Il avait ce jour-là peur d’écrire,
La veille il avait dit :
« Je déteste vivre avec toi parce que je t’aime ».
Il se demandait où était la virgule, et ce que pouvait signifier cette phrase.
Il se demandait où étaient passées les couleurs, la grâce, quand le vin à leurs lèvres était devenu lourd, quand amer le tabac à leur bouche,
Il s’en voulait d’être prisme au lieu d’être lumière,
Il parlait à d’autres, rêvait à d’autres, écrivait à d’autres, mais pas à Toi – le toi lui ressemblait trop, le repoussait.
Les enfants jouaient. Entre eux, le silence. Il se demandait depuis combien de temps cela durait.
Il avait ce jour-là envie d’écrire,
Car la peur souvent le tentait, comme la peau d’un ventre, comme un cri de plaisir.
Il se rêvait tactile, purement ressenti, mais les mots faisaient compresse.
Il avait ce jour-là besoin d’écrire,
A force de s’être coupé la respiration.
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire