14.9.07

Sainte colère

La colère, comme émotion, ça vous dit quoi ?

Moi, j'ai un léger problème de ce côté-là.

Petit, je me mettais dans des jolies colères toutes rouges (et ceux qui me connaissent diront que je l'ai gardé sur mon visage, rougeaud en permanence) ; et puis j'ai appris à les réprimer.
A mon avis, questions chakras, ça doit être mauvais, de refouler comme ça, mais bon, ça permet de vivre en société sans paraître trop malade mental.

J'ai depuis, donc, des accès de colère qu'on va dire mesurés ; le seul truc, c'est qu'ils ne tombent que sur mes gentils affreux, Anton et Zadig (maintenant qu'on ne me confie plus des hordes d'ado capables d'user mes nerfs d'acier). Dans tous les autres secteurs de la vie, je suis d'un calme olympien (ce qui, constaterait ma copine Emmanuelle Urien, est un cliché d'autant plus tarte que Zeus et les autres étaient des vrais caractériels). Même sur un terrain de rugby, tiens, où il faudrait une attaque à main armée pour que je me foute en pétard (remarque, c'est pas mal, en cas de giflotage, le sang-froid ; ça permet de viser juste).

Chaque fois que je suis en colère, je culpabilise un peu : pas zen. Pas intelligent. Et pis ma maman va me gronder (si, si, je vous assure, la dernière fois que ça m'est arrivé devant elle, où j'avais fortement envie d'aligner un crétin qui avait failli rouler sur mes fils, elle était dans tous ses états, la pauvre).

Et ce matin, alors que je me préparais à travailler, je reçois un courriel d'un éditeur qui m'explique à quel point mon comportement (ou plus exactement, mon non-comportement, vu que je m'étais contenté de ne pas répondre à quelques-uns de ses mails) l'empêche, en son âme et conscience, de publier un bouquin qu'il m'avait pris il y a presque deux ans.

Là, je dois avouer, ça manque un peu de terrain de rugby pour exprimer tout mon sang-froid. Je lui ai répondu une lettre très polie, au sens strict du terme : j'ai passé une bonne heure à enlever les "Culédtarace", "macarel de miladiou prochaine mêlée je t'allume" et autres discussions philosophiques.

Puis j'ai eu mon petit orgasme perso : j'ai appuyé sur la touche "envoi" de Outlook. Et hop, envolée la colère. Toute partie. Tout doux dedans.

Bon, connaissant le bonhomme, ça m'étonnerait que je n'aie pas droit à deux-trois réponses furibardes et pleines de grands principes.

Et là, j'en frissonne d'avance : c'est la promesse du deuxième orgasme, celui du "à la troisième sommation, je fais feu".

Vous ne pouvez pas vous imaginer comme il est doux, celui-là.

Go ahead. Make my day.

C'était notre leçon du jour : pourquoi la colère, au fond, c'est une émotion positive.

1 commentaire:

Anonyme a dit…

Se faire bouler deux ans plus tard c'est raide.Mais je constate ;petit scarabé a su maîtriser sa colère après moults corrections.Il faut se mettre en colère ça défait les trucs qu'on a au fond du bide et qui font mal et en plus ça eclairci la "voix".
Bon je va lire la suite.
Bizz YRF.