7.9.08

En français, c'est plus long

Elegy to an old mistress


When the days of grief and tears
On him, that has passed, sweet-silenced by the time
(oh and in the death of his skin you could retrieve his youth's flesh and blood)
You'll wake up one fine morning with yourself on your own
And happy and alive

And then in a soft breeze
He'll kiss you with his love
Wishing you to be
on your true loving self,

Caressing at times the sheer thought of him alive

Thus you will not cry, nor weep,
And the sole tear on your cheek,
Shall be filled by precious grace.

So I smile to thee, old mistress,
And embrace thee by the thought.





Hé bé voilà.
Parce que Yrf va gueuler, encore, si j'écris en anglais. Mais comme l'indique le titre du post, en français c'est plus long.

Parce que voilà, aujourd'hui j'ai eu envie d'écrire. D'écrire en particulier à propos de ma vieille maîtresse - ne vous méprenez pas, mon institutrice.
Madame Neyrolles, elle s'appelait.
Je la vois aujourd'hui comme une grand-mère, ce qu'elle est ; mais je me souviens aussi d'elle en maman-maîtresse-nounou-guide - une instit, oui, de l'ancienne école, celle qui n'avait pas bézef de formation théorique en IUFM mais détenait un authentique coeur d'or, et aimait les enfants quels qu'ils soient, les prenaient pour ce qu'ils étaient et les aidaient à faire leurs premiers pas hors de la maternelle.
Je pourrais vous raconter comment elle m'a bien préparé au système scolaire, faisant de toute activité un jeu, une aventure, une occasion d'apprendre et de grandir.
Oh oui, j'aurais des choses à vous dire (ainsi que de G. qui la suivit, et dont je porte le nom).

Mais aujourd'hui, Madame Neyrolles est triste.
Triste, parce que son mari vient de mourir.
Je connaissais moins son mari. J'ai le souvenir de cheveux blancs, de sourcils noirs, d'un sourire bourru d'arbre d'Aveyron. De la beauté-bonté de ses rides.
Un jour, il avait amené à l'école un poney noir, et nous avait fait asseoir dessus.
Je suis sûr qu'il est mort aussi beau et tranquille que ce jour-là.

Et Madame Neyrolles, la pauvre, doit pleurer. Comme je pleure en pensant à elle.
Peut-être se sent-elle comme une pauvre vieille femme seule, perdue et désorientée. Elle l'aimait, son homme, ça se voyait à son sourire. Et il l'aimait en retour.

Peut-être qu'elle se sent seule, dans sa grande maison au bord de la route.

Mais qu'elle se souvienne de ce jour-là, et des mille autres jours de beauté qui suivirent,
Qu'elle se souvienne du bonheur, seule, à deux, dans la joie et dans les larmes,
Et sur ses épaules elle sentira glisser le sourire de son homme

Vivant, présent, aimant, comme toujours.





Et voilà. C'est plus court en anglais, effectivement.
A moins que...



Elégie à une ancienne institutrice


Après les chagrins et les larmes
Versées sur lui, cher envolé,
Que l'âge éteignit sans alarme
Le temps viendra vous consoler.

(oh dans sa peau morte,
vous revint un instant
la vigueur de sa jeunesse
)

Un matin, dans le bleu des roses,
Vous serez, (car vous savez l'être)
Toute emplie de beauté.

Dans un souffle de brise,
Il vous embrassera
Sachant que vous êtes heureuse
Jouant son image en pensée

Non, plus de larmes ni de peine,
La seule goutte à vos paupières
Sera toute de grâce et de gaieté ;

Aussi, chère maîtresse,
je t'envoie mon sourire,
et vous embrasse
par le coeur.

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