28.5.10

884 - Friday wear, faudrait voir


1) Commençons pas la fin

La blague de la semaine, offerte par un gamin dans la rue :
C'est un type qui entre dans un bar, et qui lance "C'est moi !"
Les clients du bar se retournent - et en fait c'est pas lui.

Pour moi, un résumé de la vie.

2) Juger, être jugé

Hésitant ces jours-ci entre jugements presque définitifs et la tentation de ne pas prendre parti - alors que l'un et l'autre, je suppose, sont tout abominables. Ne pas juger, prendre parti pourtant, ne serait-ce pas la sagesse ? Savoir qu'aucune vérité n'est définitive, et pourtant s'accommoder d'une position, ne serait-ce pas le programme d'une part de bonheur, ou du moins de sérénité ?

À moins que ce ne soit la lâcheté de ceux qui abandonnent la lutte et baissent les bras.

3) Ascèse (c'est mieux que seul)

Dépendant. Le mot me fait petite horreur - même dans ce que l'on appelle mon couple, je me voudrais autonome, libre, sans concession.
Les unes après les autres, éteint mes dépendances : tabac alcool nourriture, j'en passe je suppose. Retrouver un plaisir au lieu de consommer.
So.
Ascèse passagère de ma dernière soupape d'autoréconfort : je ne publie plus, un certain temps.
Je vous lis.
Vous embrasse.

On verra bien ce que ça donnera.

27.5.10

883 - Sans avis médical


1) Ah bin tu vois

Hier, gris souris entre mes yeux,
renâcler geindre piaffer agacer
Et puis
Simple déchirure, douleur explicable
Du corps, enfin
Repos forcé de l'âme et de pensées.

2) La vraie vie de ma jambe

J'avais depuis quelques temps le projet de raconter une autobiographie de ma jambe droite : l'étrange cheval qui avait écrasé les phalanges ; de la cheville pubertaire tordue dans ses baskets ; de la chute en arrière au pied d'une falaise quand elle était censée m'assurer ; du genou qui céda peu après, quand je, malgré tout, décidai de devenir nous ; de la luxure des hanches, du honteux pubis et autres organes à protéger - bref, de cette colonne torse qui me faisait homme.

Et puis hier soir, sur un jeté-battu de ballerine, au sortir du regroupement, ce fut
La jambe gauche.

Une nouvelle page s'écrit donc, là en bas.

3) Un point de vue plus terre-à-terre
Un avant qui tente un crochet ? Mais... pour quoi faire ?

4) Bilan médical

Questions de couple autour de la maladie, du soin, de la culpabilité ; insomnie doucement partagée ; fou rire aux urgences (c'est lequel le plus sexy, House ou George Clooney ?), copains amis famille sur qui s'appuyer, qui me portent...
Même pas mal, Manu.

26.5.10

882 - Move on


1) Malgré tout

Impression malgré tout de glu légère - je m'enfonce dans le trop simple le facile le répétitif ?

2) Ne pas s'en sortir

E., tardivement, a visionné la non-émission dont je parlais hier ; elle aussi a été bluffée. Malheureusement, moins surprise - nous sortions d'une pièce de théâtre où la non-écriture et le non-jeu dominaient également. Ce qui est drôle à la télé l'est moins au théâtre.
Nom d'un chien, pourquoi je parle de ça ? C'est plat, inintéressant sans intelligence.
Mais éviter les sujets qui fâchent, n'est-ce pas fuir ?

3) Peau d'ours

Détester, repousser, et d'abord se repousser soi-même.
Ca doit être que je lis Choir de Chevillard.

4) Au pays des explications simples

Ou alors c'est que je me suis levé du mauvais pied.


photo Elie P.

