7.9.08

iu kljhkjiu oiuoiuu kjh

traduction du titre :

"pas facile de taper sur un clavier quand il est emballé dans un carton".

Parce que là, je cartonne. Et les livres par ci, et les draps par là...
Enfin, quand je dis je cartonne, je suis injuste. On cartonne - car l'aide précieuse de Princesse m'est acquise.

Et elle pleure, la pauvre, en déchirant de ses dents de tigresse le rouleau de scotch marron.

Pourquoi pleure-t-elle ? Mais parce que nous nous séparons.

Un petit rappel des faits :

En janvier 2007, j'ai rencontré par hasard une créature fabuleuse, une princesse toute de noir vêtue qui vivait dans un affreux château sous les ordres tyranniques du Roisonpère (ou son mari, je n'ai pas approfondi la question).

Je lui ai chanté quelques chansons, dont ma version offbeat du Bal des Laas de Polnareff ; et, envoûtée par ma voix profonde et mon regard caressant (ou l'inverse), elle s'est jetée dans mes bras de baladin, oublieuse de son rang et de ses obligations. Depuis, elle me suit sur les chemins boueux où nous allons de ferme en ferme porter histoires et chansons.

Sauf que.
Sauf que, qu'on le veuille ou non, on ne peut vivre d'amour et d'eau nitratée plus de quelques mois. Nos un an et demi de concubinage notoire constituent en eux-mêmes, sinon un record, du moins une rareté.
Depuis combien de temps ne l'émerveillé-je plus en troussant sur ma guitare les notes d'une chanson coquine ? Depuis combien de temps ne trouve-t-elle plus à mon corps cette saveur exotique (qu'elle a dû rêver, vu que j'ai grandi dans l'Aveyron) ?

Et puis j'ai besoin d'autre chose. De respectabilité, par exemple. C'est vrai, quoi : mon deuxième recueil de nouvelles va paraître, je ne peux plus me contenter d'improviser contes et historiettes en souriant au vent follet. Il faut que je m'établisse.

Quand j'étais petit, je rêvais d'être écrivain. Ca, c'est un métier sérieux, honoré, plein d'avenir (regardez les ventes du dernier livre de Benjamin Castaldi).

Et pour être écrivain, que faut-il faire ?
Bien écrire, avoir du talent.

Ah, merde.
Ou

(ah, il y a un ou, ça m'arrange)

coucher.

Que vouliez-vous que je fasse ?

- Princesse, enfermée avec sa pile de cartons, chante d'une voix lancinante arrête arrête, ne me touche pas, je t'en prie aie pitié de moi, d'ailleurs, demain, tu déménages, elle a de l'argent, elle a mon âge, elle a toutes les qualités, mon grand défaut, c'est de t'aimer (et de mordre le scotch marron, mais j'ai de bonnes dents) -

Oh, je ne suis pas de pierre. Mon petit coeur se serre en pensant à sa douleur. Mais je ne puis plus vivre avec une bohémienne. Puis plus, puis plus, c'est tout. Et qu'on cesse d'en discuter.

J'ai rôdé dans bon nombre de salons du livre à la recherche de la proie. Je voulais quelqu'un de célèbre, riche, avec du talent ; quelqu'un que je puisse vilement séduire pour profiter de ses faveurs, afin en dernier ressort de m'introduire (... blague de rugby...) dans le milieu de l'édition.

J'avais d'abord pensé à XX, voire à XXX, deux pointures dans le secteur ; mais ni l'une ni l'autre ne semblaient très enthousiastes (la première m'a même semblé carrément froide).

Au plus fort de mes recherches, et devant les refus répétés (même elle n'a pas voulu, et pourtant, merde, j'aurais pu lui apporter quelque chose en tant que mari écrivain), j'ai failli, je l'avoue, ouvrir un blog colérique ; mais j'ai baissé la tête et relevé le reste, et j'ai persévéré.

Et voilà. C'est fait. Une auteure célèbre, abondamment publiée, douée, prometteuse, a commis la folie de vouloir vivre avec moi. Et nous nous installons, dès cette semaine, dans une petite maison au coeur du quartier Bonnefoy - un des plus sympas de Toulouse, et pas simplement parce qu'il a donné son nom au gars Yves, un poète que j'aime bien.

Adieu, Princesse. Soyons réalistes en ces temps sarkosiens : nos amours bohémiennes ne pouvaient perdurer. Je m'en vais vivre avec




ah merdre, j'ai plus d'encre dans mon clavier.

Putain, le suspens...



Sinon, vous, ça déménage ?

2 commentaires:

Anonyme a dit…

Je viens de comprendre comment ça marche les commentaires ce que je peux être con parfois (je dis parfois par respect pour ma personne)

Le Chevalier Schtrungle du Dix Avril

Anonyme a dit…

en dehors de t'amuser à nous faire peur, je te soupçonne de rechercher quelques bras pour le jour J. Franchement, j'aurais pas été aussi loin...