31.12.09

797 - C'est tout pour cette année


1) MArdi, je ne t'ai pas
raconté la suite de l'histoire de Rhôl l'enfant merveille, qui finit par se souvenir de demain. Je ne t'ai pas raconté ses errances dans les déserts, sa traversée des montagnes, ses rencontres, ses fuites, ses combats. Je ne t'ai pas raconté comment un jour, alors que le monde autour de lui brûlait déjà, il se souvint d'un lendemain, d'un autre lendemain ; et comment grâce à se souvenir imaginaire, il reconstruisit l'univers.
Ca t'intéresserait de le savoir ?

2) Romantique
Quand mon imagination te gêne, que puis-je faire ? L'éradiquer ? La taire ?
Car t'en parler nous propulse dans les sphères de la peur.
3) Encore
Croire que demain sera nouveau ; râler sur les obligations de la fête ; danser jusqu'à nos corps, et se réveiller plus jeune d'une année.

4) Voeux décroissants
Non cette année je ne me précipiterai pas à minuit pour vous dire que je pense à vous et arroser la planète de SMS. Je vous aime tout le temps, et je penserai à vous bien sûr à cet instant.
Qu'aurions-nous besoin de preuves ?

5) Webradio
"Son dégueu", "voix maladroite", "inaudible" sont les amicaux constats d'un professionnel sur nos premiers travaux voix/guitare. Qui néanmoins veut en savoir plus, car il aime notre façon d'écrire.
Amusant de savoir qu'on a une voix de téléscope et un physique de radio.

5 bis) Invitation
C'est ouvert chez nous à partir des premières heures de 2010 ; si le coeur vous en dit, on vous attend...


6) Elle le sera
Bonne année à nous.

28.12.09

796 - Once again


1) Alzheimer
Décroissants, nous le fûmes, pendant ces vacances ; au point que j'en oubliai de raconter MArdi et de poster dans l'encrier.
Et c'était doux, de ne penser à rien, de débrancher cerveau, mains et numériques.
C'est le retour ce matin. Joyeux noël.
Et vous, c'était comment ?


2) Programme
Le petit hôtel désert (et naturiste), les rues d'une ville à jouer à découvrir, les expéditions qui finissent dans la baignoire, les heures, toi et moi, à respirer ensemble : on repart quand tu veux. Même si, à nouveau, c'est pour mieux rester chez nous.

3) Les cadeaux
3 fois 3 nouvelles clés pour le fond de ma tête ; un instrument pour toi, qui t'en es emparée ; de l'art pour ceux qu'on aime, et des petites choses.
Cette année encore, nous sommes venus à bout de Noël.
Encore plus doux qu'avant ?

4) Questions futures
Les test sont irréfutables : en vacances, j'écris comme une bite. Et pourtant, j'adore les vacances.
Ne serait-il pas temps, de par le fait, que ce blog change de forme, de but, d'ambition ? Il tient depuis trois ans, à peu près ; pourtant je n'ai noté aucune révolution planétaire, aucun changement karmique, aucune radicale nouveauté à l'échelle de la Terre. Nicolas Sarkozy s'est toujours foulé le col du fémur en sauvant Johnny Hallyday du cancer de Michael Jackson.
Il est possible que la mission que je m'étais fixée n'ait pas été remplie.

5) Un forme de sondage
Sinon, vous, ça va ? Joyeux Noël et bonnes fêtes, hein...

20.12.09

795 - Avant les vacances


1) On n'arrête pas le progrès
Anton, ce matin, dessinait. Quoi ? Le plan d'attaque d'une centrale atomique.
Heureusement, les gentils avaient l'air de gagner.

2) Machin approche
Et là vous vous dites, et merde, je n'ai pas de cadeau. Pour untel ou untel ou pour moi.
Pas de problème, que des solutions : un album de bédé, ce sera parfait.
Et en particulier celui-ci, La saison des flèches, de Guillaume Trouillard et Samuel Stento. Ou comment un couple poitevin sans histoire adopte une famille d'indiens, et transforme son appartement en terrain de chasse.
J'aime Guillaume depuis Le cas Lilian Fenouilh et Colibri ; son dessin, qui fait exploser les cases et met une bonne charge de dynamite sous le rocher des conventions narratives, est de plus en plus puissant, expressionniste, précis et rêveur en même temps. Il parle à l'enfant que j'étais, qui regardait des westerns et lisait Mémoires d'un visage pâle (Little Big man au cinéma) ; il parle à l'adulte qui je suis, qui regarde passer les guerres perdues d'avance et ne cesse pourtant de rêver.
Allez, Père Machin, un petit effort.

