31.10.06

Eli, Eli...


T'as vu mon dessin ?
Y' a plus de lait...
J'ai envie de dessiner.
Papa j'ai fini de faire caca...
Comment ça s'écrit poissonrougequivivaitdanslamer ?
Papa, ton appart' il est trop petit
!
Je m'ennuie, je voudrais regarder la télé...

Oui, Anton et Zadig, mes deux fils à mi-temps, sont de retour chez moi...

Question championnat du monde de la culpabilité, ils m'offrent un sérieux entraînement : j'ai toujours été physiquement incapable de me lever quand ils ont besoin de moi.

C'est comme ces cauchemars où tout s'englue autour de moi.

Dis papa tu te lèves ?

Mais non. Papa est crevé, Papa se lève plutôt à 9h qu'à 7, Papa préfère que tu ouvres la bouteille de lait toi-même...

Papa se sent moche et incapable - et pourtant Papa a l'impression de faire tout ce qu'il peut.

Papa se sent déchiré chaque fois qu'il dit NON (et souvent, aussi, quand il dit oui, mais de toute façon ça n'arrive jamais), Papa s'en veut à mort d'être parti de la maison.

Quand il est seul, Papa sait qu'il a bien fait. Que c'était la meilleure solution - la seule, en fait.
Qu'à cause de cette fois-là, quand Papa pleurait dans la maison sans plus savoir pourquoi vivre, Papa cherche comment on fait pour être heureux.

Evidemment, c'est égoïste. Plein de gens le lui ont dit.

Et puis c'est illusoire. Beaucoup de gens le lui expliquent : laisse tomber, tu n'y arriveras pas.
Ils ont raison. Je n'y arriverai pas.

Je le fais, c'est tout.

Donc, le principe, mes agneaux, est simple : je veux être le plus heureux possible.

Au début, comme tout le monde, je voulais vous rendre heureux. Et ça me rendait malheureux, évidemment, parce que je ne suis qu'un papa comme les autres, et que rendre quelqu'un heureux tout le temps, ça n'existe pas.

En plus, je crois à la pédagogie par l'exemple : je vois bien que vous aimez le vélo parce que je l'aime, la musique parce que j'en fais, les livres parce que je vis au milieu d'eux... Evidemment, el doctor Sigmund nous a expliqué que tout ça, c'était parce que vous vouliez me tuer pour me piquer la place... Oué, ben allez-y, quoi... mais doucement.

Donc, pédagogie par l'exemple : si je suis heureux, vous apprendrez à l'être.

Pas gagné, hein, mes loulous ?

D'autant plus que j'ai piqué une petite crise de fascisme paternel (pléonasme, non ?) la semaine dernière, et que j'ai interdit télé et McDo jusqu'à nouvel ordre.

Viva il Duce ! Viva il Papa !

Du coup, ce matin, j'ai failli craquer. C'est vrai, quoi, ils s'ennuient, ces gosses... Un petit Marsu - quoi, c'est du Franquin, c'est de l'art, oui ou non ? Un petit Yu-gi-Yo ?

J'ai failli craquer, j'avoue. D'ailleurs, je réfléchis depuis hier à comment je vais organiser ma journée pour pouvoir les emmener au McDo...

Mais non. Ils ont fait leur petit-déj tout seuls, et j'ai fini par me lever. Je leur ai installé la petite table au milieu du salon, et ils se sont mis au boulot...

Anton, mon grand, hésite toujours à commencer. J'ai du mal à savoir ce qu'il aime, j'ai souvent peur qu'il soit triste. Il arrive que les autres enfants se moquent de sa sensibilité, de sa colère rentrée, de ses hésitations.

Je te jure que je les tuerais si je m'écoutais.

Zadig, mon 2e, mon Z, court après son frère depuis tellement longtemps qu'il finira peut-être par le rattraper. Il commence à écrire des histoires, pour faire comme Papa et comme Grand Frère. Personne ne se moque jamais de lui - c'est un peu plus facile d'être 2e, la route est déjà tracée...

Et voilà mes deux princes en train de se fabriquer des ordinateurs et des billes. Je suis un bon Papa qui dope la créativité de ses gosses, comme c'est marqué dans Psychologies Magazine.

Et pendant ce temps, je glande à mon PC sans m'occuper d'eux...

N'importe quelle excuse pour ne rien faire, hein, sale père abandonneur ?

...

Allez, je fais comme on vait dit : je range le matos et on part en vacances sans plus s'occuper de ce blog.

29.10.06

A L’ASSAUT DU WEB

A peine 3 heures du matin et vous pensiez que j’allais dormir ?

En fait, moi aussi.

Sauf qu’encore une fois ça carbure tellement là-haut que ça me tient éveillé, même si j’ai la tête un peu lourde. C’est un coup à finir avec le crâne fiché dans le clavier, ça.

J’ai identifié aujourd’hui quelques problèmes du blog, ou en tous cas de blogspot (ou de moi les utilisant) :

- d’abord, sur blogspot, j’ai encore du mal à concevoir la différence entre l’outil et hébergeur ; heureusement que Samia a fait l’interface (même que Jeff des Gonins m’en veut à mort d’avoir abandonné sa présentation à lui). C’est une différence importante, mais dès qu’on tente de me l’expliquer, mon esprit scientifique refait surface et je me sens le besoin d’aller chercher jusqu’à la racine des choses : et SQL, c’est quoi ? Et qu’est-ce que ça veut dire ceci, ou cela…

- Je ne sais pas inclure des fichiers autres que des images, ce qui limite un peu la créativité ; de la même façon, je ne sais pas créer de liens permanents sur la page vers les blogs ou sites que j’aime. Dans pas longtemps, aussi, je vais me poser la question de la qualité des images et des sons.

- J’ai déjà tapé plus de dix pages (format word), qui apparaissent toutes à l’écran ; je voudrais les classer assez rapidement dans des rubriques, et surtout que seules les premières lignes apparaissent, afin d’aérer le tout et d’éviter le classement « à l’envers » des articles. Bref, je réinvente le journal papier.

Je lis les pages d’Olivier et Joël en comprenant un mot sur 8 ; même si je vois bien qu’ils n’ont rien perdu de leur acuité d’analyse, la technologie à l’œuvre me paraît toujours complexe.

En fait, j’ai l’impression d’être un paysan médiéval traversant la forêt pour aller découvrir une ville nouvelle.

J’ai un peu peur que les gens me disent :

- Dehors, vilain berger, tu sens l’animal et tu ne connais pas nos usages !

Mais j’ai une réponse toute faite :

- Je n'ai aucune raison d'aller ailleurs ; mon chien est mort, ma maison vendue et ma famille dispersée. Inutile de me plaindre : j’ai le cœur joyeux et un sac magique. Rassérénez-vous (oui, en paysan, on parle comme ça), je veux juste échanger des choses avec vous.

- Mais… tu n’as rien à échanger!!!!!!!!!!

- Déjà, je peux vous apprendre à arrêter les points d’exclamation multiples et mal séparés. Désolé, mais ça fait bouseux. Et puis vous, les gens de la ville, il faut toujours vous dire les choses deux fois : j’ai un sac magique.

- Un sac magique… mais c’est un panier, ça, pauvre ignorant.

