30.12.06

I9

Ecriture intuitive, tu parles...

Pourquoi est-ce que c'est toujours pour une ex que "amuse-toi" devient "coupe-toi" et "bonne soirée" s'écrit "conne poire" ?

29.12.06

Sur les terrains de chasse de mes ancêtres


Mon coeur se serre en montant vers le territoire des Ancêtres.
Le chemin qui y mène est long, étroit et sinueux.
En longues caravanes, nous franchissons les gorges les unes après les autres ; les familles se regroupent pour former le clan.
Ici est notre lieu. L'air est plus vif, plus acide.

L'accueil est solennel.
Le frère de ma mère s'approche de moi, et m'offre son hospitalité par les formules rituelles*.
Alors, nous saluons un à un les membres du clan, en échangeant avec lui les propos consacrés et les accolades.
On nous offre à boire. Nous prenons des nouvelles de toutes les tribus. Les enfants jouent dehors et les chiens errent parmi nous.
Les cérémonies commencent dès que le soir tombe ; la nourriture de fête* est partagée dans l'excitation générale.
Puis, nous allons en pèlerinage dans la nuit glaciale. Nous nous guidons aux étoiles.
Devant un autel de circonstance, nous entonnons les chants sacrés, en particulier ceux qui concernent la Créature*.
Les enfants improvisent des mélopées. Leurs parents et les sages du clan écoutent et apprécient.
Pendant que nous sommes absents, et malgré la garde vigilante des hommes, la Créature pénètre le foyer. Elle y dépose des paquets selon un ordre géométrique.
Certains disents que la Créature représente les choses passées, les Ancêtres. Certains disent que les paquets sont des offrandes.
En réalité, il s'agit d'un échange : nous pouvons ouvrir les paquets, mais la Créature fait disparaître nos chaussures, et son esprit envahit la demeure. Elle réclame notre attention, et nous pousse à honorer nos ancêtres.
Pour la satisfaire et l'obliger à quitter notre demeure, nous passons alors de longues heures à manger un repas de fête en fumant du tabac ; les hommes poussent des clameurs et des rires, les femmes s'affairent à cuisiner. Il faut satisfaire la faim dévorante de la Créature.
La cérémonie se déroule parfois sur plusieurs jours ; certaines familles quittent ensuite la tribu pour aller recommencer le rite avec une autre branche de leur clan.
Lorsque toutes les provisions sont terminées, chacun retourne vers son territoire.
Les ancêtres et les dieux sont heureux, ils nous apporteront une année fertile.


* formules rituelles : longue litanie de qualificatifs et d'évocation de souvenirs par laquelle le nouvel arrivant et son hôte prouvent leur attachement et leur fidélité.
* nourriture de fête : composée essentiellement de confiserie, boissons alcoolisées, poissons et crustacés, ainsi que de préparations à base de foies de volailles traitées spécialement.
* Créature : les fêtes décrites dans ce chapitre tournent autour de la représentation d'une divinité rouge et coiffée d'un chapeau pointu, dont de nombreux avatars harcèlent la population pendant de longues semaines avant l'événement. Son rôle ambivalent (elle est sensée apporter des cadeaux, mais aussi punir et forcer la collectivité à se souvenir des Ancêtres et des morts) est fondamental dans la compréhension des cérémonies de solstice.

23.12.06

Joyeux trucmuche

Anton d'un côté, Zadig de l'autre,
nous partons en vacances...

Joyeux Noël

21.12.06

Ayé...

Voilà, c'est parti, avec une solution bancale et géniale : un autre blog. Vous pourrez m'aider à le mettre en page, aussi, et à mieux gérer les retours vers ce blog-ci...

C'est dans la liste des liens, et c'est aussi ici :
http://onzefoisetdemie.blogspot.com/

Puisque vous voilà éditeurs, n'hésitez pas à laisser vos commentaires, ou encore à les envoyer sur une boîte aux lettres toute spéciale, editeursmanucausse@free.fr

Amusez-vous bien.

Le plein de super


Super, je me lève à la bourre pour le post de 10h, avec mal partout et en sept morceaux pour cause de rugby dans le froid...

Super, j'ai tellement de trucs à raconter que je ne sais plus par quoi commencer : les premières impressions pour un futur site, ma vie comme livreur de pizzas/masseur à domicile, les rencontres, les projets aussi littéraires que fantaisistes ; je pourrais aussi poster des dessins, des photos d'Anton et Zadig en route pour Noël ; en ce moment, la philosophie me tourmente et j'aimerais également en dire quelques mots... sans oublier un guide complet pour arrêter de fumer et un roman en train que je vous ai promis, et qui viendront bientôt.

Super, non seulement j'ai tout ça comme idée mais en plus j'avance tout doucement mais sûrement dans mon deuxième roman, qui devrait être fini d'ici à début janvier.

Sans parler, encore une fois, des fées qui m'accompagnent et me racontent leurs histoires pour une prochaine collection de portraits.

Mais foin de tout ce super. Je vous ai promis des nouvelles, en voici.
Je vous mets ça en ligne aujourd'hui...

En 2005, j'ai envoyé à Page à Page, mon premier éditeur, un projet intitulé 11,5 fois où je suis mort. Comme son nom l'indique, il y avait onze nouvelles et demie. Il lui a fallu quelques mois (assez pénibles pour moi) pour me répondre qu'il en trouvait certaines "pas professionnelles", d'autres "pas mal". J'en ai déduit qu'il ne souhaitait pas les éditer - c'est-à-dire me guider vers certains choix à faire pour les rendre publiables.
Un autre problème se posait : il y avait dans ce recueil deux thèmes alternés (comme dans une sonate ou un bicarburateur de 205 Rallye), ce qui ne le rendait pas aussi simple que Petit Guide des transports...
Du coup, j'ai décidé de simplifier le recueil en ne gardant que la moitié des histoires (un seul thème, donc) ; j'ai envoyé ça au diable (qui, comme son nom l'indique, doit aimer les choses plus compliquées - j'ai peut-être fait une erreur de marketing, là), qui me l'a renvoyé avant-hier.
Me voilà avec onze textes inédits sur les bras... Vous m'aidez ?
Je vous balance le premier, on l'édite ensemble.
Comment ça, vous ne savez pas éditer ?
Oh, c'est vachement simple : il faut lire avec attention et proposer à l'auteur de modifier ce qui vous semble pouvoir être amélioré.
Donc, une nouvelle forme de concours sur ce blog : le concours du plus grand nombre d'éditeurs de France.
Je vous passe un texte, vous l'éditez, je valide ou non vos propositions, et on verra ensemble pour la publication...
Prêts ?
Bon, attendez trois minutes, je trouve un moyen de mettre ça en ligne...

A vos stylos rouges.

20.12.06

19.12.06

Bonnes nouvelles


Je viens de recevoir ça :

Cher Manu Causse,


Nous vous remercions de la confiance que vous nous avez accordée en nous
adressant votre manuscrit Un bref traité de la chute.

Malheureusement, nous ne le retenons pas car il ne correspond pas à ce que
nous souhaitons publier.

Le nombre très important de manuscrits qui nous est adressé ne nous permet
pas de vous faire une réponse personnelle agrémentée de conseils et nous
contraint aujourd¹hui à ce genre difficile et un peu froid de la lettre
type. C¹est cependant la seule façon de vous répondre aussi rapidement que
possible.

Merci de votre patience.


Vous souhaitant bonne chance dans vos démarches, nous vous adressons nos
sincères salutations.


L'adresse mail de l'envoi est stagiaire@unéditeurquejenemetspassonnom.fr.

Je lui envoie un bisou, quand même. Ca ne doit pas être facile d'être stagiaire... Courage, petit(e), l'édition est un beau métier, un jour tu seras stagiaire en chef.

Bon, ben un râteau. Ca arrive, dans ce métier... le pire, c'est que par un esprit chevaleresque tout droit sorti du Japon ancien, je n'envoie en général mes manucaussescrits qu'à un éditeur à la fois. Ca avait bien marché avec le premier recueil de nouvelles, Petit Guide des transports à l'usage du trentenaire amoureux (je ne mets pas de lien, halte à l'auto-promo), immédiatement et glorieusement acquis par les éditions Page à page de Lille ; pour le deuxième, vaguement intitulé Un bref traité de la chute, ça ne me fait que deux ou trois refus... Ce sont des nouvelles tristes, avec des hommes qui meurent et d'autres qui laissent mourir.

Faudrait peut-être que je le pousse un peu, celui-là, non ?

Mais non. Comme j'ai écrit ça en 2005, je ne vois aucune bonne raison de chercher un autre éditeur (les nouvelles se vendent mal, mes pauvres...). En fait, je me sens mieux, libre de droits et tout.

Du coup, je vais pouvoir vous arroser de textes inédits (surtout si je trouve comment on cale des PDF dans les pages blogspot). Ca fera un chouette cadeau de Noël (malgré le thème).

En échange, vous m'enverrez des sourires, des commentaires, ou vous me paierez à boire à l'occasion. C'est toujours mieux que les droits d'auteur.

En attendant, je bosse à autre chose, et inch'allah. Si un éditeur est intéressé, il n'a qu'à sonner à la porte, non mais...

Ca fait longtemps que je n'ai pas mis de photo, alors je vous en propose une qui n'a aucun rapport. Sympa, non ?

chose promise

Je l'ai promis à LN hier soir, au cours de notre répèt du lundi : aujourd'hui, je parle politique.

J'en baille d'avance.

Disons qu'hier soir, entre le moment où nous chantions Eleanor Rigby en reggae et celui où nous nous étions lancé dans une reprise en valse de Boys don't cry (si, si), il m'a paru soudainement important de faire part de mon indignation.

Je vous fais donc part de mon indignation.

Voilà. Je trouve cela indigne.

Bon, j'arrête de faire le clown et je parle de quelque chose qui me tient à coeur.

J'ai parlé récemment avec un cadre d'Airbus (qui, pour les non-toulousains, est LE centre économique de la ville), à qui j'ai demandé de m'expliquer les difficultés récentes du groupe.

