. Vous savez pourquoi ? Parce que Princesse m'a commandé une maquette, rien que ça, alors faut que je m'active un peu...
M'en fous, na, elle la fera avec moi.

Sinon, les nouvelles marchent bien, merci ; je scénarise "Signes" à la demande d'un mystérieux acteur parisien (les filles, cliquez, il y a beau gosse ou je ne m'y connais pas), la promo de Fair-play est pour bientôt, et je prépare une série de manuels techniques sur des tas de sujets...
Comme quoi faut toujours être à l'écoute de son corps (même quand il vous dit, en plein milieu de la nuit, "heu, avec toute la bière que tu as bue, tu n'irais pas faire un stage pâté, là ?").
Et puis ce matin, pour les radiophiles, la délicieuse Emmanuelle Urien est sur Radio Occitania, dans l'émission de la non moins délicieuse Claire Ambill... alors, à vos postes.

12.9.07

Dirty Harry, the final ending

Back to Harry, then...

So, here is the unbelievable truth : Harry Potter ends up a family man, father of two kids, married with his teen-age love (who is the sister of his best pal too, if I remember well).
And I say :
Yuuuuuuuuuuuuuurk !!!!!

What does it mean ? The most powerful wizard ever born, the one with the greatest powers, the one who vanquished Evil itself... leading the life of a middle-class commuter ?

Well, Miss Author, you have to explain this. How dare you leaving us on such a tasteless joke ?

What do you think his readers would have told Sir Conan Doyle if he had explained that, after such and such adventures, Sherlock Holmes had decided to retire in Surrey to play Dad and Mum with Watson, and never to investigate any deeper mystery than "Honey, who said this living-room would look better with a carpet ?" or "Do you remember where my latex suit is, you naughty boy ?"

I know author's defection when I see one. And this, Ms Rowlings, is the most outrageous literary treason since... well, since Sherlock's fake death, as far as I remember.

Let's be serious : it can't end like this. Absolutely not.
Adventure, mystery, life, are bound to put him off the rails of such a monotonous life. Where are the torments of love, the passion for hot Amazon women, the turmoil of discovering his friendship with Neville is may be more than a friendship ? When does he understand that, with all his power and fame, he might as well rule the whole world ? When does he use his invisibility cloack to sneak on muggle top-models ? When does he show off and do magic totally wasted in a Hungarian bar, and set the town on fire ? When does he uses the ubiquity thing to entertain 17 lovers at the same time ?
And after those teen-age bursts (check your Sheakespeare Henry's, Ms Author), when does he use his abilities to make a better world ?
In the last scene of the book, he watches to his children taking the Hogwath's express, just as he himself did some twenty years earlier. Well, Harry, couldn't you at least invent the TGV ?

Because if the apotheosis of one's life is to put his children through what one has been through, well, Ms Author, here's a thing : I won't believe in magic anymore.

11.9.07

La vraie fin d'Harry Potter

Bonne nouvelle : comme en témoigne les commentaires du post ci-dessous (pas celui-ci, hein, l'autre encore après), mon lectorat double chaque jour ; à ce compte-là, je devrais atteindre le million de lecteurs d'ici...
Heu, c'est un peu tôt pour les maths. Ca doit être un truc genre exponentiel avec des formules compliquées, un échiquier et des grains de millet dans l'Egypte ancienne... Bin tiens, on va dire que je vous laisse faire le calcul à tous les quatre (oui, on ne fait que commencer). Parce que, visiblement, au niveau anglais, c'est pas encore ça. Non, non, je ne critique pas, je remarque juste... Alors, quoi, une petite trad' du texte d'hier ? Ca me fera un peu d'exercice, j'en manque en ce moment.
Bon, quoi je disais, alors, dans ce post en rosbif (sensé, je vous le rappelle, attirer des miyions et des miyards de lecteurs d'à travers le blogglobe grâce aux techniques marketing machiavéliques de Princesse - mais ne me demandez pas pourquoi, j'ai pas tout compris non plus).

