30.11.06

coup de pompe...

Aujourd'hui, tout m'a paru lourd : ce blog, mes jambes, parler avec les gens ('reusement, je n'ai vu personne), m'occuper de mes fils (tu parles d'un père, je n'ai même pas cuisiné...), parler au téléphone (avec ma p'tite soeur et Miss S.).

Je commence à avoir l'habitude de ces coups de pompe, et j'en arrive même parfois à me dire "ça ira mieux demain", comme dans la chanson de Bénabar (au sujet duquel une amie m'a laissé tomber très pincée : "c'est tarte à la crème, de dire qu'on aime Bénabar..." - ben ça sert à ça les amis : à vous dire des trucs qui vexent à mort l'air de rien, et que vous ne leur en voulez qu'un tout petit peu...).

D'ordinaire, j'en suis quitte pour un petit supplément de Canabols (r), Le Fameux Euphorisant Naturel à Base de Plantes de l'Aveyron ; mais depuis quelques temps, celui-ci m'angoisse : farouchement amoureux de mon indépendance, je détesterais être tributaire d'un quelconque produit, fusse-t-il (oui, fusse-t-il, ça fait écrivain) parfaitement sain et naturel...

Devant ce questionnement, deux parties s'affrontent en moi : l'ascète de blanc vêtu élevant son vertueux crâne couronné d'une auréole,
- reste zen mon fils, et respire dans l'axe ; le chemin est long qui mène à la sérénité"

et le barde chevelu (oui, c'est une métaphore, évidemment) secouant négligemment sa tête bouclée d'un sourire,
- confiance, petit, c'est juste à côté... et puis Canabols(r) est un produit naturel aux effets rassérénants garantis !

Il est tellement chevelu qu'il se permet même des points d'exclamation, c'est dire.

(oups, je suis passé sous word, je perds mon fil le temps de m’habituer…. Au fait, personne ne connaîtrait un traitement de texte un peu alternatif, je ne peux plus supporter ces blancs et ces gris, M’sieur Microsoft t’es même pas foutu de me faire un truc plus rigolo ?)

Donc, je parlais de l’affrontement des ces deux puissances intérieures qui débattent en moi autour de la dépendance à un médicament… Freudien, non ? D’ailleurs, il y a aussi une troisième instance (ne serait-ce que pour enquiquiner Stéphanie-ma-chef-éditrice et ses étiquettes énervantes), qui analyse tout ça pour essayer de comprendre comment faire vivre ensemble l’ascète et le barde, leur donner les clés de la maison une bonne fois pour toutes en disant « bon les petits, je vous laisse la baraque, je vous fais confiance pour vous occuper des enfants… »

Ou alors, ce serait bien aussi que les trois instances se mettent d’accord et parlent d’une seule voix une bonne fois pour toutes. Ce serait zen, non ?

Etre certain que chaque envie est la bonne, que chaque mot est le mot qui convient, qu’on peut enfin dire ce qu’on pense et penser ce qu’on dit ?

J’ai rencontré quelqu’un comme ça, récemment. Ou du moins qui en donnait l’impression. Eminente psychanalyste (j’aime bien éminente. Je pourrais l’appeler « Ton Eminence », vu qu’on se tutoie), elle a réussi à me fixer droit dans les yeux pendant de longues minutes, au point que j’ai détourné le regard comme un chien battu. Et c’est rare que ça m’arrive.

(Ceci dit, je ne suis pas obligé de voir chaque échange de regards comme un combat de loups… mais quand même, j’étais tout désarroyé).

J’ai donc rencontré une psychanalyste qui avait l’air de tenir en équilibre ses trois (ou quatre, ou douze, qui s’observent les unes les autres comme dans les pièces de Shakespeare) instances ; moi, je dis : un bon point pour la psychanalyse.

Ceci dit, c’est quand même beaucoup plus cher qu’un blog, et c’est rare qu’on puisse boire une bière pendant ses séances.

J’en reviens à mon douloureux et culpabilisant débat autour du problème de dépendance au Canabols®, et je le pose ainsi :

- je me suis senti lourd toute la journée, et je déteste ça.

Questions : était-ce à cause de mon excès de cigarettes d’hier (3) ? De la culpabilité que ça dégage en moi ? était-ce un effet de la dépendance au tabac – ou au Canabols® lui-même ? Ou au contraire, était-ce simplement de la fatigue, la surexcitation de Paris qui retombe, la fin du travail d’édition (rendu cet aprème au jour dit, la classe…) ?

Corollaire : Est-ce qu’on peut apprendre à ne jamais se sentir lourd, ou doit-on se contenter d’apprendre à aimer ça ?

Voilà toutes les questions qui s’agitent dans ma tête.

Et ça m’embête d’utiliser Canabols® pour les écrire : après, je me demande si j’y arriverais sans.

Ami lecteur de ce blog, tu peux m’y aider : il te suffira d’indiquer si tu penses que le texte du jour a été fait sous l’influence du Canabols® - enfin, si tu arrives à mettre un commentaire, vu que même moi je n’y suis même pas arrivé


Bon, je ne fais pas plus long,

Après tout c’est juste pour des lecteurs de blogs, pas la peine d’en faire trop…

Je résume, donc : aujourd’hui, j’ai eu une journée moyenne mais ça va mieux à la fin.

Et si vous voulez tout savoir, j’ai édité par téléphone, fait des exercices de chant, acheté des actions capitalistes, participé à un projet secret, fait mon boulot administratif, pris des photos, visité deux apparts, refait les lits et soigné mon petit Zadig (qui ne s’appelle pas comme ça, hein, on est d’accord)… du coup, j’ai jeté l’éponge pour le repassage.

Mais, comme disait une ex-amie (elle m’a vraiment vexé, du coup on n’est plus amis…) :

« On s’en fout, de ta vie… »



et puis vous n'avez pas de photo parce que blogger beta en a décidé ainsi.


***********************


(ou, j’ai fait un break, mais si je recolle ce qui suit au-dessus, ce sera incompréhensible au cause du caractère rétrochronologique dont auquel on a causé plusieurs fois)

Au sujet des amis qui vexent, le gars Joël n’a pas fait les choses à moitié en me lançant au début de ce blog « peuh, contente-toi de faire un blog, ne pense pas à faire un site… »…

C’est con pour lui, qui vend des sites : il ne m’en vendra pas un (là, c’est un moyen terme : on n’est pas complètement fâchés, je me contente de ne pas lui mettre de lien, tiens, ça lui apprendra… va, je ne te retiens pas…).

Du coup, ce sera probablement des petits gars parisiens qui s’occuperont de me faire un vrai site. En tous cas, ils m’ont beaucoup impressionné par leur jeunesse look talent et leurs idées (qui étaient excellentes, vu qu’elles rejoignaient les miennes). Bref, on va essayer de faire un truc rigolo (parce que pour faire mon chaud, je suis allé faire un tour sur le site de Bénabar, avec un vrai lien : comment il fait triste, là-bas…) d’ici pas trop de temps (le temps que vous ayez envoyé l’adresse de ce blog à tout votre carnet d’adresse et qu’ils soient devenus des fans eux aussi).

Pourquoi je vous raconte ça, moi ? Mais parce que j’ai rencontré ces deux gamins personnes dans un très chouette café de la place de l’Odéon (ou par là je crois) appelé « Les éditeurs »… le nom m’a fait rire, surtout après le marathon du Salon de Montreuil…

Et voilà ce qu’ils comptent faire : éditer mon blog. Editer, ça veut dire quoi ? Mettre en forme ; étymologiquement « produire, mettre au jour ». Accoucher, quoi.

C’est beau, comme métier, non ? Il y a quelque part sur ce blog un texte sur les sage-femmes (et j’en ai un autre à vous faire lire, mais ce n’est pas encore Noël) qui montre à quel point c’est un métier que j’adore.

D’ailleurs, quelques minutes après être sorti du café des Editeurs, je suis devenu moi-même éditeur, par la grâce de la parole de Stéphanie-la-chef (que je m’étais toujours représentée comme une quarantenaire pincée et très intelligente, et qui n’est ni quarantenaire ni pincée), qui m’a informé négligemment que mon travail pour les éditions Eyrolles faisait de moi, ni plus ni moins, un éditeur… Imaginez la révolution interne qui a eu lieu en moi à ces mots… Je me voyais comme un obscur, un tâcheron, un sans grade, et me voici éditeur ! Et Free-lance, en plus (j’adore ce mot ! et oups, j’ai encore fait un point d’exclamation. Je m’égare. Veuillez l’effacer de votre mémoire. Merci.)

Vous n’imaginez pas tout ce que ce simple terme m’a fait reconsidérer. Les mots sont magiques, et Stéphanie-la-chef sera donc, pour m’avoir donné cette magie, nommée officiellement ici Fée des Mots.

Bref, me voilà édité et éditeur. A voile et à vapeur (meuh non, maman, tu pas t’inquiète… Au fait, FranckLapin, tu me lis ou non ?). Barde chevelu et guide ascètique (tiens, ils sont revenus, ceux-là ?). Il n’y a plus qu’à leur accorder la confiance du Juge Tatillon et tout va bien se passer.

….

Bon, je fais un autre break, là. Dans un autre post, je vous parlerai du Cancer du Couple, de Cathy Bates et son syndrôme, du Stressou Parisien et de tout un tas de choses ; mais à partir de tout de suite, je suis officiellement en Long Ouikend jusqu’à dimanche, donc il n’y aura pas de blog (sauf si bien évidemment je tombe sur une avalanche de commentaires réclamant la dose quotidienne de DansTonBlog ™).

En attendant, je vous supplie d’aller soutenir les Requins Marteaux en les pourrissant de messages sur leur site du Supermarché Ferraille (non, pas de lien, il est quelque part dans ce post, à vous de trouver), ou tout simplement en achetant leurs productions – tenez si je vous dis qu’il y a dans le dernier Ferraille mag une variation époustouflante de Lucie Durbiano sur le Petit Chaperon rouge, et que vous voudrez être parmi les premiers à avoir lu Dol qui sort en ce moment…


et puis un petit truc comme ça pour finir ; dh'abitude, quand je fais un lien, j'envoie un petit mot du genre "on parle de vous sur www.manucausse.blogspot.com"... mais là, il y a un ou deux liens qui me font un peu peur... bon, je le tente, alors ? c'est parti... ah ben non, le comité des parents contre la dr... n'a pas de mail).

