8.1.07

agad la téhevision, et pis dort...

aaaaaargh le post qui suit devait être accompagné de deux affiches de cinéma, mais l'autre bêta de Blogger bloque toutes les images en ce moment... kss kss kss et malédictions... et j'en profite pour dire que si vous n'avez ni Canal ni France 4, les deux films dont je parle sont téléchargeables sur Allociné, voyez ça avec votre gougueule à vous et les liens ci-dessous, mais pas cher et tri joulis tous les deux)

Et voilà une première semaine de 2007 déjà finie : je ne sais pas vous, mais elle a plutôt bon goût, cette année qui s'annonce...

Histoire de me reposer de mes multiples débauches (meuh non, papa et maman, je rigole), je me suis offert une soirée télé.

Il faut dire que France 4 diffusait Lost in la Mancha, un film documentaire sur un film qui n'existe toujours que dans la tête de son réalisateur, Terry Gilliam (responsable de mon premier choc cinématographique, Brazil, à 14 ans seul dans une salle vide, et exw-membre des Monty Python, ce qui démontre son sérieux).

Du film, qui se voulait une version de Don quichotte, on ne voit que deux ou trois séquences. Mais dans le documentaire (au départ, des images captées pour un faisage-de), on voit Terry Gilliam aux prises avec la réalité, Jean Rochefort monter à cheval malgré la douleur, et la fourmilière humaine d'un tournage de cinéma ; on voit aussi des gens qui croient en leurs visions, et la malchance, et la colère de Dieu.

Bref, Don Quichotte n'a toujours pas son film, mais on découvre tout le talent et l'humanité de Gilliam et des gens qui l'entourent. Et si j'étais à Télérama, j'écrirais que c'est une excellente mise en abyme du cinéma en particulier et de la vie en général... ouais, bon, je ne suis pas à Télérama.

Incidemment, ça m'a fait penser au roman que je suis en train d'écrire (je ne peux pas dire ça sans passer la main sur mon front dans le plus pur style artiste romantique tourmenté, quoâ).
J'en vois la fin, évidemment. Mais c'est étrange.

C'est comme une voie d'escalade (à l'époque pré-rugbystique où j'avais encore un peu de force dans les bras et pas des cuissots de talonneur) qu'on décide un jour d'enchaîner.

Il y a la marche d'approche (en général, une vingtaine de minutes minimum, jusqu'à la médiathèque ou un salon de thé secret ; il y a le moment où l'on regarde la voie, en se sanglant dans ses ustensiles (le bloc et le stylo sont moins encombrants, mais moins sexy, que les chaussons et le baudrier). Et puis on se lance.
C'est une voie difficile - en tous cas, elle demande beaucoup d'exercices. Parfois, je me dis que j'ai trouvé l'enchaînement parfait, le geste juste. Et puis je me casse la gueule.
Alors je repars du bas, je retourne jusqu'au point où j'ai raté, et je recommence, jusqu'à arriver à la difficulté suivante. Et ainsi de suite au fil des jours.

C'est bizarre, comme métaphore, si on y réfléchit. Ca veut dire que le roman, l'histoire, est là, juste devant moi. Elle se fiche éperdument que moi ou quiconque l'enchaîne, arrive au sommet. Pour elle, l'idée de sommet n'a pas de sens. C'est une notion bêtement humaine.
Que je gravisse la falaise ou non (on est toujours dans la métaphore avec le roman, là ?), elle continuera à exister indépendamment de la minuscule mouche humaine qui s'imagine la faire sienne, la vaincre ou la posséder.

J'ai beau me dire, comme Terry Gilliam pour sa version du Quichotte, qu'il me suffit de temps, de patience et de courage (et qu'il n'y ait ni F16 ni coulées de boues intempestives) pour achever mon histoire ; en réalité, peut-être que je n'y arriverai pas. Que je me lasserai avant, ou qu'une autre falaise, plus à ma portée, m'appellera avant que je sois au bout.
De toute façon, c'est sans importance. Vanité des vanités, porca miseria, c'est la dure loi du sport et tout ce genre de choses.

Tout ça pour dire que, malgré l'apparente dispersion de mon emploi du temps, malgré les chemins de traverse qu'il emprunte, le roman avance, lentement, presque sûrement. Je vais chercher des choses que je croyais, ou que je voudrais, avoir oubliées. Je parlemente avec mes vieux fantômes (qui n'aiment pas que je parle d'eux et viennent du coup de tenter de planter mon ordinateur... j'ai brûlé un peu de tabac pour les apaiser et leur montrer mon respect). Ils vont bien, merci pour eux. Ils ont toujours ce sourire étrange. Et j'espère que je pourrai me séparer d'eux une fois au sommet de l'histoire.

Après Lost in la Mancha (parce que je parlais bien de soirée télé, au début), j'ai revu Le petit lieutenant. Quand il est sorti en salles, je n'avais pas de blog, et je n'ai donc pas pu écrire tout le bien que je pensais de ce faux polar/vrai drame français - c'est ici un compliment, car il est totalement indépendant des codes du policier américain.

Les dialogues et les acteurs sont impressionnants de naturel. En voyant Nathalie Baye, Rodschy Zem, Jalil Lespert et le quatrième flic (dont je ne connais pas le nom mais qui habite son personnage - il s'appelle Antoine Chappey, merci allociné) traquer un marginal pour qui la vie vaut moins qu'une poignée d'euros, on se dit, voilà, c'est la réalité ; pas du superflic américain (j'avais vu un bout de Wesley Snipes avant), du Navarro (94 ans et toujours commissaire) ou du Julie Lescaut (je n'ai visionné qu'un épisode, celui où une tranche de jambon se fait dévorer toute crue). C'est exactement ce qui se passe dans la vie.

Mais suite au film de Terry Gilliam, on pense à tout le travail de création, aux équipes de tournage, aux gens qui ont dû courir dans tous les sens pour rassembler les acteurs et le financement, demander les autorisations, acheter les kebabs-café de midi... et on se dit que, hé bé (petit aveyronnisme que je tiens à remettre à l'honneur), ces histoires d'art et de fiction, c'est pas du tout cuit.

C'est ce qui fait le charme du truc, non ?

Bon lundi au soleil.

1 commentaire:

Anonyme a dit…

Alut Manucausse
Moi j'ai regardé les bronzés font du ski.
C'est bien, voila.
La famjo