25.5.10

881 - Losing time (paresse intellectuelle)


1) TV dinner

Oui, je l'avoue, E. et moi nous embourgeoisons. Canapé plus confortable, légumes du marché, et même, même, horreur prébobo suprême, une non-télé. Sur laquelle nous pris la honteuse normalité de regarder des séries, dont nous connaissons par coeur le scénario, le déroulement, les codes.
Un drôle de cas de conscience, je l'avoue : a-t-on le droit, lorsqu'on se veut clair sur soi-même (pour peut-être devenir clair sur le monde ?), de se vautrer dans le confort et la sécurité ? Où est la remise en question permanente, le doute, l'inquiétude au sens étymologique qui permet de se sentir vivant ?
C'est ce que je me demande souvent vers les tard du matin, allongé devant des images vides.
J'ai ainsi découvert hier une adaptation étonnante du Jerry Springer Show (deux ou trois témoins qui se disputent, un animateur fielleux à souhait, des vigiles pour mettre en valeur les baffes qu'échangent les protagonistes). Ici, aucune prétention au réalisme : mauvais acteurs, personnes sans la moindre crédibilité, sujets plus qu'oiseux. Au générique, paraît-il, la mention qu'il s'agit de rencontres scénarisées. Imaginaires, donc.

Je pense à ce que Barthes écrivait du catch (lui aussi à la mode) ; et me demande, paresseusement, quel est le conflit intérieur que la télé, si obligeamment, mime pour nous.
Freudien, je suppose.

2) Saines lectures

Il faisait vert et chaud, ce ouikend, et je me laissais aller à l'immobilisme intellectuel. J'avais le choix entre Choir, le roman d'Eric Chevillard, et Picsou magazine. J'ai donc et sans hésiter commencé par le deuxième : hors de question que je lise un livre parce que je culpabilise.
Et puis j'arrive plus facilement à plaindre Donald qu'un peuple qui se complaît dans sa misère.

Néanmoins, c'est vers l'île inhospitalière que je retournerai le plus vite.

3) Nuit du blog

L'ami Fa lance une nuit du post. Je me souviens de la frénésie d'écrire qui a marqué le début de ce blog - cette possibilité, enfin, de dire à l'air libre, de transformer le réel. D'agir, peut-être.
Pour renverser les barrières de l'évident, du probable ?

23.5.10

880 - Vous pouvez tout de même y échapper


0) Ceux qui ne sont pas dans mon carnet d'adresse mail n'ont pas reçu ce qui suit,

Cher vous,

cette semaine, on m'a beaucoup demandé ce qu'était Radio LoFi. Ou plus exactement lancé des phrases comme "Ah, tu fais des interviews radio ?", "Ah, tu as sorti un roman ?", "C'est une lecture musicale ?", ou encore "Mais au fait, c'est quoi ton truc ? Et pourquoi tu me l'envoies ?"

Bien en peine fus-je pour répondre, à vrai dire. Aussi je me risque à une chronologie :

1) Le blog "LoFi"

existe depuis Février 2007 ; il s'agit d'incursions plus ou moins contrôlées (par des souris en particulier) dans le domaine musical.
De ce blog sont nées une quinzaine de chansons, que j'ai chantées (souvent avec Emmanuelle Urien et divers vrais musiciens) dans quelques bars et fêtes, jusqu'à l'enregistrement de

2) "Just for des mots",

genre de maquette 7 titres entièrement réalisée à la maison en 2009, présente sur Myspace avant mixage final (ou réenregistrement). Histoire de voir si ces titres pouvaient passer sur scène dans une formule simple, mais aussi les relier à une histoire, les épisodes de

3) Radio LoFi
se succèdent depuis maintenant 5 semaines. Il s'agit d'enregistrement "à la volée" des chansons, de lectures et d'improvisations . Radio LoFi se termine (plus ou moins, on ne sait jamais) aujourd'hui, avec le tome 5.

Dans celui-ci, c'est l'été, et LoFi (le personnage) rêve d'arrêter de se raconter des histoires sur l'amour...

Bonne écoute

4) Mentions légales
Vous lisez ce message parce que votre avis m'intéresse et que j'ai envie de vous faire écouter ce que fais en ce moment ; si vous ne souhaitez plus recevoir cette vague lettre d'info, ou au contraire si vous souhaitez y abonner un ami, merci de me le signaler par retour de courrier. Il fait beau là où je suis, je me demande à présent ce que donnerait LoFi sur scène, il y a des lapins dans le champ à côté et je vous fais des bises.

