28.6.10

0 - Ce qu'il reste


1) Conclusion et moralité

Voilà. Ce blog s'arrête ici. À moins qu'il ne commence, évidemment
(la radio chante J'aime les filles)

Presque 900 posts, c'est-à-dire presque 1000. Presque quatre ans, c'est-à-dire presque cinq.

Des mots. Des poèmes. Des délires. Des illustrations. Des rêves de gloire, de grandeur, d'art, de beauté.
(la radio hésite, crachote)

Quelques moments sympathiques.

Presque cinq ans de bouts de vie, est-ce que ça fait une vie ?
Est-ce que ça change ?

C'est à voir.

(la radio s'est éteinte).

Étrangère, étranger, qui passe ici,

Sache qu'une personne disant "je" pour parler d'elle a existé quelque temps, sur cette non-planète que sont les blogs.

Sache que des sentiments des émotions des visions des pensées des bulles de gaz et de liquide l'ont traversée, incidemment.

Sache qu'en remontant dans ces colonnes, tu sauras si cette personne aurait pu être ton semblable.

2) Acknoweldgements

L'auteur tient à remercier, dans le désordre,

- ses parents et amis et cousins et potes et amantes et visiteurs qui ont fait de lui ce qu'il est (c'est donc un peu sans doute de leur faute)
- E. qui le maintient si souvent sur la route,
- W. pour qui il crie si souvent dans le désert,
- O. pour les miroirs
- le futur, qui arrivera, c'est certain.
- les blogueurs en général, pour ce qu'ils donnent sans retenir.

3) Pour la petite histoire de la postérité

D'autres blogs/sites/projets sont en cours, nous nous y retrouverons peut-être ; celui-ci restera affiché à cette adresse aussi longtemps que nécessaire - mais à quoi ?

4) Ce coup-là...

... Il n'y a pas de 4.

26.6.10

898 - En finir, mais comment ?

1) Mettons

Alors tu décides que tu en as assez dit. Que ce qui pourra venir méritera, au pire le silence, au mieux d'être mûri.
Que

25.6.10

897 - Vendreri


1) Chrnonqieue d'un suicide annonncé

C'est décidé, j'arrête cce blog, rtès vite. MAis avant, je vais le saborder, histoire de fbien en profitier.

2) Ce que je déteste en toi

La liste est longue, mais je dirais ton immaturité, tes peurs petites et grandes, tes hésitations, tes atermoiements.
Ta prétention à être quelque chose, ta prétendue intelligence, ta stupidité évidente, ton inculture, tes passions, ton manque de passion.
Ta sexualité débridée, ta frigidité, l'insolente facilité que tu affiches parfois. Le fait que tu te plaignes constamment de ton sort.
Ta volonté malgré tout et toujours de trouver à toutes ces horreurs des côtés positifs. De te faire croire que c'est ton humaine condition.
Ton envie d'analyse, de réflexion, contrebalancée par ta tendance à la grosse blague débile, mais aussi par la crainte en sous-main d'être jugé, de dire une chose qu'on te reproche.
Ton incapacité à garder un secret. Ton incapacité à parler.
Ta prétendue sensualité à fleur de peau. Le fait que tu sursautes quand on te touche.
La façon dont tu es incapable de t'occuper de tes enfants, et incapable de ne pas t'occuper d'eux.
Ta fascination morbide pour ton nom ton nombril ton égo ton image
Tes prétentions artistiques, ton envie d'être un génie, ta haine des génies,
Ta conscience, ton inconscience, et même la troisième partie de ton cerveau/ventre/sexe qui cherche toujours à dépasser les dualités - ton instinct, destructeur pour les autres.
Ton corps, quand il s'affale
ton corps, quand tu le veux puissant,
ton corps, quand tu l'abandonnes (même si tu ne le peux pas vraiment)
La tension de tes épaules la gêne dans tes mouvements
Ton odeur tes odeurs
Le fait que tu t'appelles le fait que je m'appelle le fait que nous nous appelions,
ton incapacité à rompre, comme à t'engager,
ta musique, tes histoires,

non, j'aime bien tes histoires,

ton arrogance quand tu prétends rester en équilibre, marcher sur une ligne, survoler les débats.
Ton obséquiosité, le fait que tu rampes devant tes amis mais ne laisse personne t'approcher.

Le fait que je te connaisse si bien.
Le fait que
je te comprenne.

3) La blague de la semaine

Prêtée par un Fred comme je les aime : le comble de l'avarice ?
Partir en Thaïlande avec ses propres enfants.

4) Les dessins et les photos et les illustrations

de ce blog me font suffisamment honte pour que je les exhibe au jour le jour.