.... blah blah blah... ah, oui, voilà....

Donc,


Cette fois, c'est pour de vrai : je m'en vais gâcher tout le plaisir de ceux qui n'ont pas encore lu le dernier Harry Potter.
Attachez vos ceintures, ou barrez-vous en courant si vous n'avez pas envie de savoir dans quels immenses tourments meurt votre héros boutonneux préféré.

Non, je déconne. Harry Potter ne meurt pas. C'est pire. Bien pire.

Allez, devinez. Est-ce qu'il finit à Azkaban sans aucun espoir de s'échapper (au fait, comment ça se peut que ces détraqueurs ressemblent autant à une bonne vieille dépression ? Relax, Harry. Essaie le Prozac. D'ailleurs, peut-être aussi qu'ils te laisseront fumer un peu de Canabols dans ta prison, ou que Johnny Cash vient de temps en temps y donner un concert.

Pire, je vous dis.

Est-ce qu'il devient Voldemort ? Depuis le temps qu'ils mélangent leurs pensées, ce serait pas mal, comme dénouement. Et puis réfléchissez : dans l'épisode 5 ou 6 (m'en souviens pas bien), on se rend compte que le père d'Harry était assez puant, comme type ; le nain à lunettes est aussi (mais j'ai oublié pourquoi et comment) l'héritier de Serpentard ; et même s'il dit être pote avec Hermione, on voit bien qu"il la prend pour une conne, une fayotte incapable de jamais devenir une vraie sorcière, sans doute à cause de son sang moldu (putain que j'en ai marre d'aller chercher les termes français sur Internet... en plus je m'aperçois que je me suis trompé sur les noms anglais hier, c'est muggle, pas mogul, crétin). Bref, le destin d'Harry pourrait bien être de devenir un Mangemort.
Mais ce serait du pipi de chat, les gens, par rapport à ce qui se passe vraiment.

Bon, alors quoi ? Il prend une patée contre Voldemort ?
Bin, normalement, c'est ce qui devrait arriver. HArry est un gros nul, tout le monde sait ça. Si vous lisez toute la série, vous remarquerez un truc : Harry Potter ne fait jamais rien. Pas le moindre geste héroïque, pas la moindre action ; il traverse ses aventures sans rien piger. Non ? Bin, dites-moi ce que vous en pensez : il lui faut au moins 5 bouquins pour comprendre qu'il peut réparer ses lunettes par magie (et encore, c'est Machine qui lui montre). Et ce gros crétin n'a jamais l'idée de réparer plutôt ses yeux... Tu parles de magie. N'importe qui peut faire ça avec un bon laser (ouééé, moi je l'ai fait d'abord). Il est aussi miro dans la vie que dans ses relations sentimentales ou ses aventures. Et un crétin pareil, balloté par son destin, mériterait de survivre à son ennemi ? Certainement pas.
Remarque, ça nous changerait un peu des happy ends habituelles...

Mais non, les gars. Harry Potter ne finit pas à Azkaban, pas plus qu'il ne devient la favorite de Voldemort.
C'est vachement pire.

Est-ce qu'il devient "normal" ? Est-ce qu'il perd ses pouvoirs ?
Laisse tomber. Il n'a aucun pouvoir. Question magie, c'est une vraie quiche. Je l'ai déjà dit, tout ce qu'il fait vient d'un coup de bol, ou du destin, appelez ça comme vous voulez. La plupart du temps, c'est ses potes (qu'il traite comme des sous-merdes) qui font le boulot à sa place.
Déjà, au départ, il n'y a personne de plus "normal" qu'Harry Potter. D'accord, on lui a filé une cicatrice, une baguette et une cape d'invisibilité, mais c'est tout. Réellement, qu'est-ce qu'il sait faire ? Merder les sorts, glander au collège et jouer à un jeu encore plus con que le foot. Non, sérieux, s'il devenait un moldu, ce serait mieux pour tout le monde : au moins, on serait sûr qu'il ne va pas blesser quelqu'un, ce débile.

Mais non, je le répète : ce qui lui arrive est bien pire.

