31.1.11

940 - Douloureux exercice de la franchise

organic fear and pride (photo)
1) Franchement,

le lundi matin, ce n'est jamais moi qui me réveille - mais quelqu'un d'autre, de nerveux, d'agité ; le travail, la semaine, m'appellent.
Heureusement, elle m'apaise et me repose en mordillant ma peau, sous les draps.

2) Honnêtement

quand je lis ce çmr de Rodolphe, je.

Alors je lui réponds,

Moi c'est les stylos. Tu sais, le stylo avec lequel tu écris un roman, des nouvelles - des pages et des pages, emporté. Et tu sais qu'il va se terminer, ce stylo, ce qui voudra dire que tu as noirci suffisamment de pages, laissé assez de traces pour la suite, exploit dont tu te récompenses en allant acheter un nouveau stylo (le même, si tu n'as pas terminé ton histoire, un nouveau, si tu veux en changer).
 

Quand tu arrives ce jour-là à la papèterie, tu es un seigneur, un chevalier médiéval venu se faire forger une nouvelle lame - l'autre s'est émoussée, oui, sur les brigands et les dragons que tu as croisés.
 

Récemment, j'ai voulu anticiper ce moment : j'ai racheté un ballpen, pointe fine, 0,5, et un cahier pour écrire ce roman que.
 

Oui mais voilà : le stylo précédent s'agrippe. L'encre se fait rare, il me faut à présent forcer pour écrire - oui, mais il en reste, encore et toujours. J'ai beau interrompre l'écriture et passer au dessin, remplir les pages d'un carnet de hachures, rien n'y fait : le stylo marche encore.
 

Au bout de deux heures, je décide de le jeter tout de même, dans une poubelle de la médiathèque.
 

Un peu plus tard, au moment de me remettre au travail, je m'aperçois que j'ai perdu le nouveau, le racheté.

3) Du fond du coeur

Depuis quelque temps, C. et moi rêvons de fonder une maison d'édition spécialisées dans ces formes courtes, hybrides, ces poèmes multimédia.

Bon. Mais le travail appelle - lundi, tout de même. Au programme, convaincre les organisateurs de la Novela de l'intérêt d'une pièce/atelier débouchant sur une représentation multimédia ; finir, sinon le stylo, du moins quelques pages de ce roman ; ne pas craindre de peindre, dessiner ou jouer de la musique, même si quelque chose parfois me reproche de tout faire à la fois, espèce de polyartiste, infidèle à ton genre.
Le lundi, ce n'est jamais moi qui me réveille.
Autant laisser celui qui doute dormir entre ces lignes.

28.1.11

939 - Oh, juste ça

Olivia just before the show (ph. M.L)
1) Après tout,

les formes courtes, fragmentaires, hybrides...
Hein ?

27.1.11

938 - Traces et empreintes (vingt-sept janvier deux mille onze)

1) C'est ton numéro

Et ce jour tu te seras demandé, que pensait-il, mon père, le jour de mes douze ans ?

Il pensait à toi, à ton sourire, à la lumière
dans tes yeux à l'ombre
parfois dans ton coeur,
à sa colère face au monde quand
il ne t'était pas doux,

il pensait à sa fierté inquiète,
aux mille formes de ton corps depuis ta naissance,
à l'honorable vide que
ton existence
a creusé dans son ventre,

clair (osbcur) anniversaire
il pensait à ses mains, aux tiennes,
à ce qu'il voulait créer
de ses mains
pour garder ton sourire,

il pensait à sa peur terrible
sa peur de te voir mort
à cette part d'insupportable entré
dans sa vie par effraction

à la dépendance à
ton sourire, ta présence

à l'habitude acquise, jour par jour
de devenir ton père
pour le meilleur et pour le

père
qui t'apprend à abandonner comme
à combattre et comme
à aimer

il pensait, ton père, que te s/a/voir, t'admirer, te comprendre,
justifiait une vie.


Bon anniversaire, mon fils, mon premier.

25.1.11

937 - Un avis sur le dernier film de Clint Eastwood pour booster les hits de blog

It must be the sky (photo)
1) Statistiques

Maintenant que l'interface de fréquentation de ce blog a des stats, je m'inquiète quand elles baissent.
Quand elles grimpent, je m'inquiète du moment où elles vont baisser.

