14.7.13

1050 - Préparer ses vacances

1. Foreplays
Se prendre la

Je sais pas toi, mais pour moi, les vacances, ce n'est jamais facile. C'est vrai : passer du planning vingt feuillets de trad / une répète / une création audio / arroser les projets / téléphoner à Maman / nourrir Anton et Zadig / petit rugby / soirée en amoureux à que dalle/que dalle/que dalle, ça me fout dans les transes.
Là, par exemple, j'ai dû prendre à mort sur moi pour rester dans mon canapé à regarder les premières saisons des Sopranos. Ne ris pas : dedans criaient les voix "mais tu ne vas pas rester là à rien faire", "et les enfants, hein, tu ne vas pas les laisser ici ?" et "il y a tant à faire dehors ailleurs"...

Pourtant, en vraie moule-samouraï, j'ai stoïquement enduré mes remords imprimés ainsi que la mollesse du scénar et de la réalisation. Et, promis, c'est à peine si j'ai pensé Un article intitulé Dear dead I love you so, qui traiterait de la place des morts dans les séries depuis les Sopranos à Walking Dead en passant par Six feet under et quelques autres, ce serait pas mal et...
Chut. Le vide, d'abord. Laisser passer les pensées. Laisser s'exprimer les sentiments de manque. Se préparer doucement au soleil, à la mer, à l'Italie.

2. Oui mais là tout de même enfin merde

Quand nous partions en vacances avec mes parents, il y avait l'épisode Maison du Livre - oui, cette adorable librairie à taille humaine, à Rodez, sur le piton. C'était ma mère qui menait l'expédition ; nous y passions plusieurs heures et revenions chargés de romans épais, que nous empilions dans le camping-car familial et nous passions les uns les autres pendant les deux ou trois semaines de périple. Je me souviens de Robertson Davies dans les Dolomites, de John Irving en Grèce, de Fruttero et Lucentini à Cologne.
Bon, et là que je pars, dans ce XXIe siècle du facile et pratique, je me dis que je vais pareil. Un coup de FNAC (Amazon caca), de Kobo ou d'Immatériel, et hop, ma liseuse sera chargée des pages qui embelliront  mon été. Parce que je voyage sac au dos, et que le numérique, sur la plage, ça a son charme.
Sauf que non. Ca ne marche pas. En jargon commercial, on dirait : l'offre numérique ne correspond pas à la demande.
La FNAC me propose dix-sept fois de suite les trois cents nuances de fade (je clique tout de même sur un titre repéré il y a quelques temps) ; Immatériel m'offre une liste alphabétique et des classements thématiques charmants (XXe siècle ? XXI siècle ? Contemporain ?) qui me donne envie de fuire ; ensuite, chaque éditeur cherche à me convaincre que toute sa collection est géniale, mais voilà : les éditeurs et les collections, je m'en tape. Je veux des livres.

Je tente Numilog, et l'espace d'un instant j'espère en avoir trouvé un qui m'intéresse. Sauf qu'il est traduit, et que j'aimerais acheter la VO... je clique et oups, ayé, le titre est perdu, remplacé par la sélection "meilleures ventes" qui affiche des couvertures répliquant à l'infini celle des Twilight...

Je continue, par défaut ; sélectionne deux romans français récent, tout en pestant sur leur prix (13 euros ? Pour un fichier numérique dont la fabrication coûte tout au plus 20 cents, alors que le poche coûtera moins de dix ? Non, finalement, je vire) ; question théâtre, je cherchais Melquiot, je trouve Corneille et EE Schmidt. Merci, je passe. . 

Enfin la section des romans en anglais... où je trouve des auteurs au patronyme français chez des éditeurs de même métal - probablement des traductions de 4e de couv. Mais je ne renonce pas : je m'intéresse à un ou deux romans qui pourraient m'emmener à d'autres ; sauf que très vite, je me rends compte que la sélection est particulièrement restreinte, et que les proposition du type "les lecteurs qui ont aimé aiment aussi..." tournent en boucle.

Question "atout notoriété", je m'aperçois aussi que je ne connais aucun de ces auteurs, même de nom ; dans la rubrique "Science-fiction", les 17 premiers titres ont la même couverture. Encore un effet éditeur ? Jel'ignore ; en tout cas, j'ai l'impression qu'on me demande de choisir entre 25 articles parfaitement identiques, et laisse-moi te dire que je ne pars pas en vacances avec de la production de série.

Bon, alors : le dernier David Lodge en anglais, ce serait bien, non ? Numilog n'y arrive pas (j'entends bien que c'est peut-être "Je n'y arrive pas sur numilog", mais ça fait déjà deux heures que je galère et j'aimerais juste trouver quelque part ou taper auteur/langue, et voilà alors maintenant ça suffit). Un coup via google et... je tombe sur une plateforme pirate. Qui me propose d'ailleurs un bouquin de 1976 en français. Je finis par retomber sur la fnouk, qui a gardé un commande

Je m'arrête là pour l'instant ; pour l'année prochaine, je rêve d'un vrai libraire numérique, qui utilise les outils informatiques et ses vrais coups de coeur pour proposer des livres...