Ledit cadre, garçon posé, honnête et réfléchi (mais qui rentre tout de même comme un âne dans la défense adverse), pense que le problème provient à l'origine d'un manque de coordination entre chaîne de production et secteur commercial. En gros, les commerciaux ont vendu des Airbus rose, avec des allume-cigare, des phares au xénon, des Airbus breaks, des Airbus avec les ailes montées à l'envers... sans se rendre compte que toutes ces options n'étaient pas réalisables, ou en tous cas modifiaient profondément les délais de fabrication (j'abrège, il expliquait mieux).

Ce qu'en langage populaire, on résume général par "oups, j'a fait une connerie".

Que ladite connerie menace quelques milliers d'emplois et pousse Airbus au remaniement est assez embarrassant. Mais Nico et moi nous posions la question de la responsabilité.

Ah, vous voyez poindre mon indignation ?

D'après l'image qu'on en a, le responsable de tout ça (c'est-à-dire celui qui avait la responsabilité d'équilibrer les différents secteurs, d'avoir une vue d'ensemble du projet) doit être actuellement en train de compter ses stock-options en Suisse, en attendant son prochain poste de Responsable en chef.

C'est caricatural, sans doute. J'ai déjà attendu certains grands patrons justifier leurs salaires par l'immensité des responsabilités qu'ils ont, par le nombre de personnes qui dépendent d'eux...

Inutile de recalculer la différence entre un mois de leur salaire et dix ans de SMIC : Marianne et les hebdos de gauche le font depuis longtemps, sans que cela semble émouvoir grand-monde.

Inutile de se mettre en colère : ce serait beaucoup d'énergie pour quelque chose qui nous échappe. Après tout, on a des mains pour voter et des pieds pour botter les culs, il suffit d'attendre l'occasion.

Mais c'est vrai que dans mes fantasmes tintinophiles, je me verrai bien en petit reporter (sans la houppe, m'en manque un peu) s'installant en tailleur devant le ci-devant Grand Patron, pour lui demander :

- Vous avez raté votre mission, mis en jeu la vie économique européenne, et ce sans la moindre excuse* envers les gens dont vous aviez la responsabilité. Pourtant, vous avez quitté votre poste avec suffisamment d'argent pour vivre 70 vies.
Franchement : vous vous sentez comment ?


Je suis certain que la réponse m'apprendrait beaucoup sur l'âme humaine.

Bon, c'était mon premier post politique, faut que je me dépêche pour les élections ;-)
Un peu tarte à la crème, tout ça, mais c'est LN et Nicodesgonins qui m'ont poussé.


*les excuses, c'est un vieux truc ringard : dans des époques reculées, quand on devait répondre de l'accomplissement de la tâche, et que la tâche avait foiré, il y avait un genre de formule magique qui disait : veuillez m'excuser, je n'ai pas réussi.
Et puis ça pouvait suffire, quand c'était sincère. Parfois, on endossait aussi la responsabilité de ses erreurs.
C'est tellement démodé...

18.12.06

Technoplouc, take 2

"Quand l'élève est prêt, le maître apparaît... "

Encore un dicton zen que j'adore.

Donc, je posais plein de questions aux frères Cantonade ce matin, sur le blog et tout ce genre de choses... et voilà que l'urgence me contraint à me plonger les mains dans le cambouis technologique.

Comme vous l'annonce si joliment le bandeau ci-contre, je participe à un concours (j'aime bien la compèt'), et non seulement vous pouvez voter pour moi, mais aussi arroser votre carnet d'adresse complet d'incitations du genre "mais, heu, t'as lu dans ton blog ?"

Il m'a fallu à peine 6 heures et une attaque cérébrale pour intégrer ledit bandeau (ce qui d'ailleurs a fait disparaître le titre de tous mes posts, mince, moi qui suis si fier de mes titres...), et jugez du résultat.

Comment il se la pète, le mec...

Technoplouc

Voilà presque deux mois que j'habite sur ce blog, et je me suis rendu compte que des notions aussi simples que syndication, flux rss, webschtrümpfledeung, atom ant et autres spécialités évoquées par mes amis technofans me restaient totalement étrangères ; de la même façon, je ne sais toujours pas comment vous faire écouter un petit morceau de musique ou lire un joli p'tit pdf des familles.

Vous pouvez m'aider, là.

Je me sens comme un homme des cavernes :

- Moi dessiner nouveau mammouth, toi aimer ?
-Toi faire voir... waaaaargh, mammouth dessiné au charbon n°2, pas charbon n°4.... ça être totalement ringard, plus personne utiliser charbon n°2 depuis la fin de la lune de la chauve-souris... Waahahahahah
- Euh... mais mammouth, comment être ?
- Trop ringard, charbon n°2, wahahahahahPAAF.

Fin discussion.

Massue n°1 jamais être ringarde.

Bon allez, je file. Si quelqu'un a une bonne adresse de "petit guide de blogs pour les nuls" (moins de 500 pages si c'est possible), n'hésitez pas à la poster en commentaire.

17.12.06

sans problème

pas de post hier, honte à moi...

faut dire que
- je n'étais pas là
- c'était le ouikend
- j'avais bien travaillé dans la semaine et je m'accordais un petit break
- plein de choses étranges s'agitaient dans ma tête en cette fin d'année, période des regards sur le passé, des jours courts et des doutes
- j'ai passé du temps avec des amis
- Anton et Zadig sont avec moi, et ils croient que je travaille chaque fois que j'utilise le PC, ça leur fend le coeur
- je n'avais rien à dire

De toute façon, c'était sans importance. Personne n'exige que je poste tous les jours...

Vraiment pas besoin de se justifier.

Ah ?

15.12.06

Même pas peur

Knock knock...

Who is it ?

It's Steven.

Steven who ?

Steven I'm gonna kick your butt until your ears get red.

M'en fous, elles le sont déjà à cause du rugby... Ca va être une journée sportive.

14.12.06

Steven Seagall

Le chef cuisinier est un ancien commando...

Heureusement qu'il y a France 2 quand Mr Canal a décidé de ne pas passer de films américains...

Me voilà tanké devant une bluette où le beau Steven sauve un porte-avions d'un groupe de terroristes méchants, accompagné d'une poupée au brushing très eighties ; rien à dire, la vie est belle.

La tentation est grande, d'ailleurs, de transformer ce blog en une chronique du bonheur domestique : vous parler de mes bonshommes, du super repas qu'on a fabriqué ensemble, des discussions, des massages et des dessins que nous échangeons ; vous raconter la répét' d'aujourd'hui avec LN, comment nos voix se trouvent, comment les rythmes viennent, les conneries qu'on se raconte au balcon dans la chaleur des derniers rayons de soleil...

Heureusement, la Vraie Vie, avec son cortège d'emmerdes, frappe parfois à ma porte. Par exemple, hier, au lieu d'acheter Le Monde comme j'aurais dû me souvenir de le faire pour y découvrir les illustrations de Miss S., j'ai acheté Marianne. Je partage leur agacement sur la non-campagne politique, les injustices stupides de la société, etc... Ceci dit, je n'ai pas vraiment besoin de les lire pour ça. Et j'aurais mieux fait d'acheter Le Monde, introuvable aujourd'hui. Zut de zut de zut.

Et puis j'ai mes propres ennuis, tiens. Pas seulement les petits - une aile de voiture froissée hier soir en sortant du rugby (on s'en fout, on est potes), l'inquiétude de ne pas avancer plus que ça sur mon très attendu (par moi) deuxième roman, les gens qui ne répondent pas aux mails, les livreurs de livres qui ne passent jamais...

Mais tout ça n'est rien. Purement transitoire. Les Fiesta se réparent, les livres se composent et se décomposent, les élections surprennent parfois et s'oublient toujours (qui furent les adversaires de Guy Mollet ? Quelles invectives et quels torrents de haine ont-ils échangé ? Quels journaux prenaient alors scandaleusement parti ? Comment s'appelait la fille chérie d'un obscur journaliste qui pensait de tout son coeur faire bouger le monde en écrivant dans les colonnes d'un canard de province ?).

Il y a tout de même des moments un peu plus forts - quand on sonne chez moi juste avant six heures du matin, et qu'une voix gorgée de stress me lance
Police, ouvrez-nous...

Je dois être un citoyen modèle, parce que l'idée qu'ils puissent venir pour moi ne m'a même pas effleuré.
J'ai cherché quelque chose d'intelligent à répondre, un peu comme le Terminator trie dans sa mémoire les réponses les plus adaptées
- Yes ?
- Would you mind coming a little later ?
- Fuck you asshole
"-Fuck you, asshole"

J'avais aussi comme possibilités :
"sonnez chez le concierge" (courageux), "je ne cautionne pas votre politique sécuritaire" (boueffff....), "nique la police et ta race" (mais je joue au rugby avec plein de gendarmes super sympas, et par principe je ne nique personne - je ne sais même pas bien ce que ça veut dire...).

En plus, j'étais dans le brouillard, comme Toulouse, et tout ce que j'ai trouvé à faire, c'est d'ouvrir la porte et d'aller me recoucher.

Une vague conscience politico-citoyenne m'a quand même titillé - et si c'était faux ? Et si c'était pour déloger une famille, comme celles dont parle le RESF tous les jours dans mes mails ? Et si je n'étais qu'un sale collabo ? Et si...

Et si je retournais me coucher ?

Quelques minutes plus tard, j'ai entendu qu'on défonçait une porte, une course et quelques cris.

Steven Seagall, sans doute. Il a dû commencer sa journée par ça avant de sauver les Etats-Unis et la choucroutée.

Je pense que je ne reverrais pas tout de suite mon grand voisin du dessus, celui qui était toujours très bien habillé et très très détendu - et qui balançait de temps à autre sa cannette de bière depuis le 7e étage...

Ca gâche un peu la journée, quand même.

Il paraît qu'il est bouddhiste, Steven Seagall. Alors, un proverbe bouddhiste :

"Une journée commencée avec Steven Seagall peut toujours se finir par autre chose."

Espérons.

Du coup, j'en profite pour recaser un genre de texte qui m'est venu samedi, et dont le côté hayku me laisse perplexe; pour bien l'apprécier, je vous propose de le dire à voix haute, légèrement penché en avant, avec l'accent et la voix de Claude Nougaro (ne me demandez pas pourquoi, c'est comme ça).