2) Au-delà

Invité par L., hier, j'ai vu le dernier film de Clinte Eastmood.
Je n'avais pas autant ri au cinéma depuis Million Dollar Baby.
La dernière fois, c'était la langue tranchée et avalée ; là, c'est un coup de violon monstrueux dans la minute ultraromance du film qui m'a fait partir en vrille.
Rire tout haut, c'est comme pleurer tout fort : doux au coeur et aux épaules.

3) Speaker of the dead

Bon, bin Clint, ce serait comme un grand-père qui nous a raconté plein, plein d'histoires ; plus le temps file, plus on a envie de lui dire, "mais on la connaît, celle-là, Papy ; on a compris ce que tu voulais dire, avance, merde..."
Mais on l'aime bien quand même, alors on écoute avec un plaisir un peu agacé. Et puis c'est marrant de voir Paris et les acteurs français vus, et éclairés, par un américain.
De toute façon, mon grand-père ne m'a jamais raconté d'histoire. C'est un peu pour ça que j'écris en ce moment.

4) L'autopromo et la pirouette tout en un

Ce soir, 20h, Petit London, Radio Mon Païs (90.1) ou internet, Pas plus haut que le bord et la chronique droitomusicale d'Aymeric de la Mouille et Lola Parabellum.

24.1.11

936 - Mon day, et des days d'avant

Un petit peu de cette ombre
1) Au portillon

Ce
moment de couleur, vendredi, où j'ai pensé "je suis / heureux" (l'air était froid, le monde ferme sous mon pied) ;

le sol gelé sous les crampons des tout-petits, les pères qui riaient dans la fumée glaciale du matin - je redevenais l'autre, le père, l'entraîneur, l'entraînant, le gueulard, le ravi / et j'aimais ça ;

la blessure égocentrique qui se referme - un ami est parti, il reviendra, qui sait ? Nos retrouvailles ;

le rire posé sur les querelles anciennes,

la musique, et le cercle de famille,

la
nouveauté

2) Une belle histoire du chagrin

- C'est dimanche, Papa, il fait noir et je déprime un peu.
Une larme coule sur sa joue, la tête contre la fenêtre.
Je retrouve mon sentiment obscur d'il y a longtemps ; je reconnais celui de ma mère - qui détestait les dimanches, le pensionnat ; E., à nos côtés, sait aussi le goût de cette tristesse.
C'est normal, mon fils. Un nuage qui passe sur toi. Tu grandis, et les jouets de Noël, tu t'en rends compte, ne sont plus rien quand on pense à l'enfance, à ce sourire si grand, à ces yeux de merveille.
Nous nous blottissons, tous six, dans le salon ; pas d'écran, pas de musique - voilà le cercle de famille, inaugural : retrouver la chaleur de nos corps, de nos ruades, laisser couler nos voix et nos rancoeurs.
Peu à peu l'ombre se dissipe ; tu retrouves tes yeux d'enfants.

3) Plus tard

Tu es couché. Rasséréné, je l'espère. Tu m'as embrassé avec plus de tendresse qu'à l'accoutumée.
Depuis mon ventre, mes reins, mes hanches, les larmes montent, irriguent mes yeux.
Je m'en veux, un peu, de t'offrir en cadeau cette tristesse que nous portons en nous, ou que nous exhibons - cette tristesse familière, qui me tord quand je la masque.
Je suis / curieusement / heureux de ressentir.
Pour par avec près de grâce à toi
Notre lien, mon amour, mon garçon, palpite depuis ta naissance
(car voici ton histoire - je pleure de bonheur lorsque je pense à toi).

4) La fabuleuse blague de l'ours pédé

histoire de terminer sur une pirouette.

5) Ou bien un peu de pub

Les glossolalies d'Emmanuelle Urien (oui, c'est le même lien que plus haut, mais que veux-tu, j'aime...)

21.1.11

935 - Risque de rage matinale

Grizzly bro
1) Putain de radio

Matin. Voix de femme dans la radio dans la voiture dans la ville (Anton, qui a bien grandi, à mes côtés), en direction du métro.
"Les vols de portable avec violence ont augmenté de ouachtant pour cent". Mais, précise-t-on, c'est parce que les vendeurs de portable encouragent leurs clients à déclarer un vol à l'arrachée, mieux remboursé que le vol calme et tranquille.
Reportage à suivre, sous forme de coup de téléphone à la voix masquée. Effectivement, les deux vendeurs contactés conseillent de déclarer un vol.
"Vous ditez, j'ai pas bien vu, c'était un grand noir, et..."
Deux fois.
Font chier, ces nègres, quand même - même quand on ment, c'est de leur faute à eux.