Jusqu'au moment où je me dis, et pourquoi pas ? Et je vais sur le site de la Maison du livre - de Rodez, et bientôt de Toulouse, m'a-t-on dit.

J'achève là-dessus ce post : en ce moment, je m'achète des livres (et pour l'année prochaine, mes chers ruthénois, s'il vous plaît s'il vous plaît le lien vers la VO...)

3. Conclusion et moralité


 Des fois, observer vaut mieux que s'indigner - décidément, une thématique en ce moment.

En parlant de thématique, ne pense pas que les autop illustratifs soient le résultat d'une crise de mégalomanie plus sensible que les autres, c'est juste que je suis sur un ordinateur sans mon stock habituel de photos...

13.7.13

1049 - D'autres vies aussi

1. Marketing

Home-made moon
Soyons tout à fait franc, je ne publie ce post que parce que je viens de m'apercevoir qu'il y manquait le titre d'une e-nouvelle dans la colonne de droite. Achète-achète-achète, voilà ce que murmure la pub. Je te rassure, ça ne changera rien à mes vacances. Aux tiennes, je ne sais pas.

(C'est "Lunes", hein. Parue dans le Petit guide. Si tu l'as oubliée, ou si tu as une liseuse. Et puis si tu l'as déjà, lis L'eau des rêves, c'est de moi mais c'est peut-être de la littérature).
Sinon ? Sinon, pas grand-chose.

2. Fathers

Hier me promenant mentalement dans un petit bobo, je me rendis compte de cette peur parfois qui me pousse à y voir la trace d'un futur mal incurable. Faut dire, les histoires de, en ce moment, me déplaisent - ma série pas préférée, Dad vs Cancer, annonce une troisième saison.

Mais F., elle, perd son père soudainement (tout petit lien, tant ce rapport entre le deuil et les mots me pose question). Privée peut-être de ce temps où l'on fait le point, où l'on s'avoue les beautés de notre relation.

Bref, la 42e saison de My life is a life se poursuit...

3. Manu vs Wild

Et c'est pourtant étrangement dans la non-vie que tu te sens vivre. Le théâtre, par exemple - non, le jeu. Torse nu en bord de Garonne, à faire passer dans mon corps un texte qui ne parle pas entièrement  à ma tête - à m'adresser, à perdre l'équilibre, à coller des frissons, à obéir à ses ordres doux - je me sentais davantage. Apaisé par la suite (longue course en scooter dans la ville l'été), et les possibles qui s'ouvraient d'eux-mêmes...

4. Un dernier petit truc avant que j'oublie

En ce moment chaque commentaire (ailleurs qu'ici, évidemment - ici, on ne commente pas, on sait se tenir), chaque avis d'expert auto-proclamé et anonyme, m'irrite. Protégé par l'épaisseur de l'écran, chacun se pose en spécialiste tranchant et docte.
Et me les brise. Le silence, bordel, le silence.

M'en fous. J'en ai envie : je me réenchante, me désindigne, m'apaise et m'enconfiance.

Je nous souhaite un été bel et doux - et, spécial dédicace à P., un peu tranchant et rock'n'roll.

2.7.13

1048 - Du temps pour lire

1. Anecdote inintéressante

Tu te ficheras de savoir que le fait d'avoir galopé sur une pelouse du campus de Rangueuil, d'être tombé sur Tonino Benacquista parlant sur Inter d'un film japonais, d'avoir retrouvé à la maison l'amie J. et ses aventures - bref, d'avoir passé du bon temps, m'a donné comme l'idée d'


2. Un jour peut-être les gens diront

Un jour peut-être les gens diront
Ils ont vécu ensemble de tant à tant
- de telle année à telle année

Un jour peut-être les gens diront
Ils étaient si bien ensemble

Un jour peut-être les gens diront
C'était écrit, ça se voyait

Un jour peut-être les gens diront
Il faut bien rebattre les cartes, de temps en temps,

Un jour peut-être les gens diront
Ils s'aimaient si fort, vous savez

Mais aujourd'hui je te le dis,
je t'aime comme jamais je t'aime comme personne

3. Portrait de l'artiste en héroïne amoureuse

Je crois que je peux dire que je m'y connais un brin sur le fait d'être amoureux - même si bien sûr ça se réinvente à chaque fois, et que ce n'est que ma petite perspective. N'empêche, le livre/album qu'elle m'offrit,

m'a cueilli ce matin aux petites lueurs de l'aube d'un joli crochet au plexus.