5) Un avis sur le foot la politique le monde les grèves et tout ce qui s'ensuit

Et si on arrêtait les conneries ? Si on s'écoutait les uns les autres ? Si on construisait le monde, non pas pour nous, mais pour un tout petit enfant qui naîtra, mettons, sur un parallèle quelconque en 2142, quand nous serons tous morts (et cela n'est qu'un battement de paupière du temps).
Il serait temps de mettre les choses en ordre. Cet enfant-là voudra-t-il connaître les noms d'un sportif d'un ministre d'un prêtre d'un artiste, ou simplement respirer un air pur et boire en toute tranquilité ?

6) Watch me, I'm Dying

Un bon titre de blog, non ?

7) Rubrique "à vendre"

Artiste multicarte accepte toute commande, prestations bordéliques, prix en rapport.

8) Mais en fait ce que je voulais dire

Je t'aime, toi.


Mohair (Drawing bits)

18.6.10

896 - Vendredi vêtement


1) Livraison

Solo rock, roman bilingue, paraît aujourd'hui. Troisième bébé avec les éditions Talents Hauts. Résumé ?

Guillaume, adolescent en rupture de ban, traverse clandestinement la Manche pour assister au concert de son idole, un guitariste de rock. Celui-ci est au top de sa carrière mais se reproche de lui avoir sacrifié son fils unique. Dans une tentative d'expiation, il décide d'offrir sa guitare fétiche à un fan. Leurs routes vont se croiser.

2) Tired of


Advertising, shouting uselessly.

3) La blague de la semaine

C'est un type qui fait un blog. Au début, il est persuadé que cela le rendra célèbre ; ensuite, que ça lui apprendra à écrire ; ensuite encore, que son écriture redresse les torts le monde, répare les silences ; encore ensuite, il se dit qu'il le doit à ses lecteurs.

Un jour il dit qu'il ne cherche au fond qu'une reconnaissance, qu'il n'obtiendra jamais complètement.

Alors, il se met à écrire.

16.6.10

895 - Landing




1) Avant le silence

Voilà. Nous avons terminé cette traduction pour avant-hier - un gros morceau, genre Twilight. Cela faisait une bonne semaine que nous cravachions tout deux. Nous avons (re)trouvé ce goût, que l'on suppose à nos aïeux, du travail achevé, poli, étymologiquement parfait.
Oh mon dieu. S'agit-il donc, dans mes rapports avec toi, de nous parfaire l'un l'autre ?

2) Belle allure

Et nous courions, haletants, le coeur et le ventre tendus vers l'arrivée ; les petites choses alentour nous paraissaient importunes, trop lourdes à supporter, indignes d'attention (ou, si elles en étaient dignes, importunes à cette heure). Puis ce fut l'arrivée, ce fut la délivrance.
Le plus dur, à présent, est de laisser retomber le pouls sans avoir peur du vide.
Glander, c'est plus qu'un travail : une oeuvre.

3) Nouvelles du front

Mes cheveux poussent.

4) Je saurai me retenir de m'excuser pour la blague qui précède

Voilà que, comme malgré moi, et malgré les doutes qui me restent, je fais quelque minces actions pour que LoFi (Radio de son prénom) existe sur scène. Prévoir trac, extase, redescente.
À moins que je ne trouve la béatitude nécessaire, la tranquille euphorie de l'échange.
Ce qui supposerait de repenser encore cette histoire de confiance.

5) Signature

Les images ci-dessous
Parfois j'hésite

Oh tant pis une autre fois (à cause de tes mains / ce truc / sur mon épaule)

Ecrire sans vexer, est-ce possible ? Être à part à distance ?

Trop tard.

Redescente.

6) Experimental

Ci-dessus, un numéro qui a failli s'écrire.



Illus : Absence (Drawing bits), ep

14.6.10

894 - Réflexions faites


1) Bleus

Je me souviens d'eux. Ils étaient deux. Les meilleurs, c'était une évidence. Toujours dans la surface de réparation, toujours devant, toujours dribblant la balle au pied. Semant la pagaille parmi les défenseurs, tirant, toujours, vers le but.

Puis au choix ils levaient les bras ou se roulaient par terre, jetaient des insultes à l'entraîneur à l'adversaire, des reproches au partenaire qui aurait dû mais n'avait pas ; ils fouillaient dans leur poche et en sortait un portable, se dandinaient sur la pelouse, invitaient les spectateurs à les admirer.

Leur bêtise, leur incapacité à penser une histoire autre que "on dirait que je serais le meilleur du monde et que je réussirais tout", les parents qui les accompagnaient (cigarettes voix fortes survêtement commentaires désobligeants sur le reste de l'équipe) ; leurs attitudes calquées sur la non-réalité des images télévisuelles - il ne leur manquait au fond que le ralenti - criait la médiocrité, la petite commune misère.

