J'ai raté le match à la télé.
Tant pis.
Elle et moi, on a passé le ouikend à enregistrer des morceaux pour la Teigne. Ca faisait comme une grande famille à la campagne, des moments très forts et très beaux que les mots ont du mal à raconter.
Chercher la vibration dans les grands chênes.
La basse qui résonne dans ma tête.
Des choses échangées, encore en formation, encore imparfaites, mais déjà si belles.
Des projets - moi qui m'étais promis de ne pas en avoir... Bof, maintenant que ça y est, en même temps, on ne va pas cracher dessus.
Et hier soir... bin, toute honte bue, je dois avouer que j'ai offert à ma belle le triste spectacle d'une bonne vieille bouffée d'angoisse dans le plus pur style "Droopy a des vertiges métaphysiques". Si j'ai le temps, je vous ferai un dessin de ça, mais bon, on a du travail par-dessus la truffe en ce moment, alors je ne sais pas...
Pour ceux d'entre vous qui ne seraient pas montés de série avec les crises d'angoisse, je vous les décrit vite faits : c'est comme si la petite voix vous savez celle qui parle comme ça s'était soudain mise à hurler dans ma tête.
Elle me disait des choses infâmes, dégradantes, sur Elle, sur moi, sur la vie. Elle cognait dans tous les sens dans ma tête, en donnant l'impression qu'elle ne se tairait jamais.
Je vous jure que je n'ai jamais aussi bien compris cette belle amie qui a décidé un jour d'arrêter tout ça et de se laisser mourir.
Les causes ? En adepte de la psychogogologie systémique, j'aimerais bien citer en vrac un curry particulièrement violent, le sevrage brutal de cigarette de musique, cette espèce de grande lassitude intellectuelle qui nous saisit parfois quand on a beaucoup donné et beaucoup reçu, les perspectives d'être déjà en train de jeter les bases d'un Nouveau Couple, la météo, l'horoscope, le Cannabols(r) (ne pas dépasser la dose prescrite), la rencontre de multiples univers...
Et puis peut-être tout simplement qu'il y a un vieux fond d'angoisse dans ma petite personne, qui se réveille de temps en temps pour me dire des choses.
Note, là, j'ai tout bien compris.
Elle était à mes côtés. J'aurais peut-être souhaité lui épargner ça, mais je n'en ai pas eu le courage. Elle m'a tenu la main, a partagé mes apnées mentales. Je l'aime encore davantage pour sa force et son courage.
Et puis ce matin, après une très vague nuit, je me suis retrouvé presque intact. Pas plus grand ni plus fier (ou alors juste un peu). Avec juste un peu plus d'expérience de ces mystères de la pensée humaine qui transforment parfois notre cerveau en bloc de ciment hurlant.
Et puis cette petite phrase, que j'ajouterai dans E(u)x :
Je me réveille ; la peur sèche sur mon front.
Je ne sais pas si ça valait un vertige métaphysique fort désagréable, mais c'est toujours ça de ramené.
Et sinon, trois espèces de haikai (c'est ça, le pluriel ?) tout frais pondus de dimanche matin :
Soleil d’hiver
Sur les vaguelettes de la mare
Flotte ton image
Le chêne sans feuille
Le soleil posé comme un œuf
Sur la branche maîtresse
Restons dans la pièce
L’appétit qui vient
Un verre de vin rouge
Cigarette allumée
Vivants, comme toujours
Let’s play this floating music
...
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