25.1.13

1029. Better than writing

1. Storyboard

Eric/Elle/Sérafina
... d'une partie du premier chapitre de Sex Artist, donc. A droite, là.

2. Parler de...

... mon Eau des rêves au micro de Claire Ambill (émission du 11/01). Si ça vous dit de passer une demi-heure en compagnie d'un roman peu aperçu.

3. Le rire est-il politique ?

Si vous êtes encore d'humeur audio, Amédée Scatoufail, Vulvinia et leurs petits camarades ont tenté de répondre à cette question mardi dernier. Une petite heure à podcaster.

4. To be true

Je ne tiens pas ma parole
repique et replonge
défais les 
bonnes résolutions
- sans pour autant que le coeur 
cogne et palpite,
juste par
habitude du bonheur
(ou d'un bonheur facile, assimilable, déjà dit).

Mais je me rassure :
je ferais mieux
dans une autre vie.

20.1.13

1028. Transdimanche

Eric : un des tableaux peints au Centre (Déchirure 7)
1. War - and how to avoid it

Voici quelques soirées que je passe devant la captivante série Treme - oui, cette oeuvre qui retrace la reconstruction de New Orleans après Katrina en faisant la part belle aux musiciens et au jazz. Et il y a un truc qui me captive en particulier là-dedans : les Indians, ces espèces de tribus de danseurs régies par des codes complexes, qui se parent de costumes splendides pour défiler lors de Mardi-Gras.

Lorsque deux tribus "ennemies" se rencontrent, les chefs se défient de la voix et du corps ; les chanteurs et danseurs les accompagnent. Cela donne des scènes magnifiques - sans compter que les auteurs, avec leur capacité à rendre la nature fractale de la réalité, parviennent à mettre aussi en évidence la riche relation entre un chef Injun et son fils trompettiste, qui me touche particulièrement.

Du coup, idée - pour cette histoire de guerre : et si on envoyait le Pape, avec toute sa tenue, défier les méchants en chantant dans le désert ?
Mighty cooty fiyo.

2. La pluie et le beau temps

- Et elle est où, la colère de Dieu ? disait le type à la sono.
En dépit de ma tendance à craindre ce genre de défi, j'ai souri en rejoignant la manif.
Il faisait plutôt beau à Toulouse ; la foule était sympathique. Les M&M's, notre petit couple de filles chéri, nous ont rejoint - elles ont mis de la couleur et des sourires autour d'elles.

Devant, il y eut quelques heurts. Je m'inquiétai un peu - les enfants étaient avec nous - avant que la fanfare nous rejoigne. Nous dansâmes en la suivant - le bitume léger sous nos semelles.
C'était sympa de venir en famille, nous remercièrent-elles.
Pourquoi on aurait fait autrement ?
Comme le disait cette pancarte, sur la jolie photo, Ne vous trompez pas, nous parlons bien d'amour - et vous ?

3. Une petite poésie pour se foutre la paix ?

Je suis ce que je sens, dit l'homme sous l'arbre
entre les roches fracturées,
à la croisée des mondes
Je suis l'homme je suis l'univers
Je suis ce courant alternatif entre mes oreilles
Qui me raconte que je suis
le chemin vers la lumière.
Alors mourir, sans doute,
Mais respirer, mais aimer, mais regarder le monde.
Le comprendre dans son coeur - n'être que l'atome d'un brin d'herbe dans la multitude.

Alors, aimer encore - encore aimer.

4. Une petite info tout de même

A partir du précédent et jusqu'à indication contraire, les illustrations des posts appartiennent aux "planches histoire" de Sex Artist (ou Tantra de la solitude, ou Cinquante leçons de ténèbres), roman (?) en cours.

18.1.13

1027. Littérature de guerre

1. Tuer l'histoire

Sex Artist, planche d'histoire # 2, négatif.
Un cul-de-sac d'Internet où je tombe par hasard me parle d'un roman "nouvelle Bible de la droite", consistant visiblement en une compilation de faits divers destinés à montrer à quel point ce monde, ce pays, ce quartier, etc., sont dangereux, vont à vau-l'eau et tout ce genre de choses. Oupe-la, ma brave dame, fermez bien votre porte parce que le monde est devenu fou.
Ce qui m'intéresse - dans l'image qui naît en moi à la lecture de quelques lignes - c'est la pointe d'inquiétude-tristesse que cela engendre quelque part du côté de ma poitrine. Dévoyer l'espace du roman pour stigmatiser, diaboliser ; rogner sur le domaine de la presse pour flatter les peurs et les aveuglements volontaires ; accaparer le champ du débat public pour étouffer les autres voix... L'écrit en devient suspect.
J'envisage un instant une grève de la parole. De l'écriture.
J'envisage de tuer dans l'oeuf le roman qui vient - sacrifice virtuel sur l'autel de la littérature.
Et puis bon, je passe à autre chose.
Hapiness is a warm gun, n'est-ce pas.