Comment ?

Faudra attendre un peu pour que je vous le dise...





Bon, et pour les non-lecteurs d'HP, ou ceux qui préfèrent mes p'tites humeurs à mes dissertations littéraires, je crois que je vais faire un post musical/ journal sur Lofi. Un peu de patience, ça ne devrait pas prendre trop de temps.

10.9.07

Harry Potter : how it really (and sadly) ends

This time for good : I'm going to spoil all the fun for those who have not yet read the last "Harry Potter".
So, fasten your seat belt, or just run and hide if you don't want to know in what unbearable pain your favorite teen-age dumb heroe dies...

No, I tell a lie. Harry Potter doesn't die. It's worse. Much, much worse.

What do you think ? Ending up in Azkaban with no hope of escaping ? (By the way, how comes this dementor things just sounds like good old-fashioned depression ? Try Xanax, Harry. They even may let you smoke or pot or two, down there. Or wait for Johhny Cash to come and sing in your jailhouse...)
Worse.

Does he take Voldemort's place ? After all the mixing of their minds, it would be an elegant solution. Think of it all : Harry's father was quite obnoxious (says vol. 5 or 6, I don't remember), Harry is in a way (which I don't remember either) Slytherine heir ; and though he pretends to be friends with Hermione, it's obvious that he sees her as a dumb, lab-rat, would-be witch, probably due to her mogul blood. His destiny may as well make him a Deatheater.
But that would be just fun, kiddo. It's nothing so nice.

Does he lose his fight against Voldemort ?
Well, obviously, that's what should happen. Harry's a failure, everybody knows.
Because if you read well all the saga, you won't but notice something : Potter never acts. I mean, he doesn't ever do a thing ; or more exactly, he goes through all his adventures without having any clue at all. Let's think about it : it takes him 5 books to understand he can fix his glasses with a spell when they're broken (Hermione does it for him, actually). And you know what ? It never occurs to him that he may fix his EYES instead. So much for magic : you can do that with a simple laser on real world. (I did it, as a matter of fact).
On he goes, short-sighted in life, love and adventure. Re-read the books if you need : on no occasion does he take a single decision, let alone a good one. So one cannot think that such a moron, being swept away by his destiny, deserve living, or even surviving his enemy.
And it would change us from all the happy-ending adventures...

But no, people. Potter doesn't end up in Azkaban, nor as Voldemort's mignon.
It's way, way worse than that.

Does he become "normal" ? Does he lose his power ?
Cut it off. He has no power at all. He can't use magic properly. Once again, all that happens to him is sheer luck, fate or whatever you call it (and the occasional help of some friends, which he treats like servants).
There is no more normal person than Harry Potter. Fate gave him a scar, a wand and an invisibility cloack, but nothing more, except for the ability of fumbling with spells, not undestanding a dick at school, and playing a game even dumber than soccer.
So, he turning out a mogul would have been a relief : at least, he couldn't have harm people with his stupidity or akwardness.
But, once again, it's worse.

How ?

Answer coming soon...



commentaire perso : je fais un petit post en Anglais pour fêter la sortie de Fair-Play et attirer plein de lecteurs bilingues. Evidemment, c'est vache pour mon seul lecteur, Yrf, qui dit avoir un peu de mal en Anglais... mais bon, je switche back to French véri soune. Peut-être même que je traduirai ce qui précède.

6.9.07

Coucou

Hé bin je vous fais une bise de chez ma prof de chant, qui analyse tout ce que fait Lofi et lui tape dessus ensuite ; en échange, je fais pareil avec ce qu'elle écrit : blog coming soon, people...
Allez, au taf.

5.9.07

Harry Potter : how it really ends (take one)

alors non, le titre n'a rien à voir avec ce qui se passe dans ce post : c'est juste un stratagème de Princesse pour attirer du lecteur (je n'ai pas tout bien compris aux données techniques, mais je fais comme si) ; ceci dit, comme on est des écrivains honnêtes, promis que dès demain on vous raconte la vraie fin d'Harry-le-binoclard. Et en version bilingue, SVP, pour fêter dignement la sortie de Fair Play.