L'eau est limpide
Seulement troublée
Par les coups de vent
Et les coups de bâton.

Steven Seagall a perdu : je change de chaîne.

Une pensée spéciale aux deux lectrices qui m'ont dit du bien de mon blog. Ca me fait très plaisir, et ça m'a obligé à faire ce post.

PS : Seagal, avec un seul l, après vérification. Mais comme je l'ai laissé finir son film le temps que je cherche une photo, il n'aura qu'à venir frapper à ma porte s'il n'est pas content.

12.12.06

A day in the life

I heard the news today oh boy...

Bin ça va pas de chanter les Beatles ? Tout ça pour raconter sa journée...
Et pourquoi raconter sa journée ? Ca intéresse qui ? C'est pour justifier ton existence ? C'est pour ça que tu fais un blog ?

C'est drôle : j'ai eu une journée parfaite, et au moment de la raconter, pouf, panne de joie : tout mou tout fatigué, presqu'envie de se dire que tout cela est sans la moindre importance... Il suffirait peut-être que je dorme de temps à autres.

Et pourtant.

Ca a commencé (après un appel téléphonique enrhumé qui m'a tiré du lit vers 9h) par mon premier cadeau de Noël. On dira ce qu'on voudra, mais un blog c'est magique. Hier, dans un post, j'ai demandé une écharpe arc-en-ciel : et voilà ce que j'ai reçu...

Elle est jolie, non ?

Du coup, j'ai eu cette tête toute la journée... Merci S. pour tes arc-en-ciels du matin. Est-ce que je peux dire ici que tu as illustré un article du Monde d'aujourd'hui ? Non ? Tant pis...

Armé de mon arc-en-ciel, je suis allé faire mon métier d'écrivain. Aujourd'hui, il faisait beau, et ça consistait essentiellement en une longue marche dans Toulouse.

J'y ai rencontré un personnage fascinant, une minsucule très grande dame qui vend de beaux vêtements ; elle m'a raconté sa vie aventureuse. Elle a tour été petite marchande (de chaussures, pas d'allumettes), musicienne, princesse espagnole, maman au foyer, coureuse de fond et agent de sécurité musclée.
Elle m'a parlé de ses jours, de son coeur et de ses rêves. C'était passionnant de l'écouter. J'entendais son histoire devenir une histoire ; je vous la livrerai pour Noël, ou pour son anniversaire.

Plus tard, je me suis acheté un millième stylo violet, parce que je n'avais rien pour écrire ; j'ai aussi parlé rugby et voyages dans un café, croisé des tas d'ex (ex-femme, ex-élève, ex-ténué...) et admiré les décorations de Noyël, tout en cherchant les rimes d'une chanson d'amour (patience, Marie-So, ça vient...).

En rentrant chez moi, un demi-million de mails m'attendaient : je me suis assis un moment avant de m'y attaquer.
C'était du sale boulot .
Pendant deux heures, j'ai lutté contre l'Administration Labyrinthique et les Charges Ecrasantes pour faire ma première facture d'écrivain ; comme en plus elle était pour un pote, le beau Cédric, ça m'a posé quelques problèmes...
Conclusion : c'est loin d'être la partie que je préfère dans mon boulot, comme les comptes envoyés à mes éditrices de Talents Hauts. Mais après tout, comme on dit chez nous dans l'Aveyron : "bin c'est comme ça..."
(On n'est pas toujours excellents question dictons, du côté de Rodez...)

Quoi qu'il en soit, ça m'a permis de reparler à des copains et de faire quelques projets. Finalement, que demander de plus qu'une belle journée, des amis au téléphone (un petit signe à eux tous) et un arc-en-ciel sur la tête ?

Voilà à quoi ça ressemble, la journée d'un écrivain. C'est où qu'on ressigne ?

Un arc-en-ciel sur votre tête.

PS : Le seul truc que je n'avais pas fait, c'est écrire... voilà à quoi ça sert, un blog, finalement.

11.12.06

L'art de la dithyrambe

J'ai passé le ouikend à lutter contre mon complexe d'infériorité : je n'ai rencontré que des grandes personnes. Alors, au lieu de parler de moi, je vais parler d'elles. Ca changera, non ?

Ca a commencé vendredi soir, où MarieC/Sarah organisait un concert de son protégé GaëL au Bâton à Palabres (ça en fait, des liens, tout ça...).

Gaël (recliquez plus haut, je ne vais pas en faire trop, non plus) est grand, à n'en pas douter. au moins 1,80. Mais il n'y a pas que ça.
Sa voix est... difficile à décrire sans jugement. Belle, profonde, du genre à vous filer des frissons partout - il n'y avait qu'à voir la tête des filles dans le public...
Je n'ai pas besoin de faire sa pub : tous les producteurs et organisateurs présents à la soirée ont voulu le faire signer.
Vous pouvez l'écouter sur le lien ci-dessus, mais les enregistrements sont un peu anciens et ce que j'ai entendu vendredi était meilleur. Le travail...
Ses textes peuvent rappeler Ferré ; je dois dire que j'ai préféré les plus simples d'entre eux, comme cette litanie sur répondeur, tu me manques tu me manques tu me manques...
Si j'écrivais pour les Inrocks, je dirai GaëL est la prochaine révélation de la scène toulousaine ; comme je suis sur mon blog et que je n'en sais rien, je dirai simplement que je suis jaloux de sa voix (pour Noël je veux la même, et aussi la paix dans le monde et une écharpe arc-en-ciel). Je dirai surtout que j'ai beaucoup aimé.

C'était déjà beaucoup de côtoyer un grand chanteur ; mais la soirée a continué, et je l'ai passée à discuter avec une grande dame - marrant comme ça fait bizarre, pour nous autres pauvres machos nains, de parler à une femme qui vous dépasse d'une tête... mais j'ai fini par m'y habituer, et c'était très agréable.

Samedi, relâche : j'avais pensé aller au festival "Rétine" d'Albi, mais j'ai opté pour une journée shopping/boulot/parlote dans des tas d'endroits sympas avec des tas de gens merveilleuses. Comme le dit le proverbe, mieux vaut frayer avec de charmantes dames qu'avec un banc de requins marteaux... Promis, je m'abonnerai à Ferraille pour mieux les soutenir.

Un lendemain plus tard, c'était déjà dimanche (je ne parlerai pas du spectacle pyroautomobile qui s'est déroulé vers 5 h sur le parking du métro, après tout, si les gens ont froid...) et je partais dans les brumes rejoindre Sauzet, un petit village à quelques kilomètres de Montcuq (obligé de la faire, celle-là...).

Le dimanche, les enfants s'ennuient ; mais les écrivains, qui sont souvent d'ex-enfants, ont trouvé un bon moyen de s'amuser. Ils courent les salons du livre.

Celui-ci était très sympa à l'exception d'un léger manque de public ; l'organisatrice avait un très beau sourire et cuisinait délicieusement (au fait, on n'a pas eu la recette de la Mousse Secrète, peut-être une révélation dans les commentaires de ce blog ?).

Heureusement, j'étais entouré de grands artistes : d'abord, Jean-Claude Arévalo (1,98 m.), écrivain de chez nous dont j'avais lu le premier roman, L'enfant de la lune. J'aime son mélange de mysticisme et de spontanéité. Il a le courage de s'auto-éditer, et propose des chapitres de ses livres sur Internet : et si vous y jetiez un oeil ?

J'ai aussi rencontré Djingo, un musicien d'origine guyanaise qui m'a donné mon premier cours de percu en biguine.

Et puis il y avait Céline Wagner, grande bédéiste (une tête et demie de plus que moi). J'ai été bouleversé (ah ben oui, autant utiliser des mots qui veulent dire quelque chose) par La patience du grand singe, une histoire de papa, de petite fille et de King-Kong de supermarché.

Je lis son bouquin pas à pas, comme un vrai fan, avec les doigts qui suivent son trait.

Je suis un peu court (encore !) en mots pour parler de l'inventivité de ses cadrages, de sa capacité à suggérer une ambiance ou un geste, de la poésie de son trait... Baudouin a prêté son coup de patte à l'album, avec des encrages et des collages : l'ensemble présente un côté "oeuvre en travail" que j'adore. Je crois même que j'en achèterai un 2e exemplaire pour Anton, qui aime colorier les BD (ce n'est pas une blague ; après tout, c'est une façon intéressante de s'approprier la beauté d'un album... il fait déjà ça sur ses mangas, avec une délicatesse que j'admire).

Il y avait devant Céline des planches en couleur en cours de réalisation : camarades éditeurs de bédé, courez, il n'y en aura pas pour tout le monde.

Voilà toutes les grandes personnes que j'ai rencontrées ; comme je me suis senti à l'aise avec elles, j'en déduis que j'ai moi-même dû grandir un peu...

Pour finir le ouikend en beauté et me rassurer sur tout ce talent autour de moi, Mr Achète-des-films-sur-ta-télé Freebox m'a proposé The Guru. Je l'ai vu deux fois de suite en m'extasiant sur le fait qu'un film aussi raté (mais tout de même relativement agréable) puisse avoir trouvé un producteur... vous savez quoi ? Ca me rassure sur le cinéma, où, visiblement, il n'y a pas que des grands scénaristes.

Ouf. Je respire. Trop d'admiration tue l'admiration. L'était temps que ça cesse.
A vous d'admirer, maintenant. A vos marques, prêt ? Cliquez.

2 minutes

J'ai huit secondes pour vous dire :

Tout va bien.
J'aime le soleil d'hiver à Toulouse.
J'écoute Nougaro.
Mozart vient de chier devant ma fenêtre et je vais à la piscine avec Anton.

Elle est pas belle, la vie ?

8.12.06

Un p'tit dernier pour le ouikend

Voilà un cadeau d'une mystérieuse illustratrice de haut talent... je l'ai recollé au post de ce matin tellement je l'aime, comme ça il y sera deux fois.
Et puis aussi un lien vers le site des Gonins de JeffdesGonins que j'avais oublié ce matin ; je vous recommande en particulier "Cévennes 2006", de Denis mon frère jumeau putatif (sauf qu'il va beaucoup plus vite que moi avec ses petites jambes).

