11.9.08

Conversations avec mon diable

En littérature comme en déménagement, le moment que je préfère, c'est quand délais et obligations font que cesse de se poser la question du bien et du mal (ou du moins bien).
Pressés, au pied du mur, nous donnons tout de nous-même pour aboutir au résultat en temps voulus ; et nous nous devons d'agir dans l'instant, pour l'instant, sans s'inquiéter du résultat.
Les choses arrivent parce qu'aucune autre solution n'existe ; et cet état des événements s'apparente je le crois à la plénitude zen.


Voilà le genre de trucs auxquels je pensais hier soir lorsque, contemplant mon appartement quasi-vidé, je laissais flotter à ma conscience la somme de travail abattue dans la journée : ranger vider nettoyer, pousser tirer des paquets et lessiveuses avec mon diable chromé ; chasser le carton comme un gibier sauvage dans les ruelles toulousaines ; emmener mon Zadig vers son destin de Manuel Petit (définitivement plus sexy quye Franck Ribéri) ; converser avec moults commerçants sympathiques à la recherche d'une mythique pièce de lave-vaisselle (faudrait que je vous raconte l'anecdote, ça me fait toujours chaud quelque part quand un type prend le temps de vous expliquer son métier en souriant, puis va cherche au fond de son stock un bitonio improbable qu'il n'a aucunement l'intention de vous faire payer), écouter la flamme sous les mots de Jacques du Scribe (pour ceux qui ont raté, l'émission est rediffusée aujourd'hui à 11 heures, toujours sur Radio Mon Païs, voir la fin de ce post), bouger à nouveau du carton et de la camionnette...

Et puis voilà. La journée était terminée, l'appartement vide, le monde en ordre.
Une saine quiétude se faisait en mon âme.

C'est là que mon diable a parlé.

Oh, j'aurais pu rester en couple, mari parfait, homme idéal, vaillant petit soldat de la guerre du ménage. Tartines, télé, pantoufles m'auraient tendu les bras. J'aurais goûté en vétéran les douceurs d'une soirée en tête en tête avec Princesse.

Mais aurait-ce été moi ?

Une douche libératrice, un coup de téléphone, et je me suis retrouvé en amant illicite, assis en terrasse, sirotant une bière en attendant un poulet indien.

La demoiselle de l'autre côté de ma table était... oh, comme elle était belle.

Des cheveux de marine, des yeux remplis d'étoiles - et la bretelle de son haut qui ne cherchait qu'à descendre, inquiète et malicieuse ; et je voyais sa peau, et je voyais son corps, et nos mots se croisaient.

Nous avons parlé d'écriture ; étrange comme nos expériences se parlaient, se répondaient ; étrange comme la rue se faisait calme, comme le serveur souriait un accent exotique, comme le dernier métro patiemment nous attendait.

Elle m'a emmené chez elle - sa chambre sentait doux, son lit nous invitait.

Sur ce qu'il s'est passé ensuite, je préfère me taire. Le plaisir et la surprise ont ceci de commun que les mots parfois leur sont inutiles.

Je me suis endormi en pensant à mon diable et aux conseils qu'il me soufflait. Non, je ne serai plus jamais un homme fidèle (sauf peut-être à moi-même), et je vivrai les aventures lorsqu'elles se posent auprès de moi.

La femme avec qui je vais vivre (cette fameuse auteure anonyme qui m'entretient, non pour mon talent, mais je pense pour mes capacités déménagiennes) ne me reprochera rien de mes escapades ; elle sait qu'elles font partie de moi.

D'ailleurs, elle a elle-même connu hier soir une aventure similaire, et je pense qu'elle s'en est enchantée.

(En tout cas j'aime le croire : elle m'a dit qu'elle avait passé sa soirée pirate en compagnie d'un jeune écrivain, dans un restau indien, étrange coïncidence...)

Le diable nous est utile. Surtout pour les meubles lourds.





Voilà voilà. Sinon, vous, ça chantourne ?


Et je ne peux pas vous laisser sans vous rappeler que :

- non, on ne peut pas voter par Internet pour le prix de la nouvelle du Scribe qui sera décerné à Lauzerte ; il faut venir, on vous attend (et ce n'est pas bien loin : le 21 septembre, Lauzerte sera au centre du monde) ;

- oui, vous pouvez encore écouter l'émission Transversales d'hier, aujourd'hui à 11 heures ; et au cas où vous voudriez les paroles du premier morceau que nous avons chantonné, il s'agit de ce poème de Claude Roy :

Il y aura d'autres étés
D'autres grillons feront leurs gammes
dans d'autres blés
On croisera sur la route d'autres dames

Un autre merle inventera
une chanson presque la même
Un autre monsieur se trouvera là
sous cet arbre où je t'aime

Une petite fille qui n'est pas née encore
fera une poupée en coquelicot
à cet endroit précis où ton corps
endormi se mêle au long bruit de l'eau

On dira (mais ce seront d'autres)
Il faudrait bien un bon coup de pluie
ça ferait du bien aux récoltes
Les mots feront le même bruit

Mais plus personne plus personne
ne se servira de mon cœur à moi
ni de ta voix à toi qui résonne
dans mon oreille et dans mon corps à moi.

Et pour entendre l'émission à 11 heures, c'est ici, ou encore sur 90.1 dans la région toulousaine... Perso, je vais écouter pour savoir si l'on distingue le double canon double crochique que mon gentil Zadig a entonné gentiment sur Ta peau. Comme footeux et chanteur, il y a qui de connu ? Roch Voisine ?


5 commentaires:

Anonyme a dit…

Je voudrais pas dire,mais "quasi-vidé" j'ai pas remarquer quand je me suis vautré sur les poches pleines de je ne sais quoi.

Les"bretelles de son haut" t'étais grave bourré je portais un marcel
(si j'avais des ailes) et après le resto chinois;bon je dirais rien sur ce qui s'est passé.

M'enfin m. Causse de Plisson c'était moi hier soir,moi le chevalier schtrungle de la rue du Dix Avril et.....

Des bizs aux autres YRF.

Anonyme a dit…
Ce commentaire a été supprimé par un administrateur du blog.
Anonyme a dit…
Ce commentaire a été supprimé par un administrateur du blog.
Anonyme a dit…
Ce commentaire a été supprimé par un administrateur du blog.
Anonyme a dit…

coumadin warfarin pillszyrtec pills without prescription

[url=http://www.bebo.com/buylevitraonline1]buy online levitra cialis viagra[/url]