Non, je ne peux pas tout raconter. Par pudeur, par respect, ou simplement par manque de temps.
Et puis simplement, parce qu'on ne me croirait pas.
Je ne vais pas, par exemple, vous faire croire que j'ai passé le ouikend à côtoyer des auteurs intéressants (et célèbres) et des acteurs célèbres (et intéressants) ; je ne vais pas vous raconter comment Princesse fut gloirée d'auréole au cours d'un salon littéraire international, comment nous avons collectionné les sourires et les conversations avec les stars du roman, et parlé d'égal à égal avec des gens aussi archiconnus que Phil Dechine, auteur de La Gloire en 10 étapes (chez Boucher Pastel), qui nous a fait sur un coin de table une dédicace bouleversante de simplicité et de délicatesse, et entièrement au rotring s'il vous plaît (ce qui laisse largement le temps de discuter...)
Je ne vais pas au détour d'un post balancer des petits clins d'oeil people dans le genre, hey, Phil, j'ai adoré ton bouquin, j'en ai appris des passages par coeur tellement il est drôle, lumineux et sous-tendu pourtant d'une réflexion profonde et sage sur le rôle et la vie de l'écrivain, Phil, tu es merveilleux, j'ai su dès le premier regard sur ton polo bordeaux que nous allions devenir les meilleurs amis du monde, ah ah sacré Phil, appelle-moi quand tu passes en ville, on ira se boire des thés pieds nus dans le sable et philosopher sur l'avenir du monde, je ne t'ai pas parlé de Robert Pirsig et ed Sorây?
D'aucuns penseraient que je me la pète, tout comme si je disais des trucs genre, Coucou, Clém, c'était vraiment super même si j'ai eu un drôle de passage à vide après notre lecture, je passe te voir mercredi à la Fnac pour écouter ce que tu fais, en attendant tu peux aller jeter un oeil à Lofi mon blog musical ou au blog de La Teigne - Princesse et moi avons enregistré en live une nouvelle version de notre chanson pro-Sarkozy, elle ne devrait pas tarder à y figurer....
Non, franchement, ce serait exagéré.
Il vaut mieux que j'en reste à des choses crédibles. Simples. Des histoires d'amour, comme je sais les faire.
Tiens, par exemple, je pourrais dire :
Princesse est partie.
Elle m'a quitté.
Nous avons marché quelques mois ensemble le long de la berge d'un fleuve qu'elle venait de traverser. De l'autre côté du fleuve, son gentil mari l'attendait.
Même si elle l'avait quitté pour un vagabond fou et crotté, un troubadour sans vergogne, il répétait : Reviens, il ne te sera fait aucun reproche. Je t'aime. Reviens, je ne peux pas vivre sans toi. Je ne veux pas que tu existes sans moi.
Moi, comme un idiot, je ne disais rien. J'aurais pu la forcer à s'éloigner du fleuve, lui bander les yeux, ou la tenir si fort dans mes bras qu'elle n'en aurait pas bougé.
J'ai fait exactement le contraire. Je n'ai rien dit. Je l'ai laissé marcher toute seule. J'ai simplement essayé de rendre sa promenade plus douce. Ensemble, nous nous sommes amusés à découvrir à quel point il était doux de faire l'amour sous les arbres, de ce côté du fleuve.
Et puis un beau matin, elle n'était plus là.
J'ai regardé le fleuve, avec un petit pincement au coeur. On risque toujours de se noyer, à traverser à la nage. Surtout quand on revient sur ses pas.
Mais que voulez-vous, je crois qu'on ne peut aimer que si on est libre. Je l'aime. Elle est libre. Je vais continuer ma promenade, juste pour voir où elle me mène.
Adieu, Princesse. De toute façon, dans les légendes, les princesses qui se noient dans le fleuve se transforment en blanches colombes.
On peut dire que c'était un ouikend chargé.
PS : au fait, vous saurez beaucoup plus de choses sur Phil Dechine en lisant le très brillant et drôle Ecrivain en 10 leçons de Philippe Ségur (il était déjà excellent avant, il trouve encore le moyen de s'améliorer, comment je suis jaloux...)
Et Famjo (puisque tu n'es pas une star, je te fais un clin d'oeil), tu voulais des sentiments et des coeurs qui battent, il y en a assez, là ?
Bon, faut que je rajoute un truc aussi : Princesse est partie, oui. Pour un Suédois du nom de Billy (19,99 euros) ou Brakmär (les femmes ne résistent pas au charme nordique).
Elle devrait rentrer pour midi, va falloir que je lui fasse une petite salade...
5 commentaires:
Putain, t'es con. Pfffff.
Je suis resté 45 secondes en apnée...
(t'es un as de la torture, c'est pas possible, tu ferais cracher les plans de l'étoile noire à Darth Maul, avec un cure-dent et un yaourt même pas passé.)
Je prends mes leçons de toi, qui n'a pas donné signe de vie à Princesse depuis quèques temps : elle s'inquiète, ma belle... elle a besoin de ses amis, en ce moment, avec toute la gloire qui lui tombe dessus.
bises
J'étais attristé mais heuresement comme dans les films ça se termine bien.Pense Manu qu'il y a des gens sensibles qui te lise.Merci.
Même pas vrai, je lui ai envoyé un mail hier ! Bon, OK, il faisait une ligne et quart. Faut que je décroche mon téléphone, mais j'ai jamais été un as de la parole (non plus).
mais que t'es con Manu !!!!!!! j'avais pas lu la fin du mail que déjà je préparais le mail même pas larmoyant te disant que ''y a rien à dire y a rien à faire y a qu'à souffrir mais qu'y a des gens qui peuvent te lire t'écouter et même te préparer un thé ce soir'' !
va te faire foutre Manu Causse ! crieur au loup ! rooooooooo !!! je te jure toi !!!!!!!!! (moi je commence par la note que j'ai PAS lue (pas à l'envers !!) grrrrrr)
ralala
bon. ayé calmée.
mais franchement.
je t'en foutrais des notes alertes moi...
ouais. j't'en foutrais.
bisous à vous DEUX !
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