Ils avaient six ou sept ans ; ils jouaient dans un club de foot de quartier, n'avaient pas la moindre idée de ce qu'était le respect pour un entraîneur, un adulte, un coéquipier. Pas la moindre idée de ce qu'était une équipe.

Ils avaient six ou sept ans, peut-être moins, mais déjà des adultes au regard sûr autour d'eux se rengorgeaient, détectant, dépistant qu'un jour peut-être, un jour sans doute, ils seraient des grands.

Et ils avaient raison, sans doute. Si on parvient à laisser monter en graine des bébés capricieux mais rapides des jambes, on obtient, semble-t-il, plutôt que des personnes, des footballeurs.

2) Justice

Puisque notre cerveau, prompt à l'emballement, se projette une image où la blessure de nos corps ou nos âmes est annulée, invalidée, réparée, nous courons - parfois toute une vie - après la notion de justice.

À l'inverse, il peut nous paraître, certains matins de creux dans le ventre, que le monde, Caliméro, est vraiment trop injuste. Qu'on n'arrivera jamais à, étant donné nos handicaps de départ. Et ce n'est que justice.

Ainsi, me projeter dans l'échec me permet de me sentir tout à fait à l'aise, tout à fait réparé - ou au moins justifié.

Pratique, non ?

3) Ca m'énerve

En tant que membre du gouvernement de mon coeur, je bénéficie du droit à une retraite d'un précédent mariage, des indemnités de quelques missions d'exploration amoureuses, ainsi que du traitement pour mon couple actuel.

C'est beaucoup, je dois l'admettre - même si je peux le justifier par mes nombreuses responsabilités (et ce bien qu'au cas où celles-ci seraient engagées, les tribunaux, je le sais, se montreraient d'une grande clémence).

Aussi, je m'engage ici à renoncer à au moins l'un de ces revenus, à condition bien entendu qu'on promulgue une loi. Ce qui me laisse quelques mois à profiter de l'ensemble.

Je me poserai ainsi en exemple pour tous ceux à qui la conjoncture impose un effort de rigueur sur leur coeur.

4) Nouvelles du trou

Il y avait hier à B., ce village au coeur percé ouvert, une nouvelle rue, une ancienne maîtresse qui souriait de nous voir, des lapins apeurés et des couleurs d'orage. Allez savoir pourquoi, j'ai regardé les maisons disgracieuses, dépareillées, parfois prétentieuses - et je leur ai trouvé un certain charme.

Le plein de campagne fait, le passé rétabli peut-être, nous repartons à l'assaut de la grande ville.

5) Narcissisme et politique

Vu hier dans un magazine la photo d'un ministre avec des crampons et un maillot bleu ; ce même ministre annonce ce matin, tout en douceur, la réforme de l'âge des retraites - discutable par la suite, évidemment, et équitable, et nécessaire, ô combien.

Faut faire corps derrière l'entraîneur. Il nous mène à la victoire, de toute évidence. Tiens, là, derrière nous, sur l'écran, but de Machin. Dire que nous avons failli le rater.

Ça fait quand même beaucoup de mépris pour une seule semaine.

11.6.10

893 - Friday, friday, friday : ouééééééééééééééééér !


1) Marathaf

L'étrange plaisir que nous prenons à boucler nos traductions comme des dossiers brûlants, les fesses coincées sur nos fauteuils et les yeux carréfiés à force d'écran.
Nous jouons à travailler.
Plus d'un trader y a laissé des plumes ; les traducteurs, heureusement, volent dans des cieux moins pollués.

2) Sans nouvelles de


Du coup, apparait plus supportable l'absence de retour sur tel ou tel projet, mots, musique ou dessin - de même que l'avalanche de nouvelles idées à explorer et d'anciennes à poursuivre.

Il s'agit donc, Dr House, soit d'une addiction au travail, soit d'un apprentissage pas à pas d'une vie plus sereine.

3) La joke de la semaine

Parce qu'une héroine de roman n'en peut plus de serrer les mâchoires et de sentir son coeur battre à tout rompre dans ses tempes, je retrouve cette blague idiote qui m'enchantait enfant (et fait rire mes Petits, tous les quatre) :

Un français arrive pour la première fois à New-York.
A l'aéroport, il commande un café ; on lui sert une coupe d'un demi-litre. Il manifeste sa surprise ; ce à quoi le vendeur rétorque, avec l'accent :
'Ici, en Amérique, tout est vraiment très grand'.
Le café avalé, notre français hèle un taxi ; c'est une limousine à 8 essieux qui s'arrête devant lui. Comme il proteste qu'il n'a pas besoin de tout cet espace, le chauffeur lui lance en grommelant : 'Ici, en Amérique, tout est vraiment très grand'.
Pareille mésaventure lui arrive lorsqu'il commande un hamburger - une énorme chose qui remplit toute une assiette et s'élève au-dessus de sa tête - achète un T-Shirt, qui lui tombe aux genoux, ou se trouve un hôtel - cent soixante-dix étages, des chambres single de 95m2 et des lits où l'on tiendrait à douze.

