Résumé des épisodes précédents : ayant pris conscience, grâce à de judicieux conseils, de sa propre fatuité et de la vanité du monde en général et de la littérature en particulier, Manu Causse, aveugle et retiré dans sa bibliothèque à Buenos Aires, n'écrit plus que des vignettes-souvenirs centrées sur une manifestation qui s'est déroulée à Lauzerte dans sa jeunesse. Ces koans sont accompagnés de pastilles musicales improvisées sur Lofi.
Relevée, la pierre d'angle de la place de Lauzerte ;
c'est l'oeuvre de Jacques Buchholtz, qui fait glisser lentement le monde entre l'église de calcaire blanc et le café de son fils.
Relevée, la sélection d'auteurs : de quoi attraper des complexes dans tous les sens... et encore, ça, c'est avant de lire leurs oeuvres.
Relevés, les débats : un journaliste américain y présentait son dernier article dans National Geographic ; Georges Flipo y dissertait sur les meilleures façons de ne pas lire Proust ; une horde d'écrivains se posaient ensemble la question, "Mais au fond, c'est quoi, la nouvelle ?".
Ils prennent tout leur temps pour y répondre, pour une fois qu'on les écoute, pour une fois qu'ils parlent de ce qui fait des vagues dans leur coeur.
Bien sûr, ce sont des débats de café du commerce ; parce que c'est comme ça que s'appelle l'autre café de la place.
Relevées, les manches de René, le patron, qui observe tout son monde pour que personne ne manque de rien, et qui finira par s'endormir sur une chaise, coincé entre quatre auteurs qui refusaient d'arrêter de chanter.
Relevé, le goût de la Cervoise de Condamines, une boisson historique (son nom figure dans Les Trois Mousquetaires, et une allusion y est faite dans Cervantès) qu'Anouar BenMalek a eu la gentillesse de nous faire découvrir, et que je vous conseille de goûter dès que possible.
Relevée, la mêlée qui a opposé quelques auteur(e)s toulousains à une sélection de débutant sur la place du village ; l'éditrice Delphine Montalant s'y est distinguée par son enthousiasme, sa bravoure et son abnégation - qualités qui semblent permanentes chez elle - tandis qu'un auteur de renom (mais bon, à force, ça fait namedropping, alors j'arrête) se livrait à des tentatives de déstabilisation que la décence me commande de taire.
Comme quoi, c'était piquant, Lauzerte...
4 commentaires:
il est très bien ton blog ! Pas de complexe à avoir, ni sur le fond, ni sur la forme. Je le lis tous les jours, je rigole ou je compatis, c'est selon, et je suis toujours déçue quand tu ne postes pas.
je préfère ton écriture "parlée" à celle de la nouvelle des roses, par exemple, comme si t'avais essayé de mettre des gants trop petits.
Ce que je fais de plus marrant, c'est que vais sur Lofi et que j'ai pas de carte son dans mon ordi...Tu le crois, ça ?
Bref, don't give up !
Moi c'est Simone (enfin, c'est jsute un pseudo. Simone, j'adore !)
C'est vrai que Lauzerte, pour une journée, avait détrôné la gare de Perpignan et était devenu le centre du monde, de notre monde. Il écrit bien, le Manu.
Moi j'ai pas pu y aller mais on m'a raconté qu'un certain auteur toulousain avait fini en slip sur la place du village en hurlant des trucs plein d'alcool et de poésie.
Je lances un appel à témoin.
Bizz YRF.
en slip ? Faut faire des recherches. En tous cas, ça ne peut pas être moi, je n'en porte jamais.
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