8.9.08

A cause des cartons

Rhaaahahaha je suis à la bourre...

Parce qu'ils l'ont tous fait. Si, si, tous.

Allez-y, vérifiez : Christine Avel, Laurence Barrère, Anouar Benmalek, Claude Bourgeyx, Magali Duru, Georges Flipo, Françoise Guérin, Éric Holder, Marie-Hélène Lafon, Michel Lambert, Fouad Laroui, Pierre Le Coz, Marie Le Drian, Frédérique Martin, Chantal Pelletier, Claude Pujade-Renaud, Bernard Runtz, Annie Saumont, Jan Thirion, Emmanuelle Urien, Marc Villard, Thomas Werth.

Tous. Ils ont tous fait un post sur Lauzerte.
Même ceux qui n'ont pas de blog, c'est dire.

Alors Lauzerte, c'est quoi ?
Bin, c'est un peu comme le salon de l'auto de la nouvelle, l'exposition internationale de la prose courte, les jeux olympique de l'instantané qui tue.
En mieux.

C'est une brochette d'auteurs (aïe) réunie au creux d'une bastide, sous la houlette du clocher, et qui regardent passer le soleil et les lecteurs.

Un auteur de nouvelles, ça se reconnaît vite. C'est discret, plutôt timide (mais on leur donne à boire pour qu'ils oublient cet aspect d'eux-mêmes). Ça écrit des petites histoires en sachant très bien que non, la nouvelle ne se vend pas, que le marché ceci, que Anna Gavalda cela.

Et ça s'en fout, un auteur de nouvelles. Ça écrit une histoire parce que, en quelques pages, cette chose-là réclame d'être dite.

Pour tout vous dire, personnellement, je ne me sens pas toujours très auteur de nouvelles. À cause des romans bilingues, de la musique, de la peinture. Et puis de ce premier recueil où j'avais mis tellement de moi, pour voir les ventes stagner, l'éditeur s'enfoncer dans la déprime - jusqu'à pilonner les exemplaires, c'est dire...

Mais.

Mais voilà que j'ai commis d'autres nouvelles.
Alors bon, faut que j'explique : une nouvelle (pour moi en tout cas) ça ne se pense pas. Jamais.

La couleur vient - juste un fil monochrome.
Et toi tu fais abstraction de toi pour écouter comment ce fil vibre.
Point.

Après, tu l'envoies à un éditeur. Là, l'éditeur te dit "Pas crado, mon bonhomme, mais t'en as fait trop là, là et là. Tu coupes, tu vires, tu réorganises. Et peut-être qu'on pourra s'entendre."

Et toi, comme tu es un auteur de nouvelles, rien que ça, tu fais comme il dit.

Plus tard, tu reçois des épreuves. Tu les relis, avec peut-être au départ l'impression d'avoir commis tout un ensemble de grosses merdes chantournées.

Ah, mais au fond, non. Parce que ton éditeur, ce qu'il t'a fait couper, c'était ce qui gênait.
Et là tu te retrouves avec un recueil - et pour être honnête avec toi-même, tu te dis qu'il est bien, d'autant qu'il n'est pas vraiment de toi. Que tu n'as été qu'un medium pour des histoires qui voulaient être dites.

Et tu évites de te la péter, parce que medium, c'est même pas un vrai métier. Juste un état, passager - tu n'es jamais sûr que tu réussiras à le redevenir. Que ça reviendra.

Mais tu vas à Lauzerte - parce que les lecteurs, parce que Jacques, parce que Mathieu, parce que René.

Là, il y a d'autres auteurs de nouvelles. Tout pareil que toi, sauf que différents.

Tu aimerais bien être le meilleur, celui qu'on remarque, celui qui vend. Pourquoi pas ? Après tout, cela ferait plaisir à ton égo, et à ton éditeur.

Mais les autres sont bons. Très bons. Entre deux verres de vins et un demi de bière, l'un peut t'expliquer en une phrase ce qu'il t'aurait fallu deux ans pour trouver. Et il le fait avec un sourire que, si le mot n'était pas devenu grossier, j'oserais qualifier de fraternel.

Alors tu vas au prix de la nouvelle du Scribe - le Scribe, pauvre ignorant, c'est LA librairie de Montauban. Qui est tenue par LE libraire de Montauban, Jacques, pour ne pas le nommer. Jacques, qui fait des pieds et des mains pour ses auteurs - les auteurs de nouvelles.