5) J'ai oublié d'ajouter

Si vous ne recevez pas ce mail, ou si vous ne lisez pas ce post, merci de protester auprès de nos fournisseurs d'accès respectifs afin qu'ils cessent de bloquer mes envois, non mais ho ça va à la fin quand même.

21.5.10

879 - La tournée du patron


1) Ferme mais juste

Compte-rendu de la soirée "Monstres, Purgatoire, etc." d'hier : du public copain ; un rugbyman perdu et jamais retrouvé ; des vrais amis pour qui nous étions ravis de liredirejouer.
Avis pro de mon P. adoré : revoir les nasales et la tendance au cabotinage - j'écoute. J'entends. J'aime travailler, alors...
Il y aura d'autres lectures, c'est dit.
Et surtout, le plaisir de la voix. Le plaisir de voir Emmanuelle jouer, sourire ou tenir dans le creux de sa voix les respirations d'une salle.
Nous nous réveillons ce matin millionnaires en bonheur.

2) Le vent des blogs


Ecrire un blog, pour quoi faire ? me demandais-je hier. Et voilà que ce matin, Fa annonce un risque d'amenuisement, Zoé une pause, Maïa une fatigue qui la pousse à couper les commentaires ; même Éric soupire sur ses chiffres de vente... Heureusement, Dominique reste guilleret comme un parisien, et Oh s'apprête à continuer sa course.
La météo changeante du désir.

3) Friday wear quand même ?

Merde, je n'ai pas eu le temps... Qui me prête une blague de la semaine ?

4) Dernière minute

Tonton Maurice remeurt ce soir pour une soirée exceptionnelle - et le grand retour de la grande Nathalie G. dans le rôle de la petite soeur.
J'ai décommandé la Foule au manoir (parce qu'on peut aussi la voir la semaine prochaine) et je retourne au Théâtre de poche.
Il reste des places, tu viens ?

20.5.10

878 - Deux yeux, un angle mort


1) Inverse

Pose ton regard à l'inverse, entourne tes yeux,
Scrute la zone sombre à la racine du nez,
Inspire, admets, avoue, libère
Éternue éjacule le mal le figment sombre
Regarde-le à la lumière
Diaphane, peut-être
Comme une âme au pays des soutanes.

2) Comptes et jalousies

Telle amie a davantage de critiques de commentaires de retours de louanges que mes vies que mes livres ; tel ami progresse dans la reconnaissance plus vite que je ne l'ai jamais fait ; tel spectacle fonctionne mieux que ceux que je porte encore ; tels chiffres descendent, régulièrement ; hier, nous guettions par l'interstice de la porte un public qui ne vint pas.
Alors une partie de moi se sent décriée déchue abandonnée ; une partie de moi se juge incapable, inintéressante, factice - incomprise sans doute, parce ne méritant pas d'être entendue.
Alors une partie de moi connaît la colère - elle en veut à ceux qui parlent d'autre chose, énumère les fils du mépris.
Ce n'est rien, mon bébé. Respire. Crache un peu ta rancoeur - nomme-la, peut-être.
Et avance toujours - que peux-tu faire d'autre ? Mais relève ton coeur et le coin de tes lèvres.
Cela s'appelle vivre.

3) Erotische

La ressemblance formelle entre le dernier post d'Emmanuelle Urien et celui de Maïa Mazaurette me pousse à me souvenir de ces deux presque romans : L'amant liesse et La chapelle sextine. À (re)lire, peut-être, à s'offrir, en attendant le prochain coffret de nouvelles érotiques à paraître chez In8.

4) Au clair


Un blog, pour quoi faire ? Parler de mmmmmoi, ce terrible mmmmmoi exigeant acariâtre ?
Prendre un cliché, matin et soir, du même coin de rue, de la même fenêtre, pour parvenir à dire les changements autour ? Pour faire l'inventaire de ce que je n'ose pas dire ?
Pour monter démonter nettoyer l'outil graisser l'arme préparer le métier ?
Pour partager les moments de ciel clair et de pas légers ?
Ou pour sortir ce poids du haut du ventre, continuer ?

