27.10.06

A la mémoire du confit de canard



Je l’ai dit et je m’y tiendrai : je parlerai de tout !

Les éditeurs et comment en finir avec eux, les problèmes d’argents qui n’en sont pas, mes rêves de gloire, les projets qui crépitent, le temps qui s’en va et ne reviendra plus ma bonne dame, la LLLLLittérature et l’AAAAart… mais faudrait aussi que je dorme.

Commençons par là, tiens.

Je me suis levé fatigué ce matin.

Ben quoi ? Ça arrive à tout le monde.

Faut dire qu’hier soir, tout excité par deux jours d’écrivage intense, j’ai fait mon p’tit entraînement de rugby dans le plus pur style chien fou. Ça m’a valu une magnifique béquille sur la cuisse gauche, un coup de coude dans le nez, un doigt dans l’œil et au moins trois remarques de l’entraîneur qui pourraient se résumer à « ben, t’es sot ou ben ? ». Sauf que c’est moins joli en catalan.

Désolé, chef. Au moins, je me suis amusé.

Puis je suis passé voir une amie ; elle m’a parlé comme d’habitude, des anges et de choses très belles et très mystiques. Je l’adore pour ça : elle voit sa vie comme un chemin spirituel, plein d’Amour Inconditionnel et de Rencontres du destin… Un peu allumée, quoi. Ou illuminée. Intense.

C’est marrant comme ces mots évoquent aussi bien une forme d’éveil spirituel qu’une douce folie.

Parfois, elle me fait un peu peur, et parfois je me sens tout petit à côté d’elle – et je n’aime pas me sentir petit.

Bref, après qu’elle m’a proposé un soin pour nettoyer mes corps karmiques, je suis rentré me coucher avec ma cuisse de talonneur qui me faisait super mal ; puis, sans plus de transition, je me suis réveillé fatigué, avec deux idées de choses à faire (encore…) : ma lessive, et partir répéter chez LN, ma cop’s écrivaine, chanteuse et biowoman.

Ce que je fis.

Rien de bien important sur le trajet, puisque j’étais en train d’échauffer ma voix sur la radio (heureusement, j’étais seul). Ah, si au fait : j’ai entendu La femme chocolat D’Olivia Ruiz, et j’ai beaucoup aimé ces paroles très poétiques (bizarres, quoi) qui rappellent celles de Dyonisos. Est-ce que c’est que je me mettrais à aimer les chansons elliptiques, moi qui ai tant détesté Indochine (Trucmuche avec la Lu-une, ralala lala lala ? Faut dire, eux, ils font plein de fautes de construction, ça m’agace…) ?

J’ai débarqué chez LN vers 11h. Elle vit dans un appart très sympa, quelque part au sud de Toulouse. Ses deux fils, qui se trouvaient avec elle, sont aussi adorables et pénibles que les miens ; mais LN semble plus détendue que moi quand ils sont pénibles, ce qui doit lui permettre d’être encore plus ravie quand ils sont adorables… bref, je l’envie, ou plus exactement je vois en elle (et dans bien des domaines) un modèle à suivre. Et je l’admire pour ça.

Je réprime un bref frisson à l’idée qu’elle va lire ces mots, mais après tout, c’est le sujet de ce blog, non ?

A ce propos, Samia, blogueuse en repos, a eu la grande gentillesse de lire mes premiers essais, et de me donner son avis. Une chose que je retiens : les digressions et les parenthèses l’agacent.

Moi aussi, évidemment. Il faudrait que je trouve une solution pour distinguer le fil du blog des petites remarques qui me viennent à l’esprit au fur et à mesure que j’écris – parce que les supprimer, ce serait tricher… allô, les p’tits gars de la technique ?

Au sujet de ceux-là, justement, ils manquent cruellement à l’appel… je sens de plus en plus que je vais me lancer dans l’aventure tout seul comme un grand (avec l’appui du miraculeux Jeff toutefois) et voir ce qui se passe, tant pis pour les erreurs du début. Ça va me ralentir d’apprendre à penser en Wordpress, je suppose, mais ça ne durera qu’un temps.

Là, par exemple, c’était une parenthèse sur les techniboys insérée dans une parenthèse sur ParisianSmile insérée dans une parenthèse sur LN ; j’admets, c’est un peu beaucoup – en tous cas pour ceux qui ne sont pas fans des romans à tiroirs, genre Le Manuscrit trouvé à Saragosse… (que j’adore, soit dit en passant). (Merde, j’ai encore fait une parenthèse).(Et à l’instant, je suis remonté dans le post pour en ajouter une, celle sur Olivia Ruiz. Faut qu’j’arrête).

