25.5.07

Invendus, suite

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La première version aujourd'hui, une autre bientôt.
Vous savez de quoi ça parle ?
Bin, d'amour, comme d'hab.



A l’amiable

Je te quitte.

Inutile de pleurer. Pas la peine d’en faire des tonnes. On le sait depuis un bon moment, que ça ne colle plus entre nous.

Oui, je sais. Tu vas me trouver égoïste. Me dire que je ne pense qu’à moi. Que je sacrifie ton bonheur, et celui des enfants, au mien.

Tu as peut-être raison. Mais je crois que ça ne vaut plus la peine qu’on continue à se faire souffrir comme ça.

Reconnais-le : il y a eu un moment où tout a basculé. Je ne sais pas quand. Je ne sais pas pourquoi. Quand les enfants ont commencé à grandir, peut-être.

Tu l’as senti comme moi. Plus rien n’allait. On se forçait tous les deux à faire des choses qui nous déplaisaient. Des efforts, et encore des efforts. Tout ça pourquoi ? Pour être ensemble. Comme si ça justifiait quoi que ce soit.

Mais ensemble, ça veut dire quoi ? Passer des week-ends chez tes parents ou les miens pour leur faire plaisir, pour qu’ils voient les enfants. Et toi et moi, on attendait le dimanche après-midi avec impatience – vite, que ça se termine, qu’on n’en parle plus, qu’on puisse rentrer chez nous tranquillement en attendant d’amener les enfants à l’école, le lendemain, et tous les jours jusqu’au week-end suivant…

A parti de quel moment est-ce devenu une corvée, une obligation de se raconter le soir nos journées de boulot, de choisir un film ensemble, de boire un verre de vin en le regardant ? A partir de quel moment as-tu pris conscience qu’on ne travaillait plus que dans le but avoir assez d’argent pour alimenter notre train de vie, cette machine qui ne nous rendait pas heureux ?

Ne me dis pas le contraire. Depuis des mois, la seule chose que nous savons faire ensemble, c’est nous ennuyer. Je t’ennuie, tu m’ennuies, nous nous faisons chier.

Oh, bien sûr, tu vas me parler des enfants. De leur bonheur. Et bien sûr que tu m’aimes encore. Je t’aime aussi. A ma façon.

Seulement, je te quitte. Je veux vivre autrement. Vivre ma vie – ma vie sans toi.

Ça fera bizarre, au début. Au lien d’une grande maison ensemble, nous aurons deux appartements séparés. Les enfants auront deux coffres à jouets, deux paires de lits superposés. Peut-être même deux cartables. On continuera à s’occuper d’eux aussi bien que par le passé. Mieux, peut-être, maintenant que nous n’aurons plus à jouer la comédie des parents qui s’aiment.

Ne me dis pas que tout peut recommencer. Ces histoires de feu et d’ancien volcan, c’est bon pour les chansons. Je me sens trop fatigué pour souffler sur les braises. Je n’en ai aucune envie, c’est aussi simple que ça.

Ce n’est pas que je ne regrette rien. Bien des choses auraient pu être différentes. Si on y avait fait attention, si on avait compris plus tôt, on aurait peut-être sauvé… quoi, au juste ? Je ne sais pas.

Reconnais-le : tout ce qu’on va perdre, maintenant, ce sont des habitudes. Cela fait tellement longtemps qu’on a renoncé à se surprendre, à se faire rire, à se séduire, à se plaire, à s’aimer…

Nous ne sortirons plus en vélo le dimanche matin en famille pour aller chercher le journal. Nous n’irons plus à la piscine ensemble. Nous ne prendrons plus l’apéritif un soir par semaine chez nos voisins, ce gentil couple de vieux qui nous agacent… D’autres personnes te parleront, te prendront dans leurs bras, te feront l’amour. Tu seras bien, tu verras.

Je comprends que tu sois en colère. Tu peux me traiter de ce que tu veux. Tu peux essayer de me faire sentir coupable. Ce ne sera pas difficile, crois-moi.

Mais je te jure que ce sera mieux pour nous deux. Tu pourras enfin devenir la personne que tu mérites d’être. Tu seras enfin libre. Libre de moi.

Il te faudra du temps, peut-être, pour le comprendre. Au début, ce sera difficile. Je te manquerai.

Ce sera comme quand on arrête la cigarette : d’abord insupportable, puis seulement difficile – et encore, par intermittences.

Un jour, au milieu d’un magasin, tu lèveras la tête et tu penseras soudain que je te manque. Que je devrais être avec toi. Mais ça te passera très vite.

Et puis un autre jour, plus tard, un détail sans importance dans la rue te fera penser à moi, à quelque chose que tu n’as jamais aimé en moi ; et c’est là que tu te rendras compte que tu m’as presque oublié. Que tu ne penses plus jamais à moi que comme un mauvais souvenir. Tu te demanderas même comment tu as pu croire qu’on s’aimait.

Comme quand on arrête la cigarette, je te dis. Quand le manque s’efface, on se rend compte du mal qu’on s’est infligés pendant tout ce temps. Et on ne sait même plus ce qui nous poussait à le faire.

Je te quitte, mon amour, avant qu’on ne se fasse vraiment mal. Avant qu’on ne se colle l’un à l’autre un cancer du cœur. Avant qu’on ait empoisonné tout le monde autour de nous avec la fumée de notre amour mort, de nos dépendances.

Je te quitte parce que je t’aime. Ou parce qu’on s’est aimés.

Je te quitte, il fallait que je te le dise.

Surtout maintenant que tu es partie.

2 commentaires:

Loucos do blog a dit…

OI você tem um lindo blog parabens pelo seu trabalho.
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Anonyme a dit…

Lulu a lu

Un beau texte "à la Manu" comme je les adore.
Merci...

LB