19.5.10

877 - Trois femmes puissantes et autres divertissements


1) Un post presque mûri

Les livres que je lis, en ce moment, sont le fruit de rencontres ou de cadeaux - ce qui revient souvent au même. Cela faisait quelques semaines que trois romans me faisaient signe, dans la pile à côté de la tête du lit. Trois romans écrits par des femmes. Dont au sujet desquels j'ai envie de parler. Pas forcément d'actualité, pas forcément au top des ventes.
Des livres à rencontrer, donc.

2) Les derniers indiens

Marie regarde le temps passer à la fenêtre. Jean à ses côtés reste un vide, un silence. Ils ne sont plus que les vestiges du temps où, du temps de la Mère, maîtresse femme d'une famille comme il faut. La soeur vieille fille et le frère vieux garçon ne sont que les indiens qui restent, confits dans leurs souvenirs immobiles, tandis que les cow-boys dehors envahissent l'espace du vivant.
Il y a dans les phrases de Marie-Hélène l'odeur des pierres dans le Massif Central, les intérieurs noircis de fumée des fermes immobiles - et les cancers qui rongent en secret, avant que tout finisse, ne se dissolve et disparaisse.
Un huis-clos où l'enfer, encore, c'est les mois plus que les autres.

3) Curiosité


C'est un livre qui m'a effrayé un temps. Et envpûté, aussi, un peu comme on écoute l'appel des loups depuis le ventre d'un château de pierre, un soir d'hiver.
C'est une écriture qui se lance, coule, convulse parfois, emprunte la voie des vers ; c'est une voix creuse, presque hallucinée.
C'est la septième femme de Barbe-bleue au sourire énigmatique, qui se promène précautionneusement dans l'infini de sa prison.
C'est un roman comme le velours d'une tâche de sang sur la neige.

4) L'oeil postiche de la statue Kongo

Des matriochka. Des poupées russes, emboîtées, enfermées les unes dans les autres.
Enceinte, habitée par les prémisses d'une nouvelle existence, et fille d'une fille qui ne veut rien savoir de sa mère décédée, Anne Cabane est auxiliaire de justice. Elle enquête sur le passé d'une femme muette, soupçonnée du meurtre d'une femme-enfant.
Des strates - le passé familial, l'histoire des autres, les pays de la mémoire, la quête de soi, les différentes réalités.
Anne-Christine Tinel écrit comme un soliste improvise (ou l'inverse ?). Phrases formelles, à la rigueur presque administrative parfois - puis bribes de rêve, mots qui d'eux mêmes prennent toute la place. Avec la maîtrise de ceux (celles) qui acceptent de laisser parler leur écriture.

5) Les mots que je n'ai pas écrits ci dessus (mais que j'aurais pu)

Bouleversés/ connaissance/ copinage/ attrait/ admiration/ modèle/ acheter/ ironie/ inspiration/ salon du livre de Montgiscard/ charme/ classique/ baroque/ facilité/ conseil/ avis/ jugement
...
C'aurait été trop long, et peut-être inutile, ou égocentré.
Critique.
J'espère te donner envie de les lire ; je crois que tu les aimeras.
En tout cas, moi je, oui.

6) Semaine théâtre

J'ai, grâce à L., enfin compris ce qu'était la fameuse "Agit" dont j'avais souvent entendu parler dans la région : un genre de concentration de motards, mais pour le théâtre.
Non, je déconne.
Quelques chapiteaux sur l'herbe, des spectacles de théâtre. Un lieu différent, un cadre nouveau pour (re) découvrir des textes - cette semaine, des soli.
Hier soir, Antoine Bersoux disait de larges extraits du Voyage au bout de la nuit, et lui donnait une dimension humaine, presque naïve.
Très vite, j'ai marché (à ses côtés).