Et sinon, ça va mieux, question coup de pompe, non ?

Ne dis jamais que tout va bien...


... ça pourrait rendre le bon dieu jaloux.

Tiens, là, je finissais un post sur un concert de Dobacaracol et de Clarika, où je disais tout le bien que je pensais d'elles (j'avais même réussi à trouver des mots, le luxe !), et où je racontais ma rencontre avec un collectif de chevelus piercés répondant au nom de Cassoulet (pas trouvé le lien, SVP écrivez-moi...).

Et bam. Plantage de Mozilla.

Je l'avais cherché, sans doute : tout à mon idée de post, j'avais mis un terme à une conversation téléphonique (il a du y avoir vengeance du destin) ; qui plus est, le post se terminait par les mots

"il y a comme du tout va bien dans l'air en ce moment, non ?"

Tu parles... Alors du coup, si vous voulez savoir pourquoi les disques de Doba et de Clarika sont excellents, et pourquoi les voir sur scènes est une expérience fantastique, ben il ne vous reste plus qu'à le découvrir tout ça par vous-mêmes...

Quant à raconter mon ouikend (pas des vacances, croyez-moi) à Paris, ben... je le ferais bien, mais ça risque de planter.


PS pas rétrochronologique : Dobacaracol, c'est deux voix qui s'entremêlent et se tissent, des rythmes et des atmosphères magiques et festives, des paroles de guerrière et le doux-amer baiser salé... mes fils (et la salle toulousaine hier) ne peuvent pas s'empêcher de chantonner Etrange comme je t'aime.

Clarika, que je croyais ne pas connaître et que je classais dans la rubrique "chanson à texte sans beaucoup de tripes", est capable de chanter Antisocial au milieu de T'es beau comme garçon et Tu étais gai comme un italien sans se sentir obligée de jouer la distance ; elle a une voix magnifique et agile, fait rire la salle en citant ses philosophes préférés (Epicure et Laurie) ou en invitant tout le monde à passer le restant de sa vie avec elle au camping de Carnon plage...
Donc, je connaissais la plupart de ses chansons, et je les aime encore plus depuis que je l'ai vue en concert.

Drôle, belle, intelligente et douée... c'est pas un peu agaçant, à la fin, tout ce talent ? D'autant plus qu'à Paris, j'en ai côtoyé aussi énormément... je sens que je vais aller me fendre un tas de bois dans l'Aveyron pour me remettre les pieds sur terre.

Ben voilà, j'en ai parlé de ce concert, finalement, et sans que ça plante... aujourd'hui, journée rendage de copie et visite d'apparts.




29.11.06

Bin ouktétè ?


4 jours sans blog...

J'imaginais déjà les foules de bloglecteurs agglutinés, murmurant avec angoisse mais mais, non, impossible, reviens manucausse reviens... Tout ça parce que j'avais oublié de le dire haut et fort : j'ai passé 4 jours à Paris à l'occasion du Salon de Montreuil, où j'ai dédicacé Romeo@Juliette.

J'en ai profité pour voir des tas de monde et faire des projets de ciné, de bédé, d'albums, de textes ; j'ai rencontré des foules de gens, pris un petit millier de cartes de visites et ramassé quelques tonnes de catalogue... Mon agenda magique (tm) est plein comme un 9, et mon sac magique (R) a failli exploser sous la charge. Mais tout a tenu bon.

Dans ce cadre-là, bloguer était difficile, et même ma conscience professionnelle (auprès de laquelle Judge Dredd est gentiment laxiste) m'avait donné le feu vert.






J'ai quand même prévu la suite du blog, et vous retrouverez à partir de lundi une nouvelle rubrique/roman en ligne intitulée "Playlist". Mais je vous en parlerai davantage. En attendant, je finis mon sprint de correction et je vais m'occuper un peu de mes gosses. Je ne leur ai même pas acheté de tour Eiffel, comme promis... je les ai remplacées par des albums de Yaka(Pa)ri.

Allz Zou. ET je vous mets un petit faux lien gratuit pour le fun.

23.11.06

Emmuré, mais interactif

Looooongue journée hier,
du boulot à la pelle et des amis qui m'appelaient du Salon de Montreuil pour me dire à quel point l'inauguration était sympa... Follement envieux, que j'étais, et aussi un peu inquiet d'aller me mélanger à toute cette faune littéraire même pas toulousaine...

Je ne parlerai pas du coup de fil-fleuve qui a clos ma journée ; mettons que si je voulais faire, comme le personnage de Haute Fidélité de Nick Hornby, une liste des 10 plus merdiques conversations de l'Histoire, elle y figurerait. Ceci dit, elle figurerait peut-être aussi dans la liste des 10 conversations les plus... et zut, panne de mots. Belles ? Profondes ? Riches ? Bon, bref, on a beau se vouloir écrivain, on est parfois tellement maladroit avec les mots qu'on jurerait avoir fait exprès.
Comme punition, je m'emmure dans le silence dès la fin de ce post.

Ceci dit, j'avais envie de tester l'interactivité de ce blog ; aussi vous rappele-je l'existence du Grand Concours Manu Causse du Mois, qui se termine ce soir. Vous aussi, gagnez un voyage dans des îles paradisiaques en jouant avec lou blogou de Manu Causse !

Pour les ceux qui prendraient les choses en marche, je rappelle qu'il s'agit de fournir de la belle et bonne musique au petit Manu, écrivain branché (sur l'alternatif) pour qu'il ait de quoi rêvasser dans le train ; il suffit de poster, par mail ou par comment, le titre d'une à trois de vos chansons favorites, de manière à ce que je la découvre par le truchement d'un téléchargement quasi-légal.

Un tirage au sort effectué par Maître Grognard, huissier de justice, désignera le vainqueur de cette tombola effectuée au profit de l'association SOS Mes Oreilles.

Alors au boulot, quoi.
Et si personne ne m'envoie rien, je déprime, na.

22.11.06

jouons un peu avec le caractère rétrochronologique du blog, le retour

Ami lecteur, prends donc ceci : tu en auras besoin pour lire ce qui suit.

"s" (il en manque un)
---------- (pour barrer un adverbe qui fait une répétition).

Merci de laisser le post ci-dessous aussi propre que tu aurais aimé le trouver en entrant.

Mauvaises fréquentations


Mes aïeux(j'appelle mes aïeux à cause de mon boulot actuel de psychogénéalogie) quelle soirée...

Bon. Commençons par le commencement.

Pour tous ceux d'entre nous qui rêvent de la vie glamour de l'Aaaartissss, autant décrire tout de suite à quoi ressemble une journée de Manu Causse Ecrivain (tm) :

lever 8h20
penser au boulot 8h21 (j'ai pas les secondes)
8h27 posé sur la chaise devant le PC
9h03 fin du post et café
(ouais mais là c'est drôle, tu t'amuses...)
9h06- midi : travail pour Chef
12h-12h17 pause sandwich et "Métro" (je mets un lien pour faire chaud, ça peut toujours faire de la pub...)
12h17 - 19h50 : travail pour chef (ben non, pour le retard du rendu ça va pas être possible...)

(non mais attends tu rigoles, t'as répondu à plein de mails, fait une sieste de 7 mn et... et c'est tout)

19h50 : je lève la tête du PC et je fais un rapide bilan de la journée.

9 mails pro
12 mails pas pro
7 mails vraiment pas pro (cf infra)
30 pages corrigées impeccable

... putain, j'ai été moyen côté musique, non ?

Un petit coup de fil pas pro plus tard, me voilà en fin de journée, sans même compter les... non, 11 heures le cul sur une chaise ?
Allez zou, assez travaillé.

Le Temps est venu.

Petit fringuage de base ; saisissage d'un parapluie top classe (Dekra contrôle auto, je vous recommande pour les soirées mondaines) et allage au métro.

Je n'ai pas oublié, avant de sortir, de prendre mon petit remontant du soir, le fameux Canabols(r) euphorisant naturel à base de plantes, fabriqué en Aveyron.

(Manu Causse sale toxicodépendant !)


Et bien m'en a pris.

Un trajet de métro plus tard (note à l'attention de nos lecteurs de province : le métro, à Toulouse, c'est une ligne et 5 mn du centre ville à l'autre bout), me voilà dans la rue tout guilleret, agitant mon parapluie à l'instar d'un fringant Eustonien.

Le double effet journée de boulot/canabols(r) ne se fait pas attendre : me vl'à tout chose, au point qu'oubliant toute retenue de base, je propose à une jeune fille de la ramener chez elle, attendu qu'il pleut des bits et qu'elle est sans parapluie.

Nan, je vous jure. Je n'avais même pas vu qu'elle était mignonne. Plongé dans mes pensées euphoriques, je n'avais pas pensé à la regarder ; de sorte que mon cerveau multitâche a fait tout seul l'association gens tout seul/pluie/parapluie, et que j'ai été le premier surpris de m'entendre lui proposer un plan façon un p'tit coin d'paradis en toute honnêteté et sans la moindre arrière-pensée (j'avais la tête ailleurs, cf infra).

Marche guillerette, donc, dans Toulouse sous la pluie.


Entrée au Petit London (un vrai bar sympa, je vous mettrais bien un lien mais ils n'ont pas de site... dommage) et commandage d'une bière histoire de tâter le terrain

(Manu Causse alcoolique !)

Au bout de quelques minutes, rentrage dans l'ambiance,

(Manu Causse, tu fais la fête TOUT SEUL ?)

discussion avec le voisin

(pour lui emprunter du tabac à rouler, Manu Causse tabagiste pédé)

et écoutage de musique.

(Mais enfin Manu Causse ce n'est pas une vie, ça... traîner dans les bars pour écouter des musiciens que tu connais à pein

ET MAINTENANT CA SUFFIT LA PETITE VOIX EN COURIER, je suis sorti pour faire la fête et j'ai encore croisé la fée du Skunk (au fait, je ne vous l'ai jamais raconté, ça ; je fais durer le suspens) et surtout rencontré plein de gens, alors la petite voix elle se calme maintenant. Toi pas peur. Moi avoir Bonnet magique (TM) offert par Maman pour contrer toutes les mauvaises ondes. Et quand une parenthèse est finie, elle est finie).

