20.12.09

795 - Avant les vacances


1) On n'arrête pas le progrès
Anton, ce matin, dessinait. Quoi ? Le plan d'attaque d'une centrale atomique.
Heureusement, les gentils avaient l'air de gagner.

2) Machin approche
Et là vous vous dites, et merde, je n'ai pas de cadeau. Pour untel ou untel ou pour moi.
Pas de problème, que des solutions : un album de bédé, ce sera parfait.
Et en particulier celui-ci, La saison des flèches, de Guillaume Trouillard et Samuel Stento. Ou comment un couple poitevin sans histoire adopte une famille d'indiens, et transforme son appartement en terrain de chasse.
J'aime Guillaume depuis Le cas Lilian Fenouilh et Colibri ; son dessin, qui fait exploser les cases et met une bonne charge de dynamite sous le rocher des conventions narratives, est de plus en plus puissant, expressionniste, précis et rêveur en même temps. Il parle à l'enfant que j'étais, qui regardait des westerns et lisait Mémoires d'un visage pâle (Little Big man au cinéma) ; il parle à l'adulte qui je suis, qui regarde passer les guerres perdues d'avance et ne cesse pourtant de rêver.
Allez, Père Machin, un petit effort.

3) Sans laisser de trace
Ainsi, c'est décidé : à partir de demain, vacances. Partir sans laisser de trace.
Cesser de sacrifier au besoin dévorant de consommer de produire, de faire. Ordis téléphones coupés, bilan carbone zéro, temps arrêté, toi, moi, nous.
De la chaleur, de l'eau, de la tendresse. De la sérénité. Et quelques apparitions, si Machin le veut.

Une question toutefois me trouble : pour ne laisser ni trace ni empreinte, ne faudrait-il pas tout simplement que nous soyons morts* ?

Ciel, mon amour. Il se pourrait que nous existions.

Nota : Rodolphe des CMR nous a aidés hier à calculer que cela ne suffirait pas - à cause de l'empreinte carbone de la décomposition de nos corps, même à l'abri d'un plastique ; que la seule façon de capturer du carbone était de se reproduire (j'ai trouvé cela spécieux, mais n'ai pas su relever la faille logique). Il a argumenté en même temps pour remplacer le quinquennat par un millionnat, afin que les résultats à long terme d'une politique puissent être pris en compte.
Oui, nous avons des voisins étranges.




4) Le véritable sens de la fête
Oui, mais voilà : ce cadeau-là ne coûterait pas assez cher. Celui-ci se ferait sans argent. Ce troisième pourrait lui plaire, mais si ce n'était pas le cas ?
Acheter pour plaire. Le témoignage sonnant et trébuchant de nos affections réciproques.
Fuck Christmas.

5) Liste quand même
- un masque anti-grippe (en guise de loup) ;
- un instant de sérénité (au milieu d'un carnage ?) ;
- la paix dans le monde (et plus précisément dans cet espace du monde entre ton oreille droite et ton oreille gauche, entre ton ventre et ta cheville, entre le haut et le moins haut) ;
- la fin du poids dans nos ventres sous notre coeur ;
- ne garder des liens que les beaux, qui relient sans entraver ;
- un rire incongru ;
- un rire du coeur ;
- l'horizon liquide de la douceur ;
- un fer à repasser.
- et pour mes fils ? Du je(u), de l'indépendance, de la confiance, du symbole, du souvenir ?

Nom d'un, la tache de Noyelme est immense.
Ou alors, c'est que j'aime bien me compliquer la vie.

1 commentaire:

Rouge a dit…

J'aime bien tes formules et autres idées de kdô de Nwel! Elles sont délicates je trouve...
bises M'sieur