Les chanceux toulousains peuvent également (re)voir cette semaine Novecento Pianiste servi avec talent par Jean-Luc Kraus au Théâtre du Grand rond, et, à partir de demain, Il y avait foule au manoir, à partir de 5 textes de Jean Tardieu, où oeuvrent mon très cher Jean-Paul Bibé et sa future metteuse en scène de La fête à Fred.

Oups. J'ai également oublié que vendredi, on pouvait vérifier que Tonton Maurice était toujours mort au Théâtre de poche.
Sans parler de nos lectures, ce soir, au même endroit.

Ca, c'est de la concurrence. Au moins, ça me console de rater mon match de rugby ce soir...

18.5.10

876 - Entre deux respirations


1) S'imposer le silence
Marrant cette incapacité à me taire, même quand je n'ai rien d'intéressant à dire. Corriger des épreuves, préparer les lectures de demain et jeudi, lire au passage quelques blogs amis - rien d'extraordinaire, rien d'inquiétant, de déstabilisant.
Juste l'envie de te faire coucou. Tu vas bien ? Je pense à toi, souvent.
Ce que je fais a-t-il un sens ?
Je sais, tu ne peux pas répondre.

2) À tu et à toi
Au fait, qui est ce 'tu' ?
Un mot très pratique pour amadouer l'autre.
Un mot avec peut-être trop de sens pour être honnête.

3) Ce truc sur mon épaule #12
On a frappé à la porte.
J'ai serré mes mains sur mes genoux, allongé sur le flanc. J'aurais voulu enfouir mes oreilles entre mes jambes. J'aurais voulu disparaître en moi-même.
Un instant, j'ai espéré que les coups sur la porte soient le fruit d'hallucinations auditives. Un son qui ne me concernait pas, simplement amplifié et détourné de son sens véritable par mes neurones à l'activité brouillée par la drogue et le chagrin. Je tentais de n'écouter que la plainte continue qui sortait à présent de mon ventre et ma gorge.
On a frappé à nouveau.

4) La théorie de Bouzidouille #3
"De toute façon, c'est le bordel, fais comme ça vient ça fera bien"
Cet aphorisme, l'une des expressions les plus concises de la théorie de l'accident, est à analyser en tant que telle en préalable à l'étude de sa portée. On y remarque en effet une simplicité à la limite du haiku, ou du koan bouddhiste - comment ne pas la rapprocher de ce texte de Ngô Shaadavari (1180-1234),
Admire la Montagne qui flotte à l'horizon L'ordre des choses est immuable Tu viens de marcher dans une bouse

16.5.10

875 - Juste dimanche

1) En vacances
Il fait vert de gris sur l'Aveyron. Je tente de photographier des ciels et des fleurs sauvages, tandis qu'E. s'enivre de travail et que les enfants maintiennent leurs grands-parents occupés - ou l'inverse, je ne sais plus.
Note pour plus tard : Se méfier ou se félicicter des jours où il n'y a rien à dire ?

2) Au théâtre ce
"Monstres, Puragatoire et autres divertissements", lectures emmusiquées de et avec Emmanuelle Urien et votre cherviteur, théâtre de poche, toulouse bonnefoy métro marengo, mercredi 19 et jeudi 20 mai, 21 heures, et là j'ai tout donné les infos ?
À un de ces soirs, donc.

3) Du dimanche
4e tomépisode des aventures de LoFi, qui nous font voyager de la banquise à la jungle, à la recherche... de quoi, d'ailleurs ?

12.5.10

874 - Tyrans


1) Méditation

Étienne de la Boétie, via D. Laferrière via le blog de Zoé, nous rappelle qu'on ne peut battre un tyran qu'en l'ignorant. Or, quoi de plus tyrannique que le temps ? Il m'est totalement impossible, avant d'emmener mes chéris profiter de la pluie en Aveyron, de finir comme je le souhaitais une dernière petite nouvelle pour ce nouveau recueil, d'enregistrer les prochaines aventures de LoFi, de passer un peu de temps à discuter dessin et scie circulaire avec l'ami Cyrille, de préparer les bagages ET d'écrire un post.

Mais je peux faire comme si j'ignorais cette impossibilité.