Musique, donc. Marie-So, dont j'ai déjà eu l'honneur de vous parler. Je l'avais vue à la FNAC, et même si la samba et tout ce genre de choses me sont pour l'instant étrangère, j'avais apprécié l'énergie du groupe sur scène ; j'en avais honteusement profité pour lui proposer des paroles, et je continue mon lobbying commercial.

Je la vois pour la troisième fois, et mon avis est formel : y'a quéque chose. Vous n'avez qu'à écouter, après tout (même si leur album, produit-mixé au Brésil, sonne un peu "en arrière" par rapport à ses concerts).

Quand j'entre dans la salle, au milieu du set (le Canabols(r) ralentit un peu les jambes), j'entends un "Salut Manu !" lancé depuis la scène : la gloire, je vous dis.

Il y a plein de gens passionnés de samba et de musique brésilienne, des autocollants marrants, de la bière et des sourires ; il y a même la fée du skunk, costumée en chanteur brésilien hilare, qui me fait un sourire et me prend dans ses bras.

Bref, je suis chez moi.

Est-ce l'effet de la bière et la musique, ou simplement la simplicité chaleureuse de Marie-So et ses musiciens ? Pour une fois, je ne gromelle pas en rougissant pendant que je discute (il faut que je pense à prendre mon Canabols(r) pour le salon de Montreuil, moi, à moins que je décide que mon problème de timidité est définitivement terminé ?), et j'écoute ce que l'on me dit sans me sentir obligé de tout juger et analyser au fur et à mesure (Canabols(r), vous aide à lutter contre le tarte intellectuel).

Du coup, je fais un truc qui ferait hurler ma vieille Maman qui se méfie des musiciens chevelus: j'invite tout ce beau monde à passer la soirée et le ouikend chez moi (facile, j'ai même pas là...). On décide de sceller ça devant Curry Manu Causse (tm) (je garde la recette pour un mardi matin), et nous voilà à 6 dans mon appart.

Hé ben vous savez quoi ? Je suis hyper déçu.

Non, mais dites, vous appelez ça des musiciens ? Des gens qui vous proposent de faire la vaisselle, s'inquiètent de vous déranger et deviennent tout pâle quand ils renversent deux gouttes d'eau sur la moquette ? Des gens qui finissent à peine une bouteille de vin et ne remplissent même pas un cendrier (tiens, pendant que je le jette... il est étrange ce mégot, non ?) ? Des gens charmants, intéressants et qui ne se prennent pas la tête (pour parler jeune) ?

C'est plus ce que c'était, je vous le dis. Moi, de mon temps...

Ouais, bon. C'est la décadence. Mais qu'est-ce qu'on s'amuse.

Passons. Pour les toulousains, le Petit London est à retenir : le groupe de samba funk (ça existe ?) qui a suivi Marie-So y est reprogrammé, et ils sont redoutables...

Et pourquoi je vous raconte tout ça, moi ? Pour que vous vous rendiez compte que j'ai un peu la vie dont je rêvais à 17 ans alors que j'en ai bientôt le double ?
Hé ben c'est qu'il m'a fallu un peu de temps, et puis voilà.

02:22 du mat (j'adore les chiffres ronds, ce n'est pas ma faute s'ils tombent tout le temps quand je regarde l'heure) : je me demande si, après une journée pareille, je ne pourrais pas présenter ce post au Ministère du Blog comme celui de mercredi matin...

Bon, 10 mn de boulot de plus et je me couche...

...

Ha, au fait : il faut que j'arrête de faire le malin avec le Canabols(r), parce que si j'ai les mêmes problèmes que Sinsemilla, j'ai les dreadlocks trop courts pour cacher quoi que ce soit... (et oui, c'est un faux lien, je n'ai pas trouvé le site du groupe).

...

Quoi, confer supra ? Causez correct...

Ouais... quoi ? Ah, l'histoire du "je n'ai pas la tête à ça" et l'explication de pourquoi j'ai parlé avec un mec au lieu des 70000 bombes sexuelles qui me tournaient autour ? Oh mais c'est rien, ça... c'est juste que... Nan, je ne peux pas, c'est trop perso...

oui, c'est en rapport avec ces coups de fils qui durent des heures...

quoi, keskya ? On ne peut plus appeler des filles pour du boulot sans que ça passe pour... oh je le crois pas les attardés... Mais non, ce n'est pas moi qui en parle...

Je vous interdis de penser qu'il y a anguille sous roche, baleine sous gravier ou n'importe quel autre volatile sous un revêtement de sol. Deux mots, seulement.
Purement.
Professionnel.

Comment ça, mon métier c'est de raconter des histoires d'amour ?

Je crois que je vais déserter ce blog un temps, moi...


ah et au fait si quelqu'un a suivi jusque-là, la photo du début est ce qu'on obtient si on tape "photo nulle" sous Google images. J'avais envie d'une photo nulle...

21.11.06

A qui tu crois parler ?

Imbécile.

Rivé sur ta chaise avec la respiration difficile, incapable de rester concentré.

Imbécile.

Pour qui te prends-tu, à parler d'amour ? A faire comme si tout ça t'était naturel et dû ? Qui crois-tu tromper ?

Passer des heures au téléphone et s'avouer que, oui, comme ce sera étrange de se voir ; faire semblant de ne pas se projeter, ne pas s'imaginer, ne pas vouloir croire que, peut-être...

Essayer de maîtriser les chevaux de l'imagination quand ils galopent vers n'importe quoi,

Tout cela est tellement stupide.

Je n'arrive même plus à croire aux voix qui me disent laisse arriver, découvre, jouis et vis ce que tu sens ; les autres voix, grises et pluvieuses, m'enjoignent de rester à ma place, de rompre tout ce qui pourrait ressembler au moindre attachement.

Imbécile. Tu ne vaux rien.
Hypocrite. Manipulateur. Lâche, menteur.




Ah bon.

C'était un de ces jours...

Le texte du mardi matin


C'est un fait, le mardi matin rien ne me vient.

Du coup, je vous propose un petit texte, un de mes premiers avec "Personnel de maison" qui doit figurer dans le coin si vous fouillez...


Je le relis à l'instant ; il n'est pas si mauvais, même s'il m'avait valu une levée de boucliers sur le forum où je l'avais posté. Bon, je suppose qu'il faut des avertissements d'usage, du genre "Femmes enceintes (coucou Cetdemi) passez votre chemin" et autres "Meuh non, je blaaaaague"...

Bref, ça s'appelle

Sagesse


Chère Sage-femme,

D’accord, c’est pas vraiment le moment d’écrire. Mais comme mes poumons baignent encore dans le liquide amniotique, je n’ai pas d’autre solution.

Je sais très bien ce que tu es en train de faire. Et tu n’y arriveras pas. Si je n’ai pas mis ma tête là où elle devrait être, c’est parce que, une fois pour toutes, je ne sortirai pas. Inutile d’essayer tes médicaments, ton ostéopathie : je reste là.

Oh, je sais très bien ce qui va se passer : je vais mourir.

Ca me va. Ca fait certainement moins mal que de naître, et j’arrive directement au bout du voyage sans passer par les gares de province. Ca me semble préférable.

Et pourquoi je naîtrais, d’abord ? Parce que mes parents m’aiment ? Parce qu’ils m’ont voulu ? Arrête. Vue d’ici, ma mère n’est qu’un flux d’hormones. D’accord, en ce moment, elle me veut. Mais les hormones sont changeantes. Demain matin, elle sera en pleine dépression, et elle se mettra sans doute à me détester. Et ne me dis pas que ça passe vite. Pas toujours.

Quant à mon père… Je l’ai entendu hurler dans les embouteillages, quand il nous emmenait ici. Vraiment, tu penses qu’il trouvera la patience de s’occuper de moi ?

Si tu es aussi sage que tu le prétends, tu sais comme moi que ça ne vaut pas le coup. Tu connais les chiffres : les chances sont contre moi. Un enfant sur dix privé de tout. Un enfant sur deux cents qui n’atteindra pas quinze ans…

Et même si je fais partie des privilégiés, si je n’ai qu’à me laisser vivre : dis-moi, toi qui y es depuis un moment, elle a quel goût, la vie ? Non, parce que d’ici, quand on voit vos regrets, vos oublis, vos renoncements, vos bassesses… on se dit allez zou, direct chez les anges, ce sera peut-être l’ennui, mais au moins sans la souffrance.

Quoi, l’amour ? Tu vas pas me faire ce coup-là ? C’est bien de vous, les vivants, de parler d’amour à tout bout de champ… Des hormones, je t’ai dit, un truc concocté par vos cellules juste pour se multiplier.

Réfléchis, sage-femme. Dans un tout petit milliard d’années, il ne restera rien de tout ça. Même plus de vie, même plus l’idée de vie, ni l’idée d’une idée. Rien que le silence des étoiles – et peut-être même pas. Alors, ton amour, hein…

Je t’ai dit d’arrêter de manipuler ma mère. Non, c’est non. Je ne bouge pas. Tiens, tu entends, le rythme de mon cœur ? Ne t’affole pas, c’est ce que je veux, j’en suis sûr.

Eh, je t’ai dit de ne plus me toucher. Arrête ça ! Oh nom d’un… A la seconde où je sors, tu vas m’entendre hurler…

20.11.06

Un couple est passé


Bon, il faudrait d'abord lire le post du dessous, mais qu'importe : ça y est, mes parents sont passés chez moi... Ben vous savez quoi ? Ils ont rangé.

C'est comme ça, les parents, on n'y peut rien... quoique. Comme je suis (professionnellement) en pleine psychogénéalogie, j'essaie d'inverser la tendance ; ainsi, hier, Anton et Zadig ont été l'objet d'une expérience remarquable dans le domaine de la psychopédagogie mussolinienne du rangement autonome. J'en ai encore mal à la gorge, tiens.

A 33 ans, c'est quand même étonnant d'avoir ses deux parents qui ramassent les bouts de papier dans son appart - et de rougir quand une copine vient frapper à la porte juste à ce moment-là...