Avant de rejoindre sa chambre, le Français demande le chemin des toilettes. On le lui indique, mais il ne comprend pas bien et se trompe ; par mégarde, il tombe dans la piscine de l'hôtel.

Alors, il hurle : - Ne tirez pas la chasse !

Oui, pardon.

4) Ne lisez pas, c'est pour mes fils

J'imagine que tu lis ces mots dans un espèce de futur déshumanisé - sans moi, peut-être.

J'imagine que tu m'as, avec le temps, détesté, rejeté, haï, retrouvé, oublié, repensé, et puis aimé sans doute, aimé peut-être ; que tu as fini par comprendre quel hasard étrange ç'a été que je devienne ton père, et toi mon fils. Cette aventure improbable qui a occupé une bonne partie de nos vies.

Tiens, écoute. Je voudrais juste te rendre un petit truc. Qui doit être à toi, je suppose, ou à nous.

Un petit luxe.

Hier, nous sommes sortis tous les deux dans la rue. Tu tanguais, portant ma casquette Stade Toulousain ; tu me tenais la main, tu me parlais, nous nous amusions. Nous sommes entrés chez le boucher, le boucher du quartier. Et nous avons connu le luxe. Le luxe de choisir une jolie viande pour nous fabriquer un plat (c'était ton premier steak tartare), le luxe de refuser l'excès, d'en prendre juste assez, presque au gramme près ; le luxe de réfléchir à ce que j'allais cuisiner le lendemain, à ce qui ferait plaisir à E. ; le luxe de plaisanter, de sourire, de tendre la monnaie au type assis dans la rue et qui avait l'air d'avoir faim ; le luxe de commenter le monde autour de nous, de détailler une recette ; le luxe que je te refuse d'entrer voir au tabac s'il y avait de nouvelles cartes à acheter, et que cela nous laisse sans colère ; le luxe d'un rayon de soleil, avant d'entrer dans la maison. Et ce matin, tu m'as embrassé, sur le pas de la porte.
Tu entres en 6e, l'année prochaine, et j'apprends à me souvenir de tout ce que j'ai haï dans cette période, pour t'en libérer. Tu entres en 6e l'année prochaine, tu grandis chaque jour, deviens beau, vraiment, supportes avec courage les petites vexations de l'appareil dentaire ; restes rêveur, bravement. Et le matin c'est toi qui décides d'accompagner ton frère à l'école, parce que ma cheville est entorsée. Si grand, déjà, comme pour compenser mes petitesses.
Mais c'est ce geste, ce mouvement de la tête - vers moi et vers E. - tes lèvres sur ma joue, nos mots sur le pas de la porte, passe une belle journée, amuse-toi bien, à ce soir, mon trésor. Le luxe de la tendresse, de la complicité, du partage.

Tu es, aujourd'hui encore, l'abondance de beauté dans ma vie. Où que tu sois devenu, avance avec confiance. Tu n'as pas rendu ma vie belle : tu m'as donné la force d'en faire une vie.

5) New skin on the blog

Pas ma faute : c'est aujourd'hui, auourd'hui seulement que blogger propose des nouveautés. J'essaie. Mignons, ces tons pâles. Un peu efféminés, peut-être ?
E tout cas j'aime beaucoup.

10.6.10

892 - The way it works


1) Truc bête

Tu le sais, pourtant. C'est autre chose qui m'agace : un détail, une anicroche, une tierce personne. Un simple encombrement de mes voies neuronales que je juge importun.
Et c'est vers toi que je me tourne, ta main que je mords, sur toi que je lance le tranchant de ma voix.

Aujourd'hui, tu me retournes, d'un geste vif de tes mots. Et je m'arrête, je chancelle. M'aperçois de l'infantile, du superflu de ma colère.

Ainsi allons-nous, nous exhortant encore l'un l'autre à grandir.

2) Reading

Lectures aujourd'hui. Celle-ci un peu vite, celle-là un peu longue ; celle-ci lancée comme une bouée depuis le rivage, en cabotinant. Et tu me rattrapes, mon filet.

Je me souviens toujours de la perfection que nous atteindrons dans mes rêves. Tu sais, celle qui empêche, sinon d'avancer, du moins de jouir.