3) Sans laisser de trace
Ainsi, c'est décidé : à partir de demain, vacances. Partir sans laisser de trace.
Cesser de sacrifier au besoin dévorant de consommer de produire, de faire. Ordis téléphones coupés, bilan carbone zéro, temps arrêté, toi, moi, nous.
De la chaleur, de l'eau, de la tendresse. De la sérénité. Et quelques apparitions, si Machin le veut.

Une question toutefois me trouble : pour ne laisser ni trace ni empreinte, ne faudrait-il pas tout simplement que nous soyons morts* ?

Ciel, mon amour. Il se pourrait que nous existions.

Nota : Rodolphe des CMR nous a aidés hier à calculer que cela ne suffirait pas - à cause de l'empreinte carbone de la décomposition de nos corps, même à l'abri d'un plastique ; que la seule façon de capturer du carbone était de se reproduire (j'ai trouvé cela spécieux, mais n'ai pas su relever la faille logique). Il a argumenté en même temps pour remplacer le quinquennat par un millionnat, afin que les résultats à long terme d'une politique puissent être pris en compte.
Oui, nous avons des voisins étranges.




4) Le véritable sens de la fête
Oui, mais voilà : ce cadeau-là ne coûterait pas assez cher. Celui-ci se ferait sans argent. Ce troisième pourrait lui plaire, mais si ce n'était pas le cas ?
Acheter pour plaire. Le témoignage sonnant et trébuchant de nos affections réciproques.
Fuck Christmas.

5) Liste quand même
- un masque anti-grippe (en guise de loup) ;
- un instant de sérénité (au milieu d'un carnage ?) ;
- la paix dans le monde (et plus précisément dans cet espace du monde entre ton oreille droite et ton oreille gauche, entre ton ventre et ta cheville, entre le haut et le moins haut) ;
- la fin du poids dans nos ventres sous notre coeur ;
- ne garder des liens que les beaux, qui relient sans entraver ;
- un rire incongru ;
- un rire du coeur ;
- l'horizon liquide de la douceur ;
- un fer à repasser.
- et pour mes fils ? Du je(u), de l'indépendance, de la confiance, du symbole, du souvenir ?

Nom d'un, la tache de Noyelme est immense.
Ou alors, c'est que j'aime bien me compliquer la vie.

19.12.09

794 - C'est quoi, tes vacances ?


1) Une idée
Disparaître tous deux sans laisser de trace - une semaine à bilan carbone neutre.

Oui, mais comment on fait pour respirer ?

2), L'emmerde Noël
Oh ça suffit. Acheter quelque chose pour te prouver que je pense à toi, que je t'aime ? Fabriquer une idée parce que la nuit qui vient est peut-être la plus courte de l'année ? Courir les magasins sous les aisselles de la foule à la recherche d'un objet qui dira "voilà qui tu es qui je suis qui nous sommes ce jour-là en cette année du milieu de nos vies" ?
Pas sûr que ça existe dans les boutiques. Je voudrais t'offrir une bouffée d'air pur, un sourire libre, un moment sans passé ni futur.
Je regarde sur Internet, à tout hasard...

3) Une idée quand même
Une clé de la maison pour Anton. À moins que j'attende l'anniversaire de ses 11 ans.
Mon fils sans refuge.

4) Une autre idée, tiens
Offrir aux enfants l'intégrale des Beatles. Chantée le soir avant qu'ils s'endorment. Surtout quand on ne connaît ni l'air ni les paroles.
Ils apprendraient la musique malgré nous.

5) Tes aigus
Sais-tu que tu es la seule personne au monde pour laquelle je veux bien courir le risque de me faire expulser pour tapage nocturne ?
Puissant, ce petit sax.