- Ça dépend comment on le regarde. Et j’aimerais autant que vous cessiez de vous montrer dédaigneux. Oh, puis au fait, tant qu’on en parle : l’histoire de la pêche aux moulesmoulesmoules et des gens qui m’ont pris mon panier maman, euh, comment dire… je ne suis pas un pingouin et je me défends très bien sans ma mère. En plus, il n’est magique que quand je le décide.

Les bourgeois le regardent un instant, hésitants et perplexes :

- C’est vrai que tu parles bien, presque comme un des nôtres, pas comme un villageois… tu ne serais pas plutôt un bohémien venu ici nous voler nos femmes et nos poules ?

- Euh…Comment dire… On n’est pas de vrais personnages, là, on est juste des métaphores.

Les autres le regardent, intrigués et un peu vexés. C’est toujours dur d’être réduit à une simple image.

Il reprend :

- Non, mais ne vous en faites pas, vous vous habituerez et on deviendra potes… tiens, souvenez-vous de l’histoire de d’Artagnan, la fois où vous lui avez offert des beaux habits et une bourse…

-Pour ce que ça nous a rapporté, grommellent-ils, ça a failli mettre le pays sans dessus-dessous avec l’histoire des furets de la reine.

- Ferret, par furet.

- Hein ?

- Euh… Le chanteur, pas le héros de Fantômette.

- Mais qu’est-ce que tu racontes ?

- Rien, c’était juste un effet comique. Raté, visiblement.

- Bon alors, comme ça, il te faut de beaux habits et une bourse ?Et un meilleur cheval que cette vieille carne ?

Un type qui n'avait rien dit jusqu'alors intervient :

- On avait dit qu'il arrivait à pied, faudrait faire gaffe au scénario, les mecs… En plus, au départ, on parlait d’internet, au bout d’un moment, les métaphores, ça lasse.

Tous se concertent un moment, puis décident de rester en mode métaphorique d’Artagnan jusqu’à la scène des finances.

- Oyez, amis, reprend l’inconnu, laissez-moi vous chanter la louange de mon brave père qui a donné sa bourse pour que je m’achète Fiesta, ce valeureux destrier…

- Mais on avait dit que c’était une carne, non ?

- Ecoutez, les mecs, on se met d’accord tout de suite ou on arrête : je ne vais pas aller voir le banquier avec un vieux cheval tout pourri, si ? Alors, OK, j’ai claqué du blé pour m’acheter une voiture un peu plus neuve, de beaux atours, mais c’est sans importance : la Fée du Bien (bancothérapie en gros) me protège. Donc, je reprends : je vais aller trouver le banquier de cette ville, le charmer de mes douces paroles et m’accorder un train de vie princier à ses frais.

- Mais, euh… et l’usure ? Le vil usurier voudra vous voler votre bourse, mon bon seigneur…

- Calme-toi avec les allitération, toi. Et ne comprends-tu donc rien ? N’as-tu pas lu Le Marchand de Venise ? L’usurier, comme nous, est fait de chair et de sang, il a des sentiments… Je saurai toucher son cœur, fais-moi confiance, mon ami. Et puis, va, tutoie-moi, ce sera plus sympa…

- T’es lourd.

- Je m’y attendais un peu, à celle-là…Toi aussi, tu regardais les Nuls ? Moi, j’ai choisi le titre du blog en pensant à eux.

- On s'en fout. Bon, on se la termine, la scène du banquier ?

- Nan, pas ce soir, j’ai mal à la tête.

C’est lamentable de s’interrompre comme ça au milieu d’une scène aussi belle.

D’autant plus que demain c’est dimanche, un très bon jour pour s’occuper de sports et autres affaires spirituelles ;

Lundi, la lune va entrer dans la maison du Petit Ecureuil ; tous les natifs du signe de l’épargneul vont devoir s’occuper de leurs affaires financières et professionnelles.

De mardi à vendredi, on prévoit une suite de ballades et de jeux d’enfants sur le secteur toulousain et l’Aveyron, avec temps variable (averses de relations parents-enfants prévues à en cours).

Le week-end, enfin, sera consacré à l’enregistrement d’un disque avec La Teigne.

Bref, pas de post avant lundi prochain, tant pis, il y a plein d’autres choses à faire sur le Net.

Voilà.

- Alors, t’es content, là ?

- Pas trop mal… J’ai bien fait le paysan, non ?

- Ouais, mais c’était facile, tu as un costume qui va bien…tu l’as trouvé où ?

- Camden, dear… même qu’à cause de mon couteau suisse, ils ont failli me pendre haut et court…

- Et ils ne l’ont pas fait ? Ils mollissent, les Anglais… ou alors… ôte-moi d’un doute… tu ne serais pas des leurs, des fois ? T’aurais pas comme une envie de monter un site en Anglais, quand même ?

- Euh… On va s’en jeter un ?

- C’est ta spécialité, détourner la conversation... Et pis d’abord, tous les soucis techniques dont tu parlais au départ, ils sont où, maintenant ? Et puis qu’est-ce qu’il y a, dans ton sac magique ? Et puis

HTRRLKJRGTNRVRRFKLN

Rfffffrfff…

Hein ?

Quoi ?

Ah, mince, s’cusez moi si je m’étale, je m’étais endormi sur le clavier…

Bon, ben je poste ça sans relire et je vais me pieuter, moi.

A lundi en 8, les gens qui me lisent (et puis si ça vous plaît, ne vous gênez pas pour faire un peu de buzz, vous savez ce que c’est, à vot’bon cœur M’sieur dames, l’important c’est qu’on sache qu’on existe, nous les sans-statuts écrivains artistes intermittents…)

- oh dis, hé, tu charries un peu, là, Causse… T’es pas prof, toi ? Elle est facile, la vie, quand on sait qu’on va retrouver un boulot en claquant des doigts… Evidemment, si c’est ça que tu appelles de la magie, moi aussi je peux le faire.

- Homme (ou femme, c’est toi qui vois c’est unisexe) de peu de foi… Oui, c’est vrai, j’ai longtemps été marqué du signe infâmant des Fonctionnaires, mais je songe à m’en débarrasser pour mieux étrenner ma liberté toute neuve…

- Quel signe ?L’autocollant MAIF sur le pare brise ?Ne me dis pas que tu n’es plus assuré, quand même ?

- T’es vraiment nul en métaphores, toi.

- Et toi, tu vas dormir ?

- Je ne sais pas, j’ai un petit creux… on a quoi dans le frigo ?

- ben je ne sais pas, mais si tu regardes il est déjà 03 :17, tu n’as pas dormi et tu veux te faire un rugby demain matin, c’est pas…

- On s’en fout, on vient de changer d’heure…

28.10.06

Casse-gueule

LN et ses affreux viennent de sonner et investissent mon appart ; LN (là je remets pas le lien, faut quand même pas exagérer) me dit texto

c'est casse-gueule, écrire directement en ligne

(elle a une vraie voix d'écrivain, c'est pour ça que je change la typo)

Et à ce moment même, je me rends compte qu'on peut paumer un super post, ou qu'il refuse de passer, ou que l'idée peut m'échapper et ça me SSSSSSSTTTTTTRRRRRRESSSSSSSSE...