9.6.10

891 - Dans les interstices


1) Ménage de printemps

Il était temps, non ? Cela dit, ne serait-il pas temps, plutôt, de changer de peaublog ?

2) Juste une image

Un lac aux berges rectangulaires, une allée d'arbres au tournant, le bleu des feuillages ; je rejoignais une amie à une terrasse, j'allais changer de métier, quelque chose se tenait droit dans mon dos et mon ventre. J'étais heureux.

Cette image refait surface ce matin de ma mémoire, alors que le ciel est grand gris et que je me visse au siège pour finir un boulot dans les délais. C'était il y a quoi ? Cinq ans peut-être ? Il n'y avait pas encore de blog, pas encore de nouvelle famille. Juste un sourire et de la liberté.

C'est drôle. Une fenêtre de bonheur dans la fenêtre sur la rue, au milieu des écrans et des cadres.
On finirait par penser en rectangles, tiens.

3) Petite blessure narcissique

Gala hier annuel de la danse de la petite de cette presque famille que nous recomposons.
Agacement de l'agacement de l'embourgeoisie autour, un peu de prétention ; s'attendrir aux premiers pas, découvrir les grâces qui s'affirment, le plastique des corps ; penser que tous les parents munis d'écrans inextinguibles volaient, jalousement à leur profit, un peu de l'obscurité générale.

Puis, de retour dans ma cave, retrouver le geste de mon direct du droit (qui fonctionne encore, puisqu'il abîme un peu les vestiges de ma cheville gauche). Il faut dire que Vrai Père me réserve toujours son regard de dédain, refuse même de répondre au mot bonjour.

Tout va bien. Je suis blessé, en colère, je le trouve méprisant, stupide, borné (et je le comprends je suppose) imbécile. Et mieux encore, mieux surtout : j'ai cessé de chercher ce regard dans les yeux de ses enfants - nos enfants, aussi.

Tu veux que je te dise ? Les ex ont toujours la bonté de nous rappeler pourquoi ce sont des ex.


C'est drôle.

4) Reality tchèque

Je te le jure, par la fenêtre, j'entendais une voix hésitante chanter La Claire fontaine - et quelqu'un la reprendre en sifflant.

Dire que j'ai tout ça à finir avant de me mettre à jouer...
À moins que jouer m'aide à travailler mieux ?

8.6.10

890 - Vieux grands chevaux

1) Gambling man

La radio me susurre que le gouvernement vient d'autoriser les jeux de hasard en ligne
pour encadrer les sites illégaux.

Passe-moi le cannabols, Michel, qu'ils le légalisent au plus vite pour que je ne me fasse plus mal.


2) De bois

Hier, un ministre disait que l'important, c'était que la nation soit
unie derrière son équipe - non que celle-ci se dore la couenne dans un hôtel pour rentiers, probablement avant de se faire battre en vingt-deuxièmes de finale par une sélection de pingouins de la Terre Adélie.

Sans déc, ils en sont là ?
Pas le moment de regarder la ligne bleue des Vosges.

3) Procrastination

J'ai tué LoFi, les Gmörks se bloquent sur une vignette pour quelques jours, je n'ai pas mailé deux projets de pièces et trois idées de scénar au moment même où ils germaient dans ma tête, et, pire encore, nous avons enregistré hier avec Grizzly Marie un morceau que nous n'avons pas diffusé immédiatement sur nos blogs et myspace.

Pour en finir avec l'éjaculation artistique précoce ?

4) Tu as remarqué quelque chose ?

Un petit essai de déco... Pas mal, mais ça manque de fleurs (et il y a trop de conjonctives dans les phrases ci-dessus, mais c'est mardi et je n'ai qu'un pied).

6.6.10

889 - The chauve must go on


1) Puisque

J'y serais bien resté, moi, à ce 888. Le côté infini, perfection, achèvement... et puis se taire à jamais.
Oué. Sauf que j'ai commis un meurtre, et il faut bien que je m'en accuse dans ces colonnes. Sans quoi, à quoi rêver d'aveux, toujours ?

2) Insupportables contraintes

Quand il y a un 1, il y a un 2. C'est comme ça, je n'y peux rien, moi.

3) Je vous demande pardon

Je vous demanderais bien la réponse, mais j'ai encore oublié la question.

4) Tant qu'à s'en poser

Cette gmörkerie en couleurs.