So, coming soon : the real and sad ending of poor Potter. But now, for something completely different.

Tard dans la nuit, après une soirée bière/potes (ah, oui, et peu de canabols magique aussi, ça faisait un bout de temps...). J'agite mes angoissounettes mignonnes, comme ça m'arrive récemment ; mais grâce à un travail assidu, elles commencent à se dissiper.



Pour me calmer, en plus, j'ai une arme absolue en ce moment (en plus du médicament cité ci-dessus, et qui ne me rend pas plus schizo que, disons, le métier de prof ou de correcteur, bref, la dose normale, quoi) : le CD Giant d'Hermann Dune.
Vous connaissez ? Sinon, essayez, vous m'en direz des nouvelles.

Ca, au moins, la musique, il ne va pas se trouver quelqu'un pour me dire que c'est nocif : non, parce que je récapitule : le tabac, c'est tabou ; la bière, c'est vulgaire ; le vin, c'est (ah merde j'ai rien) pas bien ; le chocolat, ça tombe là ; la télé, ça rend décervelé ; le coca, c'est caca ; la bouffe, ça étouffe, la respiration yogique ça donne l'air con et rachitique, le sexe ça vexe les ex (ou les voisins, aussi), les amis ça trahit, la famille ne te laisse jamais tranquille (meuh non, Maman, c'était juste pour la rime, vaudrait mieux dire "la famille c'est aussi parfois un motif d'inquiétude parce qu'on se demande toujours comment elle nous juge, même si c'est très con comme habitude, mais ça pétait le rythme, c'est important, le rythme) et... et quoi ? L'écriture, c'est une fuiture du mondure réelure ?

Possible. Du coup, je me sens un peu coupable d'aimer ça. Comme j'aime tout le reste de la liste (avec un bémol pour le tabac, qui est vraiment un peu dégueu au fond... mais faut aller au fond).

Vous le voyez : je travaille toujours autant mon sens aigu de la culpabilité.

C'est pas ma faute :-))))

Oh té, même que je t'ai fait un smiley pour souligner l'ironie.

Sur ce bonne nuit. Et tant que vous serez à vérifier Herman Dune , rejetez une oreille à Laurent Madiot, parce qu'il a vraiment quelque chose. Pour Lofi, si vous n'êtes pas fan du work in progress, vous pouvez encore attendre un peu : je suis en plein R&D là-bas. Mais ça vient doucement.

Et sinon, j'annonce : concert de La Teigne à la Luna Loca vendredi soir (le 7) : tous les détails en cliquant à droite sur leur lien...

4.9.07

Tuning (parce que j'étais out of tune avant et que là ça va mieux du coup je change le titre même si ça fait un peu plus long)

Dans le message ci-dessous, j'avais promis de vous faire rire... hé bin c'est pas gagné, vu la météo générale gris souris, sur Toulouse et dans ma petite tête. Mais bon, j'ai promis, j'assume.

Je fouille dans mon répertoire de blagues de Toto... Non, pas assez littéraire (quoi que, il y en a une qui se termine par "Et Toto répond, Non, de la moutarde, celle-là on dirait du Shakespeare)... Des blagues de blondes ? Mince, il y a des sites pour ça...

Alors quoi ? Vous raconter la vraie vie des écrivains ? Ah non alors. D'abord c'est impudique (oh la bonne excuse) et puis, franchement, il y a des jours où ce n'est pas très drôle, de taper des petites histoires sur un clavier en évitant à tout prix de se demander si quelqu'un les aimera un jour.
Non, je m'en tiens à ce que j'ai dit précédemment : je fais juste une mini-nouvelle et basta. Rien de personnel, rien d'intime, rien de réaliste.

Une histoire d'amour, tiens.