Bon, et si je retournais au boulot au lieu de débloguer, moi ? Faut dire que depuis que Stéphanie-ma-chef-éditrice connaît l'adresse de ce blog, je me sens presque sous surveillance... vous m'imaginez lui dire, "Ah au fait, chef Stéphanie, j'ai peur d'avoir un peu de retard sur ce rendu de psychogénéalogie, j'avance très vite mais avec le salon de Montreuil et tout ce monde que je dois voir à Paris, pff la, comprenez bien que..." puis voyant sa grimace, "mais 'tendez, je ne dis pas que, hein, c'était juste que je... vais me mettre au taquet pour tout vous rendre jeudi prochain, chef oUI CHEF, PREMIER NOVEMBRE COMME C'EST DIT SUR LE CONTRAT CHEF"...
Parce qu'elle aurait beau jeu de dire, ahaha (oui, elle parle en italiques, c'est parce que c'est une pro de l'édition, elle sait faire ça) mais que faisais-tu aux temps chauds, tu bloguais, ne me déplaise ?
Oui, elle aurébojeu ; et moi, j'aurais du mal à dire mais chef oui chef (je parle gras, oui) c'est juste que ça me délasse pour être encore plus concentré par la suite


...
mouais...

Bon allez j'y retourne.

Juste un truc, quand même : j'ai croisé hier Bernard Olivié, graphiste toulousain et vieux pote, dont j'ai adoré le bouquin Narrations paru chez Requins Marteaux ; du coup, j'en profite pour vous dire, allez chez votre libraire et commandez ce bouquin, un travail magnifique sur des photos, des esquisses et du texte.
Là, il faudrait que je mette plein de mots pour vous convaincre... sauf que le bouquin se suffit à lui-même. C'est un objet magnifique (dommage qu'il soit invisible sur le net), et vous n'êtes même pas obligé de l'acheter : il suffit qu'il soit un peu plus en rayon, ça fera du bien à l'auteur et à l'éditeur...

Bon, ce coup-là je pars.

Ce n'est pas à ça que je pensais...


J'ai passé des heures avec des BDs, ce ouikend : une dédicace de Mandryka à la librairie Albums à Toulouse, beaucoup de téléphone avec une illustre illustratrice, et le salon de la BD à Colomiers...
J'aurais des millions de choses à dire sur Baudoin, la nécessité d'utiliser un correcteur pour des éditions comme Emmanuel Proust (une faute d'orthographe en page 4, désolé mais le pro en moi voit rouge), les fanzines sympas comme Sang d'encre et Roll-Mops, ou le fantastique travail de Ferraille, le mensuel non périodique des éditions Requins-Marteaux (d'accord, je leur fais beaucoup de pub, mais ils réussissent à m'épater sur tout ce qu'ils font)...

Oui, j'ai des choses à dire, mais je dois me plonger dans ma correction faute d'être en retard, et ma maman vient de téléphoner qu'elle passait prendre un café... vite, ranger les seringues, décoller les préservatifs du plafond et brûler les microfilms...

Donc, je me contente du minimum en vous proposant cette pensée issue d'un long échange téléphonique (ponctué de blancs très agréables) :


LE SECRET DU BONHEUR

Considérez votre situation actuelle, là, maintenant, tout de suite.
Respirez.
Vous y êtes ?
Alors, le secret du bonheur(tm) est de se dire :

Je suis ici, maintenant à cette place.
Tout ce que j'ai vécu jusque-là m'y a emmené aussi sûrement que la rivière va à la mer.
...
Vous avez beaucoup de chance.

Bon, on dégrossit ça vite fait dans la semaine ; n'empêche, vous en trouverez, vous, des blogs qui vous filent un peu de bonheur gratuit dès le lundi matin...

19.11.06

Little miss S.

Encore une longue conversation au téléphone, le 3e en 3 jours. Entre 1 et 3 heures à chaque fois, vivent les communications gratuites de Mr Free...

Je téléphone pour du boulot, évidemment. Vous pensez bien, avec tout le retard que j'ai d'avance, je n'aurais pas le temps d'autre chose...

Pfff... Une discussion professionnelle de 8 heures, ça ne se résume pas en 10 mn, ça ne va jamais rentrer dans mon temps bloguien.

On a parlé d'énormément de choses, du rhume parisien aux dragons et aux diverses formes d'expression artistique.

C'est très étrange de parler de tout ça avec quelqu'un dont on ne connaît même pas le visage (ma vie professionnelle est à 90% virtuelle), non ? De se sentir proche, d'avoir envie de lui raconter plein de choses et d'entendre tout ce qu'il (elle, en fait, la mystérieuse S.) a à dire...

Bon, j'abrège les considérations angoissantes (mais heu, j'ai fait qu'à parler avec une fille au téléphone, c'est tout...)

Veuillez trouver ci-joint (non, deux seulement, ah ben oui elle est moyenne mais elle me fait plaisir) les résultats actuels de ces longs débats.

Pour le cas où ça intéresserait quelqu'un, le téléphone est fait à la main droite, le boxeur (ou la boxeuse, je ne sais pas) main gauche, les fleurs (qui font fille) des deux et les dragons-poules... ben j'ai oublié. Voilà voilà voilà.

Tremblez, Mandryka et Joann Sfar, car la fin de votre règne est proche !

Hors de propos, une question à la conatonde (si, si) : existe-t-il sur Internet des sites où on puisse télécharger une playlist intéressante ? J'ai envie d'écouter plein d'extraits de tout en ce moment, mais à part acheter le CD des indés de la Fnac, je ne sais pas quoi faire... aller se choisir des morceaux un par un sur la foi de ce qu'on connaît déjà ou en fonction du taux de téléchargement ne m'intéresse pas vraiment... Bon, faut que j'écoute quoi, là que je vais avoir un peu de temps (un peu de train la semaine prochaine) ?

18.11.06

dilater le temps

Injuste, non ?

C'est ce matin que j'ai dans la tête un énorme post sur le bonheur, l'amour, la béatitude... et justement aussi ce matin que j'ai décidé de ne pas faire de post pour profiter à fond de mes deux affreux qui ont fait de mon réveil un petit moment de bonheur tellement beau que c'en serait presque pathologique.

Si cet égoïsme peu compatible avec l'esprit du blog vous agace, faites comme moi : allez chercher un vieux disque d'Eurythmics et réécoutez We were so young, qui commence comme ça

And there's a coloured picture in my mind
Of all the places that I've left behind
The broken windows where the wind blows through
Empty shades of houses...

A part les arrangements qui font un peu vieillot, ça n'a pas bougé.

A toulouse, il y a des gouttes qui traversent les rayons de soleil, et ça fait tellement de bonheur qu'on se méfierait presque.

17.11.06

Ministère du blog


Bonjour Monsieur Causse, ministère du blog... c'est pour un petit contrôle, la routine...
- Hein ? heu... quoi ? Ben, si vous voulez, mais vite...
- On peut vous poser quelques questions ?
- Ecoutez, j'ai du boulot, là...
- C'est justement. On vient vérifier que vous ayez fait votre post du jour.
- Attendez, on va être sérieux... j'ai fini à deux heures du matin, ça ira, non ?
- Ah mais non, monsieur, ça c'est le post de la veille... je vous rappelle que le temps bloguien se compte en fonction des horaires de coucher.
- C'est n'importe quoi, et quand je fais des siestes ?
- Ecoutez monsieur, on va dire que je n'ai rien entendu, mais normalement, après n'importe quelle période de sommeil, il faudrait... enfin bon, on n'est pas là pour ça, on voulait juste vérifier que vous alliez vous mettre au travail.
- Au travail ? Vous plaisantez ? J'ai 50 heures de correction à faire d'ici au 1er novembre, et j'ai à peu près 25 minutes dans mon emploi du temps d'ici là... Alors le blog, vous comprenez...
- Je vous arrête tout de suite, monsieur, on va essayer de ne pas aller dans cette direction. Je préfère ne pas vous rappeler que vous avez créé vous-même ce blog, et que vous en avez pris la responsabilité. Faut s'en occuper maintenant, et ne pas faire comme les gens qui abandonnent leur blog au bord de l'autoroute parce qu'ils partent en vacances.
- Je ne suis pas en vacances, je bosse je vous dis. J'ai du boulot par-dessus la tête.
- Ah mais monsieur, ça ne me regarde pas, ça... en plus on est arrangeants, vous savez... on ne vous demande jamais plus de dix minutes par jour.
- Dix minutes ? Mais où voulez-vous que je trouve dix minutes ? Je reviens à peine de porter les enfants à l'école, je ne prends même pas le temps d'un café ou d'une douche, je me mets au bureau... et voilà que vous venez me parler de blog ? Faut être sérieux, Monsieur.
- Ecoutez, Monsieur, encore une fois, c'est vous qui avez voulu... je n'ai pas besoin de vous rappeler que ça réveille votre esprit, que ça vous amuse et que ça canalise votre énergie dès le matin...
- On dit ça, oui, mais j'aurais préféré un jus d'orange.... Et voilà, vous voyez, il est 9h, il faut que je me mette au travail, là... Ce matin, désolé, ça ne va pas être possible.
- Bon, ben je le note dans mon rapport.
- D'accord, d'accord, je vais voir si je trouve une idée...

Pfff... et mon jus d'orange ?

16.11.06

une chanson, c'est presque rien, une chanson... part 2

Alors voilà, je mets une chanson le matin et je reçois une avalanche de mails et de comments (2 en tout, c'est énorme) sur ce qu'elle raconte...

D'abord, les couplets sont moyens, parce qu'ils ratent ce que veut dire le refrain.

Reprenons ensemble, voulez-vous ?

L'idée de départ est
Je t'aime encore où que tu sois
Je t'aime encore qui que tu aimes

Il y a un thème (l'amour fini), une idée "originale" (enfin, va dire ça à Higelin qui écrit "Pars"), des sonorités agréables (je vous passe le cours sur les assonances et les allitérations, j'ai pas arrêté d'être prof pour rien...).

L'écueil, donc, est la mélancolie ; les paroles de ce matin entraînent vers lui (c'est une image). Au contraire, ça doit être une chanson optimiste, brillante... quelque chose comme , je ne sais pas moi, "Les histoires d'amour finissent bien, en général"

Une phrase stupide quand on la lit, non ?