4.6.10

888 - Soif et jardin


1) Aveu presque suprenant

Depuis quelques jours mon mail ces commentaires mon envie de projets (et mon ventre je suppose) se tarissent ; depuis quelques jours je m'étrangle sur ce besoin de reconnaissance, cette soif qui nous pousse et par définition ne saurait être satisfaite (sinon par le trop-plein l'excès l'avalanche, l'enfouissement le dégoût - mais resterait tout de même insatisfaite). Je l'entends qui tambourine sous mon coeur dans mes tympans à ma fenêtre, qui bourdonne dans ma chambre ma maison - notre maison, car Elle n'est pas en reste, je suppose.
Et ce malgré l'évidence : le soleil, les sourires, le travail qui m'amuse et que j'aime (même si personne ne vient me dire que j'ai les plus beaux seins du monde).
Comme s'il manquait quelque chose, comme s'il manquait l'amour - dont je reçois pourtant, et espère donner, des émissions quotidiennes à hautes doses.
Putain, mais où je l'ai rangé ?


2) Commençons les recherches

Je fouille du regard la courette : une table-tableau, une échelle, une chaise un miroir, un barbecue en fer forgé impraticable, qui sert de socle à des fétuques dans des pots pastels ; le cordon entortillé du jet d'eau derrière le camélia, le bambou, le géranium qui joue à mettre du rouge partout sur le jaune et le violet ; les sièges bas dont j'ai coupé les jambes pour qu'ils soient des fauteuils ; l'herbe que nous avons semée pour un carré de gazon à la fraîche sous le figuier, la bêche qui pend accrochée à l'arbre, le meuble bas où poussent en vrac une belle sauge (car de quoi mourrait-il, l'homme qui a de la sauge dans son jardin ?), des pieds de coloquintes, de canabols et de tomates ; les aromatiques, la table, l'ordinateur, mes mains. Il y a même, et je l'écarte, un cendrier qui m'empuantit la vie, et un coussin argenté, reste d'un cubi de vin rouge. PLus le feuillage des troènes, leur odeur douce et leurs fleurs qui jonchent tout ce qu'elles peuvent malgré le balais, et au fond l'atelier.
Ouéch, mais c'est gavé d'amour, mon frère. C'est comme ces jeux d'optique où tu dois distinguer en écartant les yeux ce que tu ne voyais au départ.
Vas-y, prends ton temps, regarde.


3) Easy go

Ce serait un jour, par exemple, à reprendre la cigarette, l'alcool, le canabols, le polysexe, la dépendance. Ca ne changerait rien, je suppose, mais ça déplacerait le centre de gravité vers le moyeu de la connerie.

4) La blague de la semaine

Offerte par Oh! au passage -uniquement pour ceux qui ne lisent pas les comms :

C'est un chien qui autour d'un réverbère.
Chic, un cul !
Merde, c'est le mien.

Illustration parfaite de la déprime circulaire.
De la joie aussi, je suppose.

3.6.10

887 - Proxima du centaure


1) What's that

C'est quoi ce truc qui me retient qui m'enchaîne
M'empêche d'aller
Visiter Proxima du Centaure
Ou le supermarché le plus proche

C'est je le suppose
Le bris de ma cheville
Le souffle au coeur de mon coeur

La confiance en le jour comme
Une girouette de bronze dans la tramontane

Et je répare inlassable
Je renoue les cordages ravaude les filets
Les yeux sur le large guettant la mer étale
Le bleu et le violet.

2) Bin qu'est-ce que j'ai dit ?

Des hauts et des bas, des impulsions et des rechutes, des lectures et des envies qui guident les mots à s'agencer de la sorte, je ne saurais dire grand-chose. J'essaie parfois, quand ils s'écrivent, de savoir ce qu'ils me racontent - espérant sans doute qu'ils réparent ce que j'ignore être blessé.

3) Décode, petit

Des émotions d'hier, je me rappelle un vague agacement que ce nouveau blog et son écriture fine soit qualifié de "lien le plus déprimant du monde" par Miss Übersex 2010 ; cette espèce de panique ironique quand il s'agit de travailler au milieu des enfants (d'autres y arrivent, pourtant)

Les mains sur le clavier se trouvent pile poil entre le ventre et la tête. Voilà à quoi me sert l'écrivage.

4) Et sinon ?

Et sinon la courette se porte comme un charme ; mon prochain post, si j'y parviens, je l'écrirai de là-bas.

2.6.10

886 - Mon jardin, pourtant


1) O-pérer

Devenir père.
Pèrer ?
Pérorer ? Opérer ? Pérenniser ?

Ou perdre ?

Fa raconte ce moment. Et celui qui suit, celui des ombres du jardin.
Pour ma part, je me souviens de la pleine lune sur la nouvelle maison, et de ce qui se disait obscur, insupportable.

Anton et Zadig marchent debout. Ils vont seuls au parc, ont leur clé de la maison. Me répondent sur le ton de voix que j'utilise.
Crient souvent, se disputent. Laissent pousser leurs cheveux leur charme.
M'apprennent à m'apprendre chaque jour.

