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Coupée au coeur la branche courte
Finissait par nous faire
Douter du printemps
Les tortues marines, comme les autres tortues (Testudines) étaient des reptiles disposant d'un système respiratoire pulmonaire, qui correspondait à une adaptation complète à la vie terrestre. En supplément des reins, des glandes près de leurs yeux étaient capables d'expulser les excédents de sel de leur circulation sanguine. Leur métabolisme était capable, jusqu'à une certaine limite, de supporter des fortes concentration de CO2. Les yeux étaient protégés par une à trois paupières, leur ouïe était particulièrement fine. Une branche de l'espèce mal connue semblait posséder, en plus d'une oreille interne, un système externe d'audition. Leur odorat était en revanche assez peu performant. Les tortues marines possédaient un à deux orifices excréteurs, qui servaient également pour la reproduction.
Le sexe des tortues n'était sans doute pas apparent. On définit par puberté la période où les caractères sexuels secondaires apparaissaient. Le plus flagrant est la taille de la queue, beaucoup plus grande chez les mâles. Cependant, ces caractères sexuels n'étaient pas très marqués et certaines femelles pouvaient les arborer. Seul un examen génétique appliqué sur les spécimens qui nous sont parvenus permet d'être certain du sexe de l'animal.
À l'heure actuelle, les scientifiques ont du mal à se prononcer sur la date de disparition des tortues marines. Il semblerait en tout cas qu'une mutation soudaine, sans doute due à un changement de climat global, ait précipité l'extinction de l'espèce en modifiant leur milieu.Mon Amour,
Ce soir, en rentrant, tu as posé distraitement tes lèvres sur les miennes. Distraitement, encore, tu as embrassé les enfants, que j’avais lavés et couchés. Ils t’attendaient pour une histoire ; mais tu avais eu une dure journée, et, vraiment, tu n’avais pas envie.
Juste avant que tu rentres, j’avais recoiffé mes cheveux et remis un soupçon de parfum. Coquetterie inutile : tu ne m’as pas pris dans tes bras. Je crois même que ton regard ne s’est pas posé sur moi une seconde.
Et tu n’as rien remarqué. La maison rangée, nettoyée de fond en comble, sols, vitres, linge et vaisselle ? Normal. Les factures payées, les lettres envoyées, les coups de fils importants passés ? Tu n’as même rien demandé – après tout, c’est toujours moi qui m’en occupe, tu me fais confiance !
J’avais téléphoné à Maman, juste pour qu’elle me donne le secret de ses tomates farcies, celles que tu aimes tellement. Tu les as englouties sans rien dire. Un petit grognement, un hochement de tête, voilà ma seule récompense.
Puis nous avons échangé quelques mots stupides et banals, et nous avons fini la soirée devant un film qui ne nous intéressait pas. Quand nous sommes finalement montés nous coucher, j’espérais encore… un peu de tendresse. Mais non, souviens-toi : tu avais « mal à la tête ».
Il y a à peine un ou deux ans, nous aurions ri ensemble de ce cliché. Hier soir, nous nous sommes tournés chacun de notre côté, et nous nous sommes endormis.
C’est vrai, je suis ridicule. On se partage les tâches, non ? A toi le travail important et bien payé, à moi le petit boulot et la maison à tenir. C’est ainsi qu’on a décidé de faire, c’est notre quotidien. C’est notre vie.
Eh bien non. Je refuse. J’en ai assez.
Assez que tu ne me regardes plus. Assez que notre mariage ressemble à une caricature. Assez que tu prennes mes efforts comme allant de soi. Tu crois vraiment que c’est naturel, héréditaire, de savoir tenir une maison ?
Demain soir, quand tu rentreras, tu trouveras les gosses courant dans une maison sale. Vous mangerez ce que tu sauras leur préparer, et tu les mettras au lit toi-même. Moi, j’aurai enlevé mon tablier, et je vous laisserai ensemble. Je m’offrirai une soirée rien qu’à moi, à réfléchir sur la vie, sur toi, sur nous. Sur le bonheur et sur l’amour.
Je refuse que nous soyons réduits à ces rôles pitoyables. Je veux que tu y penses. Je ne suis pas l’esclave de la maison.
Je suis un homme, je suis ton mari.
Ton
Paul