Bon ouikend

Haïku et cassoulet

Pour nos auditeurs qui n'ont pas TLT, St Aubin est un quartier chicos et bohème ; je m'y suis baladé tout à l'heure, et ça m'a donné envie d'écrire ça :

Au 9 de la rue Maury
Vivait il y a longtemps
Celle qui fut ma grande soeur

Je n'entends plus jamais son rire,
on ne se téléphone plus
mais sa main est sur mon épaule
et son sourire me tient chaud

Au 9 de la rue Maury
Chaque fois que je passe
Je dépose une pensée
Et un regard du coin de l'oeil,

Celui qui voit les anges.

....

Au 48 d'une autre rue,
Deux dames très gentilles
Disent des choses aux hommes qui passent

Elles s'accoudent à la fenêtre
Sauf pour ouvrir à l'un d'eux

.....

La couleur exacte du pont sur le canal
Les plaques cornées du trottoir
Et des feuilles dans l'eau verte

...

L'arche de la médiathèque
Parée d'un pont sur les nuages
Deux hommes sur la passerelle
Je vais prendre le métro

...

c'est un post, ça ?

post récréatif

Et voilaaaaaaaaa...

Je suis allé fumer une tchigarette à mon balcon (brr, froid), et vu que c'est un lieu magique où pleuvent les idées, j'en ai encore chopé deux-trois qui passaient, mais je n'ai pas le temps de les réaliser là maintenant tout de suite, alors je le mets en vrac :

Marie-So, il y a quelque part dans ce blog une idée de chanson d'amour, tu fouilles ?

Bientôt un post en bande dessinée sur comment arrêter de fumer et un autre fondamentalement fondamental. N'hésitez pas à réclamer quand je les aurai oubliés...

J'ai déjà une lectrice accro qui m'a tancé de mon absence de post d'hier, donc message à caractère personnel : tu pas t'inquiète, j'ai aussi une vraie vie des fois... et puis je compense aujourd'hui... allez quoi, Môman, arrrrrrrrête ou je mets une photo de toi en Judge Dredd.
Et puis un bisou à toi aussi

Je demain


Les articulations douloureuse et les muscles raides, chaque mouvement du dos ou des jambes m'arrache un "pitttin..." et un sourire,

Une de mes oreilles a doublé de volume et ressemble à celle de Shrek (en rouge),

j'ai raté trois plaquages, perdu deux ballons, et, surtout,

je me suis amusé comme un fou.

Il y avait match des Gonins hier soir.

Encore un post à faire, celui sur ce sport idiot qu'est le rugby, et sur pourquoi c'est aussi bon de faire l'idiot.

Question projets-de-blog, ça s'amoncelle avec le post sur le Syndrôme de Cathy Bates, le post-roman et un ou deux autres que j'ai prévus mais que je n'ai toujours pas trouvé le temps de faire...
Mais il y a plus important ce matin : c'est une journée enveloppe marronnasse, une journée où je suis sensé (c'est marqué dans mon agenda magique, alors j'y suis obligé) aller poster du manuscrit... et je déteste ça.
Même s'il ne pleuvait pas des nouilles, et même si je ne devais pas me taper un quart d'heure de marche pour m'acheter une enveloppe avant d'aller à la poste (parfois, je me dis que je n'habite pas vraiment en ville, quand même), même si j'avais déjà rencontré les gens à qui je vais envoyer ces textes, je continuerais à détester ça.
En tant que n'écrivain, ce que j'adore, c'est les commandes. Ou plus exactement, les projets en collaboration.
Mettons, un matin en me réveillant, j'ai une idée.
C'est informe, une idée. C'est malléable et souple comme un barbapapa (ou comme une oreille de rugbyman) ; on peut la recombiner avec une autre, la découper, la ressouder...
J'ai cette idée, donc, et de deux choses l'une : soit je lui donne un semblant de forme, soit je me dis qu'elle repassera et qu'on verra bien à ce moment-là.
Non, je plaisante, évidemment. Sauf si j'ai abusé de Canabols(r), je la note de toute façon. C'est pour ça que mon bureau déborde de carnets pleins de trucs et d'autres, et que ce blog a des tonnes de pages pour seulement trois semaines d'existence.
Donc, me voilà avec mon idée notée, comme une petite graine baumaux bien rangée dans son papier avec les indications d'usage.
L'idéal, ce serait de lui donner une forme provisoire là, maintenant, tout de suite. Genre, tiens, j'ai une idée de saga islandaise en 25 tomes, je l'écris avant le repas de midi vu que je dois aller manger en ville avec une copine.
Vous voyez le problème ? Ce genre de choses ne sera possible que quand j'aurai monté une usine d'écriture, avec des tas de petits scribes malais sous-payés assis en rang dans un entrepôt glacial.
Alors parfois, je fais une esquisse, un vague projet, un résumé ; et dès que l'occasion s'en présente, je la passe à quelqu'un : éditeur, dessinateur, illustrateur, lecteur de blog...
C'est lâche, non ? tiens, v'là une idée, débrouille-toi avec, appelle-moi si t'as besoin.
Mais ça marche plutôt bien. C'est sur ce genre de plan que j'ai proposé mon premier roman pour ados, Roméo@Juliette, aux éditions Talents Hauts ; c'est comme ça que je soumets mes projets de scénarios pour la BD, la télé, la chanson. Ensuite, on se parle, on se précise les possibilités et les obligations, les trucs qu'on aime et ceux qu'on veut éviter... de la créativité kolkhozienne, en quelque sorte.
Vous imaginez, alors, ce que ça veut dire pour moi de balancer des versions papier dans les fameuses enveloppes marronnasses ? Ca veut dire que des comités de lecture vont me répondre : ah mais désolé, ça n'entre pas dans notre collection, trop long, trop court, trop pas assez, on aime votre ton et votre univers (ouais, faut pas rêver, quand même, certains ne font même plus la lettre-type, agréable, non ?). Et moi, chaque fois que je lis ça, j'ai envie de leur répondre comme Michel Sardou : en chantant.

It's a thousand pages give or take a few
I'll be writing more in a week or two

I can make it longer if you like the style
I can change it round but I want to be
a paperback writer...

(Lecteur, tu entends la voix de manu causse et tu as sommeil... très sommeil... tes paupières sont lourdes... tu es à présent en mon pouvoir... tu dois oublier... tout peut s'oublier...qui s'enfuit déjà... euh, non attends... tu dois oublier que tu as lu une référence à Michel Sardou et aux Beatles... mmmmmhhhhhhhh...)


Bref, j'ai tellement peu envie de le faire que je reste derrière mon PC à blogguer, qu'il est déjà 11h10 et que je suis toujours en pyjama, alors que la poste ferme à 12h (mais les guichetiers deviennent désagréables vers 11h40)....


Allez hop, on se bouge, je vous raconte plus tard par ré
trochronologie la suite de ces réflexions enveloppantes, et vous n'avez qu'à vous débrouiller pour les liens,dans l'ordre : Gonin boys, éditions talents hauts, Cyrille Pomès, Marie-so, Igor Pejic, la page "manuscrits" des éditions du rouergue, des faux liens de votre choix pour Michel Sardou et un produit canabolisant à bases de plantes naturelles du causse.

Et puis je vous laisse sur le bureau l'appareil pour prendre en photo les enveloppes marronnasses, ce serait mieux illustré comme post, non ? Et pour les fautes de frappe, on fait comme d'habitude : vous vous dites que ce serait quand même mieux si j'avais un vrai relecteur.

Allez je fonce.

Sinon, vous, ça va ?


......................
......................

Ayé, je reviens. Ben comment ça, vous n'avez rien fait ? Ni les photos, ni les liens, ni même le petit mail que j'envoie en général aux gens dont je parle ? Mais faut tout faire soi-même, ici...
bande d'assistés, tiens... si au moins vous aviez l'excuse d'avoir un vrai trav...

euh, pardon. Bon, OK.

Alors voilà :
Cyrille Pomès (j'ai changé de lien, celui-là est super bien, allez-y, cliquez... cliquez, je vous dis)
oins vous
Marie-so (pareil que supra)
Igor Pejic (j'aime bien ses petits clips)
Un lien moisi vers le rouergue, michel sardou et le Cannabols(r)
Et une photo du bureau avec tout ce qu'il faut pour créer soi-même (j'en avais une moins floue, mais on pouvait lire le courrier de la banque, ça vous aurait rendus jaloux de voir comme mon banquier m'aime...)

6.12.06

Créativité native

Les garçons et moi, on a décidé de faire les préparatifs pour Noël.
On a visité une paire d'expos, discuté un peu du projet, fait des plans et opté pour une solution sapin + crèche en terre cuite. Autant créer un truc un peu perso.


J'avais des tas de mails en retard, j'ai donc laissé les types se lancer un peu dans la sculpture.
Au bout de vingt minutes qu'ils se disputaient dans la cuisine pour savoir si les serpents existaient du temps de Jésus (et c'était quand, ça ?), je suis allé constater les dégâts.

Ils avaient été de bons créatifs : ils s'étaient contentés de parler de ce qu'ils allaient faire sans plus avancer.

Super Papa a retroussé ses manches pour montrer comment modeler de jolis petites figurines simples et rustiques, empreintes de piété naïve et de joie enfantine.

Après quelques hésitations, et devant les styles divergents des maîtres santonniers, nous avons opté pour le compromis suivant :


de gauche à droite, vous reconnaîtrez les protagonistes de la nativité : un serpent à tête d'allumettes, barbamarron, barbavert, Godzilla et une grenouille qui passait par là. Et puis, au centre, Machin, évidemment.

On pense passer pro d'ici peu de temps.

Ensuite, on a posé la crèche dans le salon et branché les guirlandes. Ca a rendu Anton et Zadig tout flous. La ferveur de Noël montait en eux, et je sens que je n'aurai pas le droit de débrancher les guirlandes avant un bon mois.



Au final, on a installé la crèche sur un site approprié, composé d'un tapis indien dessiné par Zadig et d'un décor naturel de grotte composé par Anton.

Il y a aussi, hors champ, un dragon en peluche, un motard, une grenade en terre cuite et deux robots fighters qui gardent la crèche. Paraît qu'il y a des rumeurs d'attentat dans la région, on n'est jamais trop prudents.