2. Engage-toi, qu'elles disaient

Suspectes également les nouvelles, les informations, "ce qu'on veut bien nous dire" sur cette guerre au Mali, la prise d'otages en Algérie ; ne jamais oublier qu'un terroriste est un être humain, que les intérêts d'État sont souvent complexes ; ne jamais oublier que nous ne sommes qu'un système en fonctionnement. Bref, je ne me départis pas d'une distance vis-à-vis de moi-même pour éviter les pièges de la communication.
Et toutefois, voilà : je ne trouve pas en moi le doute sur le bien-fondé de cette guerre. Ne jamais imposer à l'autre ses propres dieux ses lois ses juges ; ne pas le laisser nous imposer les siens ; ne pas le laisser les imposer à de plus faibles que lui.
Simple humanité.

3. De la poésie comme arme de poing

Si ton dieu existe, fort comme tu l'assures,
Pourquoi aurait-il besoin d'imposer son existence
- et d'emprunter ton bras ?


10.1.13

1026. Un titre avec six à douze mots a plus de...

... chances d'être lu, noté-je dans un ouvrage consacré à. Sans parler de l'empattement des caractères, des légendes de photos et de sous-titres. 2 O 13 (c'est moi, ou ça se lit comme "Z O B" ?) sera efficace ou ne sera pas. Donc, dans ce post,

Pas de boloss dans ma street
1. Des voeux pour toi

pour toi la femme que j'aime pour toi celle qui m'a quitté pour toi celle que j'ai quitté pour toi celle que je n'ai jamais rencontré pour toi que je ne rencontrerai plus pour toi celle que je rencontre chaque jour ; pour toi la lectrice pour toi l'amie pour toi la mère pour toi la soeur pour toi la maîtresse pour toi la compagne pour toi en moi et réciproquement ; des voeux pour toi le lecteur le semblable le frère le pas du tout pareil le pas d'accord le que j'aime et qui m'aime le qui m'aime et me fait presque peur, le qui ne m'aime pas et que ça ne change rien ; des voeux pour les usagers et les usagés, les neufs et les vieux, les toujours jeunes et les jamais contents, les heureux et les autres, les beaux malheureux et les tristes crétins, les enfants, les adultes, les professionnels et les amateurs, les énervés et les calmes, les yogi et les rugbymen, les danseuses et les tantrikas,
des voeux pour les artistes et les émerveillés, pour les amoureux, pour les gens, pour le monde qui nous entoure, pour l'univers - hurlement silencieux jailli de lui-même -
des  voeux, toutes sortes de voeux,
pour vous pour eux
pour toi pour nous,
pour nous.


2. Appel au meurtre en direct

"Il faut tuer l'auteur", me dit L., comédien et metteur en scène à qui nous venions de proposer une lecture de En Attendant Daniel.
Bin tiens, l'en a de bonnes, le type. L'auteur, c'est quand même moi.
Depuis, je me méfie un peu de moi-même, surtout dans les coins sombres.

Mais j'y pense.

3. Des projets, bordel

Petite pause dans les traductions ce mois-ci ; je retrouve mon rythme favori : inspirer,  féchiééééééé des courses et de l'administratif et des chroniques pour l'émission et des sons et des images et du rugby et des, expirer... une heure à rêvasser dans les rayons de la médiathèque Jojo Cannabis à chercher des ouvrages sur Gauguin, le Tantra, la sociologie sexuelle, la 2CV ; marcher dans une ruelle en récitant du Sam Shepard,
etc.
Je voudrais avoir le temps, en un mois, de poser les bases de Sex Artist (titre provisoire) tout en préparant l'écriture/tournage de Ton histoire - pour lequel j'ai besoin d'une 2CV, au fait, si jamais.
Sans parler du reste, évidemment.
Des fois, je me dis que je m'éparpille.
Respirer.
D'autres, que j'avance avec le vent.
Expirer.