Ca nous semble mal que les histoires d'amour finissent. Pourtant elles finissent, d'une façon ou d'une autre - ne serait-ce qu'à la fin, au moment où le très vieux monsieur se lève un matin et sait en posant la main sur le corps a côté de lui que le grand amour de sa vie vient de le quitter.

"Ils se sont aimés jusqu'à ce que la mort les sépare..."
(Dire que j'avais promis ça à un curé. Vous savez quoi ? J'y croyais, même. Mais l'amour est polisson, il n'aime pas ce genre de promesses.)
Une belle épitaphe. Ceci dit, dans l'absolu, c'est encore une histoire d'amour qui termine.
Et, effectivement, plutôt mal.

Donc, toutes les histoires d'amour se terminent, comme toute chose (à la notable exception des impôts pour citer des amis prisonniers de considérations terre-à-terre) ; ou, selon certains sages hindous pratiquant souvent la méditation sur la tête, l'amour est la seule chose qui ne se termine pas (mais là, je ne crois pas qu'ils pensent au couple de vieux amants cités plus haut)

Que ce soit l'un ou l'autre, dire qu'une histoire d'amour finit "bien" ou "mal" est sans objet.
Elle se termine, c'est tout, comme une route se termine (ou alors, rajoutent les hindous, ne se termine jamais si vous laissez la voiture sur le côté de la route et que vous continuez à pied à travers la forêt jusqu'à la mer). Il ne nous viendrait pas à l'idée de dire d'une route qu'elle finit bien ou mal, si ?

Donc, pour en revenir à la chanson (j'ai l'air de dériver, comme ça, mais je me tiens à mon fil, confiance), elle était sensée exprimer cette idée (attention, là, roulement de tambour : si la phrase est bien exprimée, la chanson devrait venir facilement) : on peut aimer quelqu'un et savoir qu'on ne vivra sans doute jamais avec lui (ou elle) ; une histoire d'amour peut s'être terminée sans que la colère ou le ressentiment ne ternisse ce qu'elle a été.

Quand je me souviens de toi
Je revois des couleurs magiques
(magique est lourd)
Je revois les vraies couleurs
Je retrouve les couleurs (Vade retro souchonnas)

un temps

quand je me souviens de toi
je vois que les couleurs reviennent
comme sur les vieux téléviseurs
qu'il fallait frapper pour qu'ils remarchent..

oups.
téléphone.

je reviens.
j'ai perdu, sinon le fil, du moins la tonalité de départ... là, la dernière image sonnerait un peu Renaud/Bénabar, sans parler de la rime, attends voir, je l'arrange

quand je me souviens de toi
toutes les couleurs me reviennent
comme sur le vieux téléviseur
quand on lui tripotait l'antenne

mince, là c'est limite grivois, ah je vous jure, une chanson c'est presque rien mais quand même...
là, c'est râpé pour ce soir, à mon avis.

J'en reviens à mon histoire d'amour, alors, celle qui se termine.
L'idée de la chanson, c'est "on peut aimer quelqu'un tout en sachant que l'histoire d'amour est terminée". Et c'est une belle pensée à lui adresser.

Mettons pour faire simple et mathématique

histoire d'amour = amour+histoire.
or,
histoire=couple,
on entend ici par "couple" une proximité physique et intellectuelle prépondérante et une certaine exclusivité des rapports personnels. Si vous n'êtes pas satisfait de cette définition, vous n'avez qu'à aller faire un tour et revenir me voir avec quelque chose de mieux. Et les croissants, aussi.

donc
histoire d'amour=couple+amour,
d'où
histoire d'amour-couple=(couple+ amour)-couple= amour,

ce qui est vraiment simple, rangez vos calculatrices.

Ainsi, le postulat de départ pour la chanson était juste, CQFD.

On en est où, alors, de cette chanson ? D'autant que pour les éventuels qui prennent le blog en route ou en bloc, la chanson, elle est encore dessous, là... si regardez... non, ça c'est vos pieds.
Bon, ben inutile que je fasse un copier-coller : vous n'avez qu'à continuer à descendre.

Moi, je vous rassure : j'ai déjà complètement oublié. Mais Marie Mélisou, qui m'a demandé comment on écrivait une chanson doit être bien avancée, tiens.

D'autant plus que la chanson, elle n'est toujours pas terminée.
Je vais voir ce que je peux faire pendant que vous lisez.

une chanson, c'est presque rien, une chanson...


En terrasse nous parlions d'écrire des chansons ; avec la précision naturelle de mon vocabulaire oral, j'expliquais de mon mieux le processus :
" héaaaeuh... bééé.... pfff... c'est pas... Tu veux, si comme un...."

Hier, pendant que j'étais travaillant à mes corrections, me vint ce qui suit ; attention, ce n'est pas encore une chanson (et peut-être ne le sera-ce jamais).

Deux vers me trottaient depuis quelques jours,
je t'aime encore où que tu sois
je t'aime encore qui que tu aimes

et ça s'est développé comme ça :

"Je pense à toi parfois quand le vent se réveille
Lorsque l'herbe est coupée ou qu'un orage meurt

Je ne veux pas savoir si tu m'aimes encore
Je veux juste savoir si ton coeur est au chaud

je t'aime encore où que tu sois
je t'aime encore qui que tu aimes


Parfois, je retrouve un éclat de colère
Fiché comme un couteau dans le creux de mon coeur

Parfois je navigue sur l'euphorie amère
De trop me souvenir de ce qui est passé

(petit refrain, là, non ?)

Avant, oui,
Je parlais de nous
Avnt oui,
Nous parlions au futur
C'est un peu affligeant cette grammaire étrange
Qui m'a fait oublier qu'il n'y a que l'imparfait

Mes pensées t'accompagnent même si les tiennes se perdent
L'amour comme le soleil, ça ne se couche jamais

Je reste près du fleuve sans attendre autre chose
Qu'un rayon de soleil pour réchauffer mon corps.



hé ben voilà. Il y a 3 métriques défaillantes (mais ça peut passer), quelques répétitions et au moins une expression lourde. L'ensemble est un peu naïf, mais pourquoi pas ?
Passé cette étape, faudrait voir à trouver une musique - à moins d'opter pour le slam ? - et améliorer les paroles, ou bien laisser mourir l'ensemble de sa belle mort.

A relire, j'aime toujours bien le refrain, mais le texte lui-même est trop mélancolique par rapport à ce que je voulais exprimer...

On en reparle ; en attendant, je vais répéter.

15.11.06

jouons un peu avec le caractère rétrochronologique du blog, épisode 2


Message aux âmes sensibles : le post ci-dessous contient des mots d'amour adressés par un homme à un homme.

Si vous ne souhaitez pas être témoin d'un outing impudique, repassez demain.

Au fait, et pour rester informatif, je reste pour l'instant sur des posts très rapides et monochromes parce que je kouroule sous le boulot. Bientôt du mieux, promis.

Message à caractère personnel

Il paraît que mon père lit ce blog souvent, et qu'il me trouve un peu pessimiste...

Donc, message à caractère personnel :

Rassure-toi, papa, les choses tristes qui passent ici ne font que passer, justement. Comme ça, elles me laissent tranquilles.

Ma vie maintenant est faite de plein de pépites de joie, de bonheurs un peu foutraques et de choses qui veulent dire des choses.

Je me demande toujours comment être un homme et comment être un papa, et peut-être que tu penses que c'est parce que tu ne me l'as pas bien montré.

C'est faux. J'essaie juste d'apprendre à être moi-même (on dirait un gros mot, non ?), et je sais que dans toutes les choses que tu m'a données, il y a avant tout la force et le courage de le faire.

Avec les mots, ensemble, on a plus de mal. Qu'est-ce que tu veux y faire ? C'est comme le reste, des choses qui s'apprennent avant de devenir naturelles.

Moi, en ce moment, je nous trouve bien. Je ne t'appelle pas souvent, parce que je n'appelle pas souvent les gens que j'aime quand je sais qu'ils vont bien et qu'ils sont heureux.

Mes fils t'aiment, et le tien aussi.

Ben tu vois que c'était pas si difficile à dire ?

premier matin

être tous les matins
comme au premier matin
avec le vent qui souffle
pour allonger le pas

être tous les matins
aux premières couleurs
avec les mots en paix
et l'esprit dissonant

qui cherche dans les feuilles

une trace de ce que la nuit a emporté avec elle

être au premier matin comme à l'aube de la première nuit

jouons un peu avec le caractère rétrochronologique du blog

Juste avant de poster le blog ci-dessus, mon état d'esprit était le suivant

PAS le Tem)PS/ mais si pendant le café ou à la ¨PLaCE/serAI Enr Retard j'en AI R¨¨E^éVEé/conscience, mauvaise conscience/être en forme POUR commencer le travail/l'inquiétud efait partie du trvail, comme la peur quand on saute à l'élastique/il pourtant me faut la paix de l'esprit pour corriger en paix.


et puis aussi

J'ai fumé commeuncochonhier, et bu pour parler de vie et de littérature chez des amis qui amusent, un peu honte de ceque j'ai puraconter et c'était vrai pourtant

où sont les bellesjoies d'hier, la confiance, tué dans l'oeuf par une faiblessedecigarette si facile à éviter

vite vitre vite travailler corriger pourtant c'est ismple et je n'ai perdu que 2h de travail à cause du pc et ça ne marchera hamais.

choisir une image et poster, pas d'image, cliquer sur publier

14.11.06

Yoga

Celui qui reste plus de trois heures dans la posture sur la tête parvient à la maîtrise du temps

Ah, bah ?

Répétons ensemble en respirant par le ventre

Aum

Le temps n'est qu'une illusion

Aum

Non, je ne suis pas déjà en retard pour ma correction, même si j'ai perdu tout le boulot de dimanche suite à une fausse manip (mais laquelle ? mystère) et que plus j'avance plus j'ai l'impression que la tâche est monstrueuse ;

Aum

C'est simplement ma perception de la tâche qui la rend surhumaine,

même un voyage de mille lieues commence par un seul pas
Et tous les guides me le répètent, "quand tu te sens bloqué, va donc passer ton aspirateur..."