Au fait, vous avez lu mon commentaire sur le mot "synesthète" ? (et une question comme ça à la volée, pourquoi donc est-ce que le premier lien que j'avais noté sur ce mot s'est mis tout de go à renvoyer vers une page toute moche du "Monde" que je lis tellement peu souvent que je ne leur mets même pas de lien ?).

A venir : des comptes-rendus de matches de rugby, de repas pastafamiglia, un long article sur le bout de la langue... bref, au bout de 1 jour réel de blog j'ai déjà 3 mois de retard dans mes posts, c'est normal, Docteur ?

Il déteste le blog


Tiens, il y en a qui se lèvent du mauvais poil...

Ah, je le savais.
J'ai fait une sieste de fin de journée et ça me rend hargneux.
Me demandez pas pourquoi : j'étais absolument crevé, il fallait que je dorme un peu avant d'aller manger la pasta dans la famiglia, j'ai plongé en me disant que c'était pile-poil le moment...

Et je me réveille d'une humeur de chien, en train de me dire que je gâche ma vie, que je n'ai aucun talent, que j'abuse de l'espace de ce blog et que je manque cruellement de talent (oui, à la relecture, il y a double dose de manque de confiance).

Tiens, pour tout dire, avant de me pieuter, j'essayais de faire un post autour de la notion de "Vert" qui aurait fait une référence très maline à mon copain Cyrille Pomès, au fait que nos univers se ressemblent de manière troublante (voir mon premier roman/nouvelles Petit Guide...), et qu'il est à la fois très drôle et très pertinent quand il nous définit tous comme des "z'auteurs-artistes"... dit aussi "z'autistes". Ah et puis, j'oubliais, il parle de Brel comme personne, et Cyril mon beau, c'est quand tu veux que tu postes ici.

Une bonne leçon de blog, donc : ne pas se pieuter sur un post raté.

Ben j'ai pas fini de rester debout, moi...

Du coup, donc, je me lève en me maudissant, en maudissant le blog qui est un outil si mal foutu qui passe son temps à me demander des choix (mettre l'illus que j'avais prévue, ou garder celle choisie si finement par Samia ? garder cette photo pour plus tard ou la bazarder ? Et non, il ne se passe rien quand on affiche parce que j'ai fait exprès de faire un lien vers ce blog-ci vu que je tourne en rond), à délayer mes idées à plus tard alors que j'ai la simple et légitime prétention de TOUT DIRE MAINTENANT ?

C'est vrai, quoi, à la fin... Sans parler des problèmes d'intégration qui font que j'aimerais que vous entendiez la voix de Jean Yanne en cliquant sur le titre de ce post et "J'aurais voulu être un autiste" (ah ben oui c'est un faux lien, je ne sais pas intégrer le fichier son avec ma voix qui chante faux et que je râle après) quand vous lisez au dessus, du coup je me plonge dans mon disque pour me rendre compte qu'il est tout mal rangé pour faire un blog et JE LE SAVAIS BIEN et DE TOUTE FAçON çA NE MARCHERA JAMAIS et EN PLUS Y'A TOUT QUI SONNE ET FAUT QUE JE M'ARRETE ALORS QUE J'ALLAIS DIRE UN TRUC SUPER IMPORTANT

AAAAAAAAARGH

puisque c'est ça je me casse, je me mets au vert

... d'où la photo de ce post, et au fait vous en pensez quoi de la bichromie dans l'album de Cyrille Pomès ?

Mlle Clémentine et moi, si.


Depuis que j'ai mis le nez dans cette histoire de blog, j'ai les yeux fripés et je pense à des trucs pendant mon petit-déj.

Cf Supra

Je viens de m'en rendre compte : ce qui est difficile, pour moi, dans le blog, c'est le temps.

D'abord, parce qu'il faut que je fasse attention à tous les détails de ce qui se passe tout en me demandant comment l'écrire - un genre de sur le vif plus facile en dessin, sans doute ; mais aussi parce que le sens de lecture est différent.

Comment ça, non ?

Mais si.

Quand je veux faire un référence à ce que je veux faire dans 5 mn (publier 2-3 photos), il faut que je pense que le lecteur va le lire avant ce que je suis en train d'écrire maintenant. Par rapport à un récit traditionnel - un journal intime, par exemple - la chronologie est inversée.

Comment ça, je suis le seul à ne pas m'en être rendu compte ? Ah pardon, s'cusez. En tous cas, c'est pas ben facile, je vous le dis. Je vais aller me faire un petit équilibre sur la tête, moi, ça va me calmer...

Deux bonnes choses, donc : j'ai enfin compris pourquoi ce blog me met à l'envers depuis quelques jours ; et ça confirme que Samia est bien une fée, vu qu'elle a inversé le temps.

C'est pas du pouvoir, ça ?

La science des rêves

Rêver éveillé, c’est le secret.

C’est un ami qui m’a appris ça, et j’ai joué à le faire.

Ce matin, donc, après une nuit tranquille, je me suis réveillé et je suis allé faire un tour dans mes rêves. J’ai ramené quelques photos, et, en échange, j’ai essayé d’y laisser quelques mots.

Il va me falloir un peu de temps pour développer les uns et les autres, et j’espère que vous patienterez un peu.

En attendant, c’est parti. La journée commence (bon anniversaire à ma grande sœur !) ; je vais essayer de faire un peu de ménage, de prendre le petit-déjeûner et de passer quelques coups de fil sans me laisser happer par mes idées, et surtout sans plonger dans mon ordinateur.

Après, après seulement, j’essaierai de mettre en ligne ce blog et le site qui va avec, pour l’instant encore à l’état embryonnaire. Cela fait, je partirai quelques jours avec mon appareil photo et un jeu de patience, pour retrouver mes fils et un coin de terre que j’aime un peu plus que les autres.

Ensuite, je reviendrai ici pour me lancer dans une aventure qui va durer quelques mois : un blog/site/roman, qui sera aussi un appartement, un état indépendant, un organisme de survie et un guide pratique de la magie quotidienne.

Pour ça, j’ai préparé quelques sacs, ma boîte à rêve, mes deux mains ; je me suis entraîné à passer mon temps à vous écrire, et j’ai ouvert cet outil dont aucun magicien sérieux ne saurait se séparer : un ordinateur en réseau.



Un post nocturne : C comme Consomption

Du latin consumptio formé sur le latin consumere (qui a aussi donné consommer et ses dérivés), est un mot idéal pour dire bonjour à au site Mot du Jour à 4h44 du matin alors que je m’étais promis de dormir comme une souche.

Malheureusement, le canard/lentilles/gros rouge de la 3e mi-temps m’a rappelé à la réalité ; je me suis levé pour attraper le Citrate de Bétaïne des héros. En même temps que je buvais la promesse d’une digestion meilleure, je me suis rendu compte que j’avais une grosse envie : celle d’aller attraper mon PC et mon dictionnaire étymologique pour parler de cet étrange état qui me poursuit depuis quelques jours, et qui me rend incapable de dormir plus de 3 h de suite.

Je sais, ça paraît idiot ; mais ce blog, je n’en dors plus – et j’adore ça.

