" J'aimerais pouvoir me lever tous les matins sans me demander quelles sont les erreurs à ne pas commettre."
Une phrase de Princesse, au détour d'une conversation dans un café. Une phrase qui me fait penser à tous ces petits matins (genre, dix heures et demie) où des pensées hésitantes mélangées aux lambeaux des rêves me disent : et aujourd'hui ? Qu'est-ce que je vais faire, dire, écrire ? Qui vais-je voir, dans quelle humeur ? Qu'est-ce que ça m'apportera ?
Dans une ancienne vie, j'avais des réponses toutes faites : déjeûner, prendre la voiture, aller en cours ; ou bien ranger la maison, m'occuper des enfants, attendre le soir. A vrai dire, je m'ennuyais un peu. Je me demandais toujours quoi faire ; les mauvais jours, je me demandais même à quoi tout ça pouvait bien servir.
La vie de n'écrivain/célibapère dans un T3 sans jardin laisse encore plus d'espace pour l'ennui et l'hésitation. On a beau se dire qu'écrire des histoires est une activité plus noble, que chanter et composer des poèmes est une façon plus franche de se relier à l'harmonie universelle (fait y croire, je vous l'accorde, mais bon...), il n'en reste pas moins qu'au petit matin, avant que les obligations ne s'éveillent et ne s'ordonnent, il y a comme un petit flottement, un joli sentiment de vide et d'irréalité.
Alors on projette, on organise, on se fait une idée bien propre et bien nette de sa journée. Ce matin, je t'attendrai en tapant un blog et en étendant le linge. Je fumerai des cigarettes en écrivant la suite de cette série de nouvelles. Je finirai bien par prendre une douche, aussi. Puis j'irai prendre un thé, voir une amie, et je continuerai à écrire. Ce soir... ce soir, nous verrons.
Hop. Avec ce joli modèle, la journée n'a plus qu'à commencer. Amusante quand tout va bien (un post qui se déroule tout seul, du linge qui ne fait pas trop froid aux doigts), désagréable si anicroche (pas d'idée, la flemme, l'envie de fumer qui prend trop le dessus, ou, pire, les idées de "écrivain c'est sympa mais le blé, il est pas là" qui toquent à la porte...).
Donc, Princesse a bien raison quand elle dit que le bonheur, ce serait simplement que les choses que j'ai à faire aillent de soi, et que je me sente bien de les faire.
Je pourrai lui rétorquer (mais je ne lui rétorque jamais, ça va pas non ? je la traite avec respect et amour, même quand elle met le feu à ma cuisine) "bin mais si tu AS quelque chose A FAIRE, c'est déjà une obligation, donc mégastress et pas le choix, donc difficile de se sentir bien si l'envie te porte à autre chose ce matin-là, et blablabla".
En fait, je ne lui réponds rien. Je sais qu'elle a raison. Elle est douée pour le bonheur, cette fille. Alors je fais comme elle dit : j'ai un post à faire, et même si je ne sais pas quoi dire, je me sens bien de le faire.
Comment que c'est zen, tout ça...
Rappel historique : dans les monastères, les moines zen (en plus de fumer des pétards tout le temps) étaient chargés de tout un tas de tâches répétitives et contraignantes au travers desquelles ils continuaient à rechercher la sérénité.
En d'autres termes, la sagesse de la Voie doit être cachée quelque part sous ma pile de linge. Je vais la chercher de ce pas.
4 commentaires:
Bon, les blogs, d'habitude je trouve ça tarte, mais là, je me suis prise au jeu... Peut-être parce que celui-ci, c'est de la tarte à la rhubarbe, acidulée et sucrée à la fois... Peut-être parce qu'il y a deux ou trois ans j'ai croisé Princesse à Lamballe : nous étions, l'espace d'1 WE, de chères voisines...Peut-être parce qu'à l'époque, j'avais le sentiment d'avoir croisé une femme de qualité(s)...peut-être parce qu'aujourd'hui, si j'en crois les confidences livrées sur ce blog, elle a sûrement dans les yeux une petite lumière supplémentaire, la seule chose je crois qui lui manquait, il y a deux ou trois ans, à Lamballe. Ca m'avait intriguée, mais je n'avais rien dit, car nous n'étions, l'espace d'un week-end, que de chères voisines...
Je le dis, ou pas ? Allez je le dis : j'ai le même sentiment. À propos de la petite lumière.
nous n'avons pas tous une princesse bien heureux le plisson ou polisson ,un plasticien qui t'adore .
vous auriez vu l'étincelle de ses yeux hier...
mpfffff (soupir transi)
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