La journaliste ne relève pas ce bref surgissement de l'inconscient populaire - après tout, "c'est comme ça, on le sait".

2) Deuxième couche

Quelques instants plus tard, une autre journaliste clame que notre bien beau ministre de l'insécurité ambiante expose ses chiffres, dont "la hausse des vols de portable avec violence".

Je ne sais si je m'indigne ; je sais que le cirque médiatique, et le mépris qu'il montre pour les mots, m'exaspère.
Oui, je sais, je changerai dorénavant de radio. J'écouterai Rire et chansons, ou au moins la politique n'est pas drôle intentionnellement.

(Bon, mais quand même, il se passe des trucs sympas en revue de presse)

3) Dire non

Non. Non, non, je ne veux pas, je refuse, je veux que tu arrêtes, je préfère ne pas.
Je te comprends, je te respecte, mais cela, maintenant, je ne le veux pas - car c'est ainsi qu'en cet instant je suis, que je m'appelle "Je".
Peut-être, en mieux, qu'en m'écoutant tu resteras toi-même.

4) Et un petit de plus - pour la route

Accompagner, à pied, le déjà grand Zadig à l'école des petits. Regarder les files de voiture (se féliciter de ne pas). Il fait froid - l'air pue, on respire mal. Et je re-cite du média, allez, c'est vendredi. Libé-Toulouse, donc : " L'agglomération toulousaine a connu ce jeudi 20 janvier un pic de pollution au dioxyde d'azote émis par les voitures, les chauffages et les industries, en raison de l'absence de vent, a annoncé l'Observatoire régional de l'air en Midi-Pyrénées (Oramip)".

En raison de, locution introduisant un complément circonstanciel de cause. Pourquoi c'est pollué ? Parce qu'il n'y a pas de vent...

20.1.11

934 - Emerveillez-vous

The house my parents built
1) Lui qui, photographe

prend jour après jour Paris en plein visage, et nous le renvoie d'un sourire, fait cette oeuvre sans hésiter ; lui qui, trois fois quotidiennement, cisèle des aphorismes à l'aide d'une lame qu'il ose ne pas retourner contre lui ; lui qui vitupère, aussi, et elle, et tous ceux qui griffonnent chaque matin pour relever la tête, regarder le soleil...
Certains jours ils m'accusent de ne pas ouvrir les yeux assez grand.




2) Mais alors vraiment rien

Un plaquage réussi, le trait d'une passe,
S'endormir le sexe appuyé dans ton dos,
L'odeur du thé fumé, la tuile
prise encore de givre sur le toit qui s'élève
et glisse de côté vers le jour

Oh, et cette inquiétude lorsque
Nous pensons à du calme
Cette difficulté à aimer
L'intangible du

(bonheur)


3) La terreur des visages

Ici, au pays des statistiques, les chiffres sont des visages qui se détournent de nous, ne lisent pas, froissent d'un haussement des sourcils, d'un silence désobligeant,
Alors que nous hurlons, lis, lis, lis-moi,
Ceci est mon coeur, palpitant et suave, ceci est mon ventre, ouvert pour et par toi
Afin que tu me juges
Digne d'être - viscère, comme toi.

4) Vu d'ici


Encore un jour sans
savoir quoi dire sur la Tunisie, la Côte d'Ivoire, Haïti et ses fantômes ; une pluie d'analyses, sur la Toile, éclaircit la pensée - et brouille notre coeur.
Oh bien sûr, la Liberté, la Justice, le Droit - et l'espoir, et le triomphe - et la peur de tout gâcher, de précipiter la violence et la fin : sommes-nous dignes de nous indigner ?

5) Des nouvelles du front

Mon roman se referme, tout doucement ; une faute de frappe m'a fait écrire "ma mort prochaine" ; je me sens, presque, capable,
assez grand.

6) L'humour n'est pas une porte de sortie

Et là, l'ours lui tape sur l'épaule et lui dit "Tu es sûr que tu es venu pour la chasse" ?

19.1.11

933 - Les jours courage

Nous parlions d'été
1) Sans sens, vraiment

Les jours où, presqu'heureux, il n'écrivait pas (car moins bien, moins nécessaire, moins vital pour rendre le monde envisageable).

2) D'autant plus que

J'ai à faire : organiser le temps, effrayant, où je n'ai rien à faire.