Ça m’inquiète un peu, bien sûr – à cause de la consomption susmentionnée, un terme qui s’est spécialisé depuis 1656 pour désigner l’affaiblissement consécutif à une maladie, en particulier la tuberculose.

Je ne suis sans doute pas tuberculeux, d’accord ; n’empêche qu’aller hier soir à un match de rugby en ayant dormi quelque chose comme 17h irrégulières depuis lundi dernier m’inquiétait un brin. J’avais peur de m’essouffler trop vite, et du coup de me faire mal à mes p’tites papattes.

Finalement, ça c’est plutôt bien passé ; sans être un Grand Match (à cause d’une interruption avant la fin pour cause d’énervement général), on a gagnéouéééé et on s’est surtout amusés. Je pensais pouvoir rentrer chez moi, m’écrouler sur mon lit et dormir tout mon soûl.

Ça doit être que je n’étais pas si soûl que ça, alors.

Bon après tout, 3h de sommeil par nuit ça doit suffire. Ça laisse plus de temps de veille pour toutes ces choses qui se battent dans ma tête, et veulent sortir en premier, au risque de se marcher les unes sur les autres.

Une fois que tout sera sorti ici, ce sera plus simple pour ordonner, trier, mesurer (et peser et juger) et faire de Jolis Vrais Livres. Ça paraît logique, non ?

C’est peut-être un peu gênant de s’exposer comme ça, mais ce n’est pas entièrement ma faute : c’est à cause des questions que les gens me posent.

Tiens, l’autre fois, au Salon de Gaillac, le journaliste Greg Lamazères m’a demandé « Et alors, Manu Causse, faites-vous partie de ces gens qui pensent que tout ce qui est écrit doit être imprimé ».

Mince. Une vraie question, comme ça, sans prévenir ? En même temps, j'aurais dû m'y attendre : je l'ai vu à la télé, il pose de vraies questions à des vraies écrivains.

Mais pourquoi moi, alors ?

Bref, je n'ai pas hésité à répondre un truc brillant du genre hé béééé… hé… je sais pas, quoi, pasque, mais... La grande classe, quoi.

Mais la question m’a poursuivi un moment, tout comme celle d’une lectrice : mais comment ça se passe, quand vous écrivez ?

Ce blog est sensé constituer une réponse à ces deux questions, en même temps qu’il rendra compte de la fabrication d’un improbable roman commandé il y a six mois par le Centre Régional du Livre Midi-Pyrénées, qu’il présentera certains de mes textes et proposera mes services de Gens de Lettres (quand j’était petit, je voulais être académicien, parce que eux, ils avaient le droit de jouer à l’épée), et cherchera à poser plein de questions sur le Net pour ceux qui aiment réfléchir (en particulier mes anciens condisciples Olivier Ertzscheid et Joël Ronez)

Ouf. Voilà tout ce que j’avais à dire pour cette nuit ; je remets à demain la mise en ligne du site, le premier round de communication, et à la semaine prochaine les récits épiques de rugby ou de week-end à Londres, les grandes réflexions et les petites conneries ; je vais essayer de dormir un peu, pour ne pas mourir de consomption.

En même temps, ce serait une belle mort, non ? L’écrivain rivé à son PC comme un esclave moderne, s’épuisant à la tâche comme Proust ou Balzac… (quoi, mes chevilles ? Elles ont bien tenu tout le match, non ?)

Chut.

Toi dormir, maintenant.

Les histoires, c’est fini pour ce soir.

La Fée du Bien et mon truc en plume...

Un peu tout mou et pas concentré : j’ai passé la nuit à imaginer la tête qu’allait avoir le blog et la journée à affiner le projet. Entre-temps, j’ai pondu un post qu’il faudrait que je recopie et un texte pour enfants (c’est sur les zizis des garçons et ça devrait s’appeler Kiki Tabou ; encore un truc porteur, tiens…) que je retoucherai bientôt.

Voilà. C’est parti.

C’est décidé, je vais voler de mes propres ailes, vivre de ma plume, m’envoler (Comment ça il est lourd mon champ lexical ?) vers les sommets. Je suis prêt, je m’élance.

La structure du site est venue dans la nuit ; s’en est suivie d’une discussion avec une copine bancothérapeute, la Fée du Bien (dessinée ici, aucune chance de la reconnaître), qui m’a permis de me détendre en profondeur sur les histoires d’entreprise, de découvert, d’emprunts
(Oué, faut pas rêver non plus, dans la rubrique Retour sur terre on verra que c’est pas ça qui va décrisper mon Putain de Bon Sens d’Aveyronnais)

Bref, le brouzouf, c’est dans la poche.

Au lever d’une nuit fort courte, donc, je suis passé chez Jeff des Gonins pour faire le point sur le blog ; avec sa gentillesse habituelle , il m’a expliqué plein de trucs que je me suis empressé d’oublier (c’était technique) pour suivre mon idée ; mais je ne désespère pas de comprendre, et surtout ça m’a fait plein de bien de voir qu’il y a quelqu’un pas loin que je peux appeler quand le PC va pas.

Puis je me suis enfui faire ce que je préfère : manger avec une copine en se racontant plein de trucs passionnants. Je me suis bien tenu : je n’ai noté qu’une ou deux idées de posts.

On m’a proposé deux nouveaux jobs : faire une suite à Roméo@Juliette (Environ 300 ex vendus en un mois et demi, pas trop mal, non ? Et pas une suite, bien sûr, juste un autre ouvrage dans la série.) et devenir mécanicien auto.

Quand je suis rentré de chez moi, j’ai trouvé au courrier un courrier de l’assurance auto , un chèque de droits d’auteur, des impôts, un journal de théâtre… bref, un vrai courrier d’écrivain, tiens.

Dans mes mails, que des choses qui rendent heureux : une pièce de théâtre à relire pour une copine (Copine, ça veut dire que tu le fais à l’œil ? signé : ton putain de bon sens d’aveyronnais), un mot de soeu-sœur… bref, moi je vous le dis : que du bonheur.

J’ai un peu trépigné à la recherche de webdesigners géniaux, rapides et pas chers, puis j’ai laissé tomber en me disant que tout vient à point pour qui sait attendre. Et pis voilà. Je m’arrête.

Manque plus que je me casse une jambe au rugby et ce sera une journée totale…

Bon, je dors un peu, je vais faire le match de ma vie et je reviens.

De toute façon, si vous vous ennuyez, vous n’avez qu’à écouter Dobacaracol ou lire le blog de Fenouilh.

27.10.06

A la mémoire du confit de canard



Je l’ai dit et je m’y tiendrai : je parlerai de tout !

Les éditeurs et comment en finir avec eux, les problèmes d’argents qui n’en sont pas, mes rêves de gloire, les projets qui crépitent, le temps qui s’en va et ne reviendra plus ma bonne dame, la LLLLLittérature et l’AAAAart… mais faudrait aussi que je dorme.

Commençons par là, tiens.

Je me suis levé fatigué ce matin.

Ben quoi ? Ça arrive à tout le monde.