Bruits de couloir

Ils ne sont pas vraiment libres, d'un point de vue sexuel ; mais ils se sont rencontrés à un âge de leur vie où ces choses-là prennent une certaine importance, et ils sont tous les deux curieux et décidés; Alors, ils explorent.
Ils font tout ce qui est préconisé dans
Psychologie Magazine pour pimenter leur vie de couple : des jeux et des jouets, des surprises et des inventions. Et puis, surtout, ils parlent. Ils n'arrêtent pas de parler. Et même si c'est pesant, parfois, ils se forcent : un journal comme Psychologie ne peut pas se tromper.

Le sexe, c'est marqué p.38, est un remède souverain contre tout : l'ennui, la peur, les doutes, et même les digestions difficiles. Et puis il paraît que ça vous rajeunit.

Il est treize heures, et ils se retrouvent chez elle. Ils se racontent leur matinée, se coupent une tomate et la mangent au sel. Ils parlent de leurs projets, des courses qu'ils doivent faire pour finir la déco de leurs appartements. Ils parlents de leurs gosses. Lui parle de son boulot, de son chef qui l'agace et de la crise qu'il traverse. Elle le rassure, comme d'habitude ; c'est pour ça qu'ils s'entendent aussi bien, chacun arrive à équilibrer les angoisses de l'autre.

Il la regarde tendrement quand elle lui dit que ça ira mieux demain, que ce n'est que temporaire, qu'elle croit en son talent et qu'elle lui fait confiance. De temps à autres, une amoureuse, c'est nettement mieux qu'un miroir.

Ils posent les assiettes dans l'évier ; il s'apprête à faire la vaisselle, au moins ça lui vide l'esprit.
Et puis du coin de l'oeil, il voit un petit geste qu'elle fait, ce petit mouvement où elle frotte l'espace qu'il aime embrasser, dans son cou, juste sous son oreille ; et soudain, il change d'idée.

Comme elle passe près de lui dans la cuisine, il l'attrape par la ceinture de son jean ; elle est un peu surprise, mais elle comprend au premier regard.

La vaisselle attendra.

Il l'entraîne dans la chambre ; très vite, avec des gestes impatients, ils se déshabillent tous les deux.

Ils le disent dans
Psycghologie Magazine : parfois, pour faire l'amour, il faut changer ses habitudes.
Ils décident de ne pas s'allonger sur le lit. Debout, c'est bien aussi. Si tu te mets comme çi, si je te tiens comme ça, qu'est-ce que ça donne ?

Ils sont bruyants, aujourd'hui, eux qui d'habitude se contentent de soupirs.

Un tabouret dans le couloir les attire ; regarde, si tu poses tes mains ici, je pourrais...

C'est purement physique, purement hygiénique, purement mécanique et purement bon. Et c'est vrai que ça détend.

Ils sont vraiment très bruyants.

Lui pense, avec ce qui lui reste d'espace-cerveau disponible, qu'il va attendre qu'elle jouisse ; aux cris qu'elle pousse, ça ne saurait tarder.

Ils se laissent porter par l'odeur de leurs corps, et leurs cris et leurs râles se font plus intenses.



Et la sonnette retentit.

Pas la grille, en bas de l'immeuble. Non, la porte de l'appartement.

Ils se taisent immédiatement. Ils se regardent - et pourtant, leur position ne le permet pas vraiment.
Ils se retrouvent nus dans le couloir, inquiets et pris de fou rire.

- Tu crois qu'on a fait trop de bruit ?
- Ca doit être une erreur, je n'attends personne.

Ils restent immobiles ; leurs jambes tremblent un peu.
On ressonne.

Elle s'enfuit dans la chambre.
Lui :
- Qu'est-ce que je fais ? J'ouvre ?
- Habille-toi, d'abord...

Et il le fait. Et il ouvre la porte. Les hormones et les influx mélangés dans sa tête le préparent à vociférer contre la voisine du dessous qui viendrait se plaindre du bruit, à cause de ses enfants ; à supporter le regard goguenard du livreur qui n'en a pas perdu une miette, à virer le démarcheur et son fabuleux produit détache-moquettes...

- Bonjour, je suis le voisin d'à côté...
Regard vide.

