9.2.07

Pour une meilleure compréhension du blog, ce titre est bleu


- On recommence. C'est le titre. Ca te va?
- Non. On commence. C'est mieux. Sans re. Juste nous. Rien derrière.
- On commence. D'accord. On fait un plan?
- Surtout pas. On écrit comme ça vient, et on va vivre pareil. Sans plan, sans synopsis, sans rien.
- Les yeux tournés vers l'avenir.
- Même pas. Le présent suffira, les yeux regardent autour d'eux. Périmètre du présent.
- Et que voient-ils?
- Mes yeux voient les tiens. Et les tiens...
- Je crois que je tiens la suite. Bien : les yeux dans les yeux, pas de plan, pas d'avenir, rien derrière. Le présent.
- Nous deux.
- Toi et moi.
- On a bien cerné les personnages, le temps et le lieu. Hic et nunc.
- Et pour l'action, alors, on fait comment?
- On improvise.
- Ca se tient. Qui commence?
- Et on ne pose pas de questions.
- Il risque d'y avoir des blancs.
- Mais non. Que des couleurs.
- Je parlais des silences. Des blancs dans la conversations. Pas d'action, à peine un lieu, le temps qui s'étale comme une flaque, et juste nos yeux dedans. On risque de patauger. J'ai une vision un peu classique de ce genre de choses.
- J'aime ton côté classique.
- Je ne peux pas m'empêcher d'imaginer un début et une fin, des tenants et des aboutissants, une ligne de départ et un parcours accidenté en direction de la ligne d'arrivée. Avec des coureurs numérotés. Un chronomètre. Des spectateurs qui applaudissent.
- C'est donc qu'il y a un spectacle. J'aime bien les spectacles. C'est un joli tableau.
- Tu nous vois? Dans la boue jusqu'aux genoux. Je ne sais pas où nous allons. Et d'où nous sommes partis. Tu veux tout effacer? Ignorer le monde autour?
- Il y a nous. C'est suffisant.
En plus, on peut faire coucou aux spectateurs et inviter des potes. Mon amour j'ai intervenu dans ton post, je t'aime et je te laisse continuer. Sinon, tu as besoin d'autre chose?
- J'ai peur qu'on ait rien à se dire. Rien à penser. Qu'on s'ennuie au bout d'un moment. Qu'on tourne en rond. Qu'arrive la première dispute. Qu'on se mette à vouloir refaire le monde. Et puis vivre au présent, qu'est-ce que ça veut dire? A quoi penser, si nous devons oblitérer le passé, l'avenir, l'entourage, les circonstances?
- On ne pense à rien, on vit tout. Avec notre passé, notre avenir, notre entourage, nos circonstances. Un couple sans histoire, quoi.
- J'aurais voulu écrire notre histoire. Avec un titre en bleu, un premier chapitre et plein d'autres ensuite, avec peut-être une conclusion. Heureuse de préférence. Avec des personnages qui bougent, qui gravitent. Autour de nous. Nous deux, tu vois. Qui tournons sur nous-mêmes ou l'un autour de l'autre. Une histoire de planètes. Un système solaire. Avec deux soleils. Nous deux, bien sûr.
- Ben moi je l'adore, ton histoire. En plus, je m'y connais en histoires, et celle-là ça te ferait un joli roman de SF, tu as lu Pierre Bordage ? Il est super fort, ce type. Et puis, un couple sans histoire, ça ne veut pas dire sans histoiressssss. On s'en raconte plein, et on s'amuse.
- Bien sûr. Juste nous deux et rien autour. Ni au-dessus, ni avant, ni après.
- Quel vide. Je ne vois pas comment la vie serait possible dans ces conditions.
- Il suffit de se lancer. Lance-toi.
- J'ai peur du vide.
- Le vide, c'est d'une incroyable beauté. Il n'y a rien de plus grand, rien de plus petit, rien de plus vrai (bon, là j'interviens sur une ligne qui n'est pas la mienne, mais on s'en fout : le vide, c'est d'une incroyable beauté. N'empêche qu'il lui faudrait un petit coup de peinture, de temps en temps. Et puis du ménage, ça ne lui ferait pas de mal, depuis le temps il y a des araignées au plafond. Ca, le vide, c'est beau, mais personne ne l'entretient, alors tu penses...)
- Tu me fais peur. Des araignées, tu es sûr?
- Ne cherche pas à comprendre. Arrête les questions. On va se faire une toile.
- Que restera-t-il, alors?
- Nous deux, un peu de poussière, et ces mots : on commence.
- Nous sommes d'accord. Nous nous comprenons. Les araignées sont mortes. Rien d'autre n'a d'importance. C'est suffisant pour commencer.
- Alors on commence?
- On commence.

1 commentaire:

Anonyme a dit…

Vivre l'instant pleinement ne pas penser à la fin (car il y en a toujours une),croire que chaque seconde dure une vie,s'ennivrer d'amour au quotidien.
Tes mots d'amour sont doux.
Tes mots sont plein d'éspérance,ne lache pas Manu tu peux y arriver.