L'air est un peu politique, en ce moment, vous ne trouvez pas ?
Alors voilà des aventures politiques.
J'avais prévu de passer ma journée à gagner honnêtement mon pain en travaillant sur un manuscrit de psy.
Au lieu de ça, une furia artistico-politique s'est emparée de moi. J'avais à peine téléphoné à 2 ou 3 éditeurs que je rejoignais le dernier cercle politico-littéraire des auteurs toulousains pour une réunion aussi impromptue que passionnante ; puis j'accompagnai la délicieuse LN dans le nouvel nid qu'elle s'est élue.
Un grand hasard nous fit tomber sur Maître Bob, le guitariste et bloggueur en chef de la Teigne (genre le hasard, ils habitent le même immeuble... l'art, c'est bien aussi quand c'est centralisé) qui était en train de bidouiller le clip du "Quadrille de Nico" (dispo sur LoFi, vous connaissez l'adresse).
La conversation politico-musicale du moment nous poussa même à enregistrer vite fait une chanson un poil naïve (mais c'est ce qui fait notre charme) à la gloire (toute relative) de Dame Ségo.
Je récupérai tous ces précieux enregistrements, et revins me livrer à une séance de méditation transcendentale dans mon appartement ; car ce qui m'attendait ensuite était plus que stressant, et je devais m'y préparer avec soin.
Je sortis dans le couloir de mon immeuble avec la fébrilité de l'artiste chilien pendant le régime de Pinochet et empruntai ma voiture (c'est con que je me l'emprunte, elle est déjà moi... quoique non, pas tout à fait encore) non sans respecter les limitations de vitesse et jeter des coups d'oeil permanents dans le rétro à la recherche d'une grosse voiture noire qui me suivrait.
Parce que, c'est assez étonnant, mais de penser que je transportais des enregistrements de nature politique m'emplissant d'angoisse. Est-ce qu'il n'y a que moi qui ai peur de voir débarquer les flics et les RG dans mon appart (si vous cherchez le shit, il est sous l'étagère, comme dans la chanson de Machin, mais vous n'aurez pas ma li... aaaaaargh vade retro Florent Pagny) quand je me risque à la critique de Notre Futur Maître Bien-aimé Nico ? A la lecture de l'excellent article de Michel Onfray, cette peur de me faire taper dessus par un immature jaloux de son image a bien failli croître de plus belle.
C'était sans compter Tom et Béné, vidéastes de leur état, qui avaient accepté au pied levé de monter le clip. Sans compter sur leur hospitalité et leur exceptionnelle gentillesse.
Tom, un canadien aux nerfs d'acier, a monté sans trembler le clip dans sa forme finale, pendant que Béné cuisinait un délicieux tajine en remplissant une feuille d'impôts de l'autre main.
Malgré tout le talent de Tom, il nous a fallu de longues heures pour obtenir un premier résultat, à cause d'une malédiction informatique, que nous avons bien entendu attribuée à Sarko.
Vous allez rire, mais j'avais l'impression d'accomplir un acte citoyen utile (ou dérisoire, mais c'est l'intention qui compte, non ?).
En rentrant de cette longue journée dans ma Fiesta de star (elle a transporté une vedette de l'écran, je vais la revendre dix fois son prix...), je dodelinais de la pensée autour de la notion de paternalisme.
Je pensais à tout ce que j'ai vu sur le Net en cherchant des images de Sarko (au fait, merci les bloggueurs à qui j'ai piqué des jpg, pas pu vous contacter tous individuellement et je m'en excuse, je ferai mieux la prochaine dois). Ce visage contracté, toujours à l'affût. Ces coups de colère de père tyrannique. Cette stabilité de façade dont les photos nous révèlent toutes les failles. Sommes-nous, me demandais-je, devenus si peureux qu'on se sente le besoin d'un tyran miniature ? Bon, j'admets, je diabolise un peu le bonhomme. J'ai surtout l'impression qu'il est loin d'être compétent, parce que profondément immature (et c'est moi qui dit ça, un comble !). Un peu comme Jojo Bush, qui joue si bien sur les peurs de ses concitoyens pour faire à peu près n'importe quoi...
Bref, j'analysais avec une rigueur toute scientifique les fondements de la politico-psychologie, tout en chantant à tue-tête des standards tout droit issus de Radio Nostalgie (faut bien que je travaille un peu ma magnifique voix de chanteur, eu égard à ma reconversion obligatoire depuis que Princesse s'est mise à rafler tous les prix littéraires...)
Et puis en rentrant, je me suis remis le clip, un petit coup. Pas trop mal, pour un truc fait en moins de 24 heures.
Mais vous ne le verrez pas aujourd'hui (oh putain le teasing), et vous savez pourquoi ?
Parce qu'il est presque trois heures du mat', et que Princesse dort comme un ange dans mon lit. Et que, conscience politique (et professionnelle) ou pas, il y a quand même des choses vraiment importantes dans la vie.
Comme découvrir si on peut faire l'amour à quelqu'un sans le réveiller.
Chut.
Et un peu de rab de paradoxe bloguesque : en lisant ces lignes, elle ne pourra pas penser que la réponse est "oui".
Zut, ça fait mal à la tête d'y penser.
Et à bientôt pour le cliiiiiiiip.
1 commentaire:
Non.
Ca ne marche pas.
Essaie encore...
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