18.1.11

932 - Liberté sur parole, et réciproquement

Rouge triangle
1) Ne jamais dire les mots "politique" et et "révolution"

Je tente de mon mieux de ne pas craindre, de ne pas redouter, de ne pas me méfier ; je lis ceux qui parlent de la Tunisie et dont je connais l'approche sensible. Je suppose que, si je savais faire, je prierais, d'une façon ou d'une autre, pour que le très-rare se produise : le renouveau, le partage, la liberté.

2) Gavé de gauchistes

Je n'étais pas retourné depuis un très-lointain concert de la Teigne à la Chapelle, cet "atelier imaginaire", utopique et artistique installé dans une véritable, bien comme son nom l'indique ; j'y ai rejoint hier soir un aéropage de punks à chiens, de filles à dreads, d'alternatifs, d'anars, de musiciens et d'amapistes - c'est-à-dire un joli choeur de deux ou trois cents personnes au doux sourire, pour une soirée Relâche, avec repas, concerts, prises de parole plus ou moins improvisées.
Et le type parlait, sur une scène, sous un arbre d'acier, dans la lumière ; tout le monde l'écoutait, même ceux qui n'étaient pas d'accord, même ceux contre qui il vitupérait ; et la parole passait, libre, ouverte, précise et dérivante.
Il existe donc encore des lieux semblables.
Ce qui nous laisse de l'espoir.


3) Rue Casanova

Par ailleurs, et dans un cercle plus restreint, j'assistais à la soirée en compagnie de cinq - superbes, drôles, intelligentes - femmes. Ce qui, avons-nous calculé passé quelques verres, devait donner environ six kilos de seins. Il y a eu des sms enflammés, des révélations intimes, un grand écart facial dans la sciure d'un bar, une discussion dans les toilettes à ciel ouvert, une chute sans gravité de bottines imprécises, des mains qui, des yeux que.
Et un poivron chez Kostas, le bistro grec où Toulouse ressemble (je suppose) à Delphes.

Parfois je me reproche d'aimer à ce point la compagnie féminine, parfois je me dis que je devrais, ou que je ne devrais pas. Parfois je me dis que je deviendrais aisément le pote homo de ces dames - sauf que, évidemment.

Et puis hier soir, je ne me disais rien - j'aimais, tout simplement.

4) L'hyperactivité en option naturelle

Et puis, au coeur de la nuit, malgré le morceau de musique, les mails, les posts, les pages de roman,
Malgré l'heure de marche, le sport, les discussions,
La tendresse même, et l'amour, et le sexe,
Je m'éveillai brûlant, grésillant, alerte, trop alerte,


Alors, oui,

J'avais peur de moi et
De ce que j'attendais.

17.1.11

931 - Le lundi au

Mur (SphynX, p.70 et des)
1) Entre deux

Voilà, exactement, où je me trouvais - ni haut ni bas, dans l'entre-deux dans l'attente
Juste avant l'envoi, l'envol, le rebond
Tentant de déposer armes, bagages, phallus encombrants
Enclin, peut-être, ou lâchant prise
Mais presque en équilibre
Laissant flotter les lignes ou quittant les rembardes,
bref,
heureux, quasiment.

2) Faire salon

Il y avait hier à Montgiscard, sinon foule pour acheter mes ouvrages, du moins une équipe toujours aussi sympathique, et plein de gens intéressants, dans l'ordre une illustratrice blogueuse, une illustratrice moins blogueuse, une écrivain qu'on ne doit surtout pas nommer auteur jeunesse, des écrivains musiciens chanteurs (quelle idée !), un photographe de mots, et bien d'autres, et j'en passe.
Sans parler de ce déménagement, samedi, d'un jeune couple - toujours agaçant, les jeunes couples qui s'appellent "amour" et qui y croient. Enfin bon, j'étais là parce que j'ai des bras, hein...
Du coup, tu as vu ? J'ai tenté de remettre à jour la liste des liens et des blogs ci-contre.
Je sais, c'est lamentable, c'est comme quand je fais la poussière dans la maison, en dernière minute, parce que ma mère ou ma grande soeur va passer me voir.
Mais bon, au moins c'est fait, pour un temps.

3) Au rythme des pieds (atelier d'écriture)


Musique. Marcher. Chercher le soleil, de trottoir en feu vert.
Marcher jusqu'à ce que les pieds pensent - pas la tête, pas le coeur.

S'asseoir. Commander un thé - fumé, de préférence. Sortir de la sacoche le cahier, un stylo noir, les planches de SphynX.
Ne pas interpréter, ne pas comprendre : juste, disons, traduire. Laisser couler - sentir le lien vivant, bouillonnant de larmes, de joie et de colère, entre mon ventre et ma main.
Ecrire, paraît-il.