2) Bénédiction

Des jurons qui crépitent dans ma gorge, attisés par le haut du ventre qui me brûle ; les fumées asphyxiantes d'idées stupides qui obscurcissent mon crâne : oui, hier, j'étais vraiment en colère. Tout ça parce que ma nouvelle gouguelienne messagerie considère comme spam tout message que je tente d'envoyer à plus de deux personnes. Impression d'être forcé à se taire, d'être un paria victime d'un complot (étrangement, google ne renvoie que très peu d'occurrences sur le sujet "gmail me fait scier") : hier je me suis confronté à deux autres tyrans : un géant américain et cette insupportable rage au fond de moi.
Intéressant. Je finirais bien par comprendre.

3) Des nouvelles des non-nouvelles
Il y a toujours un truc sur mon épaule, un loir dans ma cuisine et un plombier dans mes problèmes, sans compter un couple d' E(u)x qui n'en finit pas de se déchirer. Et bien sûr les chansons et les impros, ainsi que cette nouvelle pièce de théâtre qu'Emmanuelle Urien aimerait que nous coécrivions. Plus les traductions, voire les livres de cuisine.
Et encore, je ne dis pas tout sur ce blog.

4) J'sais pas, je fais pas philo
"Le polyamour, une forme de consommation sentimentale ?" était peu ou prou une des questions de l'atelier "Débat sur l'amour" proposé il y a quelques jours dans ce fameux squat queers de Toulouse nommé fort à propos le Trou de balle.
Je n'ai pas répondu "ça dépend" ni "quand est-ce qu'on baise ?". En fait, je n'ai rien répondu du tout - l'ambiance était studieuse, pleine de diversité et de respect ;à la différence de la dernière Ladyfest, où je m'étais senti excessivement hétéro et homme en diable, j'ai eu l'impression d'être moins con que d'habitude.
Ou un peu plus, ce qui ne manque pas d'être agréable.

5) L'ajout d'après
Je le savais. Il n'était pas possible de faire tout ce qui était prévu en 1. Pas avant 14h30, en tout cas, et pas en calant un déjeuner. Mais bon, maintenant que c'est fini, quoi je vais faire ? Peut-être réécouter les pistes de l'album électro 1095, que l'ami Sylvain s'est enfin décidé à vous proposer sur Myspace.

10.5.10

873 - Des fois que j'aurais terminé un truc


1) Déjà que tout seul

Fini de taper la dizinine de nouvelles qui devrait composer un recueil. Titre provisoire : Déjà que tout seul j'ai du mal à vivre ensemble.

2) Synthèse automatique

Une intéressante fonction de Word qui permet de reculer de vingt pas pour juger de l'effet d'ensemble - le recueil susmentionné dit, après transformation radicale en 100 mots :

Un piercing transformait son sourcil en sexe.

L’étranger se détourne, et se fond dans la nuit.

Un animal en moi écoute son odeur. En chœur.

Se débarrasser du poids de son ventre.

J’avais des…

Geste. Des chiottes. Des bassins, des jets, des douches. Une habitude regrettable de laisser ses poumons se remplir, son cœur battre, ses doigts bouger.

Au fond de sa gorge, son cœur étouffe.

Des géants aux cheveux blonds et des enfants qui hurlent et se bousculent. Des genêts, des roseaux, des plantes aquatiques. Des bars, des bars, des pubs. Des rugbymen. Des gens bourrés.


Mmh. L'ordre est discutable, et il y a un pléonasme à la fin

3) Copieur

Comme mon ami Fa, je reviens effacer mes traces. La synthèse en 500 mots a disparu.
Quel teaser je fais, moi...


4) Tardif
Après une grande promenade sous le soleil, suivie d'une réorganisation du bordel, nouvelle tentative,

Des bassins, des jets, des douches. Se déteste méthodiquement. Une habitude regrettable de laisser ses poumons se remplir, son cœur battre, ses doigts bouger.

Au fond de sa gorge, son cœur étouffe.