Et voilà le travail. Quand on dit que la religion et le goût des fêtes se perdent...

Si vous regardez bien, il y a un personnage qui s'est ajouté à cette crèche, juste à gauche du berceau.

Ben ouais. Comme le Michel Ange des Monty Python, Zadig a pensé que ce serait aussi bien avec un deuxième Jésus.

Il manque encore un kangourou, mais je sens que l'avent n'est pas achevé...

Simple avertissement de mon côté éditorial...

... le post ci-dessous ne présente aucun intérêt et est relativement mal écrit,

comme quoi il m'arrive de publier de la m..., mais je sais m'en excuser à l'avance.

Et puis c'est pas trop cher pour ce que c'est.

Par ailleurs, il fait un soleil froid à Toulouse.

Ecrire maintenant ou se taire à jamais

Parfois, quand je considère l'étendue des posts de ce blog, je me dis que tout est simple : il suffit qu'un éditeur malin collecte tout ce que j'ai écrit ici, l'imprime, et fasse notre fortune à tous les deux.

Surtout des matins comme aujourd'hui, où je sens que la muse pose sa main rassérénante sur mon épaule et que le nescafé du matin est encore plus délicieux qu'à l'habitude.

Tiens, je ne sais pas ce qui me retient, j'ai envie d'écrire des choses aussi belles que :

"Hier, il a fait beau et j'ai marché dans Toulouse sous le soleil. Puis j'ai rangé un peu ma pagaille.
Hier soir, j'ai fait l'ours dans sa caverne en regardant des gros films américains débiles (dont un français) sur Canal. Ce matin, il pleut, c'est moins cool. Pas grave, ça me laisse plein de temps pour appeler le garagiste et préparer les enveloppes marron à poster pour les éditeurs jeunesse. Après, j'irai chercher les garçons à l'école, et on mangera des légumes".

Ah ben oui je sais, c'est bouleversant. Mais je suis comme ça, je ne recule jamais devant la poésie ou le lyrisme.

Voilà. Et puis je terminerai bien là-dessus, si je ne repensais à ce jeune homme plein de talent que j'ai croisé au salon du livre de Montreuil : il s'appelle Armel Gaulme, vous avez déjà certainement vu ses illustrations pour les éditeurs jeunesse. Son dernier album, en collaboration avec Cécile Adam, s'appelle Créatures insolites et stupéfiantes (éditions Baron Perché) : un carnet de voyage imaginaire illustré tout simplement magique.

Comme quoi, quand on n'a rien à écrire, on peut au moins proposer de lire autre chose.

Il pleut moins, là, mais le garagiste tarde à répondre.

5.12.06

Rambo

Une amie (appelons-la Rambo comme elle le souhaite) m'a envoyé hier un mail où elle me disait être gênée par un post qui concernait mon père, ainsi que par la mégalomanie impudique qui frappe ce blog.

J'ai appris, comme on l'a vu récemment, à ne plus être vexé par mes amis, à écouter ce qu'ils me disent et à tenter de leur répondre en toute honnêteté (pas facile, hein...)

Et puis voilà ce qu'elle m'écrit :

Un jour, j'ai dessiné un coeur sur une feuille de papier et j'ai écrit "Je t'aime". J'ai glissé le papier dans le tiroir de la table de nuit de mon père. Je devais avoir une dizaine d'années. Le lendemain j'ai eu droit à une baffe de ma mère qui m'a dit froidement : "on ne dit pas je t'aime à son père" en me rendant le papier en boule. Je savais que ma mère était la voix de mon père. Je me trouvais monstrueuse.
J'étais monstrueuse d'enfance en y repensant.
Quand je rentre chez mes parents, je prends parfois la main de mon père à moitié grabataire, une vieille main épaisse cornée presque. Je l'embrasse et je la caresse doucement. Parfois mon père me regarde la larme à l'oeil. Souvent il est absent.
Je tiens sa main dans la mienne et puis je murmure "je t'aime" dans son oreille.
Il est complètement sourd.

J'aime beaucoup Rambo. Si vous avez l'occasion de faire un commentaire (en admettant que le merdier marche, ce qui n'est pas souvent le cas), dites-lui comme moi que les mots ne perdent jamais rien à être écrits, et qu'ils tournent à l'aigre quand on les garde trop longtemps sur son coeur.

Facile...

Une nuit de sommeil, deux verres de jus d'orange et la perspective d'avoir un peu de temps pour ranger le bordel... et tout va mieux.

Cyclothymique, va.

même que j'ai pris une photo pour vous montrer ledit bordel. Sauf que je n'arrive plus à trouver le câble pour faire rentrer les photos dans le PC...


Et puis je n'ai toujours pas pris le temps de vous parler de mon projet de blogroman (blogman ?), mais patience : c'est inscrit dans mon agenda magique(tm), c'est donc que ça se fera.

Hop, hop, et hop.

Et si vous trouvez le lien bizarre, c'est qu'encore une fois je l'ai fait au pif.

un soir de lune aux accents de brouillard

...

...

...

le petit creux d'après une répétition,

un mail qui me reproche ce que j'écris,
un qui me reproche de ne pas écrire,

même pas le goût de me réjouir des choses qui marchent ou marcheront peut-être

du vide, du vide dedans

je suppose que je peux piocher dans ma réserve de philosophie zen bon marché. Une fois de plus.

Je suppose que je peux croire N.B. quand elle me dit fais le ménage dans ta maison, tu feras le ménage dans ta tête

je suppose que le goût des choses n'est pas si loin que je crois ce soir

je suppose qu'il me suffit de continuer.

Même quand je regarde en arrière, et malgré tout ce dont je suis fier, je ne vois que des regrets et des remords.

Mince. Ca ne me ressemble pas trop, si ?

Always look on the bright side of life...

4.12.06

Zen and the art of household chores

Lundi matin, l'empereur, sa femme et le petit prince...

Si vous rechantez cette chanson idiote à un moment ou un autre de la journée, j'aurai gagné mon pari stupide.

Me revoilà, prêt à l'emploi ; la semaine qui arrive s'annonce hyperactive et ultra-productive... sauf que.

Il m'a fallu 27 mn pour arriver de ma chambre, qui est au bout d'un couloir de 5 m. Ma progression a été stoppée par :
- des piles de linge
- des cartons qui traînaient
- des vêtements jetés en tas
- des jouets de toutes formes et de tous ordres
- un corps humain en décomposition (vérification faite, il s'agissait juste de mes affaires de rugby que personne n'avait rangées depuis quinze jours)
- des trucs inidentifiables, mais collants et gênants.

Bref, avant même de pouvoir poser les doigts sur mon clavier, j'étais embarrassé par le bordel qui règne dans mon appartement. Il m'a même fallu 5 mn pour retrouver mon PC sous la pile de documents divers qui orne mon bureau.

Le Temps du Grand Nettoyage est Venu.

Aum.

Tel l'archer devenant sa flèche, je vais devenir ma serpillière (et mon aspirateur du même coup) ; je vais tourner toute la force de mon esprit dans ce seul but : réintégrer la Lumière Radieuse dans mon Appartement à grands coups de Monsieur Propre et de nouveau sac d'aspirateur.

Zeeeeeeen.

Bon, évidemment, il y a le postou du matin à faire,
puis le cours de massage,
puis les courses
puis aller à la piscine accompagner la classe d'Anton,
éventuellement boire une café avec une copine,
puis répéter avec La Teigne,
sans parler des 10 000 mentions de mon agenda magique (tm)
et de mon yoga quotidien...

Euh... astrologiquement, je me demande si le mardi n'est pas un meilleur jour pour le ménage.

en plus, le lundi, on est toujours dérangé par les démarcheurs au téléphone ; mais ça, c'est un moindre problème, parce que si vous liszez l'anglais, vous pouvez jeter un oeil à ça :
http://howtoprankatelemarketer.ytmnd.com/
et vous saurez enfin comment faire pour qu'on ne vous appelle plus jamais...

Allez. J'attache mon fichu en travers comme Rambo, j'épaule mon balai-brosse et je murmure, l'air impavide si tu veux faire le ménage, il faut être le ménage...

Sinon, il fait un peu de soleil à Toulouse, et le lundi au soleil, c'est une chose ploum ploum tralala...

30.11.06

coup de pompe...

Aujourd'hui, tout m'a paru lourd : ce blog, mes jambes, parler avec les gens ('reusement, je n'ai vu personne), m'occuper de mes fils (tu parles d'un père, je n'ai même pas cuisiné...), parler au téléphone (avec ma p'tite soeur et Miss S.).

Je commence à avoir l'habitude de ces coups de pompe, et j'en arrive même parfois à me dire "ça ira mieux demain", comme dans la chanson de Bénabar (au sujet duquel une amie m'a laissé tomber très pincée : "c'est tarte à la crème, de dire qu'on aime Bénabar..." - ben ça sert à ça les amis : à vous dire des trucs qui vexent à mort l'air de rien, et que vous ne leur en voulez qu'un tout petit peu...).

D'ordinaire, j'en suis quitte pour un petit supplément de Canabols (r), Le Fameux Euphorisant Naturel à Base de Plantes de l'Aveyron ; mais depuis quelques temps, celui-ci m'angoisse : farouchement amoureux de mon indépendance, je détesterais être tributaire d'un quelconque produit, fusse-t-il (oui, fusse-t-il, ça fait écrivain) parfaitement sain et naturel...

Devant ce questionnement, deux parties s'affrontent en moi : l'ascète de blanc vêtu élevant son vertueux crâne couronné d'une auréole,
- reste zen mon fils, et respire dans l'axe ; le chemin est long qui mène à la sérénité"

et le barde chevelu (oui, c'est une métaphore, évidemment) secouant négligemment sa tête bouclée d'un sourire,
- confiance, petit, c'est juste à côté... et puis Canabols(r) est un produit naturel aux effets rassérénants garantis !

Il est tellement chevelu qu'il se permet même des points d'exclamation, c'est dire.

(oups, je suis passé sous word, je perds mon fil le temps de m’habituer…. Au fait, personne ne connaîtrait un traitement de texte un peu alternatif, je ne peux plus supporter ces blancs et ces gris, M’sieur Microsoft t’es même pas foutu de me faire un truc plus rigolo ?)