6) Révélation
Tu sais, cette cheville qui me fait souvent souffrir ? J'ai toujours cru que c'était parce que j'avais une jambe plus courte que l'autre.
Hier soir, je me suis rendu compte que je me trompais. En fait, c'est l'autre qui est plus longue.
Je me sens beaucoup mieux, à présent.

7) Sinon
Ca ne s'offre plus, les disques, si ? Sinon, Les Ninos chantent Ferrer et c'est très chouette.

18.12.09

793 - Bon, bin let it snow, alors


1) Rien à faire
Comment on fait avec le clavier pour taper les têtes de mort et les spirales qui remplissent les bulles des personnages de BD ?
J'en aurais bien besoin. Plus que quelques jours pour totalfinaliser la démo de LoFi, et j'ai l'impression de ne toujours pas arriver à un résultat satisfaisant.
Alors je râle.
C'est bien, râler. Ca évite d'attendre et/ou de réfléchir.

2) Une conception mystique en vaut une autre
Si je suis le chemin vers la lumière, comment puis-je m'en écarter ?

3) Tu devrais voir quelqu'un
A la place, il n'y a que la neige.

4) Angle mort
Leurs disputes tournaient si bien en rond qu'ils se les repassaient comme leur disque favori.

5) Trop dormir nuit
Une bonne sieste, et au lit.

6) La longue liste des cadeaux de Noël
Je voudrais une oreille et un sens aigu de ce qu'il faut faire. C'est possible ?

17.12.09

792 - Jeudi oui


1) Chaleur humaine
49 gonins et 1 gonette autour d'un repas, sous un auvent.
Et le chauffage en panne.
Le croiriez-vous ? Nous n'avons pas eu si froid que ça.

2) Bas instincts
Je fais augmenter en flèche mon bilan carbone en chauffant mon bureau à grand renforts de kérosène ; en échange, je promets de renoncer à ce voyage de fin d'année qui devait nous emmener de l'autre côté d'une mer ou d'un océan pour y cherche le soleil.
Séjour décroissant, donc : rester à la maison, passer de musée en pièces en concerts, nous occuper de nous. La plage attendra, et les cabrioles avec.
Encore que. Une cuisine naturiste, ça doit être bien.
Va falloir chauffer.

3) La liste interminable des cadeaux de Noël
Ca, ça te plairait sans doute, mais ce serait une terrible contrainte ; ça, ça me plairait, mais ça ne te plairait sans doute pas, sauf pour me faire plaisir. Il y a ça, évidemment - mais cela ressemblerait à du travail, et je veux t'offrir du temps libre. Alors ça ? Peut-être un peu trop facile.
Ca ? Si c'était possible...
Ca, je l'ai déjà fait, et ça tu en as plein. Ca, je n'oserai jamais, de peut que ça te déplaise.
Et ça, c'est tellement le bordel que je ne peux pas te faire la surprise.
Voilà pourtant quelques jours que je traverse les rues en coyote urbain, coeurs et yeux ouverts en attendant le cadeau qui me fera signe.
Le seul inconvénient, c'est qu'en ce moment il faut se munir d'un coupe-coupe pour pouvoir marcher en ville.
Piétons, attention, coyote en liberté.

4) Skin
Pour les amateurs de musique, une des versions alternatives de "Ta peau" est dispo sur le site de LoFi...

5) Arts & co
Toulousains, toulousaines (ou gens d'ailleurs qui rêvez de le devenir), en vrac avant Noël,
- l'expo "prix discount" des peintres/photographes Y. Zofer (notre Yrf) et V. Pourrinet (sa Véro), samedi 19 et dimanche 20, 23 rue du 10 avril, métro marengo
- juste à côté, des livres d'art, dont ceux de Mam'zelle Luna, à la galerie 7.05:655
- la pièce Le règne des rats, de et avec Benoît Bourbon et Marie-Cécile Fourès - en concurrence directe et néanmoins amicale avec Désolés pour le chien, comédie d'Emmanuelle Urien et.

Bref, de quoi s'offrir du beau pour Noël.

6) Une idée originale
S'offrir la nationalité belge.