- Je suis sorti dans mes clefs, il faudrait que je passe par votre balcon pour rentrer chez moi.
- Hmm ?
- Pour rentrer chez moi. Par le balcon. C'est facile. Je peux ?
- Ho...
- Merci... regardez, comme ça... voilà... ça y est. Merci beaucoup, hein !
- Hein.

Elle ressort nue de la chambre.

Ils rient comme des idiots, comme deux enfants pris en faute.
Ca, vraiment, Psychologie Magazine n'en parlait pas.
Bon, ils en étaient où ?



C'est tout pour aujourd'hui, les gens.
Ah, oui, au fait, une info sans la moindre importance : on a rencontré le nouveau voisin de Princesse, un petit jeune qui a l'air sympa. Quoi qu'un peu distrait.

2.9.07

Visitez le vide (emplacements à louer)

Réveillé tout drôle d’une sieste post-repas du dimanche en famille.

Tout mou. Tout sans rien. Tout vide.

Normalement, j’aurais réagi. Allumé la télé (mais je n’en ai plus) ou une cigarette de Canabols® (mais une célèbre psy écrivain le déconseille, paraît que ça rend schizo… comme si je ne l’étais pas déjà assez), entamé une chanson, une histoire ou un post.

Je serais peut-être allé voir des gens, aussi. Il doit me rester des copines, même si Princesse les regarde d’un œil courroucé.

Mais la vie avait un goût de laisse tomber, et je me sentais l’enthousiasme d’une limace sous un pneu de tracteur.

Ça m’arrive, vous savez. Je dirais même fréquemment, si je n’avais pas peur d’inquiéter ma mère. Dans ces moments-là, les histoires que vous vivez, les livres que vous avez écrits, les projets qui s’agitent dans votre tête, les perspectives d’avenir, ressemblent à une trace effacée dans le sable. Même pas dans le sable, d’ailleurs, ça fait trop plage. Dans un minuscule sillon de terre que la première pluie viendra emporter.

A quoi se raccrocher, alors ?

Les mains d’Anton et Zadig, leur regard concentré sur le monde, la magie de leur force ? Mais ils n’étaient pas là, et je suis parfois un père discutable. Trop emporté, pas assez patient.

Les yeux et la peau de Princesse ? Pauvre de moi, pauvre d’elle. Je préfère ne lui donner que des rayons de lumière ; l’ombre, à nous deux, on la connaît assez bien pour ne pas se la partager.

Et puis je vais vous dire : j’en étais assez content, de ce vide. Pas content comme dans « content de te voir », évidemment. Content dans le genre « Maintenant que t’es là, on va discuter un peu, tous les deux ».

Mon psy intérieur, fidèle au poste, s’est mis au boulot. Il m’a dit, les mains jointes sous son nez « Pien, pien, barlez-moi de fous…(on ne sait jamais s’il dit « vous » ou « fou », c’est pour ça que tous les vrais psys ont l’accent autrichien)… barlez-moi de ze zentiment de fide.. (pour « vide », je ne sais pas à quoi sert l’accent autrichien)… lé raddachez-vous à un zentiment de berde ? (« perte », en autrichien, c’est vous dire si on se fend la gueule avec lui) ».

J’ai répondu posément qu’au cas où il ne l’aurait pas remarqué, son cabinet tout entier, avec son fauteuil en cuir mité, son lampadaire poussiéreux, son divan qui sent la transpiration et sa photo de Jung accrochée au mur, flottait dans un vide sidéral qui rendait vaines toutes ses paroles, vide sidéral lui-même dérivant vaguement dans un coin de ma tête.

Il a été fexé. Drès fexé. Il est reparti s’occuper de ses rapports avec sa maman en maugréant quelque chose.

Je me suis donc retrouvé tout seul, avec mon vide rien qu’à moi.