Aum aspirateur

Tout cela est fort simple, vraiment,

même si je mange ce soir chez des amis, que je je passe ma journée de demain avec mes fils, que je répète jeudi avec LN, que je veux aller voir Mandryka (un vrai lien, cette fois ?) qui par miracle vient faire une dédicace à Toulouse vendredi ;

même si je me suis promis d'être ce ouikend entièrement disponible pour mes enfants et que le salon de Montreuil approche à grand pas,

Aum sur la tête

Le temps n'est rien, les dates-butoir et les éditrices ne sont que des concepts a priori

Il m'est pourtant simple de trouver du temps pour tous mes autres projets, scénarios, associations de malfaiteurs, chants, invasion du marché littéraire français à buts lucratifs et autres préparatifs libidineux,

Re-aum

Tout est bien

mais je pourrais quand même faire autre chose qu'un post de plus alors que j'ai dix minutes, là, nom d'un chien... Ah ben non là faut que j'y aille, désolé... plus tard, peut-être ?


J'hésite

Hier en vrac question inspiration/travail ; heureusement qu'une petite répet en fin de journée m'a confirmé que je saurais jouer de la basse d'ici une petite centaine d'années, sinon j'aurais déprimé, tiens...

Aujourd'hui, des RV "tournée des pro/potes" plein partout, mais comme il me reste un peu du goût d'hier je les trouve sans importance... et puis ça va me mettre en retard sur mon boulot de correction, non ?

Bref, typiquement un matin ou j'hésiter entre poster une vieillerie qui traîne dans mes fichiers word ou parler d'autre chose.

Autre chose : j'ai lu hier un magazine de bd au doux nom de Bang ; c'est effectivement de la bédé "moderne" (c'est-à-dire qui ne fait pas rire). Il y a des choses que je déteste viscéralement - la tendance au gore gratuit et stupide avec des dessins déjà vus et des textes niveau 5e (oups, j'ai dit du mal, là ?) ; heureusement, ils publient aussi mon copain Guillaume Trouillard, toujours dans la pureté floue de son monde imaginaire, et parlent de Mandryka, dont le site est... pfff....

Et tant qu'à parler d'autre chose, dans les auteurs que j'aime bien en bande dessinée, je crois avoir fait déjà fait un lien vers le site génial du Supermarché Ferraille (éditions Requins Marteaux), mais pas encore sur le blog de Mélaka (qui est enceinte comme ma petite soeur, alors j'ai un faible...).

Bon ben c'est pas tout ça, faut que j'y aille. C'est pas encore avec ce post que je vais convaincre un éditeur de s'intéresser à mes oeuvrettes...
A moins qu'il ne soit fasciné par cette capacité que j'ai à faire des faux liens - mais les vrais noms existent, vous n'avez qu'à vous débrouiller un peu.

13.11.06

Spectacle vivant

Moi je dis, tant qu'à être scotché devant son pc à une heure indûe, autant se faire un petit post que ce sera toujours ça de gagné sur demain.

Alors, donc, en cette soirée de dimanche où les créatifs se reposent, je suis allé voir, à l'initiative de la délicieuse Sara Tatouille, un concert de Minichilius,


et là je ne sais plus quoi dire parce que normalement, il faudrait rajouter une apposition laudative, du type "chanteur réaliste toulousain" ou "auteur-compositeur-interprète" ou "gros qui chante et qui sue" (c'est lui qui le dit), ou encore "allumé notoire aux chansons suprenantes"... mais c'est tout ça à la fois, et aussi d'autres trucs qui m'ont traversé l'esprit en le voyant.

De toute façon, comme c'est un type qui fait bien les choses, il a un site ad hoc (que même je remets le lien plus haut histoire de dire).

Faut dire à sa décharge qu'il sait écrire une chanson, chanter, faire n'importe quoi avec sa guitare et jouer avec une salle comme pas grand-monde.

Je pensais lui trousser un article dithyrambique (s'cusez pour les mots de plus de deux syllabes, c'est lui qui déteint), mais je vois que son site en est bien pourvu avec un extrait de notre fameuse Dépêche du Midi que le monde nous envie.

Bon, là, vous allez le voir son site ? Et vous reviendrez pour le post. On n'a qu'à faire comme ça.
Et vous revenez, hein ?

(entre temps, je vous fais remarquer que je n'ai pas mis d'illus à ce post, parce que vous ne croyez pas que je vais mettre une photo à chaque fois, si ? Et puis, s'il en veut une, il n'a qu'à m'en envoyer, tiens.)

Ayé ?

Ouais, je sais. Et puis autre chose : faut le voir en concert, ne serait-ce que pour le voir chanter sur le dos que le Père Noël est mort, traduire ses chansons en anglais pour une seule spectatrice (oui, the mootoooons), réaccorder sa guitare, oublier les accords d'un morceau, chanter une chanson tout en jugeant qu'elle est chiante ou annoncer tranquillement que lui et ses musiciens (mes respects à eux) ne cesseront de jouer que quand tous les spectateurs auront quitté la salle...

Ben ouais. Ca bouge, c'est drôle, parfois agaçant, parfois très réussi, plein de talent et d'envie. C'est du spectacle vivant, avec couplets anti-sarko et pro-intermittents, sur des bancs qui te massacrent la colonne vertébrale en 14 secondes, dans un petit théâtre qui vient d'ouvrir à Saint-Cyprien - et je sors de là avec l'envie d'embrasser tout le monde, de continuer à rire et à
discuter, à critiquer, à admirer, à féliciter, à remercier...

Ca fait du bien, tiens.

En plus, si vous n'aimez pas, je suis sûr que c'est le genre de type à vous rembourser votre place, ou à vous chanter une chanson rien que pour vous.

12.11.06

Range ta chambre


Une bonne photo vaut mieux qu'un compost,





il serait quand même temps que je me mette au ménage.





Sauf que j'ai envie de faire une chanson, zzzzzzzzut....



Allez, c'est dimanche, on fait ce qu'on veut.

11.11.06

Sans les mains

Je suis descendu acheter du pain.

Un livreur de pizza était derrière moi dans le hall de l'immeuble ; il avait les yeux gonflés et a marmonné quelque chose avant de repartir sur sa mobylette.

Il faisait un temps de Londres et j'adore ça.

La boulangerie était fermée puisque je n'avais pas faim. J'ai continué à marcher en pensant à Charles Juliet qui écrit en marchant, à ma petite soeur qui dit que les promenades sont bonnes pour le travail (je vous donne le lien si vous voulez), et à et à et aussi à tout ça en vrac qui tournait doucement pendant que je sentais mes épaules et mon ventre se détendre

et puis

sur le trottoir, là, devant moi, une brindille en bois cassé qui dessinait une flèche.

Vers là.

Sur le trottoir d'en face, devant les usines Latécoère.

Il y a une maison que j'ai déjà remarquée pour l'impression bizarre qu'elle me fait. Je me suis arrêté devant le mur d'enceinte, et j'ai enfin ouvert les yeux.

Pas d'appareil photo.

Angles à travers les poles de fer et les murs crépis, des tessons de verre brun fichés, le fil du télégraphe ;

j'ai continué à marcher. C'était peut-être la maison du gardien.

Une rue m'a fait signe, vers la droite ; les maisons étaient en pierres d'angle sans prétention, de jolis endroits avec le nom d'un vieux couple sans enfants sur une petite plaque.

Aucune voiture. Un homme tirait une remorque à la main, je n'ai pas vu son visage.

La rue de l'avenir.
Des garages mal fabriqués, murs sales. Une maison au crépi plâtré de rebouchages. J'aime ces associations stupides.
Au fond, une dame blonde de dos balayait le gravier d'un jardin zen - ou bien étalait ce que son gros noir vieux chien avait laissé là ; la maison avait l'air d'un joyeux foutoir, je n'ai pas réussi à lire ce qu'il y avait peint sur le mur, atelier... futuro. Présage.

En remontant rue de Périole, toujours pas de voiture. Lignes de fuite, perspective, couleurs.
Pas d'appareil. Une autre fois.
Ce serait comme dans Narrations de Bernard Olivié (chez les requins marteaux). Un album de photos avec des vaches. Apprendre à faire des photos, acheter un guide, maison du livre, Rouergue.

Je rêvasse de nouveau au blog, au site, à la communication, aux premières lignes.

Un collège. Beurk. Je peux devenir thérapeute ou coach si écrire ne suffit pas.
Pigeon mort derrière la grille.

Le trajet des enfants, yeux tournés vers l'intérieur.

Une fenêtre ouverte sur un immeuble bas de gamme, un couple se dispute avec un accent haché. La communication non violente a encore de beaux jours devant elle.

Mauvais de réfléchir autant ? Après tout, si j'ai besoin d'écrire pour me sentir exister...

Appart.

Blog.


Championnat du monde de la culpabilité, niveau 2

Une question comme ça, à la Cantonade (Désirée Cantonade, une grande dame qui lit parfois ce blog) : qu'est-ce qu'on fait pour ne pas culpabiliser à mort quand on est eco-friendly (c'est plus joli qu'éco citoyen, tiens) et qu'à cause de son métier d'écrivain qu'on a, on se voit obligé de tirer 80 ou 100 pages tous les deux ou trois jours ?

J'ai déjà dans mon PC deux manuscrits de copains sur lesquels j'ai déjà jeté un oeil pour me faire une idée ; mais là, une autre grande dame qui lit parfois ce blog m'a confié son tout dernier manuscrit super important et que toute cette confiance met meuh (et quand j'aurais trouvé le moyen de coller des fichiers sons, vous aurez automatiquement une vache sur "m'émeut", j'adore les vaches - ce qui est en train de me donner une idée d'album pour enfant, tiens, mais faudrait pas que je me perde dans ce post), ému donc je suis mais devant un dilemme :

- soit je fais un geste pour l'environnement, et je laisse le roman sur le PC;
corollaire : je ne le lis pas parce que je passe déjà plein de temps à mon clavier, ou alors je le lis en travers et je me nique les yeux

- soit j'imprime les x pages (même pas ouvert pour savoir), et j'aurai un moment de plaisir à lire un manuscrit et à faire plein de commentaires dessus (rubrique "le saviez-vous ?" : Balzac s'est ruiné dans des affaires d'imprimerie, tout ça parce qu'il aimait voir ses textes imprimés pour mieux les corriger... franchement, trop con qu'il n'ait pas eu de quoi s'acheter un PC avec imprimante laser). Mais, si je fais cela (imprimer les pages, pour les ceux qui se sont perdus dans les parenthèses) (faut vraiment que j'en revienne à mon idée de pop-ups que je puisse rédiger en même temps pour les commentaires), si je fais cela donc (parce que répéter la dernière phrase en sortie de parenthèse est un procédé un peu dépassé)
BON C'EST PAS UN PEU FINI CE MERDIER C'EST UN POST SERIEUX ICI

sij'imprimelespagesjemesentiraiscoupableest-cequequelqu'un peut m'aider à résoudre ce dilemme ?