2) Courette

Désireux de mettre de l'ordre dans le monde, le sage commença par mettre de l'ordre dans son pays ;
désireux de mettre de l'ordre dans son pays, le sage commença par mettre de l'ordre dans sa région ;
désireux de mettre de l'ordre dans sa région, le sage commença par mettre de l'ordre dans son village ;
désireux de mettre de l'ordre dans son village, le sage commença par mettre de l'ordre dans sa maison ;
désireux de mettre de l'ordre dans sa maison, le sage commença par mettre de l'ordre dans son coeur ;
pour ce faire, il s'assit dans son jardin, et attendit qu'il se passe quelque chose.

3) Signes everywhere

Méfie-toi de ce que tu désires, car tu l'auras, disait un sage oriental (des environs de Coubisou, si mes souvenirs sont corrects).
Hier je reconnaissais mon besoin de changement, d'espace, ma soif de reconnaissance, de fortune, et ma peur peut-être de me retrouver à la rue, soit que les métiers de l'expression articale m'aient plongé dans la disette, soit que ma partenaire de vie finisse par ne plus supporter mes sautes de coeur et d'humeur ; or, voici ce qu'il advint.
Je reçus par mail l'annonce d'un chèque de deux millions de dollars que m'envoyaient les frères Coen et Steven Spielberg*, ainsi que la proposition d'habiter dans une péniche (à condition de l'acheter, mais tout de même). Comme quoi il suffit de prier, hein.
Ah, et puis aussi, je me suis retrouvé à la rue. À cause de ce putain de verrou qui referme hermétiquement la maison derrière nous. Nous avons donc dû déranger une dizaine de voisins** et d'échelles pour réintégrer la courette, mais j'ai bien senti que le monde était plein d'un humour étrange.

* La nouvelle, en plus, était signée de la main de ma très-douce, ce qui la rendait encore plus belle.
** Qu'en soit remercié ici Joël "grande échelle" Lez, et mes nouvelles excuses à la petite vieille dame d'â côté qui n'ouvre pas quand on sonne et se retrouve avec un cambrioleur de 2,14 m sur le balcon.

4) Parutions

Au cas où vous auriez quelques oreilles à utiliser, la pause éditoriale de ce blog a permis une exploration des possibilités de la lecture musicale ainsi qu'un nouveau titre, "Pas le flow" sur le myspace de LoFi (qui devrait dépasser aujourd'hui les 1000 visiteurs, on finira par y arriver, à Bercy...)

5) Décodage

Ah, ça y est. J'ai compris. Le verrou qui nous laisse dehors, ce blog qui présente une maquette de maison, péniche dans le mail, amis facebookiens qui causent de hlm, visionnage limite abusif du Dr House.
The world is nudging at us.
Que ce soit bien clair. Je ne déménagerai que pour le paradis. Pour un lieu parfait, qui soit chez toi, chez elle, chez moi, chez les enfants et chez nous. Et sans augmentation de loyer, en plus.

Non mais ho. Je ne me laisse pas nudger aussi facilement.

1.6.10

885 - Tu ne publieras point


1) J'aurai ce courage

Bloguer, plus qu'écrire peut-être, est odieux. Un faux pèlerinage vers la sincérité, reculant chaque jour de deux pas quand on avance d'un - jusqu'à l'écroulement.
Bloguer est égoïste. Je hurle mon existence à la face du monde comme un pianiste de passage dans un bar - qui tape sur les touches, pas franchement faux, pas franchement mal, mais trop loin du reconnaissable pour que les habitués fassent autre chose qu'élever la voix, froncer le nez et finir leur verre. Voilà qui est maladroit, et prétentieux. Les mots sont précieux, et je les éparpille tous les matins comme Onan sa semence sur des feuilles de chou.
Chaque post, chaque aveu, me prend au piège de sa suffisance. Aussi, c'est décidé, je ne publierai plus (même pas un petit commentaire, même pas une réaction, même pas un mot croisé dans la rue et que j'aime).
Le silence, pour arrêter de se souler de bruit.

2) Dès ce jour

Une fois sa décision prise, il s'y tint. Bien entendu. Il aimait les disciplines inflexibles. Il avait arrêté ce qui le faisait souffrir - pourquoi alors ne pas arrêter ce qui lui faisait plaisir ? Car le plaisir, bien entendu, c'était mal.

3) Un instantané partiel de la réalité

Chaque atome de l'univers poursuit sa course vers l'infini, vers le repliement, vers le Big Bang inverse ; je refuse ce matin de me livrer au jeu qui consiste à le nier, en reliant entre eux des points des caractères des signes des mots des phrases ; en étirant l'intime à l'extime, pour .
Cependant, j'ai perdu mes clés.