Faut dire qu’hier soir, tout excité par deux jours d’écrivage intense, j’ai fait mon p’tit entraînement de rugby dans le plus pur style chien fou. Ça m’a valu une magnifique béquille sur la cuisse gauche, un coup de coude dans le nez, un doigt dans l’œil et au moins trois remarques de l’entraîneur qui pourraient se résumer à « ben, t’es sot ou ben ? ». Sauf que c’est moins joli en catalan.

Désolé, chef. Au moins, je me suis amusé.

Puis je suis passé voir une amie ; elle m’a parlé comme d’habitude, des anges et de choses très belles et très mystiques. Je l’adore pour ça : elle voit sa vie comme un chemin spirituel, plein d’Amour Inconditionnel et de Rencontres du destin… Un peu allumée, quoi. Ou illuminée. Intense.

C’est marrant comme ces mots évoquent aussi bien une forme d’éveil spirituel qu’une douce folie.

Parfois, elle me fait un peu peur, et parfois je me sens tout petit à côté d’elle – et je n’aime pas me sentir petit.

Bref, après qu’elle m’a proposé un soin pour nettoyer mes corps karmiques, je suis rentré me coucher avec ma cuisse de talonneur qui me faisait super mal ; puis, sans plus de transition, je me suis réveillé fatigué, avec deux idées de choses à faire (encore…) : ma lessive, et partir répéter chez LN, ma cop’s écrivaine, chanteuse et biowoman.

Ce que je fis.

Rien de bien important sur le trajet, puisque j’étais en train d’échauffer ma voix sur la radio (heureusement, j’étais seul). Ah, si au fait : j’ai entendu La femme chocolat D’Olivia Ruiz, et j’ai beaucoup aimé ces paroles très poétiques (bizarres, quoi) qui rappellent celles de Dyonisos. Est-ce que c’est que je me mettrais à aimer les chansons elliptiques, moi qui ai tant détesté Indochine (Trucmuche avec la Lu-une, ralala lala lala ? Faut dire, eux, ils font plein de fautes de construction, ça m’agace…) ?

J’ai débarqué chez LN vers 11h. Elle vit dans un appart très sympa, quelque part au sud de Toulouse. Ses deux fils, qui se trouvaient avec elle, sont aussi adorables et pénibles que les miens ; mais LN semble plus détendue que moi quand ils sont pénibles, ce qui doit lui permettre d’être encore plus ravie quand ils sont adorables… bref, je l’envie, ou plus exactement je vois en elle (et dans bien des domaines) un modèle à suivre. Et je l’admire pour ça.

Je réprime un bref frisson à l’idée qu’elle va lire ces mots, mais après tout, c’est le sujet de ce blog, non ?

A ce propos, Samia, blogueuse en repos, a eu la grande gentillesse de lire mes premiers essais, et de me donner son avis. Une chose que je retiens : les digressions et les parenthèses l’agacent.

Moi aussi, évidemment. Il faudrait que je trouve une solution pour distinguer le fil du blog des petites remarques qui me viennent à l’esprit au fur et à mesure que j’écris – parce que les supprimer, ce serait tricher… allô, les p’tits gars de la technique ?

Au sujet de ceux-là, justement, ils manquent cruellement à l’appel… je sens de plus en plus que je vais me lancer dans l’aventure tout seul comme un grand (avec l’appui du miraculeux Jeff toutefois) et voir ce qui se passe, tant pis pour les erreurs du début. Ça va me ralentir d’apprendre à penser en Wordpress, je suppose, mais ça ne durera qu’un temps.

Là, par exemple, c’était une parenthèse sur les techniboys insérée dans une parenthèse sur ParisianSmile insérée dans une parenthèse sur LN ; j’admets, c’est un peu beaucoup – en tous cas pour ceux qui ne sont pas fans des romans à tiroirs, genre Le Manuscrit trouvé à Saragosse… (que j’adore, soit dit en passant). (Merde, j’ai encore fait une parenthèse).(Et à l’instant, je suis remonté dans le post pour en ajouter une, celle sur Olivia Ruiz. Faut qu’j’arrête).

C’est vrai que ça coupe le fil, c’est chiant… Bon, je reprends ma journée pour en venir à mon point, et cette fois sans écart. Hop.

(et non je ne ferai pas remarquer que j’avais d’abord écrit hop hop hop et qu’après j’ai effacé parce que je trouvais que ça faisait trop présentateur de Radio Nostalgie, station sur laquelle…stop)

Deux-trois heures de répét chez LN. Au programme : boîte à rythme, 2 voix et guitare ou basse.

Nos reprises habituelles – Paperback Writer, Eleanor Rigby et Emmenez-moi. Pour corser un peu le tout, on a sélectionné des rythmes au hasard sur la boîte, et on s’est adaptés dessus. C’est très amusant (même si je n’avais pas de voix).

Puis, nos trois chansons, Celle dont j’ai oublié le titre et qui parle de désir (non, ce n’est pas son titre), Les amants du matin et Ta peau.

J’adooooore la façon dont une chanson se met en place, trouve son rythme, sa mélodie, ses arrangements. Rien que le fait de créer une chanson me remplit de joie, même si pas grand-monde ne l’entendra. Les enfants font ça spontanément, non ? Mes fils, en tous cas, aiment le faire. Je pourrai le leur proposer plus souvent.

LN travaille sa voix tous les jours, et le résultat est probant ; je me dis que si j’écris et que je joue un peu tous les jours, je ferai de meilleures chansons… Ça paraît logique, en tous cas.

Bref, on s’est amusés, et je ne vais pas en faire un fromage parce que ce n’est pas le sujet de ce post.

Le vrai sujet, c’est le confit de canard d’LN, que nous avons partagé avec ses fils avant de finir la session.

D’abord, il était bon ; mais, est-ce que c’était lui ou la fatigue du matin ? Quand je suis rentré chez moi, vers 16 h, je suis tombé comme une masse sur mon lit.

Ça devait être la fatigue, parce que le confit, c’est pas gras…

J’ai dormi plus d’une heure. Hé ben vous savez quoi ?

Je me suis réveillé fatigué.

Aaaaargh.

Je ne sais même pas si on peut appeler ça réveillé.

J’étais là, comme un étron sur mon lit, à penser à tous les gens qui bossent vraiment et ne peuvent pas se payer le luxe d’un coup de pompe ; à me gueuler de tout mon corps qu’il me fallait me lever, feignasse, et me jeter sur mon blog pour justifier ma misérable existence et l’argent que le CRL a versé pour moi ; et l’autre partie de mon cerveau disait mais purée tu vois bien que je ne peux pas bouger, qu’il m’en faut encore, et puis de toute façon si tu te lèves maintenant tu n’iras pas ben loin, à la limite on transige, j’ouvre un peu les yeux et tu te mets à lire, on n’a pas fini le bouquin de Marie-Sabine Roger

Et puis, tout doucement, une autre voix s’est mise à dire :

C’est bien, ne bouge pas. Ecoute ce qui se passe. C’est de ça que tu veux parler.

- Moi ? Mais je veux parler de rien, je veux juste dormir tout le temps, alors…

- Ecrase, espèce de larve. Ce n’est pas à toi qu’on parle. De toute façon, moi non plus, je ne veux pas parler de ça, je veux parler d’éditeurs, de littérature, de romans, de droits d’auteur, de…

Et la première voix, celle qui ne se met pas en italiques, a dit :

- Continuez comme ça, les zozos, on tourne…

M’agace, cette voix.