4. Histoire d'utiliser des italiques

S'il n'y avait rien d'autre que
le bruit dans mon coeur le matin
que les pensées sèches stériles
que la main de la colère empoignant mes cheveux,

s'il n'y avait rien d'autre que cette torpeur provisoire
entachant les réveils et le jour

s'il n'y avait pas la foi en l'erreur, en l'échec, en la chute,

peut-être cesserai-je de croire
que courir en vaut la peine.

5. Bon à préciser tout de même

... ce post fut écrit en plusieurs jours. Je trouve ça un peu faux un peu sale, comme une reprise de peinture sur un mur abandonné - avec le pot qui sèche, tout croûteux.
Toutefois, histoire de puber un peu, on peut écouter quelques-unes de mes voix dans cette émission, et on m'entendra également vendredi 11 (oui oui oui demain) dans la très belle émission de la très douce Claire Ambill - et réciproquement - Page à page, sur Radio Occitanie à 15h.






3.1.13

1025 - Bilan de compétences

La fois où j'étais Dave.
1. Annif

Non mais si. Il y a un an, juste pile poil, un 1000e post. En quoi, trois, quatre ans ? Six, peut-être.
Sauf que là, à peine 25 de plus un an plus tard. Deux par mois, grosso modo. Une allure de.

Quoi, alors ? Est-que je suis moins rempli d'angoisse quand je n'écris pas ? Est-ce que je me réveille moins qu'avant la nuit avec la tête pleine de projets, d'intuitions géniales et vaseuses, de questions sans fin, qui font que je me promets de remplir tout ce vide le lendemain avec des mots ?

En fait, non, même pas. Si j'avais à deviner ce qui me pousse à moins écrire - à moins céder à cette compulsion qui recouvre l'impression profonde de ne pas valoir, de devoir faire pour être mieux - je dirais, dans le désordre : les statuts laconiques sur facebook (la pulsion aphoristique, selon Claro - pour moi plutôt quelque chose de l'ordre de "appelons fort dans le noir pour être sûr que les autres entendent notre voix") ; le fait que, bonanmalan avec ces histoires de traduction, je passe une bonne partie de mes journées à écrire ; que j'ai un peu remis en question mon besoinvolonté de changer/sauver le monde ; que j'ai appris à relâcher dans le haut du ventre cette angoisse qui ; que je me suis aperçu il y a quelques mois, sur une route verte et ocre, que j'entrais dans l'automne et que je pouvais l'accepter ; que, comme les cigarettes, les mots créent leur propre tension, et que le plaisir de les tordre est plus raffiné que je ne le croyais.

1bis. Rappel des faits
 
41 ans. 1,72m, 82 kilos (oui, les fêtes). Hésite entre rugby et danse, chante parfois ; gentiment traité de narcissique par ses amis, de lâche et de médiocre par lui-même, d'un peu fou par la plupart.

S'apprête à écrire deux ou trois trucs en ce début d'année.

2. Narcissique mon cul

Non mais c'est vrai, ce n'est pas parce que je parle tout le temps que.
Cela dit... "Le narcissisme est le fondement de la confiance en soi", me dit Wiki (mais je doute, depuis le temps qu'il me demande de l'argent, il cherche peut-être à me). Le narcissisme secondaire, lui, est plus problématique, en tant qu'investissement libidinal en soi plutôt qu'en l'autre.
Faut que je vérifie comment mes investissements libidinaux. À vue de nez, je serais plutôt narcissique secondaire pour les autres en général et les femmes en particulier.
Cela dit, mes potes ont peut-être raison : j'ai fait passer le moi avant l'année, et je ne te souhaite une bonne année que maintenant*.
Alors bon, en 2013, soyons narcissiques et primaires au point d'aimer les autres, ça nous fera une bonne année.

3. Un bilan de 2012

... voilà à quoi nous venons d'échapper dans ce troisième point. Pour les bonnes résolutions : trouver de meilleures photos pour illustrer ce ; apprendre à ne pas.



*. Tant qu'à mettre une astréstiqsme

Non mais en vrai en fait, j'avais déjà fait des voeux, avec de bonnes résolutions et tout. C'est.