Et puis je vous laisse, parce que je veux écrire un petit truc pour les gonins, appeler kinkin, retravailler la chanson que je viens d'écrire pour la Teigne, finir mon bout de correction avancer sur le roman regarder le rugby et retourner au salon des éditeurs avec un sac pour pouvoir piquer plein de trucs et qu'il est déjà midi le temps passe vite mon pauvre monsieur.

0 à 16

Bon, voilà.
On a gagné haut la main.
Défense OK, jeu intéressant. J'ai même marqué un essai tout fait. Score final 6 essais à 0.
Rien à ajouter, fin du post.









Quoi ?





Non. C'est faux. Une calomnie. Au moins une exagération.

Il est très peu envisageable qu'un écrivain consciencieux comme moi ait


Je ne me renie pas, mais il me paraît fort improbable que

oh et puis d'abord, je fais ce que je veux, et je ne vois pas ce qu'il y a de répréhensible à danser YMCA en chantant du Michel Sardou dans un bar à rugby en liquette Budweiser XXXS avec une perfusion bière clopes (oué, 4 ou 5, j'ai arrêté depuis 5 ans mais là j'avais marqué un essai quand même, au fait pour les non-fumeurs et les fumeurs, bonne nouvelle, c'est toujours aussi dégueulasse, je réarrête immédiatement) et en se pelotant avec toute l'équipe.

Tu veux que je te dise ? râle ma muse avec sa voix de Jean Gabin, moi ça me dégoûte.

Jean Gabin vient d'ailleurs de m'envoyer vérifier l'étymologie de "dégueulasse" dans la salle de bains. On dira ce qu'on voudra, le Citrate de Betaïne des Champions(tm), ça passe ou ça casse.

Enfin passons.

Bref, je me suis avili.( Comme Dimitri H - et c'est pas un peu fini, les jeux de mots foireux ?) J'ai même ramené chez moi une pauvre âme qui ne savait vraiment pas où dormir. J'ai le coeur sur la main, qu'est-ce que vous voulez. Ce matin, ladite âme a eu la délicatesse de partir dans me réveiller en me laissant un mot charmant.

Le rêve - partager un petit déjeûner et des propos badins après une nuit pareille était au-dessus de mes forces.

Et maintenant, renaude ma conscience professionnelle, tu termines ce post au lieu de rêvasser.

Et tu pourrais en profiter pour faire une chute, parce que c'est important, la chute. Tu préfères faire mariner tes 0,2 lecteur(s) en espérant recevoir plein de commentaire sur ce merveilleux one-night stand et ton détachement sublime ?

Kono, va. La pauvre âme, c'était CaballoudesGonins, 3e ligne néo-célibataire de son état.

Hé ben ouais, c'est aussi ça, le rugby. On ne rentre jamais seul.

Parfois, on préfèrerait.

10.11.06

le post qui ne sert à rien, mais alors à rien du tout

lu tout à l'heure dans "Métro" (que je suis allé chercher exprès chez ma boulangère histoire de dire que j'étais un peu sorti aujourd'hui),

l'interview d'un DJ madrilène qui disait en substance :

"J'écoute de la musique tout le temps, même quand je dors. Le matin, quand je me réveille, j'allume la musique".

indeed...

Mais une vraie question se pose : comment ça se fait qu'un travail somme toute agréable (corriger un manuel de psycho) me pousse à chercher mille distractions, y compris sous le fallacieux prétexte de faire un post inutile ?

Je suis certain que si je faisais ça pour mon plaisir pur, je volerais de page en page... au lieu de ça, je me traîne (remarque, faut y aller doucement dans ce boulot, c'est même le but du jeu) et je papillonne...

Faut que je trouve un moyen de faire ça par plaisir... purain, c'est pas facile.

Purain, parfaitement, ce n'est pas une erreur de frpoe.

charrette


Non.
Pas le temps.

Pas la peine d'insister. J'ai un boulot, un vrai, avec des deadlines et tout.
Je suis comme un athlète en pleine préparation, entièrement tourné vers mon objectif.

Tiens, ce matin, par exemple, pour être parfaitement efficace sur le rewriting qu'on m'a confié, je me suis forcé à une longue méditation sur mon canapé après avoir emmené mes enfants à l'école.

Impossible d'expliquer les sommets de pensée que m'ont permis d'atteindre cette pratique ascétique.

Actuellement, pour être encore plus efficace, j'ingurgite une décoction tonique qui augmentera ma capacité de travail ; ce faisant, j'analyse sans relâche les imprefections du monde autour de moi.

Alors non. Pas le temps.
En plus, j'y ai passé deux ou trois heures cette nuit, et d'ailleurs rien ne me condamne à poster un mot tous les matins. Même ma monstrueuse Conscience Professionnelle ne peut pas exiger ça de moi.

Non, désolé. Pas de post ce matin. Le blog, c'est secondaire. Je comprends votre déception, vous qui aimez lire quelques mots depuis votre ordinateur matinal, mais il faudrait vraiment que vous compreniez : je n'ai pas le temps.

Voilà.
Allez, bonne journée, on en parle ce soir si vous voulez.

...
Non ?

Bon, ok, alors un tout petit... mais même pas un post, tiens, là je ne peux pas.
Un petit jeu ? Allez, un petit jeu, comme à la bonne vieille époque de Pifou Poche. Ou même des devinettes d'Epinal.

Donc, légende du jeu :
Dans le post qui précède se cache un gros glandeur qui s'est rendormi à peine levé et qui boit un café au lieu de passer l'aspirateur et de se mettre au boulot ; sauras-tu le trouver ?

Et voilà.

9.11.06

Allô, quelqu'un ?

Deux longs posts aujourdh'ui... et 0 comment.

Oups. Le doute me vient.

Suis-je encore lu ? Est-ce déjà trop tard ? Vais-je passer de mode ? La question hante l'écrivain dans son costume étriqué.

Je crois que je vais installer un compteur - bon, faudra sans doute changer de blog mais de toute façon JeffdesGonins (pour le lien, débrouillez-vous, vous n'avez qu'à descendre c'est marqué plus bas, faudrait suivre un peu, je ne vais pas vous offrir toute l'interactivité à moi tout seul), JeffdesGonins donc m'a dit qu'on allait le faire (pour être précis, je l'ai supplié de, en échange de 3 jours de travaux forcés chez lui) et donc d'ici peu, je pourrai lire quand l'angoisse me saisira le nombre de connections de la journée... je me sentirais exister, un peu...(au fait, je m'aperçois que j'en reviens spontanément aux parenthèses, j'aime bien ça quand même, forcément c'est désagréable à lire, mais tellement agréable à penser...)

Donc, je me suis peu senti exister, aujourd'hui. Faut dire qu'en passant 6h devant un clavier et le reste à réfléchir, ça ne laisse pas beaucoup de temps pour la bagatelle.


Moral professionnel : 5/10 : je prends deux-trois bides en deux jours (pas de passage en "J'ai Lu" pour Petit Guide, des textes refusés chez Sarbacane), mais à peu près autant de youpi youyou : d'abord, une note de lecture très positive chez J'ai Lu (qui me l'a lu au téléphone), puis l'assentiment de XXXx pour un mystérieux projet dont je ne dirai rien ici parce que j'ai aussi des secrets non mais ho, c'est un blog ici, pas un confessionnal) , suivi d'un contrat de rewriting (qui constitue pour l'instant ma seule et unique ressource avouable...) dont je ne voulais pas vraiment alors que je suis en train d'écrire mon deuxième roman (voui, deuxième, on compte comme on veut) sur lequel j'avance façon machin-qui-vient-de-gagner-une-course-de-voile-dont-je-me-bats-la-paupière (et toute personne qui me connaît un tant soit peu sait très bien que je ne me bats jamais la paupière, mais c'est une image) pendant qu'avancent des projets en scénarios de bédé, d'albums et de ciné, tout en sachant que je ne devrais pas tarder à travailler sur mes deux livres pour enfants et... et....

oups, j'ai décroché, j'étais en train de me battre les paupières pour voir comment ça faisait

euh, c'est un peu vrac comme post, non ?

ah oui, mon moral professionnel en plein youpi :

donc, je recompte avec vous :
1 roman en plénécriture
2 livres pour enfants en préparation
1 traduction qu'un éditeur intelligent va finir par vouloir
des tas de petits contrats de rewriting dans le domaine de la psycho et du développement personnel (je le mets en plus petit parce que c'est moins arty-prout que le reste, mais ce sont de très bons livres quand même, tiens d'ailleurs pourquoi je parle tout bas je peux le dire haut et fort je travaille fréquemment pour les EDITIONS mais je vais quand même attendre demain de lui avoir demandé s'il voulait bien apparaître sur mon blog et pourquoi je ferais ça ? Si ça leur pose un problème qu'un de leurs collaborateurs soit AUSSI un écrivain qui raconte n'importe quoi, ben ils feront comme l'éducation nationale, ils se passeront de moi non mais ho je fais ce que je veux quand même ok je me calme.
Je disais donc, je travaille pour le compte des Editions d'Organisation, Groupe Eyrolles, qui publient entre autres d'excellents ouvrages de développement personnel dans la collection "Comprendre et agir" (je vous conseille en particulier celui de Sophie Cadalen, Inventer son couple, qui parle un peu du couple, et surtout de l'amour), et qui portent un soin très poussé à la qualité des textes de leurs ouvrages (vu les fois où je me fais jeter par l'éditrice avec laquelle je suis en contact, je peux vous le garantir...).

Je suis un peu abscons ce soir, ne le suis-je pas ? J'ai passé la journée sur un rythme très particulier pour un chapitre très... rythmé, peux pas vous expliquer, faudrait que je le mette en ligne (mais je vais tout me faire piquer par les éditeurs, non ?).

