22.10.07

Le baromètre kelkoo de mon âme

Tout est affaire de la valeur qu'on donne aux choses.

Vendredi soir, par exemple, le débat entre auteurs toulousains (avec entre autres Pascal Dessaint et Emmanuelle Urien dans son grand numéro de "Sois belle et tais-toi") sur la condition de l'écrivain, qui s'est déroulée à quasi-huis clos à la Librairie Renaissance, au fin fond du Mirail, était plein de remarques et d'infos intéressantes ; mais, non, décidément, entre fatigue physique et petit coup de blues d'après terminage-de-recueil, je voyais tout en terne.

Pascal Dessaint, ex-mineur de l'écriture, m'a mis en garde contre la montée de l'amer ; parce que oui, c'était décidé, j'allais abandonner l'écriture et ses vanités au profit d'une vie saine en plein air, à couper des arbres à la cognée au fin fond de l'Ariège ("fin fond" et "Ariège" étant je le rappelle un pléonasme plus qu'un cliché).


Et puis c'était samedi, et il faisait un poil frais sur les bords de Garonne où se tenait le Salon des Gourmets de Lettres. Le public, peu averti, ne se pressait pas franchement ; j'ai distraitement enfilé mes habits de super VRP pour vendre mes livres et ceux de Princesse. Ca a assez bien marché, le marché, merci ; on n'aurait pas dit non à repartir avec un petit (ou un gros) chèque du jury, mais ce sont entre autres nos amis Frédérique Martin et Julien Campredon qui les ont emportés - et comme on aime ce qu'ils font, hé bin on est tout contents pour eux (tant qu'ils paient leur coup après coup...).

Dimanche soir enfin arrivé, les z'écrivain avaient fini leur semaine ; nous nous sommes donc livrés avec quelques amis dont il vaut mieux taire le nom à une soirée échangiste.
Nous avons échangé, entre autres, nos opinions sur le monde, l'adresse youtube de nos groupes favoris, un bon nombre de quolibets (soirée déstestable où une phrase sur deux se termine en général par "... les cheveux de Manu Causse, ahahahahah"), quelques phrases bien senties sur les gens qui se permettent de mettre en doute le travail, le talent et l'abnégation de Princesse (un petit con sur un forum lui trouve un beau cul en la voyant de face, et pas assez de talent à la lire : remercions-le, et remercions avec lui tous les gens qui pensent du mal de nous : ils nous apprennent à les ignorer), une traduction en live d'une magnifique chanson en allemand interprétée par la grand-mère des Tokyo Hotel, et qui dit, en gros, "J'aurais voulu être un garçon, jouer au rugby et couper des arbres, mais mes parents m'ont forcé à mettre une robe (eine rooobe) et un coiffeur a massacré mes cheveux..., etc, si vous parlez allemand vous pouvez toujours écouter la suite ici.

Bref, et si je ne vous ai pas perdu avec cette narration d'une soirée arrosée, vous voyez que ce joli ouikend d'automne a été l'occasion d'un grand tour d'horizon de mes humeurs, des plus sombres aux plus lumineuses ; bon, tout ça n'est pas très stable, je vous l'accorde, et j'en parlerai à mon psy. Sinon, bin tout va bin, je me remets au boulot (comment ça, un nouveau roman ? Mais on avait dit la pièce ? Et les nouvelles érotiques ? Et les traductions ? Et les textes jeunesse ? Et... oh et puis bosse, on verra bien) et hop...

En parlant de prix (et c'était là où je voulais en venir) Colibri, le nouvel album du grand Guillaume Trouillard, vient d'être couvert de gloire dans un festival, et ce deux jours après sa parution ; comme quoi le travail et le talent, quoi qu'en disent les forumistes cons, ont toujours leur récompense quelle que soit la forme du cul de l'auteur...

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