Donc, je parlais de l’affrontement des ces deux puissances intérieures qui débattent en moi autour de la dépendance à un médicament… Freudien, non ? D’ailleurs, il y a aussi une troisième instance (ne serait-ce que pour enquiquiner Stéphanie-ma-chef-éditrice et ses étiquettes énervantes), qui analyse tout ça pour essayer de comprendre comment faire vivre ensemble l’ascète et le barde, leur donner les clés de la maison une bonne fois pour toutes en disant « bon les petits, je vous laisse la baraque, je vous fais confiance pour vous occuper des enfants… »

Ou alors, ce serait bien aussi que les trois instances se mettent d’accord et parlent d’une seule voix une bonne fois pour toutes. Ce serait zen, non ?

Etre certain que chaque envie est la bonne, que chaque mot est le mot qui convient, qu’on peut enfin dire ce qu’on pense et penser ce qu’on dit ?

J’ai rencontré quelqu’un comme ça, récemment. Ou du moins qui en donnait l’impression. Eminente psychanalyste (j’aime bien éminente. Je pourrais l’appeler « Ton Eminence », vu qu’on se tutoie), elle a réussi à me fixer droit dans les yeux pendant de longues minutes, au point que j’ai détourné le regard comme un chien battu. Et c’est rare que ça m’arrive.

(Ceci dit, je ne suis pas obligé de voir chaque échange de regards comme un combat de loups… mais quand même, j’étais tout désarroyé).

J’ai donc rencontré une psychanalyste qui avait l’air de tenir en équilibre ses trois (ou quatre, ou douze, qui s’observent les unes les autres comme dans les pièces de Shakespeare) instances ; moi, je dis : un bon point pour la psychanalyse.

Ceci dit, c’est quand même beaucoup plus cher qu’un blog, et c’est rare qu’on puisse boire une bière pendant ses séances.

J’en reviens à mon douloureux et culpabilisant débat autour du problème de dépendance au Canabols®, et je le pose ainsi :

- je me suis senti lourd toute la journée, et je déteste ça.

Questions : était-ce à cause de mon excès de cigarettes d’hier (3) ? De la culpabilité que ça dégage en moi ? était-ce un effet de la dépendance au tabac – ou au Canabols® lui-même ? Ou au contraire, était-ce simplement de la fatigue, la surexcitation de Paris qui retombe, la fin du travail d’édition (rendu cet aprème au jour dit, la classe…) ?

Corollaire : Est-ce qu’on peut apprendre à ne jamais se sentir lourd, ou doit-on se contenter d’apprendre à aimer ça ?

Voilà toutes les questions qui s’agitent dans ma tête.

Et ça m’embête d’utiliser Canabols® pour les écrire : après, je me demande si j’y arriverais sans.

Ami lecteur de ce blog, tu peux m’y aider : il te suffira d’indiquer si tu penses que le texte du jour a été fait sous l’influence du Canabols® - enfin, si tu arrives à mettre un commentaire, vu que même moi je n’y suis même pas arrivé


Bon, je ne fais pas plus long,

Après tout c’est juste pour des lecteurs de blogs, pas la peine d’en faire trop…

Je résume, donc : aujourd’hui, j’ai eu une journée moyenne mais ça va mieux à la fin.

Et si vous voulez tout savoir, j’ai édité par téléphone, fait des exercices de chant, acheté des actions capitalistes, participé à un projet secret, fait mon boulot administratif, pris des photos, visité deux apparts, refait les lits et soigné mon petit Zadig (qui ne s’appelle pas comme ça, hein, on est d’accord)… du coup, j’ai jeté l’éponge pour le repassage.

Mais, comme disait une ex-amie (elle m’a vraiment vexé, du coup on n’est plus amis…) :

« On s’en fout, de ta vie… »



et puis vous n'avez pas de photo parce que blogger beta en a décidé ainsi.


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(ou, j’ai fait un break, mais si je recolle ce qui suit au-dessus, ce sera incompréhensible au cause du caractère rétrochronologique dont auquel on a causé plusieurs fois)

Au sujet des amis qui vexent, le gars Joël n’a pas fait les choses à moitié en me lançant au début de ce blog « peuh, contente-toi de faire un blog, ne pense pas à faire un site… »…

C’est con pour lui, qui vend des sites : il ne m’en vendra pas un (là, c’est un moyen terme : on n’est pas complètement fâchés, je me contente de ne pas lui mettre de lien, tiens, ça lui apprendra… va, je ne te retiens pas…).

Du coup, ce sera probablement des petits gars parisiens qui s’occuperont de me faire un vrai site. En tous cas, ils m’ont beaucoup impressionné par leur jeunesse look talent et leurs idées (qui étaient excellentes, vu qu’elles rejoignaient les miennes). Bref, on va essayer de faire un truc rigolo (parce que pour faire mon chaud, je suis allé faire un tour sur le site de Bénabar, avec un vrai lien : comment il fait triste, là-bas…) d’ici pas trop de temps (le temps que vous ayez envoyé l’adresse de ce blog à tout votre carnet d’adresse et qu’ils soient devenus des fans eux aussi).

Pourquoi je vous raconte ça, moi ? Mais parce que j’ai rencontré ces deux gamins personnes dans un très chouette café de la place de l’Odéon (ou par là je crois) appelé « Les éditeurs »… le nom m’a fait rire, surtout après le marathon du Salon de Montreuil…

Et voilà ce qu’ils comptent faire : éditer mon blog. Editer, ça veut dire quoi ? Mettre en forme ; étymologiquement « produire, mettre au jour ». Accoucher, quoi.

C’est beau, comme métier, non ? Il y a quelque part sur ce blog un texte sur les sage-femmes (et j’en ai un autre à vous faire lire, mais ce n’est pas encore Noël) qui montre à quel point c’est un métier que j’adore.

D’ailleurs, quelques minutes après être sorti du café des Editeurs, je suis devenu moi-même éditeur, par la grâce de la parole de Stéphanie-la-chef (que je m’étais toujours représentée comme une quarantenaire pincée et très intelligente, et qui n’est ni quarantenaire ni pincée), qui m’a informé négligemment que mon travail pour les éditions Eyrolles faisait de moi, ni plus ni moins, un éditeur… Imaginez la révolution interne qui a eu lieu en moi à ces mots… Je me voyais comme un obscur, un tâcheron, un sans grade, et me voici éditeur ! Et Free-lance, en plus (j’adore ce mot ! et oups, j’ai encore fait un point d’exclamation. Je m’égare. Veuillez l’effacer de votre mémoire. Merci.)

Vous n’imaginez pas tout ce que ce simple terme m’a fait reconsidérer. Les mots sont magiques, et Stéphanie-la-chef sera donc, pour m’avoir donné cette magie, nommée officiellement ici Fée des Mots.

Bref, me voilà édité et éditeur. A voile et à vapeur (meuh non, maman, tu pas t’inquiète… Au fait, FranckLapin, tu me lis ou non ?). Barde chevelu et guide ascètique (tiens, ils sont revenus, ceux-là ?). Il n’y a plus qu’à leur accorder la confiance du Juge Tatillon et tout va bien se passer.

….

Bon, je fais un autre break, là. Dans un autre post, je vous parlerai du Cancer du Couple, de Cathy Bates et son syndrôme, du Stressou Parisien et de tout un tas de choses ; mais à partir de tout de suite, je suis officiellement en Long Ouikend jusqu’à dimanche, donc il n’y aura pas de blog (sauf si bien évidemment je tombe sur une avalanche de commentaires réclamant la dose quotidienne de DansTonBlog ™).

En attendant, je vous supplie d’aller soutenir les Requins Marteaux en les pourrissant de messages sur leur site du Supermarché Ferraille (non, pas de lien, il est quelque part dans ce post, à vous de trouver), ou tout simplement en achetant leurs productions – tenez si je vous dis qu’il y a dans le dernier Ferraille mag une variation époustouflante de Lucie Durbiano sur le Petit Chaperon rouge, et que vous voudrez être parmi les premiers à avoir lu Dol qui sort en ce moment…


et puis un petit truc comme ça pour finir ; dh'abitude, quand je fais un lien, j'envoie un petit mot du genre "on parle de vous sur www.manucausse.blogspot.com"... mais là, il y a un ou deux liens qui me font un peu peur... bon, je le tente, alors ? c'est parti... ah ben non, le comité des parents contre la dr... n'a pas de mail).

Et sinon, ça va mieux, question coup de pompe, non ?

Ne dis jamais que tout va bien...


... ça pourrait rendre le bon dieu jaloux.

Tiens, là, je finissais un post sur un concert de Dobacaracol et de Clarika, où je disais tout le bien que je pensais d'elles (j'avais même réussi à trouver des mots, le luxe !), et où je racontais ma rencontre avec un collectif de chevelus piercés répondant au nom de Cassoulet (pas trouvé le lien, SVP écrivez-moi...).

Et bam. Plantage de Mozilla.

Je l'avais cherché, sans doute : tout à mon idée de post, j'avais mis un terme à une conversation téléphonique (il a du y avoir vengeance du destin) ; qui plus est, le post se terminait par les mots

"il y a comme du tout va bien dans l'air en ce moment, non ?"

Tu parles... Alors du coup, si vous voulez savoir pourquoi les disques de Doba et de Clarika sont excellents, et pourquoi les voir sur scènes est une expérience fantastique, ben il ne vous reste plus qu'à le découvrir tout ça par vous-mêmes...

Quant à raconter mon ouikend (pas des vacances, croyez-moi) à Paris, ben... je le ferais bien, mais ça risque de planter.


PS pas rétrochronologique : Dobacaracol, c'est deux voix qui s'entremêlent et se tissent, des rythmes et des atmosphères magiques et festives, des paroles de guerrière et le doux-amer baiser salé... mes fils (et la salle toulousaine hier) ne peuvent pas s'empêcher de chantonner Etrange comme je t'aime.