4) Voilà ce qu'il se (mauvaise) passe

Tu as perdu tes clés. Eu des boutons. Gâché le plaisir. Oublié ta mère. Traité d'égoïste, de méchant(e), de Michel. Oublié la souffrance - celle des autres, la tienne. Perdu ton sac, tes papiers, ton argent, ton indépendance, tes carnets, ton sommeil. Tes dépendances, aussi - pas les toxiques, les autres, celles qui agrandissent la vie.
Alors tu t'étires, te contorsionnes, mais rien à faire.
Tu retournes devant ton ordinateur.

5) Je m'ai trompé

Ce matin, j'ai retrouvé mes clés.

6) Ne lisez pas, c'est pour ma mère

Maman, tu te rends compte, j'ai oublié ta fête. Ça m'a frappé pendant cette mauvaise nuit, parce qu'Emmanuelle me disait qu'elle souffrait de ne jamais pouvoir appeler la sienne, ça m'a frappé derrière la tête comme le maître à l'école quand je me montrais méchant (ou un peu polisson ou un peu trop rapide ou un peu joueur, le maître il trouvait que ça faisait pour tout, les claques derrière la tête).
Merde, j'ai oublié d'appeler ma mère, que j'ai dit. Merde, j'ai oublié d'appeler Maman, que je me suis pensé.
Pourtant, tu me l'avais dit, samedi, quand on s'est eus au téléphone. N'oublie pas de m'appeler, demain.
J'ai trouvé ça bizarre, comme demande. Non seulement parce que ça ne m'arrive jamais d'oublier, rien du tout (oui, bon, l'anniversaire, c'est vrai, et puis cet épisode dont Emmanuelle m'a reparlé cette nuit, celui où tu as failli être à nouveau grand-mère et qu'on l'a su trop tard), mais surtout, un psy m'a dit un jour que les phrases négatives marchaient à l'envers ; que le cerveau entendait "oublie", puis traitait l'information "pas" dans un deuxième temps. Oublie, donc, m'aurais-tu dit selon cette théorie bien accommodante - ce que je me serais empressé de faire, en bon fils bien obéissant.
J'ai pensé à tout, dimanche. À la mère des enfants, pour le cadeau qu'ils lui souhaitaient ; à la mère des autres enfants, pour lui offrir un bouquet de roses ; à la mère des enfants, à nouveau, puisque la mère des autres achetait des cadeaux - elle a même cette élégance, le sais-tu ?
Puis les enfants sont partis (presque sans me dire au revoir, ils avaient oublié), et nous nous sommes retrouvés célibataires, un peu perdus cette fois, un peu gêné pour ma part par ce bourdonnement dans la cervelle des médocs anti-douleur.
Là, bien sûr, j'aurais dû t'appeler. Ou à midi, si nous avions mangé à midi. Si je n'avais pas râlé à ce moment-là. Si je n'avais pas senti le besoin de peindre, d'écrire un morceau de musique, de penser à autre chose.
Mais non, j'ai oublié. Oublié que c'était dimanche, que ce jour-là dans l'année il fallait prendre son téléphone et appeler sa maman.
Je te connais. Tu as dû dire, ça n'a pas d'importance, avec ce petit sourire triste et ce haussement d'épaule qui te console depuis tant d'années. Et Papa a dû dire, tu sais comment il est.
Je m'en veux tellement de te rendre triste. Quand je crie, quand je me mets en colère, quand j'oublie.
Malgré mes 38 ans, il y a toujours quelque part ce petit garçon qui voulait faire sourire (un écho : souffrir ? s'ouvrir ?) sa mère, et qui écrivait dans le journal de l'école des histoires sur la mort. Celle de son voisin, celle de son grand-père. Tu sais, l'histoire qu'il ne fallait pas raconter, ou alors pas vraiment mais quand même.
Celle-là, j'ai du mal à l'oublier. Elle ne me met pas en colère : elle me fait pleurer, encore, quand elle me coince un matin derrière une porte.
Et si elle me met en colère, c'est après tout presque un bien. Des fois, la colère, c'est bon pour passer les portes.
Et puis c'est du passé. Comme la fête des mères, que j'ai oublié.
Je n'ai pas pris le temps de prendre le téléphone pour prendre de tes nouvelles et prendre le plaisir de te raconter nos petites histoires.
Je t'en demande pardon. J'ai été un peu bête, un peu fatigué, un peu blessé, un peu abruti par la vie qui va si vite. Tu sais, toutes ces mauvaises excuses.
Ou alors attends. Mettons qu'aujourd'hui, là, tout de suite, ce serait la Fête de ma mère. Voilà. 1er Juin, fête de ma mère.

Bonne fête, maman. On se voit demain. En plus, j'ai pensé au cadeau.