4.1.07

Accident de parcours


Ca y est, j'ai craqué.
Ca faisait pourtant quelques semaines que je m'y tenais avec une belle constance. Je m'améliorais vraiment : j'avais aménagé mon emploi du temps, je retrouvais mes réflexes, et il me devenait de plus en plus facile de me descendre un paquet en moins d'une journée.

J'étais tout fier de pouvoir discuter de nouveau sur un balcon gelé ou devant un restaurant, de me plaindre de mes maux de tête naissants, de mon acuité olfactive qui baissait, de mon humeur qui devenait (encore plus) pendulaire... Tout fier de ne pas pouvoir me concentrer plus d'une heure sans en allumer une, et de me mettre de la fumée plein les yeux en jouant de la basse...

Mais hier soir - ou plutôt ce matin à 00:00, j'ai craqué bêtement.
J'ai balancé le tabac qu'il me restait dans une poubelle, et je me suis décrété non-fumeur.

La tuile.

Parce que je la connais, la spirale infernale : au début, on se dit que c'est juste temporaire, qu'on se forcera quand même à en fumer une de temps à autres, comme ça, pour arrêter un peu l'air pur et la bonne santé ; mais très vite, on se prive du plaisir de sentir le jus épais de nicotine sur ses doigts et dans sa gorge ; on se retrouve à ne plus supporter le délicat parfum des cendriers froids, ni la beauté des mégots qui jonchent la rue en-dessous du balcon. On se retrouve obligé de faire du sport pour profiter à fond de ce surplus d'air qui nous embarrasse...

Ben oui, je sais bien tout ça. Mais j'ai craqué. J'ai recommencé à non-fumer.

Adieu la première nausée du matin au balcon,
Adieu cette jolie phrase que je me répétais en boucle, "mais putain je suis trop con c'est immonde, pourquoi je m'inflige ça ?"
Adieu la détente immédiate de la cigarette, et la tension qui revenait une fois le mégot écrasé,
Adieu l'inquiétude de mes fils,
Adieu l'impression de se détruire chaque fois que les yeux évitent de lire "Fumer Tue" sur le paquet.

Quel dommage... Mais bon, c'est fait, c'est fait, qu'est-ce que j'y peux, maintenant...

Et zut, tiens.

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