Ha ha... le bonheur, comme on dit, c'est comme le camembert : ça ne peut pas durer toute la vie.
Le réveil de ce matin était un poil différent.
Oh, ne croyez pas que quoi que ce soit ait changé ; nous étions dans ma chambre au lieu de celle de Princesse, les enfants jouaient ensemble derrière la cloison, le soleil faisait ses trucs habituels avec les stores... mais j'avais le tranloulou.
Le tranloulou ? C'est un terme familial pour désigner l'inquiétude, l'appréhension, l'agitation (en particulier matinale). Ca peut dégénérer en plusieurs affections : la rangeite aigüe - qui commence en général par un accès de C'EST QUOI CE BORDEL DANS VOTRE CHAMBRE LES GOSSES ? - la truellite aggravée ("bon, je sors la bétonnière et je vais construire un abri à chien - comment ça, on n'a pas de chien ? Et alors ?") et ses variantes (la coupite de bois étant une des plus connues).
Le tranloulou peut également évoluer vers des états dépressifs plus ou moins graves, tous à base de "oh putain je n'y arriverai jamais", et conduire vers des comportements anormaux comme "vérifier son compte en banque", "décider qu'on va éduquer ses enfants une bonne fois pour toutes" ou "se lancer dans le taf jusqu'à ce que les oreilles nous saignent".
Quelques petits malins luttent contre le tranloulou en le partageant à fleur d'épiderme avec leur compagne ou leur compagnon ; mais cela ne fonctionne pas toujours, car le tranloulou peut être contagieux.
J'aurais pu penser que c'était la trêve tabagique déclarée hier soir ; mais depuis que j'ai racheté un paquet de Fleur de Pays (tm), le problème est moins virulent.
J'aurais pu penser que c'était les mails et les coups de fil d'hier qui m'ont mis dans cet état :
"Oh Manu, tu me la fais, cette pièce ?" vers 09h30,
"oh Manu, voilà un joli petit manuscrit à corriger pour toi" vers 11h,
"Vas-y Papa, paie ton histoire de dragons" pendant le repas de midi, et (surtout)
"Dites, Mr Causse, vos nouvelles, là, on aimerait bien les publier" vers 14h, le tout pendant les vacances des gosses, ça fait un poil beaucoup, quand même...
Mais le tranloulou, ce n'est pas quand le taf arrive par vagues ; c'est quand on a peur de s'y noyer.
Alors ce matin, face au petit accès d'agitation qui me gagnait, j'ai décidé de sortir mon surf mental.
Aum.
Lecture de blogs. Enduits dans la cuisine. Méditation enlacée avec SLP. Blog.
Et les solutions m'apparaissent, les unes après les autres...
Finalement, le camembert, ça peut durer quelque temps.
Sinon, vous, ça s'agite ?
1 commentaire:
Ca fait vraiment toujours du bien de te lire. J'ai reconnu en moi plusieurs symptômes récents mais cumulés de tranloulou. les identifier soulage déjà. J'essaierai la natation (et ses à côtés) pour les surmonter, je te tiendrai au courant. merci pour les tuyaux en tout cas...
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