20.6.11

974 - Demain je pourrais...

au bord du monde
1) Crucial

Le plus important, d'abord : le merle et la merlette ont disparu voilà plus d'une semaine. Nid déserté, silence dans les feuilles pluvieuses. Nous avons songé contacter la police, lancer un avis de recherche, alerter les voisins ; revenez, il ne vous sera fait aucun reproche, nous avons même mis des miettes pour vous sur les tuiles...
Puis nous nous sommes habitués à l'absence, fumant des cigarettes dans la cour sans regarder le nid entre les branches.
Hier, furtivement, un gros merle s'est posé dans le figuier.  Etait-ce vraiment le nôtre, celui de la merlette ? Il me semblait le reconnaître, mais en plus grave, décharné - certaines de ses plumes étaient blanches, peut-être marquées d'une terreur indescriptible. Il m'a fixé d'un air hagard, le cou ébouriffé, avant de repartir sans même un signe, comme un réfugié qui retrouve par hasard sa maison natale et ne peut que s'enfuir, abattu par la distance qui existe entre ses souvenirs et lui.
Je crois que c'était lui. Mais où est la merlette ? Nous craignons le pire.

Et regardons se jouer dans les arbres les comédies de nos angoisses secrètes.

2) Ton retour

Après celui, presqu'enthousiaste, d'E. sur L'eau des rêves, je reçois autour d'une bière celui du maître des çmr.
Le lendemain (j'étais souriante), me voilà prêt à refondre l'ensemble du, remplaçant le flot poétique par un réalisme distancié. Il faut dire que, sur la quinzaine de lecteurs sollicités pour une première impression, seuls les deux susnommés ont réagi jusqu'à présent ; je suppose donc que le roman est tombé des mains des autres, ce qui constituerait un signe fort intéressant. Encourageant, même, dans un certain sens. Encourageant à refaire.
Le garçon du bout du monde, lui, après quelques retours de lecteurs, est parti voir quelques éditeurs (enfin, ceux qui disposent d'une boîte mail, parce que les autres attendront un peu).
Me voilà donc à attendre, les mails, les merles, les retours - détestant le besoin que j'ai de les attendre.

3) Histoire de faire un 3)

Oué, mais non en fait.

6.6.11

973 - Plein de raisons de

le garçon au bord du monde
1. Explique.

Oui, peu de posts en ce moment. C'est à cause d'Ernest, le garçon au bord du monde, dont je colorie doucement les aventures. Un avant-goût, pour vous.

2. L'eau des rêves.

"Ton roman est terminé, me dit-elle. A présent, tu dois l'achever." Nonobstant la connotation meurtrière, je tâche de. Rajouter une scène, modifier quelques passages ; retravailler les enchaînements, ajouter une touche de lumière par-ci par -là. Tout cela en attendant les retours du CPL, le cercle des premiers lecteurs, pour une fois plus ou moins équilibré entre filles et garçons des deux sexes (d'habitude, je ne demande qu'à des, car elles sont plus gentilles, non ?).
En attendant, plus de traductions ni de travail sérieux. Juste regarder, colorier, essayer encore quelques petites choses en musique. Comme des vacances qui seraient un travail. Ou l'inverse.

3. Ouikend pas pourri

Question vacances, un passage rapide par les embouteillages de Barcelone et quelques heures dans des eaux bouillonnantes du côté de Banyuls. Nombreuses galères - et le plaisir de rire à deux de nos contrariétés.
Paresser dans une chambre d'hôtel avec un bon livre.
Si les nouveaux Murakami (qui m'a donné du fil à retordre en castillan) et Fred Vargas présentaient une valeur sûre, j'avais emporté également un petit outsider, dont l'émission de radio de Claire Ammbill et une grande sympathie pour l'auteur m'avaient donné envie : Guadalquivir, de Stéphane Servant.
(Paie ta 4e de couv)

Frédéric, dit Croco,orphelin de père, cherche le réconfort auprès d'un groupuscule d'extrême-droite ; un soir où il s'apprête à commettre l'irréparable, sa grand-mère l'appelle : seule, malgré sa maladie d'Alzheimer, elle a décidé de rejoindre Jerez de la Frontera, sur les bords du Guadalquivir. Frédéric la rejoint alors, et monte avec elle à bord d'un train qui va les conduire dans un périple chaotique et bouleversant.

Ce que ne dit pas un tel pitch, c'est que le camarade Stéphane m'a valu de me coucher beaucoup plus tard que prévu : j'ai lu le roman d'une traite, emporté par la force du personnage, du style et de l'histoire. Pour tout te dire, en le refermant, je pensais déjà aux amis à qui j'allais l'offrir.
Murakami, Vargas. Et Servant. C'était un beau ouikend littérature.

4. Des nouvelles du vaste monde

Fukishima DSK concombre répression, oui, peut-être.
Mais un couple de merles a construit son nid dans l'arbre de la cour. Nous regardons attendris nos nouveaux colocataires, leurs yeux noirs et ronds qui surveillent nos allées et venus.
Il y a un peu plus de douceur dans nos ventres.

5. Productions

Bon alors... on peut toujours s'abonner (par mail) à l'Image (oui, le truc dans la fenêtre de gauche chez le trop rare Oh!), niouzletter quasiquotidienne de description d'un cliché érotique imaginaire ; on pourra revoir le solo La Fête à Fred en octobre au Fil à Plomb ; on peut encore écouter les Glossolalies d'Emmanuelle Urien - bientôt disponible en CD ? - et on n'a plus que quelques semaines à attendre pour la réédition de Petit Guide des Transports à l'usage du trentenaire amoureux, chez D'un Noir si Bleu... Du coup, je crois que, pendant quelques temps, je n'utiliserai ce blog que pour te donner des nouvelles des merles.