Des géants aux cheveux blonds et des enfants qui hurlent et se bousculent. Des genêts, des roseaux, des plantes aquatiques. Des bars, des bars, des pubs. Réussit presque à plaisanter sur sa peau rougie, ses vêtements mouillés, son sourire trop large. Des rugbymen. Des gens bourrés.

Plus que deux nuits, et il retrouvera enfin sa vie morte.

Un piercing transformait son sourcil en sexe.

L’étranger se détourne, et se fond dans la nuit.

Un animal en moi écoute son odeur. Ce soir, restons-en là. Des chiottes. En chœur.

A se barrer.

Se débarrasser du poids de son ventre.

J’avais des…

Geste.


C'est exactement ce que je voulais dire.

9.5.10

872 - Let's try it again

1) Des fois je me demande
Je doute parce qu'il pleut, ou c'est l'inverse ?


2) Du dimanche
Radio LoFi, troisième : un peu moins de chansons, un peu plus d'écrits.
Discordants, parfois.

3) Memories
Sur l'image, un des rares témoignages de ma période d'enseignant - avec un tableau électronique, SVP. On comprend mieux certaines choses.

4) Mailing list
Si vous faites partie de la malinelist de LoFi (i.e, de mon carnet d'adresse), il est possible que vous receviez ce matin une pluie fine du même message. Mes plus plates : je ne savais pas que les serveurs de messagerie tentaient de dépasser la lenteur du courrier par la poste, et j'ai trépigné.
Si vous ne faites pas partie de ladite, vous pouvez le réclamer, en utilisant le mail présent tout en bas sous la forme de charade, ou une toute nouvelle : monprénom.monpseudo.monvrainommêmequec'estplisson@gmail., .quoi je vous le donne en mille, com, parfaitement.
Peut-être ça marchera, on sait jamais.

6.5.10

871 - Faire-parts


1) De retournation

Ils reviennent en force, après une courte interruption de quelques heures (en temps galactique, c'est pas pareil) : les Gmörks auraient-ils encore des choses à nous dire ?

2) Par les pouces

D'accord, les concepteurs de Myspace mériteraient d'être punis pour le bouzingue sans nom qu'ils ont pondu, mais tout de même : pour annoncer nos prochaines lectures et allécher ceux qui ne pourront pas y être, Lectures musicales propose un aperçu de nos spectacles nouvelles/voix/guitares.
19 et 20 mai, déjà. Je vous l'avais dit ? Je vous le redirai.

870 - Au fil du jour


1) La question scientifique du jour

Posée par exemple à Tonton Rodolphe : dis, Tonton, en comptant à partir d'aujourd'hui, si on partage équitablement ce qu'il reste de pétrole sur Terre entre nous, nos enfants, nos petits-enfants, nos petits-petits-petits, etc, et ce jusqu'à ce que les stocks se reforment, j'ai droit à combien de litres ?

2) Bulletin météo

C'est officiel : il fait un temps dépressif, chiatique, las et répétitif. Amélioration prévue en fin de journée ?

3) Qu'écouter en ce moment ?

Moi le premier, on n'est pas forcément fan des élucubrations funambulesques de LoFi ; aussi on jettera une oreille fraîche sur Aube L., qu'on a pu voir à la Ladyfest de Toulouse, aux voix vertigineuse ; sur The Eye, du bon gros cold signé par des p'tits gars d'ici ; et sur les vocalises rythmiques envoûtantes de Lulu & the Lampshades, des anglais très anglais, découverts suite à une très chouette vidéo sur le net (regardez en bas, il y a des shakers en plastique...)
Tout ce talent, moi, ça me fait peur.