4) Bien qu'un peu plus tard

Un peu de nouveauté sur le blog de LoFi - parce que bon, hein, quand même, au bout d'un moment.

13.1.11

930 - L'ombre d'un soupir

by the lake
1) A l'heure des bilans

il était étonnant que tous deux continuent à faire les comptes - peser, mesurer, séparer, n'était-ce pas, déjà, abdiquer, séparer, rompre ?

2) A vendre

Ame de poète, mains de bûcheron, milliers de pages, dizaines de tableaux et de musique, corps en déréliction - le tout sans autre valeur que sentimentale. Ecrire au propriétaire, qui transmettra.

3) Tant de bien

Tout aurait été si simple, s'il en avait été autrement.

4) Veille

Veille l'étincelle,
le soupçon qui,
le feu au poudre,
cette insensée tendresse où nous nous retrouvions,

Veille la croyance,
la foi, l'acceptation.

Ô heureux, ô fidèles, comme nous aurions
pu être, rester, devenir,

mais l'acier de nos paroles, la cendre des colères, la poussière
de tous ces jours passés au creux de nos mensonges
au chaud de nos angles morts

Je marcherai lentement, tentant d'oublier
la piqûre odieuse
du bonheur


5) Un commentaire à effacer

"Vous faites nettement trop bien l'amour pour vous séparer - et encore, je n'utilise pas le mot 'sucer'".

12.1.11

929 - En direct du doute

Sphynx, p.60
1) Ne rien faire ? Allons donc !

Je suis resté, tu vois, sur le fauteuil, les yeux dans le fixe, la tête vague,
A me demander ce qui était
Juste
Et ce qui était trop,
de trop, en trop, par trop.

Trop. Je n'aime pas trop cet adverbe.
Vu ce qu'il raconte de ce qu'on, par commodité, nommera moi.


2) Panne d'ondes

Alors, écoutâtes-vous, hier, cette émission de radio où je joue le mec de droite pour dissimuler quelque chose de l'ordre d'un écologisme pessimiste ? Si oui, alors vous n'entendîtes pas. Car, miracle de la technique de gauche, la diffusion n'eut point lieu.
Du coup - c'est là le contrecoup des catastrophes, qu'on appelle parfois miracle - l'émission est en ligne, vous pouvez à présent.

3) Bande dessinée

Un de mes très beaux cadeaux d'anniversaire, Vies tranchées - les soldats fous de la Grande Guerre, aux éditions Delcourt. Quatorze portraits "d'aliénés", de "simulateurs" et autres "dégénérés qui éclairent un pan moins connu de la Première guerre mondiale.
C'est un ouvrage collectif, ou plutôt choral, avec en particulier des interventions de Cyrille Pomès, ardentes (toujours pas de lien, monsieur est hors toile), ainsi que de Guillaume Trouillard dans un clair-obscur fiévreux.
D'accord, c'est plus Noël, mais c'est un cadeau formidable.

4) Un coin obscur de ma tête

est sans visite en ce moment. Il s'y mêle des corps, des soupirs, des jouissances et des fuites.
S'agit-il de bonheur, de réalisme ou d'abandon ? De lâcheté ou de courage ?
Je fais taire la tentation/tentacule qui menace de m'échapper.


5) Une brève explication

L'eau des rêves, roman qui occupe le plus clair de mon temps en ce moment, est la traduction en mots d'une série de cases-images intitulée Sphynx achevée il y a une paire d'années. Mes après-midis enchaînent donc de longues marches en ville, musique vissée aux oreilles, et la dégustation de thé fumé dans des salons déserts où je tente de laisser filer les mots - image/yeux/main, un tour complet sans toucher les bords ni le cerveau.
En haut de ce post, une des images à ainsi déchiffrer - et au cas où un lien vers.

11.1.11

928 - Strictement professionnel

Doric bunker
1) Dans ta bouche

Claire Ambill, journaliste et grande amatrice de livres, a eu la gentillesse de lire un extrait de Le Facteur n'est pas passé dans son émission Page à page du 2 décembre. Hop, on écoute (pas de streaming, prévoir un peu de temps), et éventuellement on fait un tour sur le site de l'éditeur pour (re)découvrir les livrets-carte postale en général, et celui-ci en particulier.

2) Dans ton découvert

Vendu, aujourd'hui 11.1.11, mon premier tableau.
Envisage prudemment de me raser la barbe à défaut de me couper une oreille.

