Pour l'amour du ciel, Causse, intéressez-vous à autre chose qu'à votre petite personne !
Pour obtempérer à cette voix (aux forts accents de prof, allez savoir pourquoi), je me suis ce matin glissé parmi le petit déjeûner d'un redoutable gang de fées. Des mots, des attitudes, des façons de voir le monde que je note dans mon petit forain qui est rieur - pour après, pour d'autres histoires. Et pour le plaisir de vivre avec mes semblables, aussi (surtout, par hasard, quand lesdit semblables sont charmantes... naaan je vous jure c'est que pour le boulot).
C'était bien, effectivement, d'entendre des histoires dans la fumée des cigarettes, l'odeur du café, les clips de MTV et les sonneries des portables. Longtemps que je ne m'étais pas accordé ce genre de petit break - du coup, le post de 9 h est un peu en retard.
En rentrant gaiement de cette matinée inhabituelle, j'ai capté par hasard des bribes de Jean-François Coppé sur Inter.
Pas de polémique sur ce blog, parce que la polémique me fatigue. Juste de belles expressions, comme "on ne peut quand même pas tromper les Français toute la journée" - bon, ok, alors juste le matin ?
Et des chiffres solides, scientifiques, approuvés. "Un professeur certifié en fin de carrière (...), un VRP, gagnent plus de 4000 euros par mois" (il a même annoncé le montant exact). C'est tout à fait vrai. A condition d'être prof ET vrp à la fois, évidemment. Et une caissière gagne 3000 euros (3500 parce qu'elle cumule les aides, cette feignasse), un camionneur à peine moins de 4000 et moi environ 1000 euros par jour.
Merci, gentil Mr Coppé d'avoir baissé nos impôts, parce que nous, les classes moyennes à 5000 euros par mois (à cause d'un petit chèque du père Noël qu'un lutin habillé en peau d'écureuil vient déposer dans notre boîte aux lettres chaque début de mois), on se sentait un peu étouffés.
Pas de polémique, pas de sarcasme. Juste une question : on ne pourrait pas remplacer le temps de parole des candidats et de leurs sbires par des plages de silence propice à la méditation ? Ca nous économiserait le week-end dans les Caraïbes qu'on s'offre chaque mois pour aérer nos cerveaux...
A propos d'aérer, et comme mon balcon me fait la gueule (cf commentaire du post précédent),
je poursuis ma croisade anti-tabac ; comme annoncé, j'ai tenu le compte des cigarettes hier, et, au fur et à mesure, j'ai écrit ce qui suit. Attention, plongée dans des méninges torturées, à réserver à un public averti.
#2 (j'avais déjà parlé hier de la #1, j'enchaîne), 11h 23, clope du break. Je fais des voeux par mail, l'ampleur de la tâche me rebute. Cerné par mes devoirs ménagers, je me sens enfermé dans l'appartement. J'arrose mes plantes, je me rassieds à l'ordinateur, mais toute envie m'a quitté. J'organise et je désorganise ma journée dans ma tête.
La cigarette était infâme, l'appart en vrac, la correspondance ardue et stérile. L'enthousiasme du matin est parti en fumée. Je clique désespérément sur mes mails et des sites, mais rien ne semble avancer. Un petit blocage, et, bien sûr, aucune envie d'en sortir. Cuisine, yoga, ménage, réponses, téléphone, courrier, (ici un mot que je n'arrive pas à relire, je pourrais quand même faire attention...) : tout me semble trop lourd.
L'impression de ne pas avoir le temps, et la culpabilité de ne rien faire.
Un bon cocktail. Même écrire ces mots me semble inutile.
Mais je me force.
J'attends le courage de faire le prochain pas.
#3, 11h40
Un peu mieux. J'ai pu regarder à la fenêtre. Détendre l'esprit. Un peu de basse pour le plaisir. Arrête de penser à l'heure qui file. Voilà un mail.
#4, 12h57. Téléphone et un mail de voeux groupé. Là, oui, je peux souffler un peu. J'ai fait des exercices de basse, ça marche... et la 4e clope, que je viens de finir, était assez inutile, sinon pour prendre l'air. Je continue les mails, frais.
#5 L'appart est crado, mais sans plus, j'aurai le temps d'écrire en ville, une petite heure sur le roman.
Il est 14h et j'ai envoyé tous les voeux, donné un avis sur le projet de site, tapé le plan d'un scénario, servi de relais pour des copains (rubrique Immo et Emploi).
Et cette clope-là, c'est pour arrêter de compter.
Et je n'ai pas mangé.
... J'ai donc arrêté de compter à 5 (5 nouvelles clopes que vous ne savez pas de moi, c'était bien ça la question de Joël ?).
A relire ce compte-rendu scientifique, je me dis en vrac
- que je suis vraiment un dépressif cyclothymique bipolaire hystérique masculin (coucou, Stéphanie), mais que j'assume
- que j'ai bossé hier, et pas si mal que ça (paskenplus, tant qu'à rendre des comptes, j'ai aussi avancé sur le roman et, le soir, après la Soupe de Papa, travaillé avec une amie écrivain sur un texte à deux, mais chhhhht...)
- qu'il n'y a pas vraiment aucun rapport entre le nombre de cigarettes et l'humeur du moment ; cette saloperie a donc infesté tous mes secteurs d'activité cérébrale
- que ces Impressions/soleil merdoyant ne font pas vraiment avancer le débat
- que j'aurais pu remplacer toutes ces hésitations par une plage de silence propice à la méditation - mais si les membres du gouvernement et les médias (qui sont mes exemples, vous vous en doutez) n'y arrivent pas, comment y arriverais-je ?
On dira ce qu'on voudra, j'étais mieux à fumer des cigarettes en écoutant des fées se traiter réciproquement de connasse et faire des commentaires flatteurs sur mon nouveau jean.
Pour l'amour du ciel, Causse, vous êtes un éternel adolescent...
2 commentaires:
bien bien bien Manu Causse... j't'ai moins vu aujourd'hui... on va y arriver ;-)
bien-bien, le post, vraiment.Mais s'arrêter de compter à 5 est d'une modestie... :-)
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