J'veux pas y aller à ce dîner
J'ai pas l'moral, j'suis fatigué...
Anton et Zadig s'écoutent Bénabar en boucle depuis plusisurs semaines, mais c'est aujourd'hui que je découvre la profondeur de ce texte, qui exprime avec véracité le désir ontologique de se transformer en huître devant sa télé... Et, oui, hier soir, pour cause de fatigue, d'overdose de talents et de projets fumeux, j'ai vécu une parfaite soirée de merde.
Je renouvelle, en public, mes plus plates excuses à l'amie à qui j'avais proposé une soirée télé/pizza, et qui a eu la chance de pouvoir observer dans son milieu naturel le Manu Causse (Crassostrea merdosa) en pleine période de rumination.
La matinée au goût fade s'est dissoute dans un cours de massage, suivi d'un épisode de chasse dans les rayons d'un supermarché blafard. Me voilà à la tête d'une après-midi que j'envisageais avec crainte : elle était sensée culminer dans une paire de répétitions musicales, où j'aurais dû me montrer, sinon créatif, du moins vaguement présent d'un point de vue artistique. Je m'étais même prévu un peu de travail auparavant, histoire d'alimenter mon inquiétude pour ce roman que j'aimerais bien avoir déjà terminé et qui prend son temps... En plus, le soleil s'est caché, et je n'ai même pas commencé mes exercices pour arrêter de fumer (plus que 13 jours, nom d'un mégot...)
Mais. Mails. Les deux répéts sont annulées. Voilà que je me trouve propriétaire d'une vaste plage de silence dans un jour gris.
Appeler mes exceptionnels amis ? Prévoir un ciné pour ce soir ? Faire quelque chose de créatif et utile ? Aller travailler à la médiathèque ou dans mon salon de thé fétiche ?
Impossible. Mes endroits favoris sont fermés aujourd'hui, et mon coeur ne vaut guère mieux... Pas un jour à mettre un écrivain dehors, c'est sûr.
C'est donc une journée pour envoyer des comptes et des livres, saisir des textes à l'ordinateur (peut-être même avec la télé en fond pour augmenter le côté glauque), répondre sans états d'âme à des mails en retard, pleurnicher sur mon sort, trouver que la vie est un scénario maladroit et inutilement triste, repasser mon linge et me remettre au jus d'orange.
Ca tombe bien, c'est exactement ce qu'il me fallait. Comme quoi la vie offre toujours ce dont on a besoin, au moment où on en a besoin.
Et dans une bourriche d'huîtres, en plus.
De là à trouver une perle...
2 commentaires:
Absolument rien à voir juste le plaisir de : Bonne année MANU
Merci pour tous ces mots,ses doutes,ses plaisirs,cet entetement à vouloir arreter de fumer,ses petits bouts de vie.
Plein de bonnes choses à toi et ceux que tu aimes.
Bonjour, je suis O2...
Mr Manu CAUSSE êtes vous quelqu'un d'intelligent ?
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