3) Dans ton pc

Ce soir, pour la quatrième ou cinquième fois déjà, je serai, à la radio, le délicieux Aymeric de La Mouille, chroniqueur de droite perdu entre les gauchistes de l'émission Pas plus haut que le bord (dont les derniers enregistrements sont enfin en ligne, en attendant ce soir 20h...)

4) Dans ton salon

Je serai dimanche au Salon du livre d'hiver de Montgiscard (Haute-Garonne) pour une séance dédicace et autres joyeusetés ; contrairement à mes participations précédentes, je ne m'y rendrai pas avec Emmanuelle Urien - peut-être lassée par mes menaces répétées ?

5) Dans ton silence

Tu te contentes de faire taire le bruit du mot expérience - pour le vivre, tout simplement.

10.1.11

927 - Un matin en bleu et gris

Quelqu'un viendra (marionnettes)
1) Wishful thinking

Mes menaces ont payé : les éditions de la Péniche ont publié, pile-poil pour ma soirée d'anniversaire, "Certains l'aiment chauve", micro-anthologie de textes issus de ce blog.
Le pitch :
A l'heure où la langue de bois s'acharne, où les implants fleurissent, où les fessiers n'en finissent plus de se raffermir, Manu Causse choisit de rester lui-même : humain, complexe et chauve (...) 17 textes ou extraits issus de la toile, dans lesquels Manu Causse interroge, embellit et piétine, au gré des jours et des humeurs".
Emmanuelle Urien (dont le premier recueil de nouvelles, rappelons-le, fut lui aussi édité par une maison tout spécialement créée pour l'occasion, L'être minuscule) a donc la vie sauve pour les prochains mois.
Ce qui, malheureusement, n'est pas mon cas, pas plus que celui de Myriam Laffont... Mais cet exemple nous redonne du courage.
Mon conseil aux futurs édités ? Coucher n'est pas obligatoire.
Seulement recommandé.


2) Soirée d'anniversaire

Oh comme il était doux de naviguer, barque hésitante,
Entre vous, mes beaux amis,
Malgré les doutes, les trop,
l'animosité entre le coeur et les épaules,
Comme il était doux de vous voir
Malgré la difficulté de croire
A la simple affection,
D'oublier ce qui fut, dont le bonheur,
De fêter, comme pour rire, le passage du temps,
Les arêtes de mon ventre émoussées par le (temps),
Comme il était doux, et comme il reste
Difficile de /me/ faire / pardonner
38 ans révolus.
Et Sinatra chanterait
It was a very good year...


3) Le lundi au soleil

Oui, une chose que j'ai, même si pas forcément la liberté, si peut-être seulement la longueur de la chaîne et le tour de la prison, c'est la joie de marcher, sous le soleil, dans la ville, le droit de remâcher ces idées un peu folles - un, deux, trois, vous, nous, moi, les corps, les regards, les soupirs - les mensonges, je suppose, le plus, l'adverbe trop - guettant l'instant où débarrassé de ces bribes
je m'assiérai pour écrire
et m'oublier.

(m'arrachant ainsi à la chaîne des causalités aux obligations que je m'invente à la roue que je pousse sans bien savoir pourquoi)

9.1.11

926 - End épit de tout

1) Un jour je serai

suffisamment courageux pour ne publier qu'un 1.

7.1.11

925 - Or else

L'aventurier (illus E.U)
1) Signes encore

A quoi ça sert tout ça, si on ne doit pas voir demain ? criait, véhément, un homme dans la rue.
Que voulais-tu que je réponde ?
Je ne sais pas. A ne rien regretter pendant la nuit ?

2) L'image

Datée d'hier. Erotique, si l'on veut.


La tête ailleurs---------------------------------------
Les jambes étendues, vêtue d'une chemise d'homme déboutonnée, elle tient un livre dans la main droite, son bras sur le dossier du canapé d'angle.
En arrière-plan, la vaste baie vitrée donne sur un balcon, la cime des arbres.
Elle enroule distraitement les doigts de sa main gauche dans les boucles d'un jeune homme, dont on ne voit que les cheveux - masquant très justement le sexe de la liseuse.
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-------------------


Envoyez vos dons (en adresses mail uniquement) pour un bout quasi-quotidien d'imaginaire.



