28.10.06

Un post nocturne : C comme Consomption

Du latin consumptio formé sur le latin consumere (qui a aussi donné consommer et ses dérivés), est un mot idéal pour dire bonjour à au site Mot du Jour à 4h44 du matin alors que je m’étais promis de dormir comme une souche.

Malheureusement, le canard/lentilles/gros rouge de la 3e mi-temps m’a rappelé à la réalité ; je me suis levé pour attraper le Citrate de Bétaïne des héros. En même temps que je buvais la promesse d’une digestion meilleure, je me suis rendu compte que j’avais une grosse envie : celle d’aller attraper mon PC et mon dictionnaire étymologique pour parler de cet étrange état qui me poursuit depuis quelques jours, et qui me rend incapable de dormir plus de 3 h de suite.

Je sais, ça paraît idiot ; mais ce blog, je n’en dors plus – et j’adore ça.

Ça m’inquiète un peu, bien sûr – à cause de la consomption susmentionnée, un terme qui s’est spécialisé depuis 1656 pour désigner l’affaiblissement consécutif à une maladie, en particulier la tuberculose.

Je ne suis sans doute pas tuberculeux, d’accord ; n’empêche qu’aller hier soir à un match de rugby en ayant dormi quelque chose comme 17h irrégulières depuis lundi dernier m’inquiétait un brin. J’avais peur de m’essouffler trop vite, et du coup de me faire mal à mes p’tites papattes.

Finalement, ça c’est plutôt bien passé ; sans être un Grand Match (à cause d’une interruption avant la fin pour cause d’énervement général), on a gagnéouéééé et on s’est surtout amusés. Je pensais pouvoir rentrer chez moi, m’écrouler sur mon lit et dormir tout mon soûl.

Ça doit être que je n’étais pas si soûl que ça, alors.

Bon après tout, 3h de sommeil par nuit ça doit suffire. Ça laisse plus de temps de veille pour toutes ces choses qui se battent dans ma tête, et veulent sortir en premier, au risque de se marcher les unes sur les autres.

Une fois que tout sera sorti ici, ce sera plus simple pour ordonner, trier, mesurer (et peser et juger) et faire de Jolis Vrais Livres. Ça paraît logique, non ?

C’est peut-être un peu gênant de s’exposer comme ça, mais ce n’est pas entièrement ma faute : c’est à cause des questions que les gens me posent.

Tiens, l’autre fois, au Salon de Gaillac, le journaliste Greg Lamazères m’a demandé « Et alors, Manu Causse, faites-vous partie de ces gens qui pensent que tout ce qui est écrit doit être imprimé ».

Mince. Une vraie question, comme ça, sans prévenir ? En même temps, j'aurais dû m'y attendre : je l'ai vu à la télé, il pose de vraies questions à des vraies écrivains.

Mais pourquoi moi, alors ?

Bref, je n'ai pas hésité à répondre un truc brillant du genre hé béééé… hé… je sais pas, quoi, pasque, mais... La grande classe, quoi.

Mais la question m’a poursuivi un moment, tout comme celle d’une lectrice : mais comment ça se passe, quand vous écrivez ?

Ce blog est sensé constituer une réponse à ces deux questions, en même temps qu’il rendra compte de la fabrication d’un improbable roman commandé il y a six mois par le Centre Régional du Livre Midi-Pyrénées, qu’il présentera certains de mes textes et proposera mes services de Gens de Lettres (quand j’était petit, je voulais être académicien, parce que eux, ils avaient le droit de jouer à l’épée), et cherchera à poser plein de questions sur le Net pour ceux qui aiment réfléchir (en particulier mes anciens condisciples Olivier Ertzscheid et Joël Ronez)

Ouf. Voilà tout ce que j’avais à dire pour cette nuit ; je remets à demain la mise en ligne du site, le premier round de communication, et à la semaine prochaine les récits épiques de rugby ou de week-end à Londres, les grandes réflexions et les petites conneries ; je vais essayer de dormir un peu, pour ne pas mourir de consomption.

En même temps, ce serait une belle mort, non ? L’écrivain rivé à son PC comme un esclave moderne, s’épuisant à la tâche comme Proust ou Balzac… (quoi, mes chevilles ? Elles ont bien tenu tout le match, non ?)

Chut.

Toi dormir, maintenant.

Les histoires, c’est fini pour ce soir.

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