7) Complétement raté ?
Si j'avais oublié de signaler ce billet répondant à un appel à texte de Magali Duru, c'est que j'avais raté sa sortie... oups.
Oh et puis aussi, tant qu'à lire : une petite histoire journalistique dans Midi-Pyrénées info, pour ceux qui ne le trouvent pas directement dans leur boîte à lettres.

8) Y'en a pas que pour les toulousains, merde !
Si vous passez par la rue de Clichy (et on ne dit pas "rue de Clichy à Paris", c'est une évidence), pourquoi ne pas aider ce libraire à écouler son stock monstrueux de l'album Enfin Seule ? Si jamais vous cherchiez des cadeaux de Noyell pour les enfants...

16.12.09

791 - Déjà mercredi


1) J'sais pas, j'fais pas psycho
Le fantasme est-il de l'angoisse ou l'angoisse du fantasme ?

2) Discussions entre filles
- C'est un peu comme si tu devais vivre et chasser. On te juge, on t'insulte."
- Par contre, à Bruxelles, c'est plus naturel."
- C'était pas là que t'avais volé les piles ?"
Je n'y comprends rien.
A la place, j'écris.

3) Fuck you all
Plutôt grossier, comme titre.

4) L'angoisse du cadeau de Noël
Chacune de ces idées pourrait manger un peu ta liberté. Ou te ravir.
Comment faire pour savoir ?

15.12.09

790 - MArdi, je te raconte


- Les racines ? Quelles racines ? bégaya Rhol.
- Les racines sacrées. Celles qui prédisent le futur de notre clan" répondit Iorg. "Elles m'ont parlé de toi, et de ton fabuleux destin. Et de la prophétie".

Rhol, incrédule, secoua la tête. Il n'avait pas, il en était certain, d'autre destin que celui de devenir un Zaëm comme les autres ; d'accomplir les gestes que son père avait accompli, comme son grand-père, et le père de celui-ci...

La voix d'Iorg se fit plus douce.
- Je sens que tu doutes, enfant. Et pourtant, les racines me l'ont dit, il y a longtemps. Voilà pourquoi je t'attendais. Toi seul peut accomplir la prophétie, toi seul peut sauver notre monde. Et pour cela, tu dois partir."

Le coeur de Rhol cognait entre ses côtes. De quoi parlait Iorg ?

- Les racines l'ont toujours dit, enfant. C'est une prophétie aussi ancienne que notre clan : un jour, un fils des Zaëms viendra rallumer le monde, quand Soleil blanc aura éteint Soleil rouge ; et cet enfant sera celui qui se souvient de demain".

Rhol ne comprenait pas.

- Tu n'as donc pas vu, enfant, que les jours racourcissent ? Que chaque jour, Soleil blanc se lève un peu plus tôt, et Soleil rouge plus tard ? Tu n'as donc pas senti que le vent des automnes devenait de plus en plus chaud, que les pluies de Naissant se faisaient de plus en plus rares ? Le monde, notre monde, "ajouta Iorg, "court à sa perte. Mais toi, fils d'Issag, tu peux le sauver. Si tu pars aujourd'hui, si tu te lances dans la quête, si tu parviens à te souvenir de demain, notre monde continuera."

Puis le Shorcier s'était tu ; il avait entrepris d'arranger le feu, dont les flammes s'étaient élevées, claires et franches, dans la cabane ; et il avait amassé, dans une bourse de cuir, des objets disparates qu'il tendit à Rhol.

- Prends ceci ; tu y trouveras presque tout ce dont tu auras besoin. Tu marcheras vers Ponant, jusqu'à ce que tu rencontres un signe qui te dira de t'arrêter".

Sans ajouter un mot, le shorcier avait poussé l'enfant à l'extérieur de la hutte, puis refermé la lourde porte.

Et la quête de Rhol avait commencé.

14.12.09

789 - Comme un lundi

1) Drame de la parentalité
Il aurait voulu être SuperPapa - il n'arrivait qu'à être lui-même. Et encore, pas toujours.

2) Divorce à l'amiable
- Je veux t'offrir ton indépendance.
- Je préfèrerais ton amour.
- Mais...