4) Commentaires

Chut, ne le disons pas : lorsque Oh consacre un article à RadioLofi (article sympathique malgré un "pas qu'un pari d'ivrogne" qui reste en travers de ma gorge d'abstinent) et que son nombre de commentaires chute de 80 % minimum, je me sens... et aussi un peu...
Comme ici, parfois, en fait. Mais si, tu sais, comme le type qui lâche dans une soirée un truc qui fait un gros blanc, le cousin de province qui dit des insanités sans s'en rendre compte, ou encore le gars qui raconte ce qui lui semble l'anecdote la plus intéressante du monde et que tout le monde connaît déjà. Celui avec ses grandes dents et ses manches trop courtes, les cheveux mal coiffés et qui sent bizarre, celui qu'on n'aimerait pas connaître, celui qu'on n'aimerait pas être, celui qui se prend trop au sérieux.
Ah bin non ça peut pas être moi j'ai pas de cheveux.

4.5.10

869 - Quelques questions


1) Un petit sentiment de solitude

Amusant cet ami qui me parle de ses projets, ses idées ses aventures, me fait voir écouter goûter ce qu'il fait en ce moment. J'écoute regarde m'ébaubis ; je timide un "moi, en ce moment, je..." Mais il n'y a pas le temps, pas l'envie, pas la réciproque.
Un instant je colère : il elle me méprise ne me prend pas au sérieux.
Un instant je raisonne : il elle en a besoin c'est un signe qu'il elle me fait si confiance qu'il elle que je n'en ai pas besoin et
Un instant je triste : où est passé notre lien si cher nos affinités d'âme ? Où est passée notre rencontre ?
Et tout le temps je silence ; pourquoi suis-je si sûr si convaincu de l'abandon de la trahison du divorce ? Pourquoi si sûr de l'envie de la jalousie ? Pourquoi oublieux de tout le reste ?
Comme s'il y avait encore à dire, glacé sous la distance.

2) Conte cruel

Il finit par accepter l'idée qu'il était nécessaire, pour aimer bien, de s'aimer soi-même, de s'accepter.
Il se mit à considérer avec suspicion le petit orteil de son pied gauche .

3) Didn't it rain ?

La bâche sur le mur qui
Me vole du ciel
Pend sur les colères
de pluies à la fenêtre.

4) Pour une philosophie pratique du rapport humain (et en particulier sexuel)

Car il serait possible, nos têtes nos coeurs en sont capables, d'être pour la première fois.

1.5.10

868 - Pour le ouikend

1) Météo
Il devait pleuvoir sur le Stadium cet après-midi et nous hésitions mollement, néanmoins comme ALLLLEEEEEZ nous y sommes rendus pour retrouver TOU-LOU-SAINS moment très agréable CULÉÉÉÉÉÉÉ L'ARBIIIIIITRE belle victoire avec la manière et E. qui découvrait le rugOUÉÉÉÉÉÉÉÉÉÉ des Gonins et bien entendu la coupe d'ON EST EN FINALE ON EST EN FINALE ON EST ON EST ON EST EN FINALE avec ce type juste derrière moi qui avait des choses à dire, ça oui.

2) Mailing list
Va bientôt falloir demander à Rodolphe-des-çmr comment il gère sa mailing list, car voici que RadioLoFi devient un vrai feuilleton hebdomadaire, avec un vrai format et des chansons presque pas improvisées... Le tome 2, donc, pour un ouikend pluvieux.

3) C'était bien
Tu vois, à force de mélanger les trucs... J'intervenais hier dans un collège de la banlieue toulousaine, pour parler avec des élèves d'Anglais qui avaient lu Roméo@Juliette. Et, à cause du ci-dessous V. Lafrance, je suppose, voilà qu'on a fini par parler storyboard, plan, scènes... Encore un projet ?

4) La critique cinéma du ouikend
Parce que bon, après un match, une paire de films dans les fauteuils antifascistes de l'Utopia, ça se refuse pas.
Mammuth, donc, avec Depardieu (et une photo) à la recherche d'un passé où les simples, où les tendres, les faibles et les paumés n'étaient pas des cons et ne faisaient vomir personne. Surprenant, percutant, émouvant. Presque aussi beau qu'un film belge, c'est dire.
Et Greenberg fonctionne aussi très bien avec de belles actrices et Ben Stiller dans son énième personnage de bordel qui respire, d'odieux qu'on veut aimer - un reflet de nous ? Presque aussi psychologique qu'un film français, c'est dire aussi je suppose.