15.12.09

790 - MArdi, je te raconte


- Les racines ? Quelles racines ? bégaya Rhol.
- Les racines sacrées. Celles qui prédisent le futur de notre clan" répondit Iorg. "Elles m'ont parlé de toi, et de ton fabuleux destin. Et de la prophétie".

Rhol, incrédule, secoua la tête. Il n'avait pas, il en était certain, d'autre destin que celui de devenir un Zaëm comme les autres ; d'accomplir les gestes que son père avait accompli, comme son grand-père, et le père de celui-ci...

La voix d'Iorg se fit plus douce.
- Je sens que tu doutes, enfant. Et pourtant, les racines me l'ont dit, il y a longtemps. Voilà pourquoi je t'attendais. Toi seul peut accomplir la prophétie, toi seul peut sauver notre monde. Et pour cela, tu dois partir."

Le coeur de Rhol cognait entre ses côtes. De quoi parlait Iorg ?

- Les racines l'ont toujours dit, enfant. C'est une prophétie aussi ancienne que notre clan : un jour, un fils des Zaëms viendra rallumer le monde, quand Soleil blanc aura éteint Soleil rouge ; et cet enfant sera celui qui se souvient de demain".

Rhol ne comprenait pas.

- Tu n'as donc pas vu, enfant, que les jours racourcissent ? Que chaque jour, Soleil blanc se lève un peu plus tôt, et Soleil rouge plus tard ? Tu n'as donc pas senti que le vent des automnes devenait de plus en plus chaud, que les pluies de Naissant se faisaient de plus en plus rares ? Le monde, notre monde, "ajouta Iorg, "court à sa perte. Mais toi, fils d'Issag, tu peux le sauver. Si tu pars aujourd'hui, si tu te lances dans la quête, si tu parviens à te souvenir de demain, notre monde continuera."

Puis le Shorcier s'était tu ; il avait entrepris d'arranger le feu, dont les flammes s'étaient élevées, claires et franches, dans la cabane ; et il avait amassé, dans une bourse de cuir, des objets disparates qu'il tendit à Rhol.

- Prends ceci ; tu y trouveras presque tout ce dont tu auras besoin. Tu marcheras vers Ponant, jusqu'à ce que tu rencontres un signe qui te dira de t'arrêter".

Sans ajouter un mot, le shorcier avait poussé l'enfant à l'extérieur de la hutte, puis refermé la lourde porte.

Et la quête de Rhol avait commencé.

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