Clarika, que je croyais ne pas connaître et que je classais dans la rubrique "chanson à texte sans beaucoup de tripes", est capable de chanter Antisocial au milieu de T'es beau comme garçon et Tu étais gai comme un italien sans se sentir obligée de jouer la distance ; elle a une voix magnifique et agile, fait rire la salle en citant ses philosophes préférés (Epicure et Laurie) ou en invitant tout le monde à passer le restant de sa vie avec elle au camping de Carnon plage...
Donc, je connaissais la plupart de ses chansons, et je les aime encore plus depuis que je l'ai vue en concert.

Drôle, belle, intelligente et douée... c'est pas un peu agaçant, à la fin, tout ce talent ? D'autant plus qu'à Paris, j'en ai côtoyé aussi énormément... je sens que je vais aller me fendre un tas de bois dans l'Aveyron pour me remettre les pieds sur terre.

Ben voilà, j'en ai parlé de ce concert, finalement, et sans que ça plante... aujourd'hui, journée rendage de copie et visite d'apparts.




29.11.06

Bin ouktétè ?


4 jours sans blog...

J'imaginais déjà les foules de bloglecteurs agglutinés, murmurant avec angoisse mais mais, non, impossible, reviens manucausse reviens... Tout ça parce que j'avais oublié de le dire haut et fort : j'ai passé 4 jours à Paris à l'occasion du Salon de Montreuil, où j'ai dédicacé Romeo@Juliette.

J'en ai profité pour voir des tas de monde et faire des projets de ciné, de bédé, d'albums, de textes ; j'ai rencontré des foules de gens, pris un petit millier de cartes de visites et ramassé quelques tonnes de catalogue... Mon agenda magique (tm) est plein comme un 9, et mon sac magique (R) a failli exploser sous la charge. Mais tout a tenu bon.

Dans ce cadre-là, bloguer était difficile, et même ma conscience professionnelle (auprès de laquelle Judge Dredd est gentiment laxiste) m'avait donné le feu vert.






J'ai quand même prévu la suite du blog, et vous retrouverez à partir de lundi une nouvelle rubrique/roman en ligne intitulée "Playlist". Mais je vous en parlerai davantage. En attendant, je finis mon sprint de correction et je vais m'occuper un peu de mes gosses. Je ne leur ai même pas acheté de tour Eiffel, comme promis... je les ai remplacées par des albums de Yaka(Pa)ri.

Allz Zou. ET je vous mets un petit faux lien gratuit pour le fun.

23.11.06

Emmuré, mais interactif

Looooongue journée hier,
du boulot à la pelle et des amis qui m'appelaient du Salon de Montreuil pour me dire à quel point l'inauguration était sympa... Follement envieux, que j'étais, et aussi un peu inquiet d'aller me mélanger à toute cette faune littéraire même pas toulousaine...

Je ne parlerai pas du coup de fil-fleuve qui a clos ma journée ; mettons que si je voulais faire, comme le personnage de Haute Fidélité de Nick Hornby, une liste des 10 plus merdiques conversations de l'Histoire, elle y figurerait. Ceci dit, elle figurerait peut-être aussi dans la liste des 10 conversations les plus... et zut, panne de mots. Belles ? Profondes ? Riches ? Bon, bref, on a beau se vouloir écrivain, on est parfois tellement maladroit avec les mots qu'on jurerait avoir fait exprès.
Comme punition, je m'emmure dans le silence dès la fin de ce post.

Ceci dit, j'avais envie de tester l'interactivité de ce blog ; aussi vous rappele-je l'existence du Grand Concours Manu Causse du Mois, qui se termine ce soir. Vous aussi, gagnez un voyage dans des îles paradisiaques en jouant avec lou blogou de Manu Causse !

Pour les ceux qui prendraient les choses en marche, je rappelle qu'il s'agit de fournir de la belle et bonne musique au petit Manu, écrivain branché (sur l'alternatif) pour qu'il ait de quoi rêvasser dans le train ; il suffit de poster, par mail ou par comment, le titre d'une à trois de vos chansons favorites, de manière à ce que je la découvre par le truchement d'un téléchargement quasi-légal.

Un tirage au sort effectué par Maître Grognard, huissier de justice, désignera le vainqueur de cette tombola effectuée au profit de l'association SOS Mes Oreilles.

Alors au boulot, quoi.
Et si personne ne m'envoie rien, je déprime, na.

22.11.06

jouons un peu avec le caractère rétrochronologique du blog, le retour

Ami lecteur, prends donc ceci : tu en auras besoin pour lire ce qui suit.

"s" (il en manque un)
---------- (pour barrer un adverbe qui fait une répétition).

Merci de laisser le post ci-dessous aussi propre que tu aurais aimé le trouver en entrant.

Mauvaises fréquentations


Mes aïeux(j'appelle mes aïeux à cause de mon boulot actuel de psychogénéalogie) quelle soirée...

Bon. Commençons par le commencement.

Pour tous ceux d'entre nous qui rêvent de la vie glamour de l'Aaaartissss, autant décrire tout de suite à quoi ressemble une journée de Manu Causse Ecrivain (tm) :

lever 8h20
penser au boulot 8h21 (j'ai pas les secondes)
8h27 posé sur la chaise devant le PC
9h03 fin du post et café
(ouais mais là c'est drôle, tu t'amuses...)
9h06- midi : travail pour Chef
12h-12h17 pause sandwich et "Métro" (je mets un lien pour faire chaud, ça peut toujours faire de la pub...)
12h17 - 19h50 : travail pour chef (ben non, pour le retard du rendu ça va pas être possible...)

(non mais attends tu rigoles, t'as répondu à plein de mails, fait une sieste de 7 mn et... et c'est tout)

19h50 : je lève la tête du PC et je fais un rapide bilan de la journée.

9 mails pro
12 mails pas pro
7 mails vraiment pas pro (cf infra)
30 pages corrigées impeccable

... putain, j'ai été moyen côté musique, non ?

Un petit coup de fil pas pro plus tard, me voilà en fin de journée, sans même compter les... non, 11 heures le cul sur une chaise ?
Allez zou, assez travaillé.

Le Temps est venu.

Petit fringuage de base ; saisissage d'un parapluie top classe (Dekra contrôle auto, je vous recommande pour les soirées mondaines) et allage au métro.

Je n'ai pas oublié, avant de sortir, de prendre mon petit remontant du soir, le fameux Canabols(r) euphorisant naturel à base de plantes, fabriqué en Aveyron.

(Manu Causse sale toxicodépendant !)


Et bien m'en a pris.

Un trajet de métro plus tard (note à l'attention de nos lecteurs de province : le métro, à Toulouse, c'est une ligne et 5 mn du centre ville à l'autre bout), me voilà dans la rue tout guilleret, agitant mon parapluie à l'instar d'un fringant Eustonien.

Le double effet journée de boulot/canabols(r) ne se fait pas attendre : me vl'à tout chose, au point qu'oubliant toute retenue de base, je propose à une jeune fille de la ramener chez elle, attendu qu'il pleut des bits et qu'elle est sans parapluie.

Nan, je vous jure. Je n'avais même pas vu qu'elle était mignonne. Plongé dans mes pensées euphoriques, je n'avais pas pensé à la regarder ; de sorte que mon cerveau multitâche a fait tout seul l'association gens tout seul/pluie/parapluie, et que j'ai été le premier surpris de m'entendre lui proposer un plan façon un p'tit coin d'paradis en toute honnêteté et sans la moindre arrière-pensée (j'avais la tête ailleurs, cf infra).

Marche guillerette, donc, dans Toulouse sous la pluie.


Entrée au Petit London (un vrai bar sympa, je vous mettrais bien un lien mais ils n'ont pas de site... dommage) et commandage d'une bière histoire de tâter le terrain

(Manu Causse alcoolique !)

Au bout de quelques minutes, rentrage dans l'ambiance,

(Manu Causse, tu fais la fête TOUT SEUL ?)

discussion avec le voisin

(pour lui emprunter du tabac à rouler, Manu Causse tabagiste pédé)

et écoutage de musique.

(Mais enfin Manu Causse ce n'est pas une vie, ça... traîner dans les bars pour écouter des musiciens que tu connais à pein

ET MAINTENANT CA SUFFIT LA PETITE VOIX EN COURIER, je suis sorti pour faire la fête et j'ai encore croisé la fée du Skunk (au fait, je ne vous l'ai jamais raconté, ça ; je fais durer le suspens) et surtout rencontré plein de gens, alors la petite voix elle se calme maintenant. Toi pas peur. Moi avoir Bonnet magique (TM) offert par Maman pour contrer toutes les mauvaises ondes. Et quand une parenthèse est finie, elle est finie).

Musique, donc. Marie-So, dont j'ai déjà eu l'honneur de vous parler. Je l'avais vue à la FNAC, et même si la samba et tout ce genre de choses me sont pour l'instant étrangère, j'avais apprécié l'énergie du groupe sur scène ; j'en avais honteusement profité pour lui proposer des paroles, et je continue mon lobbying commercial.

Je la vois pour la troisième fois, et mon avis est formel : y'a quéque chose. Vous n'avez qu'à écouter, après tout (même si leur album, produit-mixé au Brésil, sonne un peu "en arrière" par rapport à ses concerts).

Quand j'entre dans la salle, au milieu du set (le Canabols(r) ralentit un peu les jambes), j'entends un "Salut Manu !" lancé depuis la scène : la gloire, je vous dis.

Il y a plein de gens passionnés de samba et de musique brésilienne, des autocollants marrants, de la bière et des sourires ; il y a même la fée du skunk, costumée en chanteur brésilien hilare, qui me fait un sourire et me prend dans ses bras.

Bref, je suis chez moi.

Est-ce l'effet de la bière et la musique, ou simplement la simplicité chaleureuse de Marie-So et ses musiciens ? Pour une fois, je ne gromelle pas en rougissant pendant que je discute (il faut que je pense à prendre mon Canabols(r) pour le salon de Montreuil, moi, à moins que je décide que mon problème de timidité est définitivement terminé ?), et j'écoute ce que l'on me dit sans me sentir obligé de tout juger et analyser au fur et à mesure (Canabols(r), vous aide à lutter contre le tarte intellectuel).

Du coup, je fais un truc qui ferait hurler ma vieille Maman qui se méfie des musiciens chevelus: j'invite tout ce beau monde à passer la soirée et le ouikend chez moi (facile, j'ai même pas là...). On décide de sceller ça devant Curry Manu Causse (tm) (je garde la recette pour un mardi matin), et nous voilà à 6 dans mon appart.

