28.11.08

Hé, psss !

Au fait, j'ai pas dit dans le post précédent, mais ma semaine, c'était ça.

Vendredi, journée ménage


Première, puis troisième ou quatrième version (je ne sais plus) du début de Quiet Village. Any preference, people ?







Chapter one – Arrival gate n°1

Liz was free. Free from her parents.

The train ran quietly across London’s suburbs. On the seat in front of Liz’, a couple of young travellers were watching the scenery.

They were holding hands. They both were dressed in a kind of neo-hippie fashion ; the woman, tall and thin, had her blonde hair done in dreadlocks. Liz had spotted the heavy backpacks they were carrying along with them. The way they had barely watched at the signs in the train station, moving along as if they had all the time in the world, Liz had understood they were real travelers – the kind who had probably tripped around the whole world once or twice.

They weren’t watching her – and that was better, believe me. They could have noticed the blush on her cheeks. For Lizzie was ashamed : her parents had insisted much on taking her to the train station (she could have got there by herself), and, worse, to stand on the platform until the departure. They had even waved at her while the train started.

Mum had sent her kisses – how embarrassing…


***************

2.


I remember how I felt when I boarded the Stansted express.

I was free, free at last. Free from my parents.


As the train departed, I lost sight of them, waving at me from the quayside. Instead, I could see my own reflection on the window glass. Red shirt, neat bermudas, brand-new cool sunglasses : I looked great.

I glanced at my shoes, black Converses with a shiny white leather linen ; how trendy was that ? From my backpack, I took my I-pod – last model, of course, though it had been a pain convincing Dad and Mum I neeeeeeded it. Especially after the hair thing.

Oh, my parents haven't said much about it. Only Mum had looked at me with her usual pain-and-comprehension-mixed expression, and had said : « Oh, Liz Mc Callum, do you really think this will be of any help with your teachers and friends ? »

Well, I didn't have to tell her what I thought about my teachers ; and as for my friends, hey, what ! They were quite jealous of me. Good, isn't it ?

Dad had shooked his head.

« Liz, puppet, you know what I think of this kind of eccentricity. It's not doing you any good too seek to express your so-called personnality through clothes and haircuts. »

That's Dad kind of phrase. You have to look in a dictionnary to understand the words. But the meaning, yeah, I got that all right : I had no personnality. Thanks so much, Dad. Nice to feel your support.

Well, at least he was talking to me, wasn't he ? Most of the times, he doesn't. He's travelling, you know. For his job. So I don't see a lot of him (which is fine by me, if I may add). Instead, and because he always says Communication Is Important To Drive Teenagers To Adulthood And Independency, he writes memos.

When I get up, for example, I may find a 4'4 card on the kitchen table, saying something like « Mum coming back late, you can eat on your own », or « Maths examination today – You're still in time to read it over once again ».

I can't think of a better way to ruin someone's breakfast. Sometimes I feel like scribbling back on his notes. « Sorry, Dad, am only 14, don't know how to read », or « Math teacher mugged yesterday by a bunch of angry pupils – no exam today ». Then I don't, of course. I'd be on for a Long Serious Conversation as soon as he'd got back. Well, no, thank you...

Parents, you know. Seems you can't breathe without them telling you to do it differently.

27.11.08

Jeudi, not much to say

Ca se passe ici pour les mots d'amour, pour les prochaines nouvelles de la culturà toulousaine, et un peu partout autour de ma tête pour les jolies pensées,

en voilà une louchette pour vous.

26.11.08

Mercredi


Le mercredi, pas de post : c'est le jour des enfants.
En plus, c'est fête : pas de foot pour Zadig pour cause de terrains mouillés. Je me demande si un petit kebab-frites ne s'impose pas...

Sinon, vous, ça régresse ?

