organic fear and pride (photo) |
le lundi matin, ce n'est jamais moi qui me réveille - mais quelqu'un d'autre, de nerveux, d'agité ; le travail, la semaine, m'appellent.
Heureusement, elle m'apaise et me repose en mordillant ma peau, sous les draps.
2) Honnêtement
quand je lis ce çmr de Rodolphe, je.
Alors je lui réponds,
Moi c'est les stylos. Tu sais, le stylo avec lequel tu écris un roman, des nouvelles - des pages et des pages, emporté. Et tu sais qu'il va se terminer, ce stylo, ce qui voudra dire que tu as noirci suffisamment de pages, laissé assez de traces pour la suite, exploit dont tu te récompenses en allant acheter un nouveau stylo (le même, si tu n'as pas terminé ton histoire, un nouveau, si tu veux en changer).
Quand tu arrives ce jour-là à la papèterie, tu es un seigneur, un chevalier médiéval venu se faire forger une nouvelle lame - l'autre s'est émoussée, oui, sur les brigands et les dragons que tu as croisés.
Récemment, j'ai voulu anticiper ce moment : j'ai racheté un ballpen, pointe fine, 0,5, et un cahier pour écrire ce roman que.
Oui mais voilà : le stylo précédent s'agrippe. L'encre se fait rare, il me faut à présent forcer pour écrire - oui, mais il en reste, encore et toujours. J'ai beau interrompre l'écriture et passer au dessin, remplir les pages d'un carnet de hachures, rien n'y fait : le stylo marche encore.
Au bout de deux heures, je décide de le jeter tout de même, dans une poubelle de la médiathèque.
Un peu plus tard, au moment de me remettre au travail, je m'aperçois que j'ai perdu le nouveau, le racheté.
3) Du fond du coeur
Depuis quelque temps, C. et moi rêvons de fonder une maison d'édition spécialisées dans ces formes courtes, hybrides, ces poèmes multimédia.
Bon. Mais le travail appelle - lundi, tout de même. Au programme, convaincre les organisateurs de la Novela de l'intérêt d'une pièce/atelier débouchant sur une représentation multimédia ; finir, sinon le stylo, du moins quelques pages de ce roman ; ne pas craindre de peindre, dessiner ou jouer de la musique, même si quelque chose parfois me reproche de tout faire à la fois, espèce de polyartiste, infidèle à ton genre.
Le lundi, ce n'est jamais moi qui me réveille.
Autant laisser celui qui doute dormir entre ces lignes.