Hé ben vous savez quoi ? Je suis hyper déçu.

Non, mais dites, vous appelez ça des musiciens ? Des gens qui vous proposent de faire la vaisselle, s'inquiètent de vous déranger et deviennent tout pâle quand ils renversent deux gouttes d'eau sur la moquette ? Des gens qui finissent à peine une bouteille de vin et ne remplissent même pas un cendrier (tiens, pendant que je le jette... il est étrange ce mégot, non ?) ? Des gens charmants, intéressants et qui ne se prennent pas la tête (pour parler jeune) ?

C'est plus ce que c'était, je vous le dis. Moi, de mon temps...

Ouais, bon. C'est la décadence. Mais qu'est-ce qu'on s'amuse.

Passons. Pour les toulousains, le Petit London est à retenir : le groupe de samba funk (ça existe ?) qui a suivi Marie-So y est reprogrammé, et ils sont redoutables...

Et pourquoi je vous raconte tout ça, moi ? Pour que vous vous rendiez compte que j'ai un peu la vie dont je rêvais à 17 ans alors que j'en ai bientôt le double ?
Hé ben c'est qu'il m'a fallu un peu de temps, et puis voilà.

02:22 du mat (j'adore les chiffres ronds, ce n'est pas ma faute s'ils tombent tout le temps quand je regarde l'heure) : je me demande si, après une journée pareille, je ne pourrais pas présenter ce post au Ministère du Blog comme celui de mercredi matin...

Bon, 10 mn de boulot de plus et je me couche...

...

Ha, au fait : il faut que j'arrête de faire le malin avec le Canabols(r), parce que si j'ai les mêmes problèmes que Sinsemilla, j'ai les dreadlocks trop courts pour cacher quoi que ce soit... (et oui, c'est un faux lien, je n'ai pas trouvé le site du groupe).

...

Quoi, confer supra ? Causez correct...

Ouais... quoi ? Ah, l'histoire du "je n'ai pas la tête à ça" et l'explication de pourquoi j'ai parlé avec un mec au lieu des 70000 bombes sexuelles qui me tournaient autour ? Oh mais c'est rien, ça... c'est juste que... Nan, je ne peux pas, c'est trop perso...

oui, c'est en rapport avec ces coups de fils qui durent des heures...

quoi, keskya ? On ne peut plus appeler des filles pour du boulot sans que ça passe pour... oh je le crois pas les attardés... Mais non, ce n'est pas moi qui en parle...

Je vous interdis de penser qu'il y a anguille sous roche, baleine sous gravier ou n'importe quel autre volatile sous un revêtement de sol. Deux mots, seulement.
Purement.
Professionnel.

Comment ça, mon métier c'est de raconter des histoires d'amour ?

Je crois que je vais déserter ce blog un temps, moi...


ah et au fait si quelqu'un a suivi jusque-là, la photo du début est ce qu'on obtient si on tape "photo nulle" sous Google images. J'avais envie d'une photo nulle...

21.11.06

A qui tu crois parler ?

Imbécile.

Rivé sur ta chaise avec la respiration difficile, incapable de rester concentré.

Imbécile.

Pour qui te prends-tu, à parler d'amour ? A faire comme si tout ça t'était naturel et dû ? Qui crois-tu tromper ?

Passer des heures au téléphone et s'avouer que, oui, comme ce sera étrange de se voir ; faire semblant de ne pas se projeter, ne pas s'imaginer, ne pas vouloir croire que, peut-être...

Essayer de maîtriser les chevaux de l'imagination quand ils galopent vers n'importe quoi,

Tout cela est tellement stupide.

Je n'arrive même plus à croire aux voix qui me disent laisse arriver, découvre, jouis et vis ce que tu sens ; les autres voix, grises et pluvieuses, m'enjoignent de rester à ma place, de rompre tout ce qui pourrait ressembler au moindre attachement.

Imbécile. Tu ne vaux rien.
Hypocrite. Manipulateur. Lâche, menteur.




Ah bon.

C'était un de ces jours...

Le texte du mardi matin


C'est un fait, le mardi matin rien ne me vient.

Du coup, je vous propose un petit texte, un de mes premiers avec "Personnel de maison" qui doit figurer dans le coin si vous fouillez...


Je le relis à l'instant ; il n'est pas si mauvais, même s'il m'avait valu une levée de boucliers sur le forum où je l'avais posté. Bon, je suppose qu'il faut des avertissements d'usage, du genre "Femmes enceintes (coucou Cetdemi) passez votre chemin" et autres "Meuh non, je blaaaaague"...

Bref, ça s'appelle

Sagesse


Chère Sage-femme,

D’accord, c’est pas vraiment le moment d’écrire. Mais comme mes poumons baignent encore dans le liquide amniotique, je n’ai pas d’autre solution.

Je sais très bien ce que tu es en train de faire. Et tu n’y arriveras pas. Si je n’ai pas mis ma tête là où elle devrait être, c’est parce que, une fois pour toutes, je ne sortirai pas. Inutile d’essayer tes médicaments, ton ostéopathie : je reste là.

Oh, je sais très bien ce qui va se passer : je vais mourir.

Ca me va. Ca fait certainement moins mal que de naître, et j’arrive directement au bout du voyage sans passer par les gares de province. Ca me semble préférable.

Et pourquoi je naîtrais, d’abord ? Parce que mes parents m’aiment ? Parce qu’ils m’ont voulu ? Arrête. Vue d’ici, ma mère n’est qu’un flux d’hormones. D’accord, en ce moment, elle me veut. Mais les hormones sont changeantes. Demain matin, elle sera en pleine dépression, et elle se mettra sans doute à me détester. Et ne me dis pas que ça passe vite. Pas toujours.

Quant à mon père… Je l’ai entendu hurler dans les embouteillages, quand il nous emmenait ici. Vraiment, tu penses qu’il trouvera la patience de s’occuper de moi ?

Si tu es aussi sage que tu le prétends, tu sais comme moi que ça ne vaut pas le coup. Tu connais les chiffres : les chances sont contre moi. Un enfant sur dix privé de tout. Un enfant sur deux cents qui n’atteindra pas quinze ans…

Et même si je fais partie des privilégiés, si je n’ai qu’à me laisser vivre : dis-moi, toi qui y es depuis un moment, elle a quel goût, la vie ? Non, parce que d’ici, quand on voit vos regrets, vos oublis, vos renoncements, vos bassesses… on se dit allez zou, direct chez les anges, ce sera peut-être l’ennui, mais au moins sans la souffrance.

Quoi, l’amour ? Tu vas pas me faire ce coup-là ? C’est bien de vous, les vivants, de parler d’amour à tout bout de champ… Des hormones, je t’ai dit, un truc concocté par vos cellules juste pour se multiplier.

Réfléchis, sage-femme. Dans un tout petit milliard d’années, il ne restera rien de tout ça. Même plus de vie, même plus l’idée de vie, ni l’idée d’une idée. Rien que le silence des étoiles – et peut-être même pas. Alors, ton amour, hein…

Je t’ai dit d’arrêter de manipuler ma mère. Non, c’est non. Je ne bouge pas. Tiens, tu entends, le rythme de mon cœur ? Ne t’affole pas, c’est ce que je veux, j’en suis sûr.

Eh, je t’ai dit de ne plus me toucher. Arrête ça ! Oh nom d’un… A la seconde où je sors, tu vas m’entendre hurler…

20.11.06

Un couple est passé


Bon, il faudrait d'abord lire le post du dessous, mais qu'importe : ça y est, mes parents sont passés chez moi... Ben vous savez quoi ? Ils ont rangé.

C'est comme ça, les parents, on n'y peut rien... quoique. Comme je suis (professionnellement) en pleine psychogénéalogie, j'essaie d'inverser la tendance ; ainsi, hier, Anton et Zadig ont été l'objet d'une expérience remarquable dans le domaine de la psychopédagogie mussolinienne du rangement autonome. J'en ai encore mal à la gorge, tiens.

A 33 ans, c'est quand même étonnant d'avoir ses deux parents qui ramassent les bouts de papier dans son appart - et de rougir quand une copine vient frapper à la porte juste à ce moment-là...

Bon, et si je retournais au boulot au lieu de débloguer, moi ? Faut dire que depuis que Stéphanie-ma-chef-éditrice connaît l'adresse de ce blog, je me sens presque sous surveillance... vous m'imaginez lui dire, "Ah au fait, chef Stéphanie, j'ai peur d'avoir un peu de retard sur ce rendu de psychogénéalogie, j'avance très vite mais avec le salon de Montreuil et tout ce monde que je dois voir à Paris, pff la, comprenez bien que..." puis voyant sa grimace, "mais 'tendez, je ne dis pas que, hein, c'était juste que je... vais me mettre au taquet pour tout vous rendre jeudi prochain, chef oUI CHEF, PREMIER NOVEMBRE COMME C'EST DIT SUR LE CONTRAT CHEF"...
Parce qu'elle aurait beau jeu de dire, ahaha (oui, elle parle en italiques, c'est parce que c'est une pro de l'édition, elle sait faire ça) mais que faisais-tu aux temps chauds, tu bloguais, ne me déplaise ?
Oui, elle aurébojeu ; et moi, j'aurais du mal à dire mais chef oui chef (je parle gras, oui) c'est juste que ça me délasse pour être encore plus concentré par la suite


...
mouais...

Bon allez j'y retourne.

Juste un truc, quand même : j'ai croisé hier Bernard Olivié, graphiste toulousain et vieux pote, dont j'ai adoré le bouquin Narrations paru chez Requins Marteaux ; du coup, j'en profite pour vous dire, allez chez votre libraire et commandez ce bouquin, un travail magnifique sur des photos, des esquisses et du texte.
Là, il faudrait que je mette plein de mots pour vous convaincre... sauf que le bouquin se suffit à lui-même. C'est un objet magnifique (dommage qu'il soit invisible sur le net), et vous n'êtes même pas obligé de l'acheter : il suffit qu'il soit un peu plus en rayon, ça fera du bien à l'auteur et à l'éditeur...

Bon, ce coup-là je pars.