Donc, j’ai continué. Et au bout d’un moment, je me suis levé – moins fatigué, quand même, et je me suis dit que j’allais faire ce que je considère comme un salutaire exercice : écrire 10 mn, juste 10 mn, pour mettre la machine en marche. Ça suffit, dans une journée, non ? 10 mn pour une tâche qui nous tient à cœur. Ça permet d’apaiser la culpabilité tout en évitant de se sentir écrasé par l’inertie avant même de commencer…

Et j’ai fait ça, juste après avoir lu le très beau mail de ma petite sœur.

Et voilà une heure que je… travaille ?

En tous cas, j’écris, et je me sens bien – mieux que si j’étais en train d’écrire un roman…

Un blog, c’est bien, finalement.

Un peu plus tard – dès que le blog sera en ligne, sans doute - je parle des éditeurs. En attendant, je vais finir le 2e truc que j’ai à faire : étendre mon linge.

25.10.06

Quand j’étais petit, je voulais être Personne....

Préparatifs jour 2, en regardant le journal de Canal –comment je suis multitâche…

Quand j’étais petit, je voulais être Personne.

De plein de façons.

D’abord, bien entendu, je voulais être Une Grande Personne – ça, c’était le top, le mieux qu’on pouvait faire.

Les Grandes Personnes avaient tout les droits – se coucher quand elles voulaient, parler quand elles en avaient envie, faire du sport, s’amuser…

C’étaient elles qui jugeaient pour nous, du coup – et il me semblait à l’époque qu’On n’Avait Jamais le Droit de s’Amuser…

Puis j’ai grandi, dans un premier temps raisonnablement ; je crois que j’aurais voulu devenir un autre Personne – par exemple cet Ulysse si malin qui disait au cyclope, « Je suis Personne » (les copains traducteurs et profs – tiens, André, si tu nous entends - SVP les références ?), et qui du coup réussissait à s’enfuir du trou où on l’avait jeté (une caverne obscure avec plein de moutons poilus… allô, Dr Freud ?). Ce Personne, voyageur aux mille tours, était mon personnage favori…

Plus tard, il y avait la nonchalance amusée de Henry Fonda (ou était-ce Terrence Hill ? je vérifie), collant son pistolet entre les jambes du barbier (oups, j’avais écrit banquier) qui lui a mis un couteau sous la gorge… Oui, « Mon Nom est Personne », 1973, une histoire de passation de pouvoir entre un vieux pistolero du nom de Jack Beauregard (Fonda) et un jeune loup… Ce qu’il était sexy, quand même, Terrence Hill (ça fait pas un peu homo, quand je dis ça ?)… Tiens, on dirait que je peux louer ça sur canal/free/télé j’y comprends que tchi mais je vais essayer (à condition qu’il y ait une VO)…

J’en reviens à mon envie d’être Personne.

A un moment, elle m’a passé. J’avais l’impression de viser trop haut…

A la place, j’ai voulu être Quelqu’un – d’abord, au début, un Grand Quelqu’un. J’étais bien parti – une poussée de croissance m’a amené très tôt à frôler les 1,70 quand les potes de mon âge étaient entre 1,20 et 1,50… sauf que, le truc bête, ça s’est arrêté là. Pouf, d’un coup. Et j’ai regardé tout le monde grandir autour de moi, atteindre fièrement des hauteurs d’homme (genre quoi ? 1,80 ?) pendant que je commençais à apprendre à gérer mes complexes…

Un Grand Quelqu’un, ça pouvait être aussi les grands hommes dont on me serinait les oreilles : par ordre d’apparition à l’écran, Hugo, Jean Jaurès, mon grand-père disparu avant que je le connaisse, mon oncle, mon père (je crois qu’en fait, c’étaient les idoles de ma mère…) ; éventuellement, je pouvais devenir un Musicien (là, je crois qu’il y avait conflit entre mes parents, mais ça devrait se tasser, maintenant)…. Sauf que bon, ça, c’était vraiment du boulot – parce que ça voulait dire devenir Quelqu’un d’autre, et que les résultats étaient peu probants.

De Hugo, d’abord, je n’avais pas le souffle (ni la barbe, en fait).

De Jaurès, je n’avais pas la colère, et la politique a cessé de me passionner après mes 17 ans.

De mon grand-père, je ne savais presque rien sauf qu’il s’était tué à la tâche – mais j’ai paraît-il son front et ses yeux.

Mon oncle, lui, avait les colères, la barbe et le souffle (apparemment, un souffle au cœur qui aurait pu lui être fatal s’il n’avait eu aussi un souffle de montagnard). Ça m’inquiète un peu d’avoir hérité de son cœur…

De mon père, je ne savais pas trop ce que j’avais… en fait, si, les jambes, les mains et le sboub (comment j’ose parler de ça, moi ? pour les mains et les jambes, j’ai des photos ; pour le reste, don’t ask me…).

Bref, j’avais tout ça – tout pour faire un corps - mais je ne savais pas vraiment qui je voulais être. Ni, puisqu’on en parle, comment on faisait pour devenir ce qu’on était.

Ouh la, je parle psycho, là, non ?

Bref, j’ai voulu être Quelqu’un – artiste, musicien, auteur, écrivain, qu’est-ce que j’en savais ? Peintre, j’aurais bien voulu (Picasso était une des autres idoles de ma mère), mais mes mains ne suivaient pas… Visiblement, elles ne suivaient pas pour tout le reste ;

Donc, j’ai fait ce qui m’était le plus facile : devenir un sportif, un étudiant puis un prof, un mari, un papa… Et quand je suis arrivé à ça, tu sais ce que j’ai fait ?

Ben je me suis cassé.

Plein de fois.

Je me suis cassé la gueule en vélo et en voiture.

Je me suis cassé les pieds – d’abord en me balançant à un arbre, puis en jouant au rugby...

Je me suis cassé les oreilles – je ne supportais plus la musique, ni ma voix.

Je me suis cassé les couilles (une jolie maladie poétique évoquée dans Petit Guide des Transports…)

J’y suis allé en plein de fois, doucement, par petites touches. Quand j’ai eu fini, j’ai fait le truc que je passerai ma vie à essayer de me pardonner : je me suis cassé de chez moi.

J’ai abandonné femmes et enfants pour une histoire – une très belle histoire, une histoire d’amour que je passerai ma vie à essayer de me rappeler, et sur laquelle je me suis cassé les dents et tordu de douleur.

Et puis je me suis soigné. Je continue encore. Je suis en grande convalescence des sentiments.

Quand cette histoire-là a été finie, je me suis retrouvé ici, devant mon PC, à faire une des choses que je préfère : me laisser emporter par l’écriture. Et aussi une des choses que je déteste : me laisser emporter par la colère – en particulier contre mes fils, ce que je trouve injuste et débile.