C’est vrai que ça coupe le fil, c’est chiant… Bon, je reprends ma journée pour en venir à mon point, et cette fois sans écart. Hop.

(et non je ne ferai pas remarquer que j’avais d’abord écrit hop hop hop et qu’après j’ai effacé parce que je trouvais que ça faisait trop présentateur de Radio Nostalgie, station sur laquelle…stop)

Deux-trois heures de répét chez LN. Au programme : boîte à rythme, 2 voix et guitare ou basse.

Nos reprises habituelles – Paperback Writer, Eleanor Rigby et Emmenez-moi. Pour corser un peu le tout, on a sélectionné des rythmes au hasard sur la boîte, et on s’est adaptés dessus. C’est très amusant (même si je n’avais pas de voix).

Puis, nos trois chansons, Celle dont j’ai oublié le titre et qui parle de désir (non, ce n’est pas son titre), Les amants du matin et Ta peau.

J’adooooore la façon dont une chanson se met en place, trouve son rythme, sa mélodie, ses arrangements. Rien que le fait de créer une chanson me remplit de joie, même si pas grand-monde ne l’entendra. Les enfants font ça spontanément, non ? Mes fils, en tous cas, aiment le faire. Je pourrai le leur proposer plus souvent.

LN travaille sa voix tous les jours, et le résultat est probant ; je me dis que si j’écris et que je joue un peu tous les jours, je ferai de meilleures chansons… Ça paraît logique, en tous cas.

Bref, on s’est amusés, et je ne vais pas en faire un fromage parce que ce n’est pas le sujet de ce post.

Le vrai sujet, c’est le confit de canard d’LN, que nous avons partagé avec ses fils avant de finir la session.

D’abord, il était bon ; mais, est-ce que c’était lui ou la fatigue du matin ? Quand je suis rentré chez moi, vers 16 h, je suis tombé comme une masse sur mon lit.

Ça devait être la fatigue, parce que le confit, c’est pas gras…

J’ai dormi plus d’une heure. Hé ben vous savez quoi ?

Je me suis réveillé fatigué.

Aaaaargh.

Je ne sais même pas si on peut appeler ça réveillé.

J’étais là, comme un étron sur mon lit, à penser à tous les gens qui bossent vraiment et ne peuvent pas se payer le luxe d’un coup de pompe ; à me gueuler de tout mon corps qu’il me fallait me lever, feignasse, et me jeter sur mon blog pour justifier ma misérable existence et l’argent que le CRL a versé pour moi ; et l’autre partie de mon cerveau disait mais purée tu vois bien que je ne peux pas bouger, qu’il m’en faut encore, et puis de toute façon si tu te lèves maintenant tu n’iras pas ben loin, à la limite on transige, j’ouvre un peu les yeux et tu te mets à lire, on n’a pas fini le bouquin de Marie-Sabine Roger

Et puis, tout doucement, une autre voix s’est mise à dire :

C’est bien, ne bouge pas. Ecoute ce qui se passe. C’est de ça que tu veux parler.

- Moi ? Mais je veux parler de rien, je veux juste dormir tout le temps, alors…

- Ecrase, espèce de larve. Ce n’est pas à toi qu’on parle. De toute façon, moi non plus, je ne veux pas parler de ça, je veux parler d’éditeurs, de littérature, de romans, de droits d’auteur, de…

Et la première voix, celle qui ne se met pas en italiques, a dit :

- Continuez comme ça, les zozos, on tourne…

M’agace, cette voix.

Donc, j’ai continué. Et au bout d’un moment, je me suis levé – moins fatigué, quand même, et je me suis dit que j’allais faire ce que je considère comme un salutaire exercice : écrire 10 mn, juste 10 mn, pour mettre la machine en marche. Ça suffit, dans une journée, non ? 10 mn pour une tâche qui nous tient à cœur. Ça permet d’apaiser la culpabilité tout en évitant de se sentir écrasé par l’inertie avant même de commencer…

Et j’ai fait ça, juste après avoir lu le très beau mail de ma petite sœur.

Et voilà une heure que je… travaille ?

En tous cas, j’écris, et je me sens bien – mieux que si j’étais en train d’écrire un roman…

Un blog, c’est bien, finalement.

Un peu plus tard – dès que le blog sera en ligne, sans doute - je parle des éditeurs. En attendant, je vais finir le 2e truc que j’ai à faire : étendre mon linge.

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