3) Conseiller d'orientation

Un an à peine que me voilà professionnellement traducteur, et voilà que déjà je songe à une reconversion.
Bougeotte ? Indécision ? Ou juste l'envie de comprendre, de continuer, d'avancer ?
Au moins, si je ne me prends plus pour un écrivain, n'aurais-je plus besoin de prendre Emmanuelle Urien en otage pour menacer les éditeurs français (pourquoi seulement français, tiens ?). Ce qui ne m'obligerait pas à miser si gros sur son syndrome de Stockholm.


4) Le blog qui

Ma copine sensible La fille pas sage, et son blog.
J'aime pas les gens heureux, j'aime pas le bonheur, j'aime pas les sentiments. Mais bon.

5) Inside

Brûlante la pointe sous le sternum,
Electrique la rage,
Vert de gris les éclairs des épaules
Le cri que tu retiens.

Fidèle, fi.

Tu ne cesses de te perdre à tenter de comprendre
alors que déjà ton coeur t'appelle ailleurs.

Ou est-ce seulement l'écho de son remue-ménage ?

6) Facebook expliqué aux survivants

Nous collions quelques mots sur la vitre - rapides, à la volée ; nous écoutions l'avalanche, touchions les sens muets de nos intellects.
Mais nos cris, toutefois, étaient souvent les mêmes : Où es-tu ? Qui est toi ?
Confettis joyeux de la même rengaine.

6.1.11

924 - Le monde en chantier

Autoportait de toi de dos
1) Y'a tout c'qui faut

Virée placoplâtre ce matin avec le Grand Comédien Jean-Paul Bibé (qui du fait de sa renommée à la priorité dans tous les carrefours et sens giratoires). Parlé d'amours triangulaires et plus - inspiré par une vendeuse qui me faisait ostensiblement du gringue, oubliant de fait de compter les achats - du poids moyen de la plaque de placoplâtre et du couple sur nos âmes, de la sensibilité digitale particulière des possesseurs de Fiat.
Et ri.
De toute évidence, 2011 envisage la construction.

2) Pastilles érotiques

Dernier-né de la gamme Manu Causse (tout pour votre beauté intérieure), le mail érotique quotidien.
Il s'agit d'un message de quelques lignes, décrivant une photographie imaginaire.
Et érotique, donc.
Pour recevoir un échantillon, utilisez la charade de mail plus bas sur cette page. Ou facebook. Ou les signaux de fumée, si vous pensez que ça marche.

3) Attente, manque, et autres précisions lexicales

Quelque chose / ou quelqu'un
Me manque
J'ai l'impression d'un manque de /
d'un manque
Je cherchais je crois avant tout à te rendre
(make you happy)
heureuse, sans doute, mais
te
rendre
(restituer transformer changer vomir).

J'ai bu une cigarette, chahuté mes oublis.
Avancé. Nous voilà séparés - tout à coup si proches.

A présent, essayons.

4) Petite contribution à la mise en commun mondiale des ressources artistiques via Internet

J'aime bien ce blog de D.H. Et je crois bien que, sans nous le dire, une certaine Myriam Laffont a créé celui-ci.
Et parce qu'une chronique de droite, ça se prépare, quelques mots sur la Tunisie...

5.1.11

923 - Hier soir

La plage St Martin
1) Ce qui se passa ce jour-là

Je partis de chez nous, ceint de juste fureur
Travaillai pour ce nous dont on ne parlait pas
Avec des ami(e)s, je parlais d'horaires, d'étudiants, d'amour, de musique,
Nous nous posâmes des colles, nous prédîmes,
nous parlâmes du couple,
on donna des conseils
(mais je n'écoutai rien)
Puis
Je rentrai
Entouré de femmes
Incertain de vouloir
Mon cadeau - ton cadeau - ne fonctionnait plus, je
t'en voulus
et suivis le chemin, solitaire,
la boîte était fermée (je n'aurais plus d'alcool)
un monsieur, dans la rue, dit
"Viens, ce soir c'est moi qui suce",
Je lui souris et
Pressai le pas

Puis quand j'arrivai
Certain de te vouloir forte, puissante, désirée, certaine,
La porte - je le jure -
était ouverte -sans les clés, sans même la serrure
Et quelque chose me dit
Je le savais.

Et tu ne voudrais donc pas que je te protège ?
D'accord, je t'entends.


2) Ingrédients d'une séparation réussie

Il faut, est-ce stupide ? fumer, mettons, un pétard, et un cigarillo (mais je ne fume plus), se plaire de paroles, passer au téléphone des moments inutiles où la voix te revient, et tu rentres chez toi, sans savoir ce que cela veut dire - mais "mon lit, où est-il ?", voilà, telle est la question.
A présent il est l'heure de retrouver notre réalité, d'affronter le regard. Ou le silence. Voilà. 4 janvier, à l'orée du 5 - je me souviens.