C’est là que j’ai commencé à penser que, finalement, ce premier objectif d’être Personne devait être le bon. Qu’il n’y avait aucun mal à viser haut si la cible était haute…

Et je m’y suis remis. Comme au début. Comme un gamin. Je jouerais à être personne –un orphelin perdu dans les bois, un héros enfermé dans une caverne, le plus cool des cow-boys

Une amie écrivain, Marie Mélisou, m’a dit un jour que c’était déjà pris – un certain Fernando Pessoa, un Portugais qui fait dans la littérature, vous connaissez peut-être ?

(ah au fait, une bonne fois pour toutes : je ne mets pas de « ou de ;-) quand je dis une connerie énorme : si tu la prends pour le fond de ma pensée, ça te regarde…)

Alors voilà. Le but du jeu : redevenir personne.

Ce qui ne va pas aider à être connu…

Et si je me regardais ce film ?

24.10.06

Getting to know each other....




Préparatifs, jour 1…


Vous avez remarqué qu’on connaît déjà mieux quelqu’un quand on voit ce qu’il y a dans ses courses – ou si on fait ses courses avec lui, ou si on fouille son frigo, ou sa cuisine ?

D’accord, c’est impoli ; mais on en reparlera.


En attendant, puisqu’il s’agit de faire connaissance avec moi-même, voilà la liste des courses (si je peux, je vous fais un document photo) d’aujourd’hui.

Frisk menthe tripack…. 2,48

Commentaire : bouh c’est cher. Mais toujours moins que des cigarettes, non ? En tant qu’ancien fumeur, je redoute par-dessus tout cet inconvénient bien connu des consommateurs de nicotine (et des adeptes de la terrine au sanglier) qu’on nomme l’haleine de chacal. Donc, j’aime me rafraîchir la bouche avec des trucs un peu explosifs, genre stimorol (mais les chewing-gum, c’est vite lourd) ou Fisherman’s Friends, qu’un ami appelle élégamment ses croquettes pour chien.

De toute façon, c’est un achat d’à côté des caisses, par définition ça ne compte pas comme une dépense (puisque tu as déjà passé la ligne d’arrivée, c’est plutôt une récompense...)

Frisk white menthe douce…. 3,03

Commentaire : boula mais c’est encore plus cher ! Tout ça parce que c’est nouveau, tiens, rrrahhhahaha les s…. oups, pas de gros mots sur le blog. Mais même remarque que précédemment.

A part ça, un truc : là, pour l’instant, je retape le ticket Leclerc parce que je ne trouve pas le câble du scanner, que j’ai dû ranger par là… Mais dans un temps prochain, la technologie va se mettre en place et vous verrez de vos yeux la réalité réelle de ce papier. Bande de veinards.

Ensuite, dans un futur plus trumanshowesque, vous pourrez peut-être même vous tenir au courant heure par heure de ce que j’achète ; si on goupille bien le truc avec les p’tits gars de la technique, vous pourrez même voter en direct sur « vaudrait mieux que t’achètes ça » ou « vaudrait mieux que tu l’achètes pas » (prix de 12000 sms + appel local). Ce qu’il y a, c’est que je m’en foutrais éperdument, mais au moins vous aurez exprimé votre opinion…

Bon, on avance, sur cette liste ? On n’a pas que ça à faire.

Sac Poubelle NF 3OL x 25 ELEMBAL…

Ça c’est de la marque…. Rien à dire, à moins qu’un écolo me donne une meilleure solution que le sac poubelle plastique à poignée… même pas regardé le prix, c’est dire…

Banane ECO +

Tiens, en parlant d’écolo… J’ai passé cinq minutes à choisir chaque fruit et légume du jour (ça tombe bien, j’avais le temps), tout ça pour me taper la marque la moins chère et pas certifiée du tout, et pour me demander s’il valait mieux prendre les

ORANGE MAROCLATE 2 KG ECO +… 2,90

en provenance d’Afrique du Sud ou celle en provenance d’Argentine… j’étais bien ennuyé, tiens, en tant qu’éco-citoyen … Je les aurais bien prises du jardin (mais même à Toulouse c’est pas facile) ou chez un primeur pour éviter de consommer des fruits qui ont coûté les trois-quarts de leur prix en pétrole, mais… il aurait fallu que je redémarre ma jolie Ford une fois de plus, ce qui, d’après mon vieux père, consomme à chaque fois un bon demi-litre de gas-oil… Faudrait qu’un spécialiste me fasse le calcul, mais là j’étais en plein écodilemme… Donc, j’ai pris les Argentines, parce que j’aime bien les types qui chassent les autruches en s’interpellant en espagnol châtié avec des pantalons ridicules (et si vous voulez me prouver que l’Argentine ne ressemble pas à ça, aucun problème : offrez-moi le voyage).

Ceci dit, c’est bien pratique, ces filets, plutôt que de peser chaque fois les abricots qui tombent sur le plateau où le gamin d’à côté vient d’essuyer son nez, tout ça pour se rendre compte en caisse qu’on a oublié de peser le fenouil (au fait, je vous ai parlé de Fenouilh ?) et que non, les melons cette fois, ce n’était pas à la pièce mais au poids… Et de toute façon, peser, c’est choisir comme le disait Samuel Beckett et le Livre de Daniel avant lui (n.b : ces références sont probablement fausses, comme cela arrive chez moi. Vous n’avez qu’à les vérifier, si vous y tenez, après tout…) ; et si je devais commencer à choisir des fruits, je n’irais pas à Leclerc, mais chez un primeur sympa à qui je pourrais faire la causette… Bon, bref, j’ai tout pris par filets pour ne pas me faire suer avec les caisses, et j’en profite pour recommander à Mr Leclerc d’embaucher davantage de personnel pour fabriquer des filets garnis adaptés à la demande (genre les barquettes de pot au feu, mais aussi des petits sacs de 2, 4, 6, 10 avocats…) ; si en plus il réfléchit à quelque chose de biodégradable pour mettre ces filets, ça nous évitera l’impression d’être pris pour des jambons à devoir à chaque fois racheter ces sacs plastiques de m… qu’on déteste tous mais dont on a du mal à se passer – sauf qu’on les oublie toujours au fond de la voiture...

Bon, je sors du rayon fruit et légumes/frais pour revenir à un truc que j’avais acheté chronologiquement avant : 2 balconnières en bois + accroche + bac plastique qui devraient finir sur mon balcon, inch’allah, et enchanter la vie, la vue et le voisinage d’ici quelques temps… en attendant, elles m’ont bien servi pour transporter tous les fruits et légumes… Ceci dit, elles étaient horriblement chères (59 euros les deux), Il y a aussi un joli pot bleu, toujours pour les plantations, à 9,90 ; je ne suis même pas sûr de ce que je vais mettre dedans mais j’aimerais que mon balcon finisse par être beau…

Là, déjà, c’est limite : ces achats sont purement superflus (ils sont très bien, mes pots tous moches et mal adaptés où des sauges crèvent depuis un an…) et ils constituent à eux trois presque la moitié du caddish…

Comment ? J’ai laissé passer des considérations esthétiques devant des contraintes monétaires ? Mais que font la police, la banque et la Haute autorité Morale ?

Et ce n’est rien.

