17.4.07

It's the art, again

Rythm is love : le titre de Keziah Jones me revient en mémoire ces jours-ci... et je me dis que l'inverse est vrai.

Ca a commencé par un libraire ruthénois qui m'a vivement conseillé un livre - moi qui ne lis jamais... mais l'enthousiasme du sieur était tel que je me suis dit que j'allais m'y mettre. Et bien m'en a pris.
Merci à ce libraire (et à ses semblables) pour ses choix et ses arguments...




Cela s'appelle donc "L'amant Liesse", de Bertrand Leclair, aux éditions Champ Vallon.

C'est l'histoire d'Elle, qui attend son amant - l'amant liesse, son amant qui lui donne la vie, lui offre le rythme de son amour unique, le rythme de son corps, de ses désirs, son amant qui l'emmène et l'entraîne après lui, avec lui, autour de lui, dans la fusion des sens et la confusion des certitudes ; et c'est l'histoire de lui, presque mari , presque cocu, presque écrivain, lui qui la laisse à son attente, qui la jalouse, la rêve, la fantasme et en crève, l'écrit au lieu de lui faire l'amour, au lieu de la rejoindre dans ses rythmes érotiques...

La musique de l'attente et du désir, la musique des corps qui se cherchent et s'imaginent - voilà ce qui fait de ces 124 pages un moment - un monument - de pure langueur et de désir.

Personnellement, j'aime les auteurs chez qui la musique des mots passe avant toute chose - Stendhal, bien sûr, mais aussi Honoré d'Urfé (hein ? mais ça va pas bien ?), Enrico Brizzi (et qui c'est celui-là)... bon, bin maintenant j'ajoute Bertrand Leclair sur la liste. Et je vous enjoins (si vous aimez qu'on vous enjoigne, évidemment) de le lire aussi. Allez hop, et que ça saute.

Ah, et puis, puisque vous vous précipitez sur votre libraire/votre PC, ce n'est pas tout en matière de rythme et d'amour. Je vous enjoins aussi d'aller au théâtre. Et vite (je suis très enjoigneur, en ce moment...)

Parce que mon copain Cédric Chapuis vient de lâcher sa nouvelle pièce, Une vie sur mesure, (il reste même quelques places pour les prochaines représentations, vous en avez de la chance...).





Et.
Tagada-doum.
Et.
Ratatata.

C'est, houmpf-pschhhh-pschhh
L'histoire d'un ty-y-y-y-y-pe
Dont la vie est semblable
à
un solo de batterie
dans un morceau de jazz
ou de rock, d'ailleurs
Un morceau de vie et d'amour
au rythme des baguettes
De Cédric/Adrien
de Cédric aérien dans ce rôle sur mesure
de doux dingue qui vit au rythme de sa caisse claire rouillée
de doux dingue frappé de l'incohérence du monde
Hors de son rythme
binaire, ternaire
Où chaque gifle, chaque coup
De poing
a le son d'un tom de 16 pouces
et d'un crash-ride

Il parle de ghost notes et l'histoire tragique d'une passion contrariée
S'écrit en contrepoint des sourires un peu niais du personnage.


Et encore, je ne vous parle pas des autres : Tic-Toum la batterie rouillée, Chapataktoum la batterie de l'espace, Métallica, Bernard (vague cousin du Bernie de Dupontel), un groupe de rock adolescent, des voisins, des gendarmes...
Un écho rock et éclatant à la Contrebasse de Süskind. Mise en scène Stéphane Battle, écrit et joué par Cédric Chapuis, avec la belle Mira Sorvino aux lumières et au son... un trio magique, vraiment.

Bon, vous y allez, quoi. Vous allez adorer.




Et sinon, tout va bien. J'espère que vous aurez un peu de temps pour passer au salon de Balma le ouikend prochain, vu que j'y serai, on pourra toujours boire des cafés en disant des trucs ; avant et après, j'ai aussi beaucoup d'interventions pour des collèges et des lycées (dont une avec Clémentine Célarié, lundi prochain pour le Marathon des Mots jeunesse, je me la pète un peu...), des nouvelles à terminer, deux manuscrits en lecture/révision, une soirée "Lectures érotiques" à préparer avec mes copains... Bref, le bordel habituel, rien de nouveau.


Ah, si.
Finalement, je suis redevenu ex-fumeur. Bientôt, je vous raconterai comment. En attendant, mes condoléances à mes proches, qui ont supporté une semaine catastrocyclothymique.

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