20.2.09
608 -Manu Causse contre le libéralisme du couple
Ploum, ploum, ploum, me voilà revenu d'une charmante entrevue avec une charmante AS de la CAF (attention, sigles en vue).
Alors soit un
- salarié de l'EN sans salaire
- écrivain (quelle case ?)
- travailleur indépendant
gagnant près de 7000 euros par an depuis deux ans (je dis près de, parce que 7000, c'est là où l'AGESSA me considérerait comme un vrai écrivain digne d'avoir une Sécu Soc plutôt que de juste cotiser),
passant d'un appartement à 500 euros de loyer à une moitié de maison à 1000 euros par mois (vous saurez tout sur les easy);
ce même petit bonhomme, suivant la case que l'on cochera, bénéficiera de 180 euros d'ALS, de rien du tout, ou même du droit à rembourser ce qu'il percevait auparavant.
Et c'est quoi ce libéralisme où un travailleur indépendant (même s'il cherche du travail) gagnant juste de quoi payer son loyer n'a pas droit à l'aide au logement ? Nico, merde, tu fais quoi, là ? Tu les aides, les créateurs d'entreprises (ou les entrepreneurs de création ?)? Tu veux que je te chante C'est quelqu'un qui mardi ?
I love this.
Mais ce n'est pas tout ; car ledit bonhomme ne s'est pas contenté de déménager ; il partage des lieux avec une autre écrivaine, dans la même situation ou presque (à l'exception d'une bourse assez conséquente en 2007). Ladite écrivaine ayant deux enfants à charge, elle perçoit quelques picaillons. Non, percevait ; car depuis qu'elle a emménagé avec ledit bonhomme, elle n'a presque plus rien.
Oh. Ca se corse.
Oui, mais si on était deux colocataires ? Deux hommes ? Deux femmes ?
- Ah là, vous percevriez quelque chose. Mais vous avez couché la case "en couple"...
En couple. Le mot est lâché.
"- Vous partagez le même lit, non ?" me demande l'AS.
- La plupart du temps." réponds-je avec un genre de sourire.
- Oui, ça, ça vous regarde... mais dans l'année, vous vivez dans la même chambre ?"
Non, des fois, on se lève...
- Pour moi, vous êtes en couple.
Conclusion et moralité (s'il y en a une) : je partage ton lit, donc je partage tes comptes, ton argent... c'est beau, le libéralisme, au fond : c'est quand on confond le sexe et l'argent.
Ca me rappelle la blague du mec qui est libéral depuis 5 mn et qui a déjà envie de baiser quelqu'un.
Et si j'avais dit à l'assistante sociale : je vis en compagnie d'une femme qui comme moi élève deux enfants à temps partiel, comme moi galère pour vivre de sa passion, comme moi s'interroge sur le couple, la sexualité, la notion de devoir dans un fonctionnement en binôme ? Si je lui avais dit que nous partageons notre maison et nos chambres avec, en particulier et en alternance (mais pas toujours), des mômes, un musicien androgyne, une punkette lesbienne avec ses animaux, des amis, des artistes, voire, pourquoi pas, quelques partenaires sexuels de passage ?
Bin oui, mais on a coché couple... Et si on décoche ?
Si on décoche, bin ça change tout.
Dites, ce serait pas une discrimination fondée sur les particularités sexuelles, ça ?
Je vous jure, je n'y comprends rien (sauf que l'écrivaine qui m'avait demandé en mariage retire sa proposition - ça ne m'étonne pas, elle vient de sortir un roman haletant, elle ne demande plus qu'à m'oublier).
Mais.
Pas de problèmes, que des solutions.
En sortant de la CAF, j'ai croisé une superbe amie que je n'avais pas vue depuis quelques mois ; elle est toujours aussi belle et fraîche, nous nous revoyons bientôt. Il faisait beau sur mon vélo sur le bord du canal - j'avais ce post à écrire, ce blog où écrire ; et depuis qu'Oh l'a signalé, j'adhère totalement à cet appel vibrant : la poésie pour tous, ici et maintenant.
Et les picaillons, ma foi, sont sans importance, tant qu'on se laisse nager dans les eaux de l'amour.
Sinon, vous, ça recompte ?
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2 commentaires:
Très bon ça le C'est quelqu'un qui mardi.
Même pas vrai que j'ai retiré la proposition... on peut juste faire un décalage temporel approprié, ou un mariage bouddhiste ultra-chamaniste, ou...
Faut y aller, on a répèt avec des comédiens et un chien mort.
(c'est toi la 2CV)
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