Ben d'ailleurs, tiens, je le fais, au moins le début :
(bon alors, vous pourrez dire à tous vos potes que vous avez assisté à un événement historique unique, la naissance du chapitre 7 - donc celui du milieu, non ? - du deuxième roman de Manu Causse, appelez-les quoi, c'est pas tous les jours que...)

Et puis d'ailleurs on n'a qu'à faire un marché, tiens : les jours où je ne poste rien de bon, paf, je balance un bout du dernier chapitre que j'ai écrit. Ou d'un autre truc.

Comme ça. Gratos. C'est bon, pouvez ramasser. Ca me fait plaisir, je suis royal aujourd'hui, pof !

Boh allez, quoi, lisez. Lisez. S’il vous plaît.

Allez.

Non ?

Bon, ok, ok je remballe...

Puisque c’est ça, même pas je finis d’énumérer mes projets.

Je me retire sous word, bande d’ignares. Je vvvvais Hécrire pour la PPPPoostérité.

Quoique, si je trouve un éditeur pour ce que je suis en train de faire maintenant, ça ne me rassurera pas sur la santé mentale de l’édition actuelle…

Quand on pense que même des toulousains comme La Revue de Monsieur Toussaint Louverture ne me répondent jamais…

Ça, c’était le petit coup de Jarnac du fameux « projet qui traîne depuis six mois avec personne qui te répond, personne, faudrait que t’arrives à en parler au passé, faudrait que tu arrives à ne plus AHAHAHAHA VADE RETRO FRANCISCABREL ».

Voilà. J’aurais bien écrit un peu plus, mais de toute façon personne n’a lu si loin, c’est beaucoup trop long pour un blog, coco, ça ne passera jamais, tu crois que les gens auront le temps de lire ça au bureau ?

Tiens, quand j’aurais un compteur, je le mettrai exprès sur la dernière ligne, pour être sûr que tout le monde a bien suivi.


Ping !

Un lecteur de plus amené page 3 !

Une fois que tu les as à la page 3, gamin, tu les tiens, me susurre ma muse (qui a curieusement la voix de Jean Gabin)

Susurre ? On écrit susurre et on dit sussurre, avec un s épais et pas un z ?

Ah bon ?

Et…

Et pourquoi est-ce que je me laisserai emmerder par mon correcteur d’orthographe ?

Sussurre.

Sussssssssssssssssssssssssure.

Zuzure.

Vous, ça ne vous fait rien, vu que vous ne lisez plus. Moi, ça me fait rire de déclencher les vaguelettes rouges sous les mots.

Ah oui, parce que je suis passé sous word comme je l’avais dit. Je fais toujours ce que je dis.

Ouf. Là, normalement, à force de perdre le fil, j’ai fait se barrer tout le monde.

Je suis virtuellement tout seul.

AahaHAHAHAH AHAH

Ah oui on peut crier ça fait de l’écho… oh je suis pas mal, là, je m’étire et tout…

Tiens, si je me foutais à poil, personne ne me verrait.

Métaphoriquement, s’entend. Non, parce que me foutre à poil pour écrire, je le fais tout le temps quand il fait chaud. Pas de quoi s’exciter, c’est moi qui vous le dis.

Non, mais là, ici, je pourrais enfin dire des trucs tout seul que personne n’entendrait, des trucs genre

MAMMMAAAAAAN ! PAPAPAPAPAAAAAAAA ! JE SUIS LAAAAAAAAAAAAAA ! JE SUIS TOUT SEUL J’AI PEUR OU ETES VOUS ?

J’ai l’impression d’avoir déjà dit ça plein de fois… là, en ce moment, ce serait plutôt

JE SUIS BIEN TOUT SEUL AVEC MES FILS ET MES POTES ET MES AMITIES ET PLEIN DE FEES ET DE GENS QUI ME PARLENT DE L’ARC EN CIEL ET DE MUSIQUE ET DE REVE ET DE PROJETS et de belles choses que j’ai envie de partager, j’arrête de crier parce que je suis tout seul, et je suis très bien.

Mais bon, j’aime bien inviter les gens, quand même. Si vous avez suivi jusque-là, n’hésitez pas, passez chez moi (ça c’est du teasing pour mon prochain blog/site).

Au fait, si vous m’avez lu jusque-là… vous n’avez pas une vie, ou un travail, ou un truc de mieux à faire ?

Allez zou.




Mes vacances

Par le petit Manu Causse, Ce1

<= Je suis allé en vacances là-bas,

et je me promenais tranquillement sur le chemin,
quand mes pieds m'ont dit d'aller

Il y avait une forêt. J'ai vu des silhouettes,
des êtres qui fuyaient. Une étrange cabane leur servait de repaire.



Je me suis approché pour mieux les voir ; ils avaient un aspect étrange. Leur petite taille m'a fait croire qu'ils étaient inoffensifs.

Mais lorsque j'ai voulu leur parler, j'ai compris mon erreur...


Ils m'ont fait prisonnier et jeté dans un cachot. J'ai eu peur, froid et faim.


Au bout de plusieurs jours, pourtant, j'ai réussi à tromper la vigilance des gardiens



J'ai pu m'enfuir en courant ; ils m'ont poursuivi à travers la forêt et les plaines,

inlassablement.

J'ai pensé que si j'atteignais la rivière, je serais sauvé.


Mais leur chef m'avait tendu un piège. Il m'a barré le chemin.


Ca s'est plutôt mal terminé pour moi.








Mais de quoi tu parles ?

Réveillé le matin avec les idées qui se battent.
Déjà se forcer à poser un mot après l'autre ; essayer de ne pas penser au blog et à ce qui va suivre.

Tous ces infinitifs, on dirait une chanson de Florent Pagny.

L'appart est doucement envahi de tâches ménagères - celles que je devais faire hier et j'ai préféré écrire.

J'ai encore pris 5 bières et un coup sur la cheville au rugby hier soir ; j'adore ça, c'est mon côté maso (Jo Maso ?). Une soirée pleine de chaleur.

Une pensée un peu bizarre pour des amis,
ceux qui sont morts
ceux qui sont partis,
ceux qui se murent dans le silence,
ceux qui m'ont dit à quel point j'étais laid et lâche et méchant et plus jamais,
ceux que je serrerai plus sur mon coeur,

ceux que je retrouverai un jour.

J'écoute Prairie Wind de Neil Young ; pouvoir dire à tous ceux qui me lisent "j'adore écouter cette merveille" est une raison suffisante pour avoir un blog.

Respirer doucement.

Les projets fleurissent presque aussi vite que le linge à laver, et il me faut un esprit calme pour ne pas me mettre à sautiller en glapissant - et réciproquement.

Je pense à un matin dans l'Atlas, une terrasse avec thé à la menthe où un chat galeux avait choisi de se poser sur mes genoux.

Secoue-toi, bonhomme. Tu ne vas pas rester en contemplation toute ta vie, si ?

Aujoud'hui, c'est l'anniversaire de Fée du Nord - cette gentille fille qui a ouvert mon coeur comme un petit chat, d'un coup de griffe, en jouant dans sa colère.

Bon anniversaire à toi, donc - mes premiers mots écrits de ce matin.

Sujet clos, si on passait à autre chose ?

8.11.06

Du neuf avec du vieux


Aujourd'hui mercredi, jour des enfants et des tâches ménagères, pas trop le temps de bloguer. Du coup, j'en profite pour refourguer mon tout premier texte publié - c'était dans un télérama il y a deux ans, à l'occasion d'un concours de textes pour les Correspondances de Manosque. Vous y êtes ? Ca s'appelle Personnel de maison.

Mon Amour,

Ce soir, en rentrant, tu as posé distraitement tes lèvres sur les miennes. Distraitement, encore, tu as embrassé les enfants, que j’avais lavés et couchés. Ils t’attendaient pour une histoire ; mais tu avais eu une dure journée, et, vraiment, tu n’avais pas envie.

Juste avant que tu rentres, j’avais recoiffé mes cheveux et remis un soupçon de parfum. Coquetterie inutile : tu ne m’as pas pris dans tes bras. Je crois même que ton regard ne s’est pas posé sur moi une seconde.

Et tu n’as rien remarqué. La maison rangée, nettoyée de fond en comble, sols, vitres, linge et vaisselle ? Normal. Les factures payées, les lettres envoyées, les coups de fils importants passés ? Tu n’as même rien demandé – après tout, c’est toujours moi qui m’en occupe, tu me fais confiance !

J’avais téléphoné à Maman, juste pour qu’elle me donne le secret de ses tomates farcies, celles que tu aimes tellement. Tu les as englouties sans rien dire. Un petit grognement, un hochement de tête, voilà ma seule récompense.

Puis nous avons échangé quelques mots stupides et banals, et nous avons fini la soirée devant un film qui ne nous intéressait pas. Quand nous sommes finalement montés nous coucher, j’espérais encore… un peu de tendresse. Mais non, souviens-toi : tu avais « mal à la tête ».

Il y a à peine un ou deux ans, nous aurions ri ensemble de ce cliché. Hier soir, nous nous sommes tournés chacun de notre côté, et nous nous sommes endormis.

C’est vrai, je suis ridicule. On se partage les tâches, non ? A toi le travail important et bien payé, à moi le petit boulot et la maison à tenir. C’est ainsi qu’on a décidé de faire, c’est notre quotidien. C’est notre vie.

Eh bien non. Je refuse. J’en ai assez.

Assez que tu ne me regardes plus. Assez que notre mariage ressemble à une caricature. Assez que tu prennes mes efforts comme allant de soi. Tu crois vraiment que c’est naturel, héréditaire, de savoir tenir une maison ?

Demain soir, quand tu rentreras, tu trouveras les gosses courant dans une maison sale. Vous mangerez ce que tu sauras leur préparer, et tu les mettras au lit toi-même. Moi, j’aurai enlevé mon tablier, et je vous laisserai ensemble. Je m’offrirai une soirée rien qu’à moi, à réfléchir sur la vie, sur toi, sur nous. Sur le bonheur et sur l’amour.

Je refuse que nous soyons réduits à ces rôles pitoyables. Je veux que tu y penses. Je ne suis pas l’esclave de la maison. Je suis un homme, je suis ton mari.

Ton

Paul