Vingt-quatre histoires d'amour - ou "histoires avec de l'amour", comme le précise la 4e de - que l'auteur parcourt à l'envers ; les photos de ses amants ou des lieux traversés accompagnent le récit des circonstances de la rencontre ; parfois l'amant - ou la maîtresse - raconte sa rencontre avec une autre personne ; parfois elleil ajoute quelques mots à l'attention de l'auteur, du lecteur.

Et bien sûr on voudrait figurer dans ces pages ; bien sûr ce regard posé avec légèreté sur nos historiettes amoureuses, ce style sans fioritures, ce réel réactive notre envie d'aimer à chaque fois différemment, chaque fois à nouveau.

Je t'aime [maintenant], Sandra Reinflet, Michalon

Bin pareil, Sandra.

4. Tant qu'à parler de lecture

Si tu suis un peu, tu te souviendras que je te parle depuis quelques jours de la sortie en avant-première de


Je l'ai lu. Offert, aussi.
Aimé la clarté du propos - chaque chapitre met en lumière un événement, un personnage, une atmosphère, pour donner une vision globale du "printemps arabe" et de ses conséquences dans le présent ; aimé le traitement des couleurs et des mouvements, le découpage, le symbolisme - bref, le style de Cyrille, d'une étonnante fluidité ; aimé, surtout et enfin, le récit - loin des manichéismes, embrassant la complexité d'une situation sans renoncer à la clarifier.
Au passage, je me dis que je veux bien lire, un de ces jours, l'adaptation BD de L'étranger sortie récemment - qui me paraît comme un signe parallèle, une volonté concomitante de regarder l'autre en nous.


5. Nouvelle rubrique sexogenre

Ca fait longtemps que je n'ai pas parlé de, n'est-ce pas ?
Je commence doucement, pour voir si j'ai encore l'.

Libérons l'homme - rendons le pouvoir aux femmes.

Il y a si peu d'hommes qui m'ont parlé de leur plaisir.

L'autre existe - je l'ai rencontrée.

Petit point de grammaire : j'aurais pu écrire rencontré(e), mais un blog parcouru il y a peu m'a demandé pourquoi mettre ainsi les femmes entre parenthèses. Militons (pacifiquement) pour l'inclusion du neutre dans l'accord féminin.

Ce qui donnerait, d'ailleurs,

L'homme existe - je l'ai rencontrée.
 


1.7.13

1047. Tiens, et si je prenais un peu de temps pour écrire ?

Bientôt les vacaaaaaances
1. C'est la question, 

selon moi, qu'on devrait se poser avant de. Il se peut qu'on soit justement en train d'écrire, quand elle se pose. Mais...
juste une respiration, le temps d'une respiration,
un peu comme un surfeur attend la vague.

2. Oué mais enfin j'aurais des trucs à dire

Si je te racontais que samedi, après avoir assisté à une prometteuse conférence gesticulée d'Abra-notre-chef, bu un verre en compagnie de Carole Fives, claqué la bise à Cyrille Pomès avant sa première dédicace en terre toulousaine, j'ai assisté à la dernière de la première d'Emmanuelle Urien
(et note, tu ferais bien de cliquer, parce qu'il y vraiment de quoi) ?

Et je garderais pour moi le fait que le premier porte mes caleçons, que j'ai à peine grogné quelques mots à la seconde tant j'étais embêté de ne pas l'avoir lue, que le troisième était très absorbé (nan, je ne dirai pas à quoi, mais j'espère que c'était bien pour toi) et que la soirée a fini en Marathoff - le marathon des mots off - entre comédiennes et comédiens, metteurs en scène, musiciens, chanteurs (le couple Betsch était même là, vibrant de la voix comme jamais, mais chhhhhut, donc).
Je ne citerai même pas le fait que ladite Urien s'est honteusement envoyée en l'air le lendemain avec un beau mec attaché.

T'as vu comment je dénonce ?

3. Ca donne quoi ?


Mais alors, c'est vrai : peut-être manque-t-il à ce que j'appelais Déjà que tout seul j'ai du mal à vivre ensemble non pas une structure - c'est comme si tu disais qu'il manquait la colonne vertébrale à un squelette - mais plutôt une couche, une membrane permettant l'échange. Du coup, j'ai commencé à.
Ca donnerait ça, (fais gaffe, c'est une prépublication).