25.11.08

Mardi



C'est marrant. Aujourd'hui, c'est mardi. Pour moi, en tout cas.
Mardi. Elle est partie depuis hier seulement et je me sens, il me faut l'avouer, aussi seul qu'une chaussette dépareillée sur le sol de la salle de bain.
Note, ça peut avoir une vie passionnant une chaussette sale. Hier, quand on s'est téléphoné, j'ai pu lui raconter ma journée trépidante.
Heu, j'ai dessiné... un peu travaillé... j'ai été à Midicô pour acheter des trucs... bu un pot avec Gomez et Slip en Lin... pis j'ai rentré... et toi ?
Elle, elle a une vie passionnante : elle effectue une tournée internationale quelque part en France. Parterres combles et comblés, suites d'hôtel luxueuse avec sosies de Bradd Pitt intégrées, champagne au bol (c'est comme le caviar à la louche, paraît que ça fait classe..).
Je sais, j'aurais dû raconter ça hier (enfin lundi). On aurait pu s'extasier sur la vie fascinante des z'auteurs.
Sauf que j'ai pas pu. Oh, pas à cause d'un manque d'enthousiaste ou d'une légère dépression dûe à l'absence de soleil sur mes épaules, non, c'est beaucoup plus prosaïque : j'ai pas de réseau.
Pof, M'sieur Orange décide que ça ne marche plus.

Et c'est marrant, je trouve, que le réseau merdouille dès qu'Elle s'en va. C'est marrant, à cause de ce roman que j'ai écrit il y a quelques temps, et qui commence comme ça :






1. Le cœur ce matin a une connectivité limitée ou inexistante.

La faute au réseau, évidemment.

Pas de mail pas de message pas de blog pas d’Internet. Rien. C’est à peine si le portable fonctionne – mais qui appellerait, du moins qui dont on ne se dise pas, oh non, encore lui…

Sur Outlook, un message prendrait du temps à lire, créerait peut-être un fichier temporaire d’envie. À moins que là aussi les senders s’appellent tous encore.lui@jem’enfous.com.

Et chaque spam écrasé dans l’oeuf par l’automate a un goût de regret – cela aurait pu être quelque chose – une occasion un amour, une nouvelle, une affaire – mais rien n’apparaîtra dans la boîte de déception.

Passer de site en site, lire quelques bits de la vie des autres ; comparer à la sienne, lécher ses blessures, rire, les oublier.

Peut-être laisser quelques commentaires, pour que son nom apparaisse, ou pour avoir un thread à regarder dans quelques rafraîchissement compulsifs de la page.

MSN. Les mots frappés se décalent ; la phrase tourne le temps que les doigts textoïsent – direct, sans hésitation, mais séparés de la parole.

De quoi vivre un peu plus. De l’instant volé au flux de nos consciences. Digitally enhanced.

Envoyer. Recevoir.

Être, puisque part du réseau.

Pas aujourd’hui.



****

Et voilà. Bon, bin au taf, en attendant les réparateurs...

Sinon, vous, ça surfe ?

22.11.08

Puffs



Parfois, mon amour, je me demande
Ce que nous enfouissons l'un dans l'autre.

***

Note pour Steph : Vous fumez. Chaque fois que vous le faites, vous vous projetez ailleurs. Dans l'avenir, dans le passé, à vous de voir. Vous avez vos raisons pour le faire. Cool. Cela signifie que vous avez des projets.

***
Quiet village : désolé, Lulu l'a lu, mais ce n'est pas celui que je propose à la lecture (encore que, si tu le demandes gentiment...) ; c'est Ma vie n'est pas un roman, bordel, un machin qui.

***

Oh,

homo ?
oh, maux,
aux mots.
(et pardon de ne pas monter à la capitale, Toulouse (et la femmequi) restent des villes très captivantes.)

***

Quiet village (extrait en live des derniers chapitres)


Chapitre 13

Alice regarde, devant elle, les trois photos posées sur la table de la cuisine.
Mises bout à bout, elles ne veulent rien dire. Pourtant, Alice sent qu’elles disent une histoire. Une histoire qui a rapport à Mortepeyre, au village, à la maison.

Une histoire qui a rapport avec elle, aussi ; avec Jean, qui dort à l’hôpital, avec Liz, aux lèvres pincées, et avec Félix.