Je l’ai regardé un peu mieux. C’est vrai qu’il est moche. Faudrait, je sais pas, des plantes vertes ou une fenêtre ou deux pour le rendre un peu plus habitable. Mais va-t’en expliquer ça au propriétaire…

Alors je me suis assis à mon bureau (qui curieusement n’avait pas bougé de place), et je me suis infligé une douce douleur : le travail.

Travailler une chanson, qui ne m’inspire pas plus que ça, mais dont je serai fier si j’arrive à en faire quelque chose ; taper une nouvelle qui traîne depuis des mois dans un carnet.

Ah oui, parce que grande nouvelle : à force d’être approximatif (quoique plein de qualités) dans mon travail alimentaire, j’ai fini par le perdre, ou tout comme.

Bien sûr, cela m’inquiète un peu, parce que je me demande comment je vais mettre de l’agneau dans mes kebabs pendant les prochains mois ; mais les habitudes sont faites pour être changées, n’est-il pas ? Et comme toute chose, c’est sans doute une opportunité (ji, en mandarin, que je pratique couramment depuis que j’ai passé mes vacances avec un chat chinois).

Bref, le seul boulot qu’il me reste, c’est de taper mes textes déjà écrits et d’essayer de les faire éditer. Pas facile, vu le marché ; mais il y a, à mon compte personnel, déjà plus d’un million de signes, soit… merci princesse pour le calcul… 666 pages non éditées (vous avez peur des chiffres, vous ?), et pas mal d’autres à venir. Alors, à part m’en dégoûter, qu’est-ce que je risque ?

Travail, donc. Mais pas pour lutter contre l’impression de vide. Pour l’accompagner. Pour la garder au coin de l’œil, et lui dire : bin oui, je sais que tu es là, et alors ? Est-ce que ça m’empêche de faire quoi que ce soit ? Est-ce que tu crois que je vais me laisser désarçonner par un drôle de goût dans ma bouche et une sale lumière dans mes yeux ? J’ai eu peur de toi, avant. Maintenant, qu’est-ce tu veux que je te dise ? Tu es comme l’air que je respire, le sang qui bat dans mes poumons (ah bon ?). Présent sans l’être. Inévitable. Vital.

OK, tu me laisses bosser, maintenant ? Papa a du boulot, tu sais…

Parce que la seule chose que je sache faire, c’est travailler. Je n’ai jamais supporté ces longs dimanches où la respiration du monde semble suspendue jusqu’au lendemain ; j’ai beaucoup de mal à ne rien faire – parfois je me force, à rester assis sans bouger, comme un enfant puni dans sa chambre ; mais même alors, je travaille : mon souffle, mon côté yogigourou (coucou), l’ordre du désordre de mes pensées…

Travailler, écrire. Moi qui pensais que c’étaient deux mots opposés.

(hé, c’est un peu le bordel, les transitions, en ce moment… pas pro, tout ça…)

Ecrire en doutant, en remettant même en cause les rares moments de satisfaction – ceux d’un nouveau livre édité, ceux d’un lecteur (préférentiellement une lectrice, allez savoir pourquoi) qui dit « je sens exactement les mêmes choses »… ouais bon, quand vous avez la grippe, je ne suis pas certain que ça vous fasse plaisir si quelqu’un d’autre vous dise qu’il l’a aussi, si ?

Mais écrire quand même. Un boulot totalement inutile, totalement gratuit. Et c’est ce qui fait tout son charme.

Et puis la journée se termine. Non sans une balade dans Toulouse. Non sans la peau douce de ma douce. Non sans un post censé faire rire.

Le vide est toujours là (avec un pot de fleurs planté au milieu, ça fait tout de suite plus habité. Je me demande si je ne vais pas aller faire un tour à Ikéa, voir s’il y a des patères ou des Ingström porte-cendrier en verre, 3,99 euros).

Avant, c’était un ennemi. Maintenant, c’est un allié. Pas un ami (pas encore ?). Mais quelque chose où je trouve, aussi, un peu de force pour continuer.

Bordel, il n’est même pas drôle, ce post… Demain, promis, je vous fais rire en vous racontant des trucs pas croyables qui nous sont arrivées cet été, avec Princesse.