27.5.07

La vraie vie des fonctionnaires

L'ascenceur est gris, étroit, oppressant.
L'homme regarde droit devant lui, serré dans son blouson bleu métal.
L'enfant lève la tête vers lui :
- C'est vrai que tu es de la Stasi...
- Tu sais ce que c'est, la Stasi ?
- Mon papa dit que ce sont des méchants hommes qui emprisonnent tout le monde.
- Ah ? Et comment il s'appelle, ton..."

Et les spectacteurs se figent, prise au piège de l'ascenseur, certaine de ce qui va se passer ensuite.
Mais la musique.
Mais un couple dans Berlin-Est, que l'homme surveille depuis des jours. Lui est un écrivain qui croit à la bonté des hommes ; elle, actrice, aime la bonté de cet homme.

Et l'agent de la Stasi bat imperceptiblement des cils.
-... ton ballon ?"
Les portes de l'ascenseur s'ouvrent, et l'enfant s'éloigne - c'est idiot, comme question, un ballon, ça n'a pas de nom.

Nous, les spectateurs, nous avons les yeux un peu troublés de cette scène. Et quand je sors du cinéma, mon coeur qui bat différemment. Des idées sur la bonté, sur l'art, sur la lutte et la résistance, sur à quoi ça sert d'écrire, sur ce qui subsiste de nos vies, s'agitent dans ma tête.

Ca s'appelle "La vie des autres", on a dû vous en parler. Ca raconte la naissance de l'humanité chez un homme qui semblait ne pas en avoir.

Si ça passe pas loin de chez vous, n'hésitez pas.

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