Félix n’a pas bougé d’un pouce ; il fixe le mur, immobile. Il n’a pas prononcé un mot depuis qu’Alice est revenue, depuis qu’elle a gravi l’échelle et pénétré dans le grenier.

Elle n’a rien vu, vraiment rien. Juste sa nièce, la bouché bée, devant la pièce secrète. Juste son fils, le corps tendu, la main sur la porte.

Non, il n’y pas eu un mince filet translucide qui s’est échappé de la porte, et qui est venu se loger sous les poutres centenaires.

Alice scrute les photographies sépia, tente de ne plus y penser. C’est la fatigue. Le stress, l’accident de Jean, et tout ce qui s’en est suivi, la nuit, la route sous l’orage, la colère devant les bêtises des enfants, l’inquiétude pour Félix (toujours, toujours, cette inquiétude) – tout cela l’a retournée. Ce qu’elle a cru voir… oh, elle n’a rien cru voir.

Alice s’inquiète. Il est temps de coucher les enfants, bien sûr, mais Félix n’a toujours pas bougé de sa chaise. Liz, aussi silencieuse qu’elle soit, n’a pas l’air fatiguée.

C’est la jeune anglaise qui revient sur le sujet.

- Alice, what do you think those picture represent ? »

Alice ne sait que répondre. Les mots d’anglais et de français se mélangent dans sa tête. Elle soupire et baisse la tête. Pourquoi tout lui semble-t-il si compliqué ? Elle murmure :

- I dont know, but…

C’est alors que l’orage fait sauter les plombs.




Chapitre 14

What’s that ?

It’s dark suddenly.

I swear I don’t scream. It’s the storm. It must be the storm.

I hear Alice fumbling in the kitchen. I get up, go to the window. I look outside. It’s a reflex, believe me: I just jump to the only piece of light I see. The darkess, outside, is less fearsome. A half-moon enlightens the scenery ; I can see the trees, the big cypress in front of the house (my god, how menacing it looks), the path leading through the hills – why do I think now of a black, oily snake ?

Alice lights a candle. My night vision go blurred. I can’t see anything but the kitchen now – whe did she do that ? I swear there was something moving outside.




C'est tout pour ce soir.

Sinon, vous, ça arrête de fumer ?


21.11.08

Apprendre à

Après un Roméo@Juliette qui s'est écrit tout seul, un Fair-Play rédigé avec une routine monacale, je suis confronté à mon troisième Talents Hauts (nom de code Quiet Village), qui m'apprend plein de trucs.

Pour la première fois, en fait, j'ai l'impression d'écrire un roman. Et que je te modifie un personnage, et que je te change le plan, et que je me décide à me relire pour conserver un fil... étrange, quand je pense que j'ai terminé un autre "roman" (ouais, enfin, pas sûr) en quelques jours sans même savoir ce que j'écrivais (ça s'appelle Ma vie n'est pas un roman, bordel, et j'envisage de vous le proposer en pré-lecture, y'a des volontaires ?).

Bref, je m'amuse à travailler, ce qui vous en conviendrez est tout ce qu'un homme peut demander (même si ma banquière hausse le sourcil et m'encourage à prendre un vrai travail).

Les commandes pleuvent, aussi : traductions, pièces (oui, JP, je pense à toi, tu l'auras bientôt ta version de La fête à Fred), nouvelles peut-être... De plus, Anton m'a commandé hier un roman de Fantasy (avec au moins un dragon, faut pas déconner avec ça).

C'est dire que je ne lève la tête de mon PC que pour voir des projets qui s'amoncellent. Même que LoFi en souffre un poil, mais bon, comme on dit en latin, O primus verasit neantam injectat.
(hein ?)

Et si je tourne la tête de l'autre côté (vers le passé récent, donc), je me rends compte que je n'ai pas beaucoup parlé de la sortie de Nouvelles re-vertes, chez Thierry Magnier, un recueil qui comporte une nouvelle écrite à deux stylos avec Emmanuelle Urien...

