25.1.07

Brigade d'intervention vaguement artistique

Mélanie à la table

Parle de plans mecs foireux
Des avions qui arrivent
Et ne restent jamais

Mélanie à la table

Reprend du thé et des biscuits
Et quelques autres bouffées douces
Qu'elle laisse s'échapper

Mélanie à la table

A des mots vifs et acérés
Et soudain son regard s'allume
Quand un écho vient lui parler

L'écho de choses qui existent
Ou n'existeront jamais
Que dans les rêves de petite fille
Ou vers cinq heures autour d'un thé

Comprenons-nous bien : je n'aurai peut-être pas dû faire ça.

J'étais tranquillement en train de boire mon thé dans un endroit qui ne prend la carte bleue qu'à partir de 18 euros (cf infra), et ces trois jolies filles parlaient avec Maman Françoise. Je suivais leur conversation où nous les mâles en prenions plein les gencives, et c'était très amusant.

Elles étaient de passage à Toulouse, contrôleuses aériennes de retour à la base. Moi, je glandouillais de façon littéraire, en écrivant des choses personnelles histoire de moins fumer.

Et soudain, au détour d'une phrase qui ne me concernait plus, l'une d'elles a évoqué une amie à qui un type avait offert, comme ça, sans prévenir, un poème.

Mon sens de la compétition n'a fait qu'un tour.

Ce n'était pas un plan drague - je n'ai pas vraiment la tête à ça en ce moment - n i promotionnel, ni rien. C'était juste un bout d'inspiration qui traînait, une façon constructive de joindre la conversation, ou peut-être de me la péter un brin avant de disparaître (Anton et Zadig attendaient en hurlant aux grilles de l'école). Bref, je trouvais ça sympa, de balancer un genre de petit poème à une quasi-inconnue, histoire de lui dire "tiens, ça pourrait être toi, ou quelqu'un qui te ressemble ; un genre de photo prise au stylo sur une page de carnet". Une performance, quoi. Rien d'autre.

Mais quand j'ai vu la tête de la demoiselle, je me suis dit que j'avais peut-être exagéré. Que ce n'était pas très sympa de projeter ses idées gris clair sur la première personne croisée. Je m'en suis voulu un poil - un coup à lui foutre l'après-midi en l'air, peut-être. Si c'est le cas, Maman Françoise me tuera.

N'empêche que ce satané poème (ou du moins la majeure partie) m'a suivi jusqu'ici, alors que j'avais pris soin de le laisser sur la table. Du coup, je vous le passe, histoire de me le décoller.

1 commentaire:

Anonyme a dit…

je ne suis pas fait pour écrire; je suis sur que tu l'as remarqué Manu.
Une fois j'écrivais un texte comme ça m'arrive souvent au bistro (une autre manière de noyer sa solitude qu'avec autre chose que du rhum); un texte parlant d'une rencontre ;pendant que je l'écrivais j'ai croisé le regard d'une fille; intriguée elle m'a demandée si elle pouvait lire; n'ayant aucune pudeur j'ai dit oui: BAFFF!!!!! une des plus belle claque de ma vie. Les mots ne sont compris que par ceux qui les écrive.