3) Sincèrement désolé

L'auteur de ce blog se déclare (voir titre) s'il a pu blesser quiconque. Il voulait simplement lui montrer un miroir. A présent, il tentera, c'est juré, de faire mieux.

4.1.11

922 - Ouh les amoureux

t'es gonflé
1) 2

Un chiffre étrange, que le deux. Courbé, la tête basse. Il dessine deux points qui créent un segment - fermé - ou une, et une seule, droite, si elle ne fait que passer.
J'aimerais qu'entre nos deux points passent toutes les courbes du monde.

2) 22h22

est l'heure des amoureux ; l'heure où l'on s'embrasse, lovés l'un contre l'autre. Le moment-signe, où le monde fait un clin d'oeil à notre amour.
C'est bête, en ce moment je regarde souvent ma montre à aiguille - ou 22h22 ne ressemble à rien.

3) Le temps qu'il est

Le moment me réclame, je crois, de (re)prendre l'air (l'r ? l'erre ?).
Oui, mais l'air de quoi ?


4) Petite annonce

Caché sous la chenille
papillon refroidi
cherche souffle d'air chaud.

3.1.11

921 - Sous le signe du trois

Tu es ma bougie
1) Trois fois treize


Tiens oui, c'est mon. Il sera donc bientôt temps pour moi de songer à une préface posthume pour le Petit Guide des transports à l'usage du trentenaire amoureux. Voire à une suite, pour la décennie à venir.

2) Trois fois le temps

Se lever, tard. Marcher un peu, le casque vissé sur les oreilles. Se laisser bercer par quelques projets - radio, SF, peinture, blog érotique - avant de lire un journal. Au programme du jour : enregistrer un bout de chanson, écrire quelques lignes.
Cette vie est la mienne (dirait-on). Il se pourrait que j'apprenne à l'aimer.

3) Trois fois l'édition

L'idée m'est venue comme une érection matinale : mais au fond, pour être édité, il faut coucher, non ?
Alors j'annonce : j'ai déjà fait, et je suis prêt à. Je veux dire, pas la peine de tourner autour de la peau, comme ces wanabees qui se lamentent.
Je considère toute proposition. En attendant, je ne relâche pas la pression sur Emmanuelle Urien (qui, étrangement, semble le vivre plutôt bien, l'inconsciente).

1.1.11

920 - Des fois je me sens voeux

Hé bin bonne année, alors...
1) De circonstances

A peine nous étions-nous habitués à 2010 qu'on nous annonce l'arrivée de 2011.

Les 365 jours à venir s'annoncent plutôt bien : rendez-vous compte, ils débutent par un premier janvier et un cortège de voeux qui vont de "bonne santé" à "plein de bonheur", de "je te souhaite une belle année" à "bonne année à vous aussi, mais qui êtes-vous ?" (pour ceux qui utilisent leur téléphone portable).

On prévoit des mots, des musiques, des nouvelles, de beaux jours et des événements ; souhaitons-nous d'y être - si possible ensemble, et de notre mieux.

2) Des nouvelles de la vie de couple

Il y a dans 2011 cette étrange équation : 2+0=1+1.
Je la considère d'un oeil critique. Il faut dire que dès les premières heures de 2011, la personne avec qui je vis avait choisi de quitter la soirée où nous nous trouvions aux bras d'un camionneur tout de cuir vêtu.
J'ignore, donc, si l'année s'annonce sous le signe de l'union ou de la séparation.
Ou des deux, évidemment.


3) Soirée


Pour ma part, je serais bien resté un instant de plus en 2010 - l'année, après tout, m'a été douce. Mais on doit vivre avec son temps, je suppose.
M., qui nous a reçu hier soir, a tenté de proposer des voeux silencieux - mais va-t'en signifier "bonne année" du fond du coeur quand le type en face te lance "Hé bin mais bonne année, hin ? Et bonne santé ? Et pourquoi tu dis rien ?"
(Plus tard, histoire de changer un peu, j'ai envisagé de remplacer le traditionnel "Meilleurs voeux" par "Je m'appelle Jean-Claude et je suis un passionné de tuning". Ça a marché moyennement.)
Quant aux voeux que j'ai lancés depuis le petit jardin - j'ai fait de mon mieux pour qu'ils soient planétaires, à tout le moins.
On verra bien.