Ne serait-ce mes problèmes avec les dates, je me dirais que je suis devenu sérieux, moi.

Sinon, vous, ça rigole ?



PS : Et maintenant je suis tout rosissant après avoir lu cette critique de Visitez le Purgatoire.

20.11.08

Dans mon monde


Dans Blue Thunder de John Badham (1986), le personnage joué par Roy Scheider prétend dès la neuvième minute du film que la folie commence avec la perte de la notion du temps.

L'année dernière, connement j'avais failli prendre un avion pour Montreuil une semaine avant la date du salon.

Les signes ne trompent jamais : tirer deux fois de suite à pile ou face m'avait montré la nécessité que je retourne à Paris ce week-end.

Je ne mange pas de fruits pourris comme Amélie N., je n'ai pas de parka Camif comme Michel H., pas de cheveux longs comme Florian Z... Qu'est-ce que je pourrais faire pour me distinguer ? Entretenir rapport particulier aux dates ?

Il est parfaitement inadmissible que les organisateurs du Salon de Montreuil décalent l'événement d'une semaine au tout dernier moment et sans prévenir personne. Serais-je le seul à protester contre de tels procédés ?

Quand la SNCF vous dit "billet non échangeable non remboursable", well... they mean it.

Ca m'ennuyait un peu de rater le vernissage de Bébert chez Yrf, le match France-Australie et quelques heures de travail en compagnie de la douce Emmanuelle Urien (qui a redécoré son moulin).

En ces temps de crise, veillons à ne pas dilapider notre argent.

La femmequi battait des yeux quand je lui annonçais que je ne serais pas là ce ouikend.

Oh ! n'avait pas prévu de fête particulière pour les un an de son blog.

Et... et... et...

Bref, j'ai vraiment l'air d'un con avec mon billet du 22 au 25 pour Montreuil, qui se déroule du 26 au 1er. Vacances à Paris ou contre mauvaise fortune bon coeur ? Difficile de trancher.

Sinon, vous, ça voyage ?

Dans mon monde

Dans Blue Thunder de John Badham (1986), le personnage joué par Roy Scheider

19.11.08

Madame est à l'Usine*



Ce matin, elle est partie bosser,
Il faisait froid.

Nous nous sommes embrassés comme si
Peu à peu les vieilles blessures

S'étaient faites moins vives,
comme si

Nous nous étions pardonnés nous-mêmes
D'avoir vécu d'autres instants.

Les poissons rouges jouaient à être nos images,
La musique à sourire,
Nous jouions les émerveillés.






* L'Usine est le nom d'un centre de création artisique dans une banlieue toulousaine, qui accueille en ce moment des écrivains en résidence, dont, par exemple, ma collègue de travail Emmanuelle Urien.

18.11.08

Les rivaux d’Ozoir Gulch


L’atmosphère du Salon du Livre crépitait; à chaque extrémité de la table, les frères F. se regardaient en chien de faïence.

À gauche, Éric, carrure imposante et sourire rêveur, proposait ses Petits désordres familiers. À droite, Luc-Michel, électrique derrière des lunettes épaisses, vantait ses Histoires Jivaro – 100 nouvelles, 100 mots.

Leurs éditeurs comptabilisaient les points : Pascal, patron de DNSB, soutenait Michel ; Patrick, son homologue belge, représentait Quadrature.

Le soir, les frères se retrouvèrent autour d’une autre table. Ils se sourirent : ils avaient bien mérité de la nouvelle.

Papa et Maman seraient contents : ils aimaient tellement lire...

Messages à caractère personnel :

Éric : quelle responsabilité d'être le deuxième de la fratrie... ça doit être pour ça que tes nouvelles sont aussi belles, calmes et violentes à la fois. J'aime beaucoup.

Luc-Michel : 100 mots pour un texte, c'est putain court, quand même. Il n'y a que toi pour t'en sortir aussi bien (j'ai fait de mon mieux, mais question suspens, c'est pas le pied). Chapeau bas, et merci pour tout.