4.9.08

Modulons nos agendas

Hier, en commençant mes cartons de déménagement, je me faisais la réflexion (fort utile au demeurant, alors que le rouleau de gros scotch agonisait entre mes doigts) que, chez moi, le livre est endémique.

J'ai commencé par la bibliothèque - une horreur massive, ex-armoire d'enfant recyclée, et que je compte transformer encore en planches à peinture ; et comme à chaque déménagement, je me suis demandé quels livres j'allais cette fois abandonner à leur destin.

Il y a trois ans, quand j'ai changé ma vieille vie pour un T3 à Jolimont (Bahrein), je n'avais je crois que deux ou trois cartons de bouquins ; en trois ans, je pense n'avoir relu aucun d'eux ou presque.

Une bonne raison pour en balancer quelques-uns, non ?

Non. Endémique, vous dis-je : impossible de m'en débarrasser. Même ceux que je n'ai pas ouverts, ceux qui m'ont déçu, ceux dont je sais que je ne les reprendrai jamais, je les garde.
Je m'accroche trop aux choses, peut-être.

Mais je fais des efforts. J'ai réussi à ne pas empaqueter l'immortel La passion de créer de Paul Ricard, summum de la communication d'entreprise - oui, mais c'était un cadeau que L. m'avait fait du temps où Page à Page était une maison d'édition et que mon premier recueil promettait beaucoup...
Rhétorique de la poésie du groupe µ ? Ouais, je crois que je pourrai m'en passer, comme du Roman historique de Luckas et de deux-trois autres pavés de théorie qui convenaient à l'étudiant que j'ai été et m'arrachent à présent un minuscule sourire de dérision ; plus quelques exemplaires reçus en service de presse, des manuels de self-care pour la plupart.
Et au-delà ? Bin non. Je garde mes vieux polars, mes classiques au cas où, et même, même, mes manuels scolaires où il faisait si bon piquer des idées de lecture pour mes collégiens, du temps où...

Alors voilà. J'ai fait un choix - minuscule, à peine sensible, mais un choix tout de même. Sans même redouter le jour où je me dirai Rrrrrrahhahahaâââ putain, j'ai eu Le Naturalisme de Chevrel pendant des années et comme un con je l'ai balancé...
Au pire (mais ce serait vraiment le pire) je le rachèterai.

Il en va de même, en ce moment, pour mes projets - mes projets, tout aussi endémiques que les livres : les sélectionner ou même les hiérarchiser me fend le coeur. Aussi simple que ça. Pourtant, il est temps que je choisisse, non ? J'en ai même envie, et ça se fait presque tout seul.

Et puis c'est même simple, si l'on va doucement.

Tiens, par exemple, les projets quasiment prêts :

Visitez le purgatoire, emplacements à louer
- mon prochain recueil de nouvelles chez D'un Noir si Bleu. Bon, ça c'est fait ou quasiment, il n'y a plus qu'à attendre Lauzertes pour les voir en vrai.
(Et puisque j'en parle, c'est maintenant, que le livre est en cours d'impression, que je me rends compte qu'il est vraiment bon, en tout cas cohérent - et ce grâce à ma muse, qui m'a poussé, à Fred M., qui l'a relu une première fois, et surtout, à Pascal Arnaud, l'éditeur, qui y a vu ce que j'étais infoutu d'y distinguer : des histoires surles vivants et les morts, et la limite ténue entre les deux.

Enfin Seule, l'album pour enfants, illustré - non, enchanté - par Juliette Armagnac.
Là, c'est plus difficile : c'est normalement prêt, mais les aléas financiers de l'édition semblent menacer la sortie pourtant attendue depuis trois ans... Ou bien je me trompe ? Où sont les éditeurs, en ce moment ?

Bon, ça, c'est fait ; tout comme est preque fait Sujet Bateau, la pièce que le Fil à Plomb nous a commandés à Emmanuelle Urien et moi-même (pas belle phrase, mais tant pis, je laisse...).

Ensuite ? Bin, ensuite, je ne sais pas trop. Il y a Sphinx qui est prêt - ce sera je pense une BDblog, faut que je voie les détails ; les objets sonores de LoFi qui vont aller se chauffer la voix du côté de Lauzertes, Montolieu, et Toulouse (deux dates en novembre, je vous en reparlerai).

Il y a ce guide sur le Canal du Midi pour lequel je commence à me documenter, et ces envies de SF qui nous traversent, Emmanuelle et moi.

Et la peinture, évidemment...

C'est jouable. Comme un déménagement, comme le fait de vivre avec quelqu'un alors qu'on tenait si fort à cette vie de troubadour solitaire. Comme d'accepter que les choses changent, et que, comme il est dans leur nature de changer, cela ne peut être que pour le mieux...

Et les projets que j'ai oublié de citer ?

Bin, comme les livres : ils trouveront leur destin.

4 commentaires:

Anonyme a dit…

J'ai ranger tous les cartons de la vie d'avant et j'ouvre celui de la vie devant moi...

Romain Ajar


Le livre que je traîne partout c'est celui de ma vie j'en suis au quarante quatrième volume je le déménage chaque fois que je bouges
j'aime bien y regarder les images qui n'existent pas encore...

YRF.

Anonyme a dit…

A propos de livres, serez-vous présent au Salon Livres en Vignes qui aura lieu vers Dijon les 27 et 28 septembre prochain ?

A là-bas peut être,

La lectrice du Nord Est

Emma a dit…

a priori pas de salon des vignes (quel dommage) : on ne nous a pas invités...

Anonyme a dit…

Oups, ben pardon pour la gaffe.

Restent 22 jours pour faire changer d'avis les organisateurs ! (Mais je ne sais pas du tout comment s'organisent ces choses-là...euh...les convaincre en leur envoyant des tonnes de cassoulet ? De foie gras poêlé aux pommes ? De millas 1er cru ?)

La lectrice du nord Est
(trop mangé de moutarde ce soir...)