3) Un chien allemand
Traduction difficile, ce matin : "Warum wird der Hund in der Pfanne verrückt ?" - littéralement, "Pourquoi le chien devient-il fou dans la poêle ?".
Nous déployons des trésors de créativité pour qu'un enfant regarde une triste image en noir et blanc et y colorie un monde.
Comment dit-on "c'est la vie", en allemand ?

4) Jardin secret
Hier soir, je n'ai pas clamé haut et fort de qui venaient les sms.
Il se peut qu'elle doute. Elle ne demande pas. Je me retiens de le lui dire.
Nous nous entretenons.

5) Apocalypse sous un crâne
J'essaie désespérément de me surestimer à juste titre.

6) Projet de vacances
Une semaine sans - ni fil ni écran ni amis ni rien d'autre que nous-mêmes.
Y résisterions-nous ?

7) Crucial
Avec combien de personnes différentes peut-on former des couples ?

8) J'sais pas, j'fais pas philo
L'autre est-il un sujet ? Un objet ?

9) Cornélien
Comme je me sens d'humeur à concourir, je cherchais dans mes archives une nouvelle sur le thème de la folie.
Je me demande à présent si j'ai une nouvelle qui parle d'autre chose.

10.12.09

788 - Perspectives

1) Come-back
A 72 ans, Dorothée remplit, paraît-il, l'Olympia.
A 72 ans, si tout va bien, nous remplirons nos pistolets.

2) Questions fondamentales
Peut-on doit-on sait-on faudrait-il qui saura
Vivre sans se sentir vivre ?

3) De noël
Que pourrais-je lui offrir de plus beau que le bonheur dans la solitude ?
Un amant, peut-être.

4) Aucun lien
Le premier chapitre de E(u)x, roman d'amour sans personnages, se lit aujourd'hui - avec les oreilles - sur l'Encrier.

5) Les nouvelles vont vite
C'est un statut de facebook qui m' appris la presque mort de Johnny.
Je me questionne sur ma connexion au monde et à son actualité.

6) Relativisons
Johnny est presque mort.
Je m'en fous, mes grands-parents vont bien.

787 - Vide, la tête


1) Atmosphère
Fin comme de l'air. De l'air de rien.

2) Porcine
M., grippée, ne sort plus de chez elle. Ordre du médecin.
D'un point de vue moral, pourtant, les virus ont le droit de vivre et de se développer, autant que notre belle humanité. Non ?

3) Porcine, bis
Néanmoins, le docteur semblait inquiet. Très inquiet même, puisqu'il lui interdit de sortir.
Je me demande si l'inquiétude d'un médecin suffit à déclencher une maladie.

4) Porcine, ter
- Leur faudrait bien une bonne peste", pensèrent ensemble les convives du Décaméron.

5) Le film d'hier
(Le village, Night. M. SHymalaylamaayan)
La peur, qui construit les murs de notre prison. Ou de notre sauvegarde ?

6) Aucun lien
Nouvelles photos et nouveau morceau sur le myspace de Grizzly Sisters Gestalt Machine ; pas grand-chose de neuf sur celui de LoFi, mais si vous ne savez pas quoi mettre entre vos oreilles...

9.12.09

786 - Je fais un post, j'arrive


1) Témoignage crucial de l'identification sexuelle masculine en tant que facteur d'autosatisfation
Si les pédés étaient des femmes, et les gouines des potes, on se ferait pas tant casser les couilles par des connasses."
Dont acte.

2) Témoignage intéressant de la condition paternelle
Fils, mon fils, si seulement je pouvais lâcher les rênes de mes rêves pour toi, serais-je digne de toi ?


3) Soirées entre potes
La fête tourne mal : ils en repartent tous heureux.

4) Des nouvelles d'Emmanuelle Urien
D'un poète anonyme, reçu ces quelques lignes :
"Quand elle se promène nue, l'ancienne souffrance digne
Autour de ses épaules,
Lui donne un autre nom".
Tout va bien, donc.

5) Une histoire de l'amitié
Jadis, j'avais des amis, des amours.
Ils m'ont fâché, ces idiots, à mourir ou à disparaître.
J'avais si peur qu'ils me détestent
Que je n'en ai pas repris.