  
Il y a des vies comme ça où tu regretterais presque d’être venu. Des moments où tu aurais honte d’être, tout court.
Des parents qui t’aimaient – et t’aiment encore, ces cons – un ou une life partner en qui tu oses avoir assez confiance pour arborer en sa présence tous tes doutes ; des enfants, des loisirs ou des animaux de compagnie, selon tes choix et tes goûts politiques ; des potes avec qui boire les soirs de soif et pleurer les jours de joie ; un métier – on l’oublie souvent, maintenant que seul le travail est à la mode, mais détenir un certain savoir-faire rétribué de façon satisfaisante reste une source de bien-être moral ; bref, tous ces trucs de confort, que tu as, qui t’entourent, et même allons donc pourquoi pas un bon gros malheur, mais un malheur identifié, une tragédie personnelle face à laquelle tous les jours tu peux faire preuve d’une belle résilience – bin, tout ça, ça te fait ce qu’on appelle une vie.
Tu la regardes de temps à autres, comme ta gueule dans la glace, et tu te dis, oh, tiens, c’est ça ma vie. Et tu fredonnes – couillon comme tu es, ça peut même être un truc du genre Alain Barrière,  Frankie Sinatra ou Laisse-moi kiffer la vibe avec mon mec (avec la voix de Brassens, ploum-ploum).
Tu vis, quoi. Ce qui constitue à la fois un truc d’une banalité affligeante et le machin le plus rare dans l’univers. A ce qu’on en sait en tout cas.
Puis un jour tu te dis qu’au fond…
Ce n’est pas que tu ne mérites pas tout ça. C’est que ça se casse la gueule. C’est que ça n’a plus le goût, le vrai d’avant. C’est que les hirondelles meurent, les banquises fondent, les fachos se réchauffent ; les temps sont durs, le temps est moche, le climat se dérègle.
La nuit, quand tu te réveilles, tu te dis que tu vas mourir. Ça te fout des trouilles affreuses qui remontent du ventre, ça te brûle l’œsophage ; et tu te mords les lèvres, amer, pour éviter de hurler, de pleurer. De réveiller ton ou ta partenaire, à côté de toi dans le lit, qui dort et qui s’en fout. Qui n’a même pas idée du profond où tu te débats.
Quand tu regardes une pierre, tu te dis qu’elle sera là quand tu n’y seras plus. Et tu trouves ça injuste – c’est con, une pierre, Spinoza le dit toujours. Quand tu regardes un jardin, tu te dis que les mauvaises herbes l’envahiront. Qu’elles gagnent toujours à la fin. Que ce qu’on t’a raconté dans les films et les livres – avec les gentils qui triomphent, les bons qui pardonnent aux méchants, l’héroïne qui vécurent longtemps – c’est du flan et rien d’autre. Du doux sucré qu’on te vend pour éviter que les voies des métros ne soient encombrés de cadavres de suicidés. C’est vrai, il y a des fois où dans les transports en commun te prend l’envie de hurler aux autres Mais putain réveillez-vous on va tous y passer. Ou de les buter parce que tu les détestes – là aussi, ça dépend de ta sensibilité.
Et là, tu as beau te souvenir qu’à un moment on t’a aimé… ça ne marche plus. Tu as la mémoire du cœur aux abonnés absents. Tes parents ? Alors peut-être qu’ils t’ont donné la vie, mais pour un misérable coup de bite, combien de traumatismes, combien de mensonges, combien d’injustices t’ont-ils fait endurer ?
Ton amant amante mari femme maîtresse compagne compagnon ? Parlons-en ; son incapacité à te comprendre, à te saisir, à te suffire, à t’apaiser ne prouve qu’une chose : l’immense nullité de ta vie.
Comment ça, tu es seul(e) ? A fortiori.
Seul. C’est exactement ça. Il n’y a rien – rien d’autre que les mensonges qu’on nous vend pour éviter qu’on ne hurle et ne panique, qu’on ne rue dans les brancards comme le petit veau qui découvre autour de lui l’odeur de la mort. La vie n’est ni une tragédie ni une comédie : c’est une aberration. Les liens tissés avec les autres ne sont qu’hypocrisie, ils se désagrègent autour de toi. Ton passé ? Je t’en prie. Ton passé n’est qu’une suite de regrets ; tu as toujours fait les mauvais choix – d’ailleurs, tu n’as jamais eu le choix – d’ailleurs, tu n’as jamais rien fait. D’ailleurs il n’y a rien à faire.
D’ailleurs, tu n’es plus tellement sûr d’être là. D’être tout court. Quant à l’avenir, c’est une farce.
Les autres, peut-être, peuvent trouver du bonheur. Tu ne leur arrives pas à la cheville. Pour cela, tu les détestes. Et en même temps, tu les méprises – les naïfs. Les stupides. Ils ne te méritent pas.
Comme tu es lucide. Comme tu comprends le monde.

C’est à peine si le terme dépression te vient à l’esprit.

(première nouvelle : Achever)


La fin du monde tombe toujours un dimanche soir. Tout s’éteint : les lumières, le courage, l’espoir.

4. Tu es encore là ?

Autre chose. Elle m'a vu dans une émission (pas sûr que ce lien marche, faudra que tu me dises).
Elle m'a demandé de devenir son lu. Aujourd'hui, j'ai accepté.
Je serai son comédien.