Et au prix de la nouvelle, tu apprends que tu peux faire partie du jury. Comment ? En ayant lu les 5 recueils de nouvelles sélectionnés, et en votant.
Pas plus compliqué que la Star Ac. Moins cher en SMS.
Vachement plus enrichissant.

Et tu te dis que tu as fait quelque chose pour un genre littéraire en voie de renaissance.

Mais, te demandes-tu, comment trouver ces bouquins, ces fameux 5 bouquins dont l'un seulement aura le prestigieux prix de la nouvelle du Scribe (le seul prix littéraire à coûter de l'argent à son auteur, vu qu'ensuite il offre l'apéro à tout le monde, et à ses ex-concurrents en particulier, parce qu'on est comme ça, nous autres, dans la nouvelle) ?

Solution n°1 : se trouver à Lauzerte, et acheter les sélectionnés ; les lire le plus vite possible, faire son choix, voter, boire.
Inconvénient : il y a plein d'autres auteurs de nouvelles à Lauzerte, et à moins de posséder un coeur de pierre, tu ne pourras pas partir sans avoir acheté et lu leurs oeuvres. Ça risque de tasser au retour dans ton Ami6.

Solution n°2 : être un vieux routard de la nouvelle, et avoir lu à l'avance ces recueils, tout simplement parce qu'ils font partie des meilleurs de l'année écoulée.
Et là, tu viens quand même à Lauzerte, parce qu'en bon lecteur de nouvelles, tu sais qu'il est possible qu'un titre, qu'un auteur (peut-être deux, qui sait) ait échappé à ta perspicacité ; là, tu es sûr de rencontrer du beau monde.

Solution n°3 (la mienne, puisque comme je le disais, je suis à la bourre) : tu commandes par la poste les 5 recueils de nouvelles, tu les lis - et puis, fasciné, tu descends à Lauzerte, parce que des gens qui racontent des histoires comme ça, ça doit valoir le coup de les rencontrer, de les écouter lire, de leur parler...

Et là, tu t'effraies. Amazon, Fnac et tutti quanti ont-ils bien fait leur boulot ? Peut-on d'un simple clic commander le "Pack Lauzerte", composé de :

- Rescapés ordinaires (D’un Noir Si Bleu) de Laurence Barrère

- Les Beaux dimanches (Quadrature) de Magali Duru.

- L’autre Versant du jour (Le Rocher) de Pierre Le Coz.

- Cette fragilité en dépit de tout (Finitude) de Bertrand Runtz.

- Les hommes aussi ont besoin d’amour (L’Arpenteur / Gallimard) d’Yves Lériadec ?


Bin non. Bien sûr qu'on ne peut pas. À cause que la nouvelle, répétons-le, ne se vend pas, n'intéresse pas, ne marketingue pas (et s'en fout joyeusement, surtout quand le soleil tombe sur la place des Cornières).

Et le site de vente en ligne du Scribe, fournit-il une solution ?

Pas vraiment. Parce qu'en plus d'être admirable, Jacques est impartial. Il ne vend en ligne que des ouvrages chroniqués (par ses soins et ceux de ses collègues). Or, il refuse de chroniquer les sélectionnés, pour laisser aux lecteurs leur libre arbitre.

Bin alors, comment tu fais ?

Tu mailes. Tu mailes au Scribe, à l'adresse l i s c r i b e (chez) a o l point com (tu enlèves les espaces parce que tu n'es pas un bête robot spammeur), en disant que tu veux, que tu désires, que tu rêves d'acquérir le Pack Lauzerte. Et Jacques s'occupe de tout.

Ensuite, tu viens à Lauzerte, pour remercier les auteurs. Ou les engueuler, pourquoi pas ? Ils adorent discuter, de toute façon.

Et tu commence à te dire que les nouvelles, tu aimes vraiment ça...



Bon, encore un post peu informatif ; mais vous pourrez retrouver toutes les infos ici.


Et il me tarde d'y être (car on aura fini de déménager...)


Sinon, vous, quelles nouvelles ?


1 commentaire:

Anonyme a dit…

Je suis pas sûr d'être à la bonne place mais pour le coup j'aurais pris un dico pour traduire .

Respect et tout et tout a cette dame.

Le Chevalier Schtrungle du Dix Avril

YRF.