Quelqu'un offre son coeur

8.12.09

785 - MArdi, je te raconte


- Rhol. Je t'attendais.

Rhol sursauta, voulut s'enfuir ; dans sa poitrine, son coeur s'était mis à battre comme celui d'un lapin pris au piège.
La voix du shorcier, pourtant, était calme, et ne portait aucune trace de colère ou de menace. Il énonçait simplement un fait.
Rhol s'obligea à rester immobile, à ne pas écouter son corps qui lui disait de s'arracher à l'étreinte d'Iorg et de s'enfuir à toutes jambes dans la nuit protectrice. Mais la main sur son épaule était lourde et sèche comme une branche de verne ; elle semblait contenir une chaleur, une énergie extraodinaire - surtout pour un vieillard comme le Shorcier.
Celui-ci fit pivoter le jeune garçon vers lui, l'entraîna vers le centre de la hutte, plus près de la lumière du feu de bois mourant. À la lueur des braises, le visage d'Iorg, avec ses yeux blanchis et sa bouche mince, était terrifiant.

- N'aie pas peur, enfant. Tu es le bienvenu. Les racines m'avaient annoncé ta visite.

7.12.09

784 - Nice job


Ce ouikend, c'était congrès ProZ, et atelier "Traduction et écriture créative".
Impressions.


1) SNCF
Aller. Voix, femme, 24-32 ans, accent du sud.
- Mais là, la voiture, avec la voiture, on a pris la voiture et là Fred il démarre, avec la voiture il recule, et dans la voiture, tu vois, il, on prendre la voiture, et..."

Retour. Voix, homme, 52-63 ans, accent de Lyon
- AAAAH CA FAIT DU BIEN... LA... BIEN ASSIS... MOI, JEUDI CA ALLAIT, JEUDI, MAIS VENDREDI, J'ETAIS FEBRILE, JEUDI CA ALLAIT MAIS VENDREDI, LÀ, VOILÀ...

Visiblement, la conversation de merde ne vaut que si elle partagée par tous.

2) Dans la ville de Jacques Médecin
Passer les contours de la gare, les hommes à l'air graisseux, les clochards, les pavés douloureux sous le poids du sac ; trouver une artère, presque trop grande, presque honnête ; la foule, et des magasins de chaussure par million ; hôtel, partir vers la Promenade des anglais. Même impression de trop propre, trop agité, trop vivant.
Puis la mer, les palmiers, les ruelles ; puis le port, les bateaux, palaces un peu ridicules ; je voudrais résister à l'impression de carte postale.
Mais la mer, mais les lignes, mais la couleur du ciel et le soleil comme une bourrade sur la corniche.
Putain, c'est une belle ville.

3) Reconversion professionnelle
Elles/ils écoutent, réagissent, regardent, s'expriment ; quand elles/ils écrivent, je perçois une main crispée, une épaule qui se détourne, des mots qui hésitent, un souffle qui apparaît ; partage des tâches, avec Emmanuelle, commentaires, échanges, discussions.
Notre premier atelier commun était un plaisir (partagé, je crois).
Je me demande si j'aurais pu être prof...

4) Video on demand
La planète détruite, quelques enfants sauvés ; la planète détruite en grande partie, mais sauvée au dernier instant ; la planète sauvée, par la perte de quelques millions d'être humains.
Trois blockbusters de SF qui parlent d'une purge nécessaire.
Soit l'Amérique nous prépare à des solutions radicales, soit elle a pris conscience de sa propre mortalité.
Soit encore, les scénaristes d'Hollywood se trouvent inconsciemment trop nombreux dans la partie.

4.12.09

783 - Neuropsy


Le cerveau humain, on le sait, a tendance à sur-représenter les liens de causalité. Entre deux événements sans rapport aucun, il crée un rapport logique, qu'il appelle, suivant les cas, signe, coïncidence, synchronicité.

Il n'y a donc aucun lien entre le fait que le jour où je quitte le métier d'enseignant, où je parle sérieusement mariage, un ami m'appelle. Qui ne me voyait plus depuis mon précédent mariage, au moment où je devenais prof.

