Cette fois-ci, pas de copinage. De Bertrand Runtz, l'auteur de Cette fragilité, en dépit de tout, aux éditions finitude, je ne sais rien de plus que ce qu'indique la 4e de couverture : né en 1963, photographe. Premier roman en 2005 (Amère).
J'espère que les éditions finitude, indiquant que le recueil de nouvelles est son second livre, se sont trompées là-dessus, et qu'il ne s'agit que du deuxième.
Photographe. Et ça se sent.
Laurence Barrère m'a régalé d'histoires aux coups de théâtre parfaitement maîtrisés ; Magali m'a emporté dans la multiplicité de ses univers ; Pierre m'a entraîné au rythme de ses chants.
Et Bertrand Runtz ? C'est encore différent. Huit nouvelles dont, au fond, aucune ne raconte d'histoire. Pas de coups du sort, pas de trame machiavélique.
Des instantanés. Une série de pauses. Clic, clic, clic - ici, l'image de vieux amis se retournant sur leur passé ; là, le matin de la première neige ; là encore, le goût éraillé des jolies colonies de vacances qui revient soudain dans une liste du nécessaire à emporter pour...
Ah bin non, je ne vais pas dire pourquoi.
J'aime la pudeur de ces nouvelles, leur simplicité ; j'aime les mots qui viennent décrire l'après des amants - juste un instant, rien d'autre, et les sentiments qui en coulent. Des hommes et des femmes pétris d'enfance se retournent, presque par hasard, sur le passé - et le passé se glisse dans leur coeur, avec son teint d'oubli et de regrets.
Des souvenirs, voilà. Le goût et la lumière des souvenirs lorsqu'ils en viennent à masquer la lueur du jour.
Quatrième recueil de nouvelles, donc - et l'idée de plus en plus insistante que, décidément, ce terme générique désigne des oeuvres qui au fond n'ont en rapport que leur nombre de pages.
Pff, et je me régale toujours à lire... Allez, un petit dernier et je serai prêt pour Lauzerte.
(et sinon, je tape ces mots depuis ma courette, le matin arrive sans se presser, et les cartons restent ventrus dans la maison ; Neuf merci, il y a un bout de connexion non sécurisée qui traîne, aussi vais-je sans doute pouvoir interneter sans trop de tracas. Je me ressers un café en pensant à vous - l'hortensia agite ses feuilles pour vous souhaiter une journée douce).
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