Un autre truc que je fais, dans mes journées de 75 heures, c'est coacher. "Coacher", c'est un gros mot anglais pour dire "accompagner quelqu'un dans ses projets". Là, par exemple, en ce moment, je coache trois auteurs à différents stades de leur manuscrit.
J'ai aussi proposé mes services à un personnage récurrent de ceblog : Princesse, my sweet life partner, qui a un roman à rendre pour avant-hier, et qui se lamentait dans tous nos appartements sur l'état de non-avancement du taf. Le coeur sur la main, je lui ai proposé quelques points de vue. Elle m'a dit tout d'abord et en substance : "Fais-moi pas chier avec tes conneries empiriques, travaille à ta traduction et laisse-moi faire".
J'ai pleuré. Si, si. Pas beaucoup, mais j'ai pleuré. De bonheur : vivre avec quelqu'un qui peut dire "conneries empiriques" comme ça, sans même lever la tête de son ordinateur, je vous demande pardon mais c'est limite extatique. Ceci dit, j'étais renvoyé dans mes buts. Mais je n'ai pas renoncé à mes vils objectifs : j'ai fait son siège des jours et des jours, supplié, quémandé (je n'ai aucune fierté personnelle). Je me suis même livré à des tentatives de chantage, en menaçant de la priver de son accès privilégié à mon corps d'athlète (peu reluisant, mais c'était mon seul moyen de pression). Et, lassitude ou compassion, elle a fini par céder.
Depuis, elle le regrette : je me suis transformé en instructeur militaire façon Full Metal Jacket. Pas une journée qui ne commence sans un tonitruant Get up, writer !, pas une séance de travail qui ne soit ponctuée d'aboiements sadiques inspirés du bouquin que je traduis actuellement ; pas une des pistes qu'elle avait imaginées que je ne détruise d'un It's fucking shit, soldier ! hurlé à deux centimètres du nez. La bonne vieille technique de destruction de la personnalité, sensée m'apporter le bénéfice du syndrome de Stockholm et la transformer en ça :
Impressionnant, non ? Mes tendances sadiques sont comblées. Tout ça pour vous dire que, si vous voyez passer des caractères bleus sur ces pages, c'est que ma G.I Jane préférée a pris une permission indûe. Il sera alors nécessaire de me le signaler, afin que je prenne les mesures disciplinaires nécessaires.
Han, Deuïe...
PS : c'est la fin de semaine, j'ai bien bossé ; je vais me bourrer la gueule au mess des officiers, trouver une viet de 12 ans et aller pisser au clair de lune devant la baie d'Hanoï.
Censée, pas sensée, justement.
Et pour le mess, it'll have to fucking wait : tu as un plan à bombarder.
Sinon, il reste de la bière?
Coach, yes coach.
PPS : oui on raconte n'importe quoi, c'est vendredi, boulot fini, c'est permis. Mais on reprend demain, promis.
4 commentaires:
Sir,yes,Sir!
Je reverrais bien ce film,j'ai souvenir que l'instructeur se fait tuer alors fait gaffe Manu.
Bon week à vous.
Bon, y faut vraiment que je vienne sur la pointe des pieds, moi, dans ces pages, parce que j'y interviens toujours comme ça, sans vergogne, alors que je m'y sens toujours tellement tout petit... C'est beau votre monde à vous autres les artistes, cette faculté à dessiner un univers avec économie de mots et d'images. Non, non, vraiment j'y vais, là, et j'essaierai de me faire plus discret. Paske c'est bien aussi des fois de savoir admirer en silence.
En silence ? Mais t'es fou, ou quoi ? On ne rêve que de commentaires dans tous les sens, nous... Et puis si tu trouves beau le camp d'entraînement littéraire, il se peut qu'il y ait un problème, quand même. Allez hop, je vais commenter sur ton blog, parce que le silence, moi, c'est loin d'être mon truc préféré.
Ahah.
Chef,laissez moi rigoler, chef.
Mais je ne puis vous considérer au sérieux que votre grade impose. Regardez donc avec quoi on vous a couvert votre "chef".
Chef, c'est un couvre-chef de cowboy, chef.
Sauf vot' respect, mon commandant.
Engagé Djembé
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