Le reste des articles sont de véritables produits de luxe pour lesquels je me sens rempli de honte et de culpabilité (donc, puisque c’est déjà le cas, pas la peine de m’expliquer que je devrais avoir honte…)

Les voici, dans leur intégralité (ça se passe de commentaire, mais on pourra y revenir si vous voulez) :

AMANDE SACHETS200GR…. 3,42

BANANE CHIPS150GR………..1,15

ABRICOT500GR………………..2,30

TRUITE OVIVE 60 GR……….. 2,97

Donc, en gros, un produit de luxe pour moi = tout produit dont le prix au kg dépasse les 5 euros (35 francs, maman) – avec quelques exceptions. On y reviendra…

Bref, je pourrais supporter la contradiction. Mais il y a la dernière ligne.

Le comble de l’horreur – oh tiens, je n’arrive pas à l’écrire…

Revenons un peu en arrière, sur un article dont j’ai déjà parlé : le filet de 2 kg d’orange à 2 euros 50.

C’est mal, je le sais.

Pour que ce soit si peu cher, on a certainement payé une misère des travailleurs opprimés, forcés de cueillir les oranges à ma place (même s’il n’y en avait vraiment aucune sur les arbres du parking de Leclerc) avant de les transporter à dos de mulet par-delà les collines vers San Isidoro où un contremaître ricanant les a payées à vil prix – s’il ne les a pas faites tomber à même le sol d’un geste brutal en hurlant tou té moques dé moi, incapablé d’indien, tou sais bien que les gringos né veulent que les meilleures oranzes ; ça (prononcer « tha » pour les anglicistes et « za » pour les hispanisants), cé né sont que des oranges pourries ! », tout ça à cause du mulet qui avait mal à son paturon…

Si je suis ma chaîne de la consommation (très fortement marquée par Jacques Vabre et Tintin / Le temple du soleil), le contremaître a ensuite fait charger les oranges dans un camion branlant, dont le moteur agonisant inondait d’huile de gas-oil le sol de terre battue du village ; ensuite le camion s’est dirigé en chaotant sur les routes vertigineuses (genre Montand dans Le salaire de la peur) vers TioPepe, la ville la plus proche, dont l’aéroport a été le cadre d’une scène similaire entre le contremaître hispanique et une brute stupide au service d’un cartel américain…

Déjà, rien que ça devrait logiquement me pousser à acheter des oranges « échange équitable » (*comme son nom l’indique, cela veut dire qu’ils ont changé le cheval – ici un mulet – que le contremaître est aussi maire du village, directeur de l’école, universitaire et que pour faire bonne mesure c’est une femme ; que l’américain a été renvoyé à ses voitures, et qu’il a été remplacé par une sorte de Bernard Kouchner mâtiné de Nicolas Hulot –

que limite il t’aurait apporté les oranges lui-même, mais là vraiment c’est pas pratique, il les a faites livrer le plus près de chez toi…), ou au moins à foncer chez un primeur.

J’ai déjà traité le problème ; donc, des oranges, même Eco +, ça passait encore, vu que je n’avais pas vraiment le choix cette fois ci…

Mais j’ai été odieux, repoussant, immonde. Je me suis vautré dans le luxe capitaliste insouciante et destructeur. J’ai acheté ça :

TROPICANA PURE PR ORANGE 3 ,79

C’est impardonnable. J’avais DEJA des oranges, une palanquée. J’avais déjà traité mes frères humains plus bas que terre. Et j’en ai rajouté. Par paresse, j’ai doublé le prix du produit (non, je ne suis pas mauvais en calcul, je culpabilise, c’est tout).

Moi qui n’ai que ça à faire, je ne me suis même pas obligé à presser moi-même mes oranges.

Non. Par ce simple achat, j’ai forcé de pauvres mères célibataires à venir au travail dès sept heures dans des usines ultra-modernes implantées près des côtes européennes, où, moyennant un salaire de misère et des horaires aléatoires et mal adaptés, elles ont pris pour moi à chaque instant le risque de se taillader les doigts entre les énormes rotors… J’imagine la sueur qui ruisselle le long de leur front et tombe goutte après goutte sur leurs masques sanitaires qui les empêchent de respirer correctement…

Tout ça alors parce que, même si j’aime bien presser des oranges le matin, j’en fous toujours partout et parfois c’est trop pénible, ou pas pratique, de le faire soi-même…

Je suis un esclavagiste, un irresponsable, un profiteur sournois.

Et j’en suis conscient.

Mais je l’ai acheté quand même.

Le mal est en moi, évidemment. Il y a quelqu’un, dans ma tête, qui a pensé la chose suivante (attention, personnes sensibles, écartez-vous, fermes vos yeux et votre âme délicate, ce qui suit est terrifiant) :

Et si ?

(là, si j’ai un fichier son, je colle illico le hurlement du loup transylvanien)

Et si, après tout, transformer les oranges en jus était une activité, sinon noble, du moins utile ? Si en achetant une marque je m’étais assuré que sa chaîne de fonctionnement était plus proche (tout en restant perfectible) du modèle « Kouchner » que du modèle « Exploitation coloniale » ? Si j’avais participé avec mon argent (enfin, le vôtre, hein, mais nous y reviendrons…) à une relation humaine faite de réciprocité et d’améliorations constantes, où chaque picaillon qui tombe au bout de la chaîne est préférable à pas de picaillon du tout ?

Aaaarh purée (je ne dis pas putain à cause des enfants) je le sais il est en moi le démon – JE PENSE COMME UN MEC DE DROITE !!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!

Me faut un son genre « crash d’Airbus », là…

Je suis rentré chez moi tout agité de ce conflit intérieur. J’ai rangé les courses et j’ai commencé à écrire.

Ouf. Tout va mieux maintenant.

C’est sorti. Jetez-moi la première pierre – ou, au contraire, la première fleur.

(oui, on voit ça avec les p’tits gars de la technique, on installe un jeu avec « burn the witch » ou une lapidation façon Vie de Brian – et des extraits vidéo – pour quand vous voulez me tuer, et des roses pour quand vous voulez me ressusciter ou prolonger ma vie…)

Bon, je vais aller installer les parties professionnelles de mes courses : 1500 feuilles de papier (2 qualités différentes, on en reparle…) et un câble RJ45 (merci Jeff pour le tuyau) pour envoyer tout ça vers le vaste monde…

Je m’arrête pour l’instant – ah non, il fallait que j’ajoute un truc vraiment intéressant, c’est que j’ai trouvé au Trocathlon un nouveau VTT pour A. (c’est mon grand fils, je ne donnerai ni son vrai prénom ni sa vraie initiale parce qu’ici, ce n’est pas encore un endroit pour les enfants).

Je l’ai testé, scruté, et choisi parmi quelques autres avec un œil de professionnel (pas assez beau, gringo !). Bien sûr, il a des bosses, des rayures et des petits défauts, et bien sûr j’ai longtemps hésité entre le rouge et le bleu. Mais il y a un truc que je sais d’expérience : c’est qu’il n’y a pas de plus beau cadeau qu’un vélo offert par son papa.

Ca doit remuer des trucs en moi, ça, parce que c’est ce qui m’a rendu le plus heureux dans la journée…

Ah, et puis je sais ce que j’ai oublié d’acheter : un presse orange…

Téléphone

A +

NB : Sur les oranges et le travail des femmes : Quai des Oranges, roman de Nicole Zimermann.