Aucun lien.

Au fond, ça n'enlève que peu de choses à la beauté du monde.

3.12.09

782 - A vue de carnets (a walk in Toulouse)


0 - A force de vouloir être cohérent avec moi-même, mes pensées - et ce blog, donc - me semblent incohérentes. Faut mettre de l'ordre, bordel.
Et réciproquement.

So.

1) Psy
Trois fois je demande à mon Freud intérieur de me faire un papier certifiant que je ne suis pas totalement fou. D'abord elle esquive en souriant, puis lâche :
- Cela n'a rien à voir avec la folie. Votre environnement de travail n'est plus adapté."
Cette réponse rationnelle me déçoit tout de même un peu.

2) CDS (avec le lien, on sait jamais)
Bruit des copieurs, de la clim, de la radio en fond. Très beaux, ils s'agitent avec grâce.
Téléphone.
"Bruno, j'écoute... Papa ? Oui, pas de problèmes".
Puis un compliment à la dame pour sa carte de voeux, la commande du monsieur à l'air sérieux, les plaisanteries sur le champagne avec le client bien habillé, caisse enregistreuse, copieur, repas.
Il se souvient du titre des manuscrits que je lui ai demandé d'imprimer hier.
Il rit à nouveau.
Comme d'habitude, dans ce magasin de reprogaphie, je ressors avec l'impression d'être - comme les autres - un client en unique exemplaire.

3) Rubrique écologie
Les ariégeois veulent être les seuls ours dans leurs montagnes.

4) Santé publique
Mes fils ne PEUVENT PAS être allergiques aux acariens. Bon sang ne saurait mentir.
Ou alors, c'est de la faute de leur mère.

5) Graphologie
Dans le restau-salon de thé, il mange seul, comme moi. Il a envie de parler, il est de Lille.
- Vous écrivez tout le temps, comme ça ?
Sauf que je me demande ce que je vais bien pouvoir écrire.

6) Administration
Accueil du rectorat. Ils sont trois pour un téléphone. Je me présente ; j'essaie de ne pas noter que le grand jeune indique à la grosse dame sur quelle touche appuyer pour les communications internes.
Un peu plus tard, je ressors. Libre.
La grosse dame me sourit. On dirait qu'elle me félicite.

7) Transports en commun
Pluie dense. Le bus klaxonne le cycliste, le piéton gueule sur la voiture qui freine tard.
Feu rouge, feu vert.
Le soleil sur les briques derrière le rideau de pluie.
Je me marre doucement.

2.12.09

781 - All in 1


A 11h11, ce matin,
l'éducation nationale acceptait de me dire adieu,
des éditeurs me rappelaient,
des manuscrits s'imprimaient,
des histoires dansaient dans ma tête,
des ours gambadaient.


Ne sois pas trop heureux, ça pourrait rendre jaloux le bon dieu.

1.12.09

780 - MArdi, je te raconte


Malgré le rougeoiement des braises, il faisait sombre dans la hutte du Shorcier. Rhol resta immobile de longues secondes, le temps que ses yeux s'habituent à l'obscurité.
Aux murs pendaient des peaux de bêtes ; au centre de la hutte, le feu finissait de brûler. Empilées contre la paroi rocheuse qui constituait le fond de l'abri, des branches dessinaient une forme curieuse, étrangement géométrique, au milieu de laquelle se nichaient divers accessoires - pots, jarres de terre cuite, pierres taillées, ainsi que des sortes de boîtes recouvertes de cuir. Rhol n'en avait jamais vu de semblables. Dans la hutte de son père, les objets du quotidien - la marmite en terre, les écorces sur lesquelles on déposait la nourriture - étaient posés à même le sol, dans un coin ; dans le repaire du sorcier, en revanche, il semblait que l'étrange structure de branches serve à entreposer, à ranger, tous les artefacts.
Rhol se releva doucement ; il cherchait à distinguer le coin le plus éloigné de la hutte, là où devait se trouver le sorcier endormi.
C'est alors qu'une main se posa sur son